C’EST DUR DE SE DIRE AU REVOIR
CHAPITRE 22
Traduit par: Elisabeth Mazaltov
Edité par: Hélène B. et Elisabeth Mazaltov
Je me réveille car Anastasia se débat dans mes bras.
« Non » crie t’elle dans son sommeil, puis elle
bredouille. « Non, ne pars pas Christian. »
Love Story - Taylor Swift
« Chuttt…Bébé…Bébé… » Je caresse ses cheveux en tentant de la
calmer. Elle se détend. Il fait nuit noire. Je vois les lumières de la ville à
travers la baie vitrée. Mes bras et mes jambes sont enroulés autour d’elle, je
me l’approprie même en dormant.
« Ne pars pas, je t’en prie. J’ai peur. Je t’aime Christian
… » Elle est toujours endormie, elle tremble. Je ferme les yeux et
j’embrasse ses cheveux. C’est la plus belle chose que j’aie entendue depuis
qu’elle l’a dit pour la première fois, hier, dans son sommeil. Mais maintenant
ça m’effraie de l’entendre. Je suis terrifié au plus profond de moi. Dieu merci
elle est endormie. Je crois que je ne pourrais pas supporter qu’elle le dise en
étant éveillée. On ne peut pas m’aimer. On ne devrait pas m’aimer. Je suis fou,
pourri, indigne …
“Je ne peux pas …” dit-elle la respiration erratique, elle étend
son bras dans l’obscurité cherchant un corps invisible.
Je tente de la rassurer en murmurant à son oreille: « Bébé … Je
ne vais nulle part … Toi ne me quitte pas ! J’ai besoin de toi
…»
Elle soupire. « Jamais… »
Je pense en moi-même : « Jamais quoi ? »
« Jamais quoi bébé ? »
Elle balbutie : « Je ne te quitterai jamais
Christian. » Sa voix est presque inaudible. Cette petite phrase m’apporte
une paix intense et une tranquillité d’esprit que je n’ai jamais connues de
toute ma vie.
Savoir qu’elle m’aime et qu’elle ne me quittera jamais m’apaise,
me détend comme si mes épaules étaient délivrées d’un poids immense. Je suis en
adoration devant cette femme qui ne cesse de me surprendre même quand elle
dort. Le réveil indique 5H16.
Je dois me lever et aller faire du sport car j’ai une dure journée qui
m’attend. Je la regarde dormir. Je pourrais la contempler pendant des heures. Elle
m’aime ! Moi ! Je suis galvanisé. J’aimerais qu’elle me le dise
en face. Non ! Je ne veux pas qu’elle me le dise. Ca me fout la trouille. Je ne
suis pas digne d’elle … ni de son amour. Je suis un salopard de fils de
pute ! Je suis un être indigne, surtout des sentiments qu’elle éprouve
pour moi. Mais je suis un égoïste et je veux cet ange que je berce dans mes
bras. Comment ai-je eu la chance de la trouver ? Je tente de dégager mes
bras, j’ai besoin d’aller m’entraîner. J’ai envie de continuer à la contempler
dans son sommeil désormais paisible. Mais au moment où je dégage mes bras, son
corps se tourne vers moi, me cherchant dans l’obscurité. Elle aussi est attirée
par moi ! C’est un tel réconfort de le savoir ! Tout ce qu’elle fait
m’attendrit.
Lentement je quitte le lit. Debout, je la regarde dans la
pénombre. Elle est belle, captivante, magnifique. Je vais dans mon dressing
pour enfiler mon sweat. Je repasse dans la chambre pour jeter un dernier coup
d’œil sur Anastasia avant d’aller m’entraîner.
En bas je tombe sur Taylor qui s’entraîne déjà. Il me regarde avec
inquiétude et constate que je suis calme. Il continue son entraînement tout en
me saluant.
Nous restons une bonne
heure. Je cours, soulève des poids, fais du rameur et je nage. Nous remontons
dans mon appartement. Je prends ma douche et enfile un pantalon noir et une
chemise blanche. Je vais dans la cuisine, Madame Jones s’y affaire déjà.
« Voulez vous prendre votre petit déjeuner
Monsieur ? »
« Pas tout de suite. Pour le moment je vais prendre un café,
je dois aller travailler un peu. Comme vous le savez Mademoiselle Steele est
ici. Pour son petit déjeuner elle prend du thé, du Twinings, pas de café.»
« Bien sûr Monsieur. Je préparerai son thé dès qu’elle sera
réveillée. Voici votre café Monsieur. » dit-elle en me tendant une tasse.
« Merci Madame Jones, si Mademoiselle Steele me cherche je
serai dans mon bureau.
« Bien Monsieur. »
Je vais dans mon bureau dans lequel Taylor m’attend pour connaître
le programme du jour. Nous passons en revue mon agenda puis il retourne dans
son bureau. Je prends connaissance de mes mails. Il y en a un de Ros au sujet
d’une société pour laquelle nous hésitons entre la liquider ou la garder. Elle
m’a envoyé le récapitulatif des pertes et profits, c’est pitoyable. Je
téléphone à Ros pour en discuter avec elle.
“Monsieur Grey.” Dit-elle en guise de salutation.
« Ros, avez-vous du nouveau concernant les pertes et profits
de la boîte que nous avons acheté l’année dernière ? Pourquoi les revenus
sont-ils en baisse depuis quatre trimestres d’affilée ? »
« C’est la crise Monsieur. Elle allait déjà mal et depuis que
nous l’avons achetée elle a montré des signes de reprises mais pas assez pour
compenser ses pertes. »
« Je vois ‘les signes de reprises’ dont vous parlez. Mais
putain c’est très insuffisant ! Cette société est un poids mort. Si ses
bénéfices ne s’améliorent pas je ne la garderai pas. On ne va pas se coltiner
un boulet… »
« Je propose qu’on restructure et peut être virer le
Directeur financier. J’ai quelqu’un en tête qui serait capable de mouiller sa
chemise, mais j’ignore si ça sera suffisant. Ca risque de nous coûter un peu
d’argent … » Je l’interromps
« Ecoutez, je ne veux plus entendre d’excuses à la noix.
Cette boite nous coûte trop de fric. Dites à Marco de me téléphoner, on a le
choix entre la peste et le cholera …”
« Oui Monsieur. Barney voudrait savoir ce que vous pensez du
prototype et si vous avez des propositions d’améliorations. »
« Oui dites à Barney que le prototype a l’air bien, toutefois
j’émets des doutes sur l’interface … »
« Vous n’aimez pas l’interface ? Pourtant nos ingénieurs sont
emballés. »
« Non c’est juste que je trouve qu’il manque quelque chose...
Il faut qu’on y réfléchisse avec Barney et son équipe … »
« C’est une excellente idée. Vous savez que je n’y connais
rien en technique, mais vous pouvez faire part de vos réserves à l’équipe
d’ingénierie. Si vous n’avez pas d’autre rendez vous, Andréa peut planifier la
réunion pour cet après midi. »
« D’accord. Transferez la communication à Andréa … »
Je sens un regard sur moi. Le regard d’Anastasia. Il y a de
l’électricité dans l’air. Elle est là, dans cette pièce. Je lève les yeux. La
voir me fait esquisser lentement un sourire séducteur. Elle m’observe en
silence. Elle respire en tremblotant
comme si elle avait perdu la raison en franchissant la porte. Je
continue de converser avec Andréa, mais je ne quitte pas Anastasia des yeux. En
la regardant je me sens vivant …
I'm Alive by Celine Dion
« Andréa, annulez mes rendez vous de ce matin mais dîtes à
Bill de m’appeler. Je serai là à 14
heures . Je dois parler à Marco cet après midi ça prendra environ une demi heure… »
« Barney demande un rendez vous cet après midi Monsieur. Quand voulez vous le voir
? »
« Convoquez Barney et son équipe après Marco ou bien demain
et trouvez moi un créneau tous les jours pour voir Claude cette
semaine.. »
« Quand souhaitez-vous voir le Dr Flynn Monsieur ? »
« Dites lui d’attendre... Je confirmerai plus tard. »
« A propos de la cargaison pour le Darfour, souhaitez-vous faire
un communiqué Monsieur ? »
« Oh… Non, je ne veux pas communiquer sur le Darfour… »
« Sam pense qu’il risque d’y avoir des problèmes de livraison
Monsieur. »
« Dites à Sam de s’en charger… » Dis-je énervé. C’est à
croire que je dois m’occuper de tout.
« Vous êtes invité à une soirée, êtes vous au courant
Monsieur ? »
« Non … De quoi s’agit-il ? »
« C’est un bal organisé samedi prochain par l’association
Américaine des Chantiers Navals. »
« Samedi prochain ? … Un instant. »
« Quand rentres-tu de Georgie ? »
« Vendredi. »
« Il me faut un autre billet, je serai accompagné … »
« Je vous demande pardon Monsieur ? Avez-vous dit que vous serez
accompagné ? »
« Oui Andréa, c’est bien ce que j’ai dit. Je serai accompagné
de Mademoiselle Anastasia Steele.
« Excusez moi Monsieur, je ne vous entendais pas bien. Y
a-t-il autre chose Monsieur ? »
« C’est tout. »
Pas un instant mes yeux n’ont quitté Anastasia.
« Bonjour Mademoiselle Steele. »
« Monsieur Grey. » dit-elle timidement.
Elle est plantée là immobile. Je fais le tour de mon bureau pour
me placer devant elle. Tendrement, je caresse sa joue du bout des doigts.
« Je n’ai pas voulu te réveiller, ton sommeil était si
paisible. As-tu bien dormi ? »
« Je suis bien reposée, merci. Je suis juste passée te dire
bonjour avant d’aller prendre une douche. » Elle me mange du regard. Je me
penche pour l’embrasser. Soudain, elle se jette à mon cou et caresse mes
cheveux encore humides. Elle plaque son corps vigoureusement contre le mien.
Elle a envie de moi … tout de suite. Son assaut me prend de court mais j’en
suis heureux, après le premier instant de surprise je réponds par un
gémissement rauque. Mes mains se glissent dans ses cheveux et descendent le
long de son dos, s’emparent de ses fesses nues, tandis que ma langue explore sa
bouche. Je me recule, les yeux mi-clos.
« Eh bien Anastasia,
il semble que ça te fasse du bien de dormir, je te suggère d’aller prendre ta
douche sinon je vais te culbuter sur mon bureau. »
« Je choisis le bureau. » Durant une fraction de seconde
je la regarde abasourdi.
« Vous y avez vraiment pris goût, n’est ce pas Mademoiselle
Steele. Vous devenez insatiable. »
« Seulement de toi. » Je suis sur le cul. Mes yeux
s’assombrissent tandis que je malaxe ses fesses.
« Comme tu dis ! Moi et personne d’autre. »
Brusquement, d’un geste fluide, je balaie tout le contenu de mon
bureau, les plans et les courriers valdinguent sur le sol. Je la soulève et
l’allonge sur mon bureau.
Je marmonne : « Tu le veux, tu l’auras bébé. » tout
en saisissant une capote dans ma poche et en me débraguettant. Je ne la quitte
pas des yeux en déroulant le préservatif sur mon sexe.
« Je suis sûr que tu es prête. » dis-je en arborant un
sourire salace. A cet instant, je la pénètre en maintenant fermement ses
poignets. Je m’enfonce profondément en elle. Elle gémit. Elle est déjà toute
mouillée.
« Putain Ana, qu’est ce que tu mouilles. » J’en suis
baba. Elle encercle ma taille avec ses jambes pour s’accrocher à moi. Je reste
debout à la regarder, l’œil brillant,
passionné, possessif. Elle est à moi et elle me désire et ça me ravi.
Je commence à bouger, je la baise à fond, brutalement et elle
gémit de plaisir.
C’est de la baise et de la jouissance à l’état pur, c’est un désir
charnel sauvage … et au-delà de ces apparences il y à autre chose de
profondément caché.
Quelque chose qui vient de mon cœur.
Je vais et viens en elle, encore et encore, me délectant de ma femme.
Mes lèvres sont entrouvertes et ma respiration s’accélère à mesure que ma
jouissance approche. J’ondule des hanches et je vois qu’elle savoure cette
sensation de plénitude.
Elle ferme les yeux et arque son dos alors que son orgasme monte.
J’accélère mon rythme, plus vite, plus fort. Son corps tient la cadence. Je
sens ses jambes se raidirent autour de moi comme si elle voulait retenir son
plaisir.
« Allez bébé, jouis pour moi. » Je l’encourage dents
serrées. Elle est enivrée par mon désir de la satisfaire. Elle crie en
jouissant. Je m’enfonce brutalement en elle en parvenant à l’orgasme, je tire
sur ses poignets puis m’effondre sur elle, en silence. Elle m’a complètement
ensorcelé. Elle me charme et je perds la raison. Elle me fait changer mes
projets. Je perds le contrôle. Quand je suis auprès d’elle, je me fous de tout,
je ne vois qu’elle !
Je frotte mon nez dans son cou en murmurant: « Putain Ana,
qu’est-ce que tu me fais ? Tu m’ensorcèles. Tu es une magicienne. »
Fireworks by Kathy Perry
Je lâche ses poignets, elle passe ses mains dans mes cheveux en
resserrant ses jambes autour de moi.
« C’est toi qui m’ensorcèles. »
Je la regarde perplexe, inquiet. Je suis tiraillé. Soudain, je
suis submergé d’un flot d’amour pour elle et ça me terrifie ! Je ne connais pas
ça, je ne sais pas quoi faire ! Ca ne va pas, en tout cas pas pour moi... Je ne
peux pas aimer ! Elle est trop innocente et je ne veux pas lui faire de mal.
Mais putain je la veux. Mon égoïsme me dit qu’elle est à moi dans tous les sens
du terme. Je prends son visage entre mes mains.
« Tu-es-à-moi ! » dis-je en séparant chaque mot.
« Tu comprends ? » Mon regard et ma voix sont passionnés, presque
exaltés. C’est ma prière, je veux qu’elle reste mienne. Je ne veux pas qu’elle
parte. Je ne veux pas qu’elle me quitte. Les sentiments que j’éprouve pour elle
déchirent mon cœur. Je suis tiraillé entre ce que je connais, ce qui me rassure
et les désirs de mon cœur…
« Oui, je suis à toi. » murmure t’elle en me regardant
dans les yeux. Comment vais-je pouvoir endurer d’être séparé d’elle presque une
semaine ?
« Tu es sûre de vouloir aller en Georgie ? »
Elle hoche doucement la tête. Je ne veux pas la bousculer et la
faire fuir. Je repousse mes émotions pour les enfouir au fond de moi. Je me
recompose ce visage impassible que j’ai mis des années à maîtriser. Abruptement
je me retire et elle grimace.
« Ca t’a fait mal ? » Je me penche au dessus d’elle,
inquiet.
« Un peu. » Je souris, c’est parfait. C’est moi le
responsable parce que je suis passé par là. Elle ferait bien de s’en souvenir.
« J’aime bien que tu aies mal, ça te rappelle que je suis
passé par là, moi et personne d’autre. » Pourrais-je un jour me
lasser d’elle ?
Je l’embrasse durement puis je me lève et lui tend la main pour
l’aider à se relever. Elle regarde l’emballage de la capote à côté d’elle et
murmure: « Toujours prêt. » A mon tour je regarde l’emballage vide
qu’elle tient maintenant dans ses mains.
On peut toujours rêver Anastasia, parfois les rêves se
réalisent. »
Dream On by Aerosmith
Elle semble déconcertée. Je suis un type qui a eu des débuts
disons …. ni modestes, ni humbles, moins que ça. J’étais déjà déglingué à la
seconde où j’ai été conçu. Ma mère était une pute droguée, mon père était
probablement un de ses clients, ses proxénètes me maltraitait constamment. Et
elle, elle était trop enlisée dans ses malheurs pour être une vraie mère. Et
pour couronner le tout elle s’est suicidée, me laissant tout seul à côté de son
cadavre avant d’être découvert par son maquereau qui m’a roué de coups ! Puis
l’angélique Dr Grace Trevelyan-Grey dans sa blouse immaculée de médecin a
décidé de m’adopter… J’étais indigne de cette famille parfaite. Indigne de leur
amour et de leur affection, indigne de ce qu’ils faisaient pour moi. Je n’avais
rien à offrir. Il n’y avait qu’une place pour moi et c’était… en enfer. Comment un enfant souillé aurait-il
pu s’intégrer dans une famille d’anges ? Tout ce que je ferais ne serait jamais
assez pour être comme eux.
J’ai rêvé de m’élever pour être comme eux … de me fondre parmi eux
en quelque sorte. J’ai mis
toute ma volonté pour y arriver. J’ai travaillé très dur. J’ai appris tout ce
que j’ai pu. Je me suis battu pour
arriver là ou j’en suis. Je suis resté concentré, Je me suis maîtrisé et j’ai
gardé le contrôle. D’une certaine manière, par une grâce du ciel que je ne
mérite pas, je suis là … En présence de cette femme, cet ange qui a des
sentiments pour moi. La peur de la perdre est immense. La peur de la faire fuir
est insupportable. J’arrête d’y penser pour éloigner mes peurs.
“Donc sur ton bureau c’était un rêve ? » demande-t’elle
moqueuse. J’esquisse un sourire énigmatique qui ne monte pas jusqu’à mes yeux.
Bien sûr que ce n’est pas la première fois que je baise sur mon bureau. Je l’ai
fait de nombreuses fois. Mais avec Anastasia c’est différent. Parce qu’elle est
différente. Je vois son visage se décomposer. Elle est mal à l’aise, je crois
qu’elle est jalouse.
« Je ferais mieux d’aller prendre ma douche. » dit-elle
en tentant de passer derrière moi. Je ne veux pas qu’elle fiche le camp. C’est
insupportable. Je fronce les sourcils et passe nerveusement ma main dans mes
cheveux. Toutefois j’ai besoin de m’éloigner de son attraction.
« J’ai encore quelques coups de fil à passer. Je prendrai le
petit déjeuner avec toi une fois que tu auras pris ta douche. Je crois que
Madame Jones a nettoyé tes vêtements. Ils sont dans le dressing. » Elle
semble étonnée.
« Merci. » murmure-t-elle
“Je t’en prie.” Dis-je par automatisme. Elle me regarde
étrangement.
« Qu’y a-t’il ? Qu’est ce qui ne va pas ? » Comment elle
fait ?
« Que veux-tu dire ? »
« Eh bien…Je te trouve plus bizarre que d’habitude. »
« Tu me trouves bizarre ? » dis-je en tentant de
réprimer un sourire. Evidemment elle rougit.
« Parfois. » Je l’observe, dubitatif.
« Comme toujours vous me surprenez Miss Steele. » Elle
fait des trucs incroyables comme cette gâterie inespérée sur le bureau, ou me
réprimande à sa manière.
« Je te surprends ? Comment ça ? »
“Disons que cette gâterie était inespérée.”
« Vous satisfaire est notre priorité Monsieur Grey. »
dit-elle en m’imitant et en penchant la tête de côté.
“Et vous me donnez toute satisfaction.” Je suis à nouveau submergé
par cette émotion et ça me met très mal à l’aise. Je n’ai pas l’habitude. Parce
que ça me fait perdre le contrôle. Ca me fait perdre la tête. Avec elle si
proche … Je ne veux pas perdre le contrôle à cause de cette émotion qui
m’envahit. C’est déstabilisant.
« Je croyais que tu devais prendre une douche. » dis-je
en essayant de la faire partir afin de stopper cette émotion qui déferle en
moi.
« Oui …euh, on se voit plus tard. » dit-elle en quittant
mon bureau désorientée et semble t’il passablement bouleversée.
Une fois qu’elle est partie je me rassieds et je prends ma tête
entre mes mains. J’essaye de me remettre les idées en place. Elle me
déstabilise … complètement. Je suis totalement impuissant, je réponds à son
attraction comme une planète attirée par le soleil, c’est automatique. Je ne
jure plus que par elle. Je n’existe pas sans elle. Le seul moyen d’échapper un
peu à son attraction c’est de mettre quelques distances entre nous, et quand je
le fais je suis en mal d’elle. C’est un dilemme. Je secoue la tête en tentant
de penser à autre chose. Je ramasse les dossiers que j’avais balancés par
terre. J’essaye de me concentrer sur mon boulot.
Je passe les coups de fil nécessaires pour mes rendez vous de la
journée puis je rédige une note relative au prototype qui sera l’objet de la
réunion de cet après midi. Je
ne vois pas le temps passer, quand j’émerge je constate que plus d’une demi-heure
a passé depuis qu’Anastasia a quitté mon bureau. Elle doit avoir fini de
prendre sa douche à présent et doit être prête pour prendre son petit déjeuner.
En me rendant vers la cuisine j’entends Madame Jones demander à
Anastasia si elle veut son thé. Elle répond par l’affirmative Madame Jones lui
propose de manger quelque chose. Je suis mécontent d’entendre Anastasia
refuser.
« Bien sûr qu’elle va manger. » dis-je sèchement en
entrant dans la cuisine. « Elle prendra des pancakes et des œufs au
bacon.»
« Bien Monsieur Grey. Que désirez-vous Monsieur ?»
« Une omelette et des fruits. » Dis-je sans quitter
Anastasia du regard.
Je subis à nouveau son attraction, je suis en plein dans son
orbite.
Je lui ordonne de s’asseoir en pointant du doigt un des fauteuils
du bar.
Elle se pose et je m’installe à côté d’elle.
Je me penche en murmurant : «As-tu réservé ton billet d’avion ?»
Non je l’achèterai sur internet en rentrant à la maison. ».
Si elle a attendu si longtemps pour acheter le billet c’est peut être parce
qu’elle n’a pas l’argent nécessaire, cette pensée me fend le cœur. Bon sang
pourquoi n’y ai-je pas pensé avant ?
Je me penche un peu, je voudrais lui demander si elle a besoin
d’argent pour prendre son billet. Sachant combien elle est réticente à recevoir
des cadeaux, je ne sais pas comment formuler la question. Je me frotte le
menton tout en réfléchissant.
« As-tu assez d’argent pour acheter ton billet? »
« Oui. » répond-elle en prenant sur elle pour garder
patience, comme si elle s’adressait à un gamin chiatique qui la gonfle. Je
hausse un sourcil en la regardant et aussitôt elle rectifie le tir.
« Oui, j’ai le nécessaire. Je te remercie. »
Mais je ne veux pas qu’elle voyage dans une bétaillère alors que
je peux lui éviter cela. J’ai un jet qu’elle peut utiliser. Je ferais n’importe
quoi pour elle, je mettrais tout ce que je possède à ses pieds… Si seulement
elle savait.
« J’ai un jet. Je n’ai pas prévu de m’en servir durant les 3
prochains jours, il est à ta disposition. »
Elle en reste bouche bée. Je vois défiler tout un tas d’émotions
sur son visage : colère, surprise,
amusement… Puis elle les fait toutes disparaître avant de dire « Je pense
que nous avons déjà assez abusé de la flotte de ta compagnie. »
Je suis mouché par son refus. Je fais ce que je veux de ce qui
m‘appartient. C’est bien là l’intérêt d’être l’unique propriétaire de ma
société. J’ai bossé comme un dingue pour être mon propre patron et ne rien
demander à quiconque.
« C’est ma société et c’est mon jet. » dis-je, incapable
de cacher que je suis vexé. Pourquoi refuse-t’elle systématiquement toutes mes
attentions ?
« Merci d’avoir proposé, mais je préfère prendre un vol
commercial. » Je plisse les yeux mais je dois y aller molo et ne pas me
montrer trop envahissant. Donc je décide de laisser tomber ce sujet pour le
moment. De toute façon je la ferai surclasser un point c’est tout.
« Comme tu veux. Tu dois te préparer pour ton entretien
? »
« Non. »
« Bien. Tu ne veux toujours pas me dire chez quels éditeurs
? »
« Nan. » répond-elle souriante.
Ca m’amuse, j’ai les moyens de le savoir.
« Je suis un homme plein de ressources Mademoiselle
Steele. »
« J’en suis pleinement consciente Monsieur Grey. Vous comptez
encore tracer mon téléphone ? » dit-elle avec une moue innocente.
« Il se trouve que je vais être très occupé cet après midi, il faudra que je trouve
quelqu’un pour s’en charger. » Elle pense que je plaisante, mais quand il
s’agit d’elle je ne rigole pas du tout.
« Si vous avez quelqu’un pour le faire c’est que vous avez
trop de personnel. »
« Je vais envoyer un mail au chef des ressources humaines
afin de vérifier les effectifs. » J’ai du mal à me retenir de sourire
Une fois le petit déjeuner servi, Madame Jones s’esquive afin de
nous laisser en privé. Anastasia lève les yeux vers moi semblant vouloir me
demander quelque chose mais ne sait comment aborder le sujet. Je suis impatient
de savoir.
« Qu’est-ce qu’il y a Anastasia? »
« Tu ne m’as toujours pas dit pour quoi tu n’aimais pas être
touché. » Ah c’est ça. Je blêmis car c’est un sujet que je veux éviter à
tout prix. Elle détourne les yeux.
« Je t’en ai déjà dit plus qu’à quiconque. » Mon ton est
calme, mon regard impassible mais je suis tout sauf ça. Je ne veux pas aborder
ces questions parce qu’elles me ramènent à une époque où j’étais sans défense,
impuissant face à ce qui m’arrivait et à ce qui se passait autour de moi. Je
suis très loin de tout ça maintenant et je ne veux plus y penser, ça me
tourmente suffisamment dans mes rêves.
Elle secoue la tête comme pour évacuer ses pensées.
« Tu réfléchiras à notre accord ? »
« Oui. » Elle semble sincère et lève les yeux vers moi.
Ces yeux … Je me noie dans ce regard.
« Je vais te manquer ? » Je voudrais lui manquer autant
qu’elle va me manquer.
Elle me regarde surprise. Qu’est-ce qu’il y a d’étonnant à ce que
je veuille lui manquer ? J’ai quand même le droit de savoir si je vais lui
manquer … Vraiment… Beaucoup. Autant qu’elle va me manquer !
« Oui. » Je lis dans ses yeux qu’elle dit la vérité. Je
suis complètement soulagé.
« Toi aussi tu vas me manquer. Plus que tu ne le
crois. »
Ca va être dur d’être séparé d’elle. Je veux qu’elle comprenne à
quel point j’essaye de lui en donner plus, plus que plus. Je caresse sa joue et
me penche pour l’embrasser ardemment.
Je n’ai pas envie qu’elle parte mais je sais qu’elle doit rentrer
chez elle pour réserver son billet et faire ses bagages pour partir demain.
Elle va tellement me manquer.
« Anastasia je veux que tu emportes ton Macbook et ton
Blackberry. C’est un ordre. » Je ne supporte pas l’idée d’être sans
nouvelles d’elle durant son absence. Si elle n’est pas là j’ai besoin de
quelque chose de tangible, d’accessible, au moins que je puisse entendre sa
voix ou lire ses mails.
« Oui. » dit-elle sans rechigner ce qui me réjoui.
« J’ai besoin de pouvoir te joindre… à n’importe quel
moment. » Ce n’est pas seulement mon besoin de la contrôler ou le
sentiment de possession que j’éprouve à son égard, non, c’est aussi le besoin
d’être en liaison avec elle. Je ne supporte pas l’idée que la connexion soit
rompue même pour quelques jours. C’est intolérable.
Elle ramasse ses affaires et s’apprête à partir. Elle me dit au
revoir.
« Je vais t’accompagner à ta voiture. »
« Tu n’es pas obligé Christian. » Je fronce les
sourcils.
« Je ne le fais pas par obligation, je le fais parce que j’en
ai envie. »
Bon sang ! Ca me ferait mal de ne pas raccompagner ma femme à sa
voiture. Je saisis sa main en entrant dans l’ascenseur. Je suis perdu dans mes
pensées. Et si elle partait pour mettre des distances entre nous, pas seulement
des distances physiques mais également émotionnelles ? Si elle partait en quête
d’une liaison plus romantique ? Ca me tue. Elle va tellement me manquer. Elle
me manque déjà.
It's Now or Never by Elvis Presley
J’ai soudain une pulsion de désir pour elle et je la prends dans
mes bras. J’emprisonne son visage entre mes mains. « Tu vas me
manquer. » dis-je avec ferveur. Elle écarquille les yeux de surprise et effleure
mon visage. Je ferme les yeux pour me perdre dans sa caresse. Elle se hisse sur
la pointe des pieds et s’empare de mes lèvres, nos langues s’entremêlent. De la
main gauche je maintiens sa nuque tandis que ma main droite s’empare de ses
fesses et la plaque contre mon érection.
Je chuchote : « Tu vas me manquer… ça aussi ça va me
manquer. »
Elle gémit dans ma bouche.
Les portes de l’ascenseur s’ouvrent. Je prends sa main et la
regarde encore une fois puis je l’accompagne à sa voiture.
Comment vais-je faire toute une semaine sans elle ? Me distraire …
Voler ou naviguer, rien ne sera aussi agréable que sa présence… Les yeux dans
les yeux je murmure: « Reviens vite … »
Elle sourit : « Oui. »
8 comments:
merci encore cela fait du bien de lire un peu de christian surtout pour finir la semaine. Ca débute bien la fin de semaine et ca efface les mauvais jour de la semaine bravo et merci ;)
Merci pour ce beau travail, j'ai hâte de lire la suite;)
C'est délicieux a quand le prochain chapitre?
Caro
Salut Caro!
Le calendrier de ce nouveau chapitre:
Jeudi soir aux Etats-Unis
Mais Vendredi matin en France.
Un grand merci pour votre travail, j ai dévore les 3 tomes en 5 jours et c est une joie pour moi de lire le ressenti de Christian.
Quel plaisir d avoir trouvé votre blog, je sens que je vais adoré mes fins de semaines!
Celine
Un grand merci pour votre travail, j ai dévore les 3 tomes en 5 jours et c est une joie pour moi de lire le ressenti de Christian.
Quel plaisir d avoir trouvé votre blog, je sens que je vais adoré mes fins de semaines!
Celine
Magique... quel bonheur de lire sa version ! beau travail !
Magique... quel bonheur de lire sa version ! beau travail !
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