StatCtr

Saturday, May 25, 2013

Livre I en Français - Chapitre XXIV - Christian Grey et Anastasia Steele

GEORGIAS ON MY MIND

Chapitre 24
 Traduit par: Elisabeth Mazaltov

Edité par
Elisabeth Mazaltov et Hélène B.




Je me réveille par un temps maussade et pluvieux qui reflète parfaitement mon état d’esprit. 

Marcello - Bach 

Comme tous les matins je me rends à la salle de gym. Je cours, soulève des poids et fais du cardio-training. Taylor est déjà là. Il hoche la tête en me saluant. Il me regarde inquiet en évaluant mon humeur. Je matraque de coups  le Punching ball comme pour le punir. Ca met Taylor encore plus mal à l’aise.

Je m’exprime par mono syllabes, je suis cassant et carrément désagréable. Je remonte à mon appartement laissant Taylor continuer son entraînement. Après m’être débarrassé de mes vêtements de sport je  file prendre une douche chaude. Le jet bouillant glisse le long de mon dos. Spontanément je revois Anastasia dans cette douche. Elle devrait avoir atterri à présent. Mais a-t-elle bien atterri ? Est-ce que je lui manque ? M’a-t-elle envoyé un SMS ou un email ? Est-ce que je lui manque autant qu’elle me manque ? Nerveusement je passe une main dans mes cheveux. Je me savonne vite fait et sors de la douche. Je me sèche à toute allure comme si j’avais le feu au derrière.

Je dois contrôler mon Blackberry. Ouf je soupire de soulagement. Elle m’a envoyé un texto à 5H30 du matin :

« Arrivée saine et sauve à Savannah. A  »

Madame Jones est en train de terminer la préparation de mon petit déjeuner. Une omelette comme d’habitude, un café et un jus d’orange.
Pendant ce temps je relève mes mails sur mon Blackberry en espérant qu’elle m’en a envoyé un. Ouais elle m’a mailé:

_____________________________________________
De: Anastasia Steele
Objet: Tu aimes me faire peur ?
Date: 31 Mai 2011 6:51 EST
À: Christian Grey

Christian, tu sais déjà combien je déteste que tu dépenses de l’argent pour moi. Je sais que tu es très riche, mais ça me met mal à l’aise parce que j’ai le sentiment que tu payes pour coucher avec moi. D’un autre côté j’adore voyager en première classe, c’est plus chic que la classe économique. Je te remercie sincèrement ! J’ai également apprécié le massage de Jean Paul qui était on ne peut plus gay. J’ai volontairement omis de le préciser dans mon précédent mail pour te faire enrager parce que j’étais énervé après toi. J’en suis vraiment désolée. Mais, comme toujours, tu as eu une réaction exagérée. Tu ne peux pas m’écrire des choses comme ça – ligotée et bâillonnée dans une malle. Tu étais  sérieux ou tu plaisantais ? Ca me fait peur … Tu me fais peur …  Je suis  fascinée par ton mode de vie dont je ne soupçonnais même pas l’existence avant samedi dernier. Et puis tu m’écris des choses pareilles qui m’effraient et me donnent envie de m’enfuir. Bien sûr je ne le ferais pas parce que tu me manquerais. Oui tu me manquerais terriblement ! Je veux que ça marche entre nous bien que je sois  terrifiée par la profondeur des sentiments que j’éprouve pour toi et par la voie obscure dans laquelle tu m’entraînes. C’est très érotique et je suis curieuse. Mais j’ai peur que tu ne me fasses mal, pas seulement physiquement mais aussi psychologiquement.

Que se passera- t’il si dans trois mois tu en as marre de moi et que tu me quittes ? Qu’adviendra-t-il de moi ? Je sais que c’est un risque inhérent à toute relation. Seulement ce n’est pas le genre de relation amoureuse que j’envisageais pour une première fois. Tu ne sais pas à quel point c’est un énorme acte de foi  pour moi.

Tu avais raison quand tu disais que je n’ai pas une once de soumission en moi… Je le réalise maintenant. Mais voilà, j’ai envie d’être avec toi  et si c’est ce que je dois faire alors j’aimerais essayer. Sachant combien je suis insoumise je pense que je serai nulle et que  je finirai couverte de bleus. Cette perspective ne m’enchante guère.

Je suis heureuse que tu m’aies dit que tu essaierais d’en faire plus. Il faut que je réfléchisse à ce que « plus » signifie pour moi. C’est essentiellement pour ça que je voulais mettre des distances entre nous. Tu vois Christian tu m’éblouis tellement que c’est impossible pour moi d’avoir les idées claires quand nous sommes ensemble.

On annonce mon vol, il faut que j’y aille.

Je t’écris plus tard

Ton Ana
______________________________________

Je regarde mon écran hébété ! Je suis ravi qu’elle divulgue autant d’informations, elle n’en avait jamais autant dit depuis le début de notre relation. Je suis à la fois content et en colère parce qu’elle a éprouvé le besoin de mettre des distances entre nous pour m’écrire et communiquer ouvertement avec moi. Pourquoi ne le fait-elle pas quand elle est ici ? Est-ce que je l’intimide tant que ça ?

Durant les quarante cinq minutes qui suivent je lis et relis son message maintes et maintes fois. Mon cœur fond comme neige au soleil parce qu’elle éprouve des sentiments profonds pour moi. Outre le fait qu’elle soit une jeune femme non seulement solide, stupéfiante et belle, je trouve inquiétant qu’elle ait une si piètre estime de soi quand il s’agit d’accepter ce que je veux lui offrir. Pourquoi ne devrais-je pas prendre soin d’elle ? Et c’est quoi cette histoire d’argent ? Elle ne va quand même pas me reprocher d’être riche ? Je fais ce que je veux avec l’argent que j’ai eu tant de mal à gagner !

Après avoir rassemblé mes pensées j’entreprends de lui répondre. Mes sentiments sont encore plus profonds maintenant qu’elle m’a ouvert son cœur. Je ne veux pas la perdre, jamais. A l’avenir j’essaierai d’être toujours communiquant avec elle. Elle n’imagine pas ce que je serais capable de faire pour garder son affection.
 ______________________________________
De: Christian Grey
Objet: Enfin !
Date: 31 Mai 2011 7:31
À: Anastasia Steele

Anastasia,

Peux-tu imaginer à quel point c’est agaçant que tu communiques ouvertement et honnêtement avec moi seulement quand nous sommes éloignés l’un de l’autre ? Pourquoi es tu incapable de le faire quand nous sommes ensemble ? Oui je suis riche. Tu dois t’y habituer. Pourquoi te mettre dans tous tes états si je veux faire des dépenses pour toi ? Nous avons dit à ton père que je suis ton petit ami. Pour l’amour du ciel n’est-ce pas cela que font les petits amis ? Et en tant que Dominant j’attends de toi que tu acceptes sans rechigner tout ce que je t’offre. Pendant que tu y es dis aussi à ta mère que je suis ton petit ami.

Je ne sais quoi te répondre quand tu dis que tu te sens comme une pute quand je te fais des cadeaux. Ce n’est pas ce que tu as dit mais c’est-ce qui est écrit entre les lignes. Que puis-je dire ou faire pour que tu ne penses pas ainsi ? N’est-ce pas évident que je veux ce qu’il y à de mieux pour toi ? Je travaille extrêmement dur donc je peux dépenser mon argent à ma guise. Je peux et je veux t’acheter tout ce que tu désires ! Tu peux appeler ça une redistribution des richesses si tu veux. Sache que jamais je ne pourrais penser à toi de la façon que tu décris parce que tu comptes trop à mes yeux, et je suis fâché que tu te juges comme ça. Tu es une jeune femme si brillante, spirituelle et belle que ce que tu dis de toi me laisse penser que tu as de gros problèmes d’estime de soi, je suis à deux doigts de te prendre un rendez vous avec le Docteur Flynn.

Pardonne- moi de t’avoir fait peur. J’abhorre l’idée de te faire peur. Tu as vraiment cru que je te ferais voyager dans la soute ? Pour l’amour du ciel je t’ai proposé mon jet ! Alors oui, c’était une blague et de mauvais goût. Néanmoins t’imaginer bâillonnée et ligotée m’excite - et ce n’est pas une blague, c’est un fait. Je sais que tu as peur d’être bâillonnée et si ça devait arriver sache que  nous en discuterions avant.
Ce que tu ne comprends pas c’est que dans une relation Dominant/Soumise, c’est la soumise qui a tous les pouvoirs, autrement dit : Toi. Pas moi. Souviens- toi que tu m’as dit ‘non’ dans le hangar à bateaux. Si tu dis non je ne peux pas te toucher et je ne le ferai pas. C’est pour ça que nous avons un contrat qui stipule ce que tu acceptes et ce que tu refuses de faire. Si nous essayons des choses qui te déplaisent nous pouvons revoir notre accord. C’est toi qui décides, pas moi. De la même façon si tu ne veux pas être ligotée et bâillonnée dans une malle ça n’arrivera pas.

Je veux partager mon style de vie avec toi. En vérité je n’ai jamais autant désiré quoi que ce soit. Franchement je suis en admiration devant toi ! Tu es si innocente et si curieuse d’essayer. Ca m’en dit plus que tu ne l’imagines sur toi. Ce que tu ne comprends pas non plus c’est que c’est toi qui m’a ensorcelé je te l’ai déjà dit plusieurs fois. Je ne veux pas te perdre bébé. Ca me fait peur que tu sois partie à l’autre bout du pays pour t’éloigner de moi afin d’avoir les idées claires - car il semble que ça soit impossible quand tu es près de moi. Moi non plus je ne peux pas penser clairement quand tu es près de moi Anastasia. Je perds la raison - elle disparait complètement quand nous sommes ensemble, ça te donne une idée de la profondeur de mes sentiments pour toi.

Je comprends ton appréhension. J’ai essayé de t’oublier si tu t’en souviens. Je savais que tu étais inexpérimentée mais je n’aurais jamais pu imaginer à quel point tu l’étais. Si je l’avais su, je ne t’aurais jamais fait la cour. Pourtant tu arrives à me désarmer comme personne ne l’a jamais fait. Ton mail par exemple, je l’ai lu et relu un nombre incalculable de fois pour tenter de comprendre ton point de vue.

Tu es inquiète pour la durée de notre contrat, mais trois mois c’est juste une durée arbitraire. On peut prévoir six mois ou même un an. Tu veux combien de temps ? Qu’est-ce qui te mettrait à l’aise ? Il faut me le dire.

Je sais et je comprends que c’est un immense acte de foi pour toi. Je dois et je veux gagner ta confiance mais j’ai besoin que tu communiques avec moi quand je n’y réussis pas. Tu as l’air si forte et si indépendante mais quand je lis ce que tu as écrit je découvre une autre facette de ta personnalité. Nous devons nous guider l’un l’autre Anastasia et toi seule peut me montrer le chemin. S’il te plait sois honnête avec moi et à nous deux nous trouverons le moyen de faire que cet accord fonctionne.

Tu t’inquiètes de ne pas être une soumise. J’imagine que c’est le cas, de toute façon je veux que tu adoptes une attitude de soumission uniquement dans ma salle de jeux. C’est le seul endroit dans lequel tu me laisse exercer un contrôle total sur toi et c’est aussi le seul endroit où tu obéis. Là tu es impeccable; Je ne te ferai jamais de bleus, c’est le rose que je vise. En dehors de la salle de jeux j’aime que tu me défies. En fait c’est une expérience toute nouvelle et stimulante pour moi et je ne veux pas que ça change. S’il te plait dis-moi ce que tu entends par « plus ». Je ferai de mon mieux pour garder l’esprit ouvert, pour te donner l’espace dont tu as besoin et je me tiendrai à distance pendant que tu es en Georgie. J‘attends avec impatience ton prochain message.

En attendant amuse toi bien, mais pas trop.

Christian Grey
PDG, Grey Enterprises Holdings Inc.
_____________________________________________

J’envoie après avoir relu mon épitaphe à Anastasia. J’espère avoir exprimé tout ce qui la concernait. Je veux que cet arrangement, cette relation avec la promesse de « plus » marche. J’éprouve des sentiments profonds pour elle, elle est mon « plus », et à tous égards je suis son petit ami. J’aime ce titre parce qu’il me donne des droits sur elle, il dit aux autres qu’elle est à moi et qu’ils doivent dégager.

Une fois de plus je relis son mail. Elle a des sentiments pour moi ! Je ferme les yeux soulagé. J’ai tellement rêvé d’entendre ça. D’un autre côté ce qu’elle a dit dans son message me fiche la trouille. Merde ! Elle est partie depuis moins de 24 heures et ça m’arrache le cœur. Elle me manque affreusement ! C’est comme désirer ardemment quelque chose et en même temps être pétrifié parce que ce désir est complètement à l’opposé de ce dont vous avez l’habitude.

J’ai une dure journée qui m’attend. Taylor est là, prêt à me conduire au bureau. Comme toujours il est vêtu d’un costume sombre, les yeux cachés par ses lunettes de soleil. Je prends place à l’arrière de la SUV. Je remarque que Taylor m’observe dans le rétroviseur. Je ne comprends pas pourquoi. Puis j’entends un bruit. C’est moi qui martèle nerveusement la banquette avec mes doigts. Je regarde dehors et me concentre pour arrêter ce tic nerveux. Pourquoi le départ d’Anastasia m’affecte t’il autant ? Elle va simplement voir sa mère ! Elle sera de retour vendredi.

J’entre dans mon bureau avec plus d’empressement que d’habitude. Andréa et la stagiaire sursautent. Taylor est derrière moi, impassible comme toujours. Après un bref coup d’œil à la stagiaire, Andréa se précipite avec une montagne de dossiers dans les bras.

Je prends place dans mon imposant fauteuil en cuir derrière mon bureau en bois sculpté hors de prix. Andréa s’avance élégamment vêtue et impeccablement coiffée comme doit l’être une digne employée de ma compagnie. Elle tressaille en voyant mon regard impatient.

« Monsieur, Bill Casing et Monsieur Barney  vous attendent tous les deux. Lequel souhaitez-vous voir en premier ?

Je la regarde fixement. C’est inespéré. Bien que j’avais prévu de les voir tous les deux je ne les attendais pas si tôt. Je reste impassible et silencieux. Andréa ne bronche pas. De ma vision périphérique je vois Taylor tourner son visage dans la direction opposée. Je soupire.

« Barney en premier. »

« Oui Monsieur. » dit-elle un peu soulagée puis elle ajoute : « Je vous rappelle que vous avez rendez vous avec le Dr Flynn à 14 heures, Monsieur. » J’acquiesce.

Elle se précipite hors de mon bureau pour aller chercher Barney.

En entrant il me serre la main. Je le vois grimacer. J’ai du serrer plus fort que d’habitude. Je suis nerveux aujourd’hui parce qu’Anastasia est partie et que je ne cesse d’y penser. La journée se poursuit un rendez vous après l’autre.

Je déjeune au restaurant avec Ros pour discuter plus avant de la société déficitaire qu’on se trimballe et qui est incapable d’engranger des profits.

« Ros, nous avons atteint le point de non retour. La ligne rouge c’est la rentabilité. J’ai donné une année pleine à cette société pour qu’elle se redresse et nous avons investi pas mal d’argent pour lui éviter la faillite. Il faut qu’elle fasse ses preuves, à défaut nous devrons la liquider. Ce n’est pas équitable envers les autres sociétés que nous possédons qui bossent dur pour soutenir un truc qui ne marche pas. Taillez dans le vif ! Vous avez deux semaines pour restructurer. S’il n’y a pas d’améliorations je la bazarde !

« Oui Monsieur. »

Après avoir consulté son téléphone Taylor s’approche, se penche et murmure : « Monsieur, Bastille est à votre disposition à l’heure qui vous conviendra. Il vous attend à la salle de gym. » J’acquiesce : « Après le déjeuner »

« Bien Monsieur. » puis il reprend sa position statique non loin de la table. Je serre la main de Ros et je file m’entraîner. Je passe deux longues heures avec Claude Bastille car je suis incapable de me défaire de mes angoisses. Elles m‘empêchent d‘avoir les idées claires ce qui provoque un malaise dans mon entourage. Bastille s’en rend compte après que je lui ai botté le cul sur le tatami à trois reprises. « Vous avez bouffé du lion cette semaine !  Qu’est-ce qui se passe ? »

« Je vous l’ai dit. Je récupère les entraînements que j’ai loupés. »

 Il me regarde d’un air soupçonneux tandis que mon esprit s’interroge sur la véritable raison de mon état. Nous reprenons le combat. Je suis déconcentré par mes pensées ce qui offre à Bastille l’occasion qu’il attendait et je me retrouve sur le cul.

« Trois contre un Grey ! Je ne partirai pas tant que je n’aurai pas égalisé. »

Je ricane : « Des promesse, toujours des promesses Bastille ! ». Il lui faut une demi-heure pour remonter son score, mais je lui botte le cul une dernière fois. Je termine le combat victorieux face à un Bastille grimaçant. Nous convenons de remettre ça demain.

Après cette session intense, je prends rapidement une douche avant de me rendre au cabinet du Dr Flynn.

« Bonjour Christian. » me dit-il tout en m’observant son carnet à la main.

« Bonjour John. » Je m’assieds à ma place habituelle dans le canapé en cuir.

« Comment ça va ? »

« Pour être franc John, ça a été nickel pendant que tu étais en vacances, mais ça déconne depuis hier. »

« Cela a-t-il quelque chose à voir avec la jeune femme dont tu m’as parlé ? »

On peut compter sur John pour appuyer là où ça fait mal !

« Oui, c’est le moins qu’on puisse dire. » Il hoche la tête et agite ses mains en me faisant signe de poursuivre.

« Elle n’est pas en ville en ce moment et je suis désorienté par son absence. » dis-je surpris moi-même par le désespoir dans ma voix. »

« Comment ça ? »

« J’en sais rien John » dis-je irrité. « C’est tout nouveau pour moi, j’ai un sentiment d’abandon ce qui n’a aucun sens. Je n’ai jamais ressenti cela avant ! Je suis un adulte, et pourtant j’ai commencé à terroriser tous mes collaborateurs dès la seconde où elle est partie. » Je soupire.

« Plus que d’habitude ? » Je le regarde en plissant les yeux ce qui ne lui fait ni chaud ni froid. Il continue de me fixer,  attendant une réponse. Je finis par sourire.

« Oui, plus que d’habitude. »

« Cette Anastasia semble avoir une grande influence sur toi.  Ca m’intrigue. J’aimerais beaucoup la rencontrer. » Cette demande est complètement inhabituelle de la part d’un psy même si c’est le Dr John Flynn.

Tu pourras faire sa connaissance à la soirée caritative annuelle organisée par mes parents. Ca sera la semaine prochaine. »

« Je suis impatient d’y être. Bon, dis-moi,  pourquoi a-t-elle quitté la ville ? Est-elle partie en vacances, voir de la famille, pour son boulot, ou autre chose ? » Il a du mal à cacher sa curiosité.

« Elle est allée en Georgie pour voir sa mère, ça c‘est ce qu’elle raconte… c‘est  un prétexte» John hausse les sourcils.

« Un prétexte ? »

« Je sais que sa mère lui manque mais elle est partie pour s’éloigner de moi, elle a dit qu’elle ne peut pas avoir les idées claires quand je suis là. » Je sors son mail de ma poche et pointe la ligne concernée. « Ah voilà c’est là. » John est si étonné de me voir me balader avec l’email d’Anastasia qu’il reste planté là, l’œil glauque et la bouche ouverte, on dirait un crétin des alpes.

« Elle le dit là, je cite ‘Je veux que ça marche entre nous bien que je sois  terrifiée par la profondeur des sentiments que j’éprouve pour toi et par la voie obscure dans laquelle tu m’entraînes. ‘ Et il y a aussi cette phrase « Il faut que je réfléchisse à ce que « plus » signifie pour moi. C’est essentiellement pour ça que je voulais mettre des distances entre nous. Tu vois Christian tu m’éblouis tellement que c’est impossible pour moi d’avoir les idées claires quand nous sommes ensemble. » Je soupire.

« Tu vois John, c’est-ce que je ressens quand je suis avec elle. Je perds la boule. C’est comme si j’étais saoul, mais en même temps je suis plus alerte parce qu’elle m’ouvre les yeux, c’est la première fois que je réalise que je suis jeune et heureux… 

Forever Young - Mr. Hudson ft. Jay-Z

Je suis joyeux avec elle. Son absence m’oppresse. J’étouffe. Je ne peux pas le supporter!  Je m’emporte et passe ma main dans mes cheveux.

John me regarde bouche bée. Quand je cesse de parler il marque un temps et dit :

« Il y a quelques mots importants sur lesquels je voudrais revenir, ils figuraient à la fois dans ce mail que tu as lu mais aussi dans tes propos. Le premier mot est ’plus’. Moi aussi je suis curieux de savoir ce que ‘plus’ signifie pour toi. Toutes tes précédentes relations étaient strictement basées sur des rapports Dominant/Soumise. Tu as toujours catégoriquement affirmé qu’il s’agit du seul type de relations qui t’intéresses. N’est-ce plus le cas désormais ? »

« Pas vraiment John.  Je désire Anastasia plus que tout ce que j’ai pu vouloir dans ma vie. Elle me veut et je la veux mais elle veut « plus ». Je suis prêt à faire des compromis pour elle et je me surprends à aimer ce « plus » qu’elle demande. Je ne renonce pas à ce que je suis et à ce que j’aime. Simplement je reconsidère mes positions et mes limites. C’est un nouveau concept qu’Anastasia m’a permis de découvrir. » Je souris. « Pour elle, je suis disposé à faire des compromis. J’ai fait la connaissance de son père auquel j’ai été présenté en tant que petit ami. J’ai dit à Anastasia de dire la même chose à sa mère. Ses meilleurs amis savent que je suis son petit ami. » Je grimace ce qui ne lui échappe pas.

« Bien sûr ma famille la connaît, tout le monde l’adore, ils savent qu’elle est ma petite amie. Ca me plait. Alors oui, elle est ma petite amie mais dans ma salle de jeux, je veux qu’elle soit ma soumise. »

« Et ça te convient ? »

Je réfléchis quelques instants.

« Oui. Je préfère transiger que de la perdre. Ca me plait. C’est très stimulant… enfin je veux dire, avec Anastasia. »

« As-tu envie de la punir et de lui faire mal ? Quand est-il de ces penchants ? Et penses tu qu’elle soit capable de le supporter ? »

« J’en ai toujours envie. Mais pour le moment je dois y aller molo avec Anastasia parce qu’elle n’a pas l’habitude. Elle n’a même pas reçu de fessée quand elle était petite. »

« Alors dis moi, à ton avis pourquoi voudrais tu lui faire mal? »

« On en a déjà parlé John ! Je suis sadique. C’est plus fort que moi. Ca comble un manque qui remonte à mon enfance.

« Christian, nous ne sommes pas d’accord sur ce point. Tu n’es pas sadique. Tu as subis des sévices inqualifiables dans ton enfance. Ce que tu veux faire subir aux femmes est la projection de ce qu’on t’a fait, c’est dans ton subconscient, tout comme la colère que tu ressens envers ta mère biologique qui ne t’a pas protégé de ces horreurs qu’on t’a fait subir. Tu n’es pas un sadique, et c‘est le médecin qui parle. En revanche, tu as été privé d’affection dans les premières années de ta vie. La conséquence en est une immaturité affective, en regard de ton âge, sur ce point, tu es toujours à l’adolescence. Tu as donc un retard à combler. Le mode de vie auquel on t’a initié a considérablement freiné le développement de ta sensibilité, mais depuis trois semaines je constate des évolutions très prometteuses. J’ai acquis la certitude que tu es prêt à progresser, c’est une des clés pour régler tes problèmes. »

« John, je pense qu’Anastasia a raison en ce qui te concerne. » dis-je en esquissant un sourire malicieux.

Il semble étonné : « Comment ça ? »

« Elle dit que tu es un charlatan hors de prix. » Il éclate de rire.

« Eh bien elle a sans doute raison. Je suis cher, c’est vrai, mais charlatan ! Ma foi qui sait ? Peut être ! Je comprends pourquoi elle te captive. J’ai hâte de faire sa connaissance. » Encore un admirateur qui ne l’a même jamais vu !

« Quand rentrera-t’elle de Georgie ? »

« Vendredi. » J’ai l’air si triste qu’on pourrait croire que c’est dans dix ans. John me regarde d’un air entendu façon Dr Freud.

« Ca saute aux yeux qu’elle te manque. Comment arrives- tu à supporter son absence ? » Sa voix est pleine de compassion.

« Je n’y arrive pas. Pas du tout. Elle me manque affreusement, je suis angoissé et mélancolique. »

« Je voudrais qu’on se concentre sur tes angoisses. De quoi as-tu peur ? »

« J’ai peur qu’elle décide de rompre. J’ai peur qu’une fois loin de moi elle se dise qu’elle peut se passer de moi. » Ma respiration s’accélère, le Dr Flynn s’en rend compte et note quelque chose dans son carnet. « J’ai peur qu’un autre type la drague, bon sang John, même quand je suis avec elle il y a plein de types qui lui tournent autour. »

« Tu as peur de la concurrence ? »

« Je n’ai jamais eu peur de la compétition. Mais elle est à moi ! Elle n’est pas un trophée qu’on peut gagner. La pensée qu’un autre puisse la posséder est comme un couteau qu’on plante dans mon cœur. Je ne peux pas le supporter Doc ! »

 Il note encore des trucs dans son carnet en cuir.

« Christian, je te connais maintenant depuis plusieurs années en tant que médecin et en tant qu’ami. Je sais que tu es un homme très fort, à la fois physiquement et psychologiquement. En fait, j’oserais dire que tu peux parfois te montrer insensible comme je te l’ai déjà dit un bon nombre de fois. Mais ce que je constate aujourd’hui, c’est que sur le plan affectif, Anastasia t’a à la fois endurcit et affaiblit. Tu vois ce que je veux dire ? »

J’acquiesce à son jugement sans concession, après tout je le paie aussi pour son culot. Il sourit en ajoutant: « L’on est bien faible quand on est amoureux. »*

Je réplique avec force : « Cela nécessite un pré-requis, c’est d’être amoureux. Mais je ne pense pas être amoureux » 

You're Nobody Till Somebody Loves You - Dean Martin

« J’éprouve des sentiments profonds pour Anastasia que je suis incapable d’identifier. Mais je ne suis pas amoureux Doc. Je suis incapable d’aimer. »

« Christian, l’amour n’est pas un sentiment fâcheux. L’amour est une émotion puissante, magnifique, épanouissante. L’amour fait les plus grandes douceurs et les plus sensibles infortunes de la vie. » **

« Comme tu dis Doc Je suis juste inquiet pour les infortunes, en fait je pense qu’on peut atteindre les plaisir les plus doux sans amour. »

« Je ne suis pas d’accord. Certains plaisirs ne peuvent être ressentis profondément que si on est amoureux. Je constate que tu ressens profondément une émotion. Et de toute évidence tu crains ce sentiment. Et le fait que tu refuses de le nommer n’y change rien. La véritable raison pour laquelle tu réfutes ce sentiment c’est que tu t’en sens indigne. Mais l’amour n’a rien à voir avec le mérite, il est là et c’est tout. Laisse moi te poser cette question: Que serais tu capable de faire pour Anastasia ? Renoncerais-tu à ton mode de vie ? Tu as fait des compromis pour elle ce que tu n’avais jamais fait pour personne. Tu la laisses partir pour réfléchir alors qu’elle te manque terriblement. Voilà des choses qui ne sont pas du tout dans les habitudes de Christian Grey. »

Je cogite intensément quelques instants. « Je ferais n’importe quoi pour elle. Pour assurer sa sécurité. Pour la garder. Elle est à moi ! »

« Et si elle ne partageait pas tes sentiments ? »

Mon cœur se serre. « Je crois que je ne pourrais pas le supporter. Ca me blesserait profondément. Mais je ferais n’importe quoi pour qu’elle soit heureuse… Je refuse d’y penser Doc, je ne peux pas y penser. C’est trop dur, surtout maintenant qu’elle est loin. » Dis-je à bout de nerf.

« C’est cela l’amour, tout donner, tout sacrifier sans espoir de retour. »***

« Je ne fais pas dans les machins d’amour Doc. L’amour est une émotion inutile, une menace. Ca empêche de se concentrer. Tu sais combien c’est important pour moi d’avoir le contrôle. L’amour empêche le contrôle. Donc ce n’est pas fait pour moi. »

« Entre autre chose intéressante concernant l’amour, c’est qu’il ne nous demande pas si on a envie de perdre le contrôle ou pas. C’est la définition même de l’amour. Quand on est amoureux, nos corps libèrent des molécules similaires à celles engendrées par un état de folie. »

« Génial, tu m’incites à devenir dingo ? » dis-je sur le ton de la plaisanterie.

« Je t’encourages à écouter tes sentiments. Si tu es inconscient de tes sentiments tu ne pourras pas les gérer et y répondre. Nos corps et nos esprits nous parlent à leur manière. Actuellement ton esprit te parle. Encore faut-il que tu veuilles entendre ce qu’il a à te dire. C’est à toi de décider de la réponse à donner. Personne ne peut nous forcer à tomber amoureux. La connexion, l’attraction, le désir, que l’amour génère ne peut être copié ou cloné. C’est une chose rare et précieuse qui semble n’arriver qu’une fois dans la vie, et c’est encore plus rare de trouver quelqu’un qui partage ces sentiments avec la même intensité.

Une partie de ta thérapie consiste à apprendre à être à l’écoute de toi-même pour arriver à identifier tes sentiments. Mais écouter et entendre sont deux notions distinctes. Nos corps et nos esprits s’expriment de manière différente. Tu dois apprendre à les comprendre. Pour le moment tu refuses ce que tu comprends parce que tu te sens indigne. Il faut que tu prennes des distances avec ton côté négatif. »

« C’est plus facile à dire qu’à faire John. »

« Je le sais. Mais ça ne fait pas de mal d’essayer. »

« Je continue de croire que c’est une émotion inutile. Et j’affirme toujours que je ne fais pas dans les bidules d’amour. »

« Nous sommes d’accord pour ne pas être d’accord. » dit-il en souriant. « On se voit la semaine prochaine à la même heure ? »

« Oui bien sûr. » Je regarde l’heure, on se serre la main.

Taylor me ramène à l’Escala.

Quand nous arrivons il est plus de 16 H. J’ai régulièrement vérifié mes mails mais il n’y a rien d’Anastasia. Lui ai-je fichu la trouille avec mon épitaphe? Ca m’inquiète. J’ai envie de lui téléphoner ou de lui écrire mais je voudrais y aller en douceur. Elle est partie pour mettre des distances avec moi afin de mettre de l’ordre dans ses pensées. J’ai envie de la laisser respirer. Nous pénétrons dans le garage et Taylor me dépose avant de garer la SUV. J’appelle l’ascenseur et compose mon code personnel. Dans cet espace réduit j’ai embrassé Anastasia de nombreuses fois. Naturellement je pense à elle et mon cœur se serre. Je ne peux pas la perdre ! Je ne peux pas. Je veux que ça marche entre nous ! Tandis que je suis plongé dans mes pensées mon blackberry se met à vibrer m’annonçant l’arrivée d’un mail. M’a-t-elle écrit ?

Je vérifie mes messages et le soulagement s’empare de moi, je ferme les yeux puis j’ouvre le mail en forçant mon cerveau à se concentrer.

Closer - Kings of Leon

_____________________________________________
De: Anastasia Steele
Objet: Bavard?
Date: 31 Mai 2011 19:07 EST
À: Christian Grey

Monsieur, vous êtes un rédacteur loquace, votre mail en fait foi. Je dois diner au club de golf de Bob, je vous signale que cette perspective me fait lever les yeux au ciel. Mais comme vous êtes loin, vous et vos mains qui vous démangent, mon cul et moi ne risquons rien. J’ai adoré ton mail. Je te répondrai dès que j’aurai une minute. Tu me manques déjà. Bon après-midi.
Ton Ana.
_____________________________________________

Lire son message me relaxe énormément. Je lui manque ! Je lis et relis son mail, surtout la ligne où elle dit que je lui manque. Je ferme les yeux pour savourer l’information. Puis je rédige une réponse. 
_____________________________________________
De: Christian Grey
Objet: Ton cul
Date: 31 Mai 2011 16:09
À: Anastasia Steele

Chère Mademoiselle Steele,

Le titre de ton mail est très perturbant. Inutile de préciser que ton cul et toi ne perdez rien pour attendre.
Bonne soirée. Et juste pour information toi aussi tu me manques, surtout ton cul et ta grande gueule. Penser à toi et à ta façon de lever les yeux au ciel illuminera un après midi qui s’annonce ennuyeux. C’est toi qui m’as fait remarquer que j’ai aussi cette fâcheuse habitude.

Christian Grey
PDG survolté qui lève les yeux au ciel, Grey Enterprises Holdings Inc.
_____________________________________________

Je suis sous le charme, et momentanément distrait de la nervosité qui s’est emparée de moi depuis son départ. Cette simple connexion par mail apaise mon âme tourmentée. Je fixe mon écran comme si Anastasia allait apparaître. 

C’est mon seul lien avec elle pour le moment.
_____________________________________________
De: Anastasia Steele
Objet: Lever les yeux au ciel
Date: 31 Mai 2011 19:13 EST
À: Christian Grey

Cher Monsieur  Grey

Arrêtez de m’écrire. J’essaye de me préparer pour aller diner. Vous me perturbez même quand vous êtes à l’autre bout du pays. Et puisque vous admettez avoir cette fâcheuse manie, dîtes moi, qui vous donne la fessée lorsque vous levez les yeux au ciel ?

Ton Ana 
____________________________________________

Mon bébé facétieux et sa grande gueule ! Comme vous me manquez toutes les deux !
_____________________________________________
De: Christian Grey
Objet: Ton cul
Date: 31 Mai 2011 16:17
À: Anastasia Steele

Chère Miss Steele,

Bébé, je préfère mon titre au tien à plus d’un titre. J’ai la chance d’être le maître de mon destin et personne ne peut me châtier à quelques exceptions près. Ma mère parfois, et bien sûr le Dr Flynn. Et toi.

Christian Grey
PDG, Grey Enterprises Holdings Inc.
_____________________________________________

Je viens de me dévoiler encore un peu dans ce message. Que ça me plaise ou non, mais en fait je suis heureux qu’Anastasia sache qu’elle a le pouvoir de me punir. C’est stimulant. Elle fraye son chemin dans mon cœur et dans mon âme. Sa réponse fuse.
_____________________________________________
De: Anastasia Steele
Objet: Moi, je vous châtie?
Date: 31 Mai 2011 19:21 EST
À: Christian Grey

Cher Monsieur,

Quand ai-je trouvé le courage de vous châtier? Vous devez me confondre avec quelqu’un d’autre, en ce cas c’est très inquiétant. Il faut vraiment que je me prépare.

Ton Ana
 _____________________________________________

Je réponds instantanément.
_____________________________________________
De: Christian Grey
Objet: Ton cul
Date: 31 Mai 2011 16:24
À: Anastasia Steele

Chère Mademoiselle Steele,

Tu me châties sans arrêt. Puis-je zipper ta robe?

Christian Grey
PDG, Grey Enterprises Holdings Inc.
_____________________________________________

J‘aimerais vraiment être avec elle. Se rend-elle compte de ce que ça me fait de savoir qu’elle se prépare pour sortir ? Je l’imagine vêtue seulement de ses sous vêtements en dentelle, son soutien gorge bleu … Puis elle enfile sa robe … une robe dos nu. Courte. Qui recouvre à peine son cul magnifique.

Argh ! Il faut que j’arrête de me torturer comme ça. 
_____________________________________________
De: Anastasia Steele
Objet: Interdit aux mineurs
Date: 31 Mai  2011 19:27 EST
À: Christian Grey

Je préfèrerais que tu l’as dé-zippes.
 _____________________________________________

Bordel de merde ! Bébé arrête de me torturer. Tu n’es pas là  et je vais finir par me consumer sur place ! Ou pire, je vais revenir sur ma décision de te laisser tranquille et sauter dans mon avion pour te rejoindre … 
_____________________________________________
De: Christian Grey
Objet: Prends garde à tes désirs...
Date: 31 Mai 2011 16:31
À: Anastasia Steele

MOI AUSSI

Christian Grey
PDG, Grey Enterprises Holdings Inc.
_____________________________________________
De: Anastasia Steele
Objet: Haletante
Date: 31 Mai 2011 19:32 EST
À: Christian Grey

Lentement...
_____________________________________________

Putain ! Qu’est-ce que tu me fais Anastasia? Je passe mes deux mains dans mes cheveux. Je suis scotché devant mon ordinateur comme un adolescent boutonneux qui attend que sa copine lui jette une miette !
_____________________________________________
De: Christian Grey
Objet: Gémissant...
Date: 31 Mai 2011 16:34
À: Anastasia Steele

J‘aimerais être là.

Christian Grey
PDG, Grey Enterprises Holdings Inc.
_____________________________________________

Voilà c‘est dit... La balle est dans ton camp Miss Steele. Qu’est ce que tu dis de ça? J’attends anxieusement sa réponse
_____________________________________________
De: Anastasia Steele
Objet: Pantelante
Date: 31 Mai 2011 19:36 EST
À: Christian Grey

MOI AUSSI
_____________________________________________

Ma respiration part en vrille. Elle voudrait que je sois là ! Je lui manque ! Vraiment? Elle l‘a écrit en lettres capitales. Est-ce qu‘elle veut que je vienne ? Voilà un autre message.
_____________________________________________
De: Anastasia Steele
Objet: Pantelante
Date: 31 Mai 2011 19:36 EST
À: Christian Grey

Je dois y aller.
A plus bébé.
_____________________________________________

Quoi ? Non ! C‘était si chouette ! Ne me plante pas comme ça Anastasia ! Argh ! Qu’elle ne soit plus derrière son ordinateur me rend nerveux. Reviens bébé ! Tu me manques tellement! En plus j‘étais en train de rêver de dé-zipper cette robe ...
_____________________________________________
De: Christian Grey
Objet: Plagiat
Date: 31 Mai 2011 16:40
À: Anastasia Steele

Tu m’as piqué mon expression bébé et en plus tu m’as planté là. Amuse- toi bien.

Christian Grey
PDG, Grey Enterprises Holdings Inc.
_____________________________________________


Je vais prendre une douche froide pour tenter de calmer mes ardeurs. Qu’est-ce que tu me fais ma jolie sorcière ?

Je suis à deux doigts de partir te rejoindre. Mon subconscient me conseille de prendre mon mal en patience et de te laisser respirer. Je m’appuie contre le mur, tête baissée, les bras collés au carrelage. L’eau froide glisse sur moi, en vain…

Je murmure : 

« Anastasia tu n’imagines pas à quel point j’ai besoin de toi ! »

Puis je ferme le robinet.

When I Need You - Rod Stewart





* Madame de la Fayette « La Princesse de Montpensier » 1662.

** Madeleine de Scudery

*** Albert Camus « Les justes » Acte III

4 comments:

Anonymous said...

Toujours aussi prenant....
C'est tellement excellent de pouvoir connaitre son ressenti, sa détresse face à l'absence d'Anna.. De voir a quel point il est vulnérable..
Merci pour ton travail !
Vivement vendredi prochain...

Anonymous said...

Un grand merci...

C'est tellement agréable de lire le ressenti de Christian!

On ressent très bien son côté vulnérable...j'adore!

A vendredi prochain, une semaine...c'est long! HIHI

Anonymous said...

P.
Merci!!
j 'adore votre travail c'est très prenant, être dans la tête de notre petit Christian c'est géniale :D
continuez comme ça je suis fan !!!
encore merci.

Unknown said...
This comment has been removed by the author.