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Monday, June 17, 2013

Livre I en Français - Chapitre XXVII - Christian Grey et Anastasia Steele



PLANER OU S’ENVOYER EN L’AIR ?

Chapitre  27

 Traduit par: Elisabeth Mazaltov

Edité par: Elisabeth Mazaltov et Hélène B.


« Christian ! Je veux la fraise ! » dit-elle en tentant d’attraper un objet invisible. Ce sont ses mouvements désordonnés qui m’ont réveillés.

Dans son sommeil, elle plisse son front et marmonne: « Je veux sortir de la cage ! » Je suis intrigué.

Dans la nuit, son visage est éclairé par les lumières de la ville c’est une vision magique.

« Ne l’emmène pas Christian ! je la veux … Nooooon ! »

Je caresse ses cheveux pour essayer de la calmer. J’aimerais bien savoir de quoi elle rêve.

« Chuuutt ! » elle se détend.

« Quoi ? ne pars pas ! Je ne peux pas !” Elle tremble.

I Melt with You - Nouvelle Vague

“Je t’aime ! Ne me quitte pas ! J’ai peur …”

“Bébé …je suis là. Chuuuutt…” Je la câline. Je continue de caresser ses cheveux en espérant l’apaiser. Son bras me cherche dans l’obscurité. Je l’attrape et le mets autour de mon cou. Elle soupire, c’est le plus joli son du monde.

« J’en mourrais ! » son visage se crispe. « J’en mourrais … Christian. » sa voix est à peine audible.

Mais quoi ? pourquoi ?

« Ne me quitte pas … » elle marmonne en dormant. « Je veux plus c’est tout … »

Elle a peur que je la quitte. Elle n’a pas compris que moi aussi j’ai peur qu’elle me quitte, que je suis physiquement incapable de la quitter parcequ’elle est reliée à mon âme.

« Je ne le ferai jamais… non, je ne te quitterai jamais. » Je ferme les yeux et je savoure cette certitude qu’elle vient de réaffirmer dans son sommeil. Elle l’a déjà dit mais comme j’ai hâte qu’elle me le dise en étant éveillée.

« Je veux ça ! » elle étend sa main qui est autour de mon cou.

« Chuuutt … du calme bébé. » je chuchote dans son oreille. Je caresse tendrement ses cheveux. Elle se détend et soupire. Ses bras se décontractent et s’immobilisent. Je sors du lit. Je pourrais la regarder toute ma vie. Pour la surprise que je lui reserve je m’habille en noir. Je l’ai laissé dormir aussi longtemps que  possible mais maintenant il faut que je  réveille mon bébé.

« Anastasia. » j’essaye de la réveiller.

« Non »

« Aller bébé. »

“Non, laisse moi te toucher.”

« Réveille toi. »

« Non » grogne t’elle en clignant les yeux un bref instant. Je frotte mon nez contre son oreille en murmurant « Réveille toi bébé. » Je souris, heureux qu’elle soit ici dans mes bras.

Elle grimace : « oh non… »

« C’est l’heure de se lever bébé. Je vais allumer la lampe.” Dis-je doucement.

« Non. »

« Je veux chasser l’aube avec toi. » J’embrasse son visage, ses paupières, le bout de son nez, sa bouche et elle finit par ouvrir les yeux.

« Bonjour ma beauté. » Elle gémit ce qui me fait sourire.

« Tu n’es pas du matin. » Elle cligne des yeux et me regarde, penché au dessus d’elle, souriant. Ca m’amuse.

Elle bougonne : « J’ai cru que tu voulais du sexe. » Quoi ? c’est pour ça qu’elle rouspète ? C’est si désagréable que ça de baiser avec moi ?

« Anastasia, j’ai toujours envie de baiser avec toi. Ca me fait chaud au cœur que ça soit pareil pour toi » dis-je d’un sarcastique.

Elle me regarde, mais je suis si guilleret que rien ne peut faire changer mon humeur.

« Mais bien sûr, moi aussi, mais pas quand il est si tard. » Elle continue de ronchonner.

« Il n’est pas tard, il est tôt. Aller debout ! On sort. Pour le sexe on verra plus tard. »

« Je faisais un si beau rêve » elle couine d’avoir loupé quelque chose.

« Tu rêvais de quoi ? »

« De toi. » Elle rougit. Ma curiosité est piquée au vif.

« Qu’est-ce que je faisais cette fois? »

« Tu essayais de me faire manger des fraises. » Je souris. Je me souviens qu’elle parlait de ça.

«Le Dr Flynn adorerait… Debout et habille toi.  Pas la peine de prendre une douche on fera ça plus tard. »

Elle s’assied dans le lit,  le drap glisse laissant apparaître son corps nu. Mon regard s’assombrit, le désir me taraude, mais si je cède à mes pulsions nous louperons le lever du soleil. Je vais donc devoir contenir mon désir.

« Quelle heure est-il ? » demande t’elle.

« 5 h 30. »

« J’ai l’impression qu’il est 3 heures. »

« Nous n’avons plus beaucoup de temps, je t’ai laissé dormir aussi longtemps que possible. Allez viens. »

« Je ne peux pas prendre une douche ? » Je soupire.

« Si tu prends une douche, j’aurais envie de la prendre avec toi et tu sais ce qui arrivera… on y passera la journée. Allez viens. »

Je suis excité comme une puce à cause de la surprise que j’ai préparée et que nous allons partager aujourd’hui. Ca va être notre « plus ». Elle me sourit.

« Qu’est-ce qu’on va faire ? »

« C’est une surprise je te l’ai déjà dit. » Je souris d’une oreille à l’autre.

Come Fly with Me - Frank Sinatra

« D’accord. » répond-elle en sautant du lit à la recherche de ses vêtements. Elle les trouve sur la chaise accompagné d’un de mes boxers. Elle voit le logo de ralph lauren et sourit. Elle l’enfile et je souris à mon tour. Elle détient désormais un deuxième caleçon m’appartenant. D’une certaine manière la voir porter quelque chose d’aussi intime me rend encore plus possessif à son égard. Maintenant que je suis sûr qu’elle est réveillée et en train de se vêtir je lui dis : « je te laisse t’habiller » et je quitte la chambre pour aller dans la salle de séjour. Moins de 10 minutes plus tard elle arrive pendant que je prends mon petit déjeuner.

Je lui dis de manger. Elle ne mange pas assez. Elle me regarde bouche bée.
« Anastasia. » Mon ton est sévère car je devine qu’elle veut négocier.

«Je vais prendre un thé. Est-ce que je peux prendre un croissant pour tout à l’heure ? » Je la regarde méfiant, en réponse elle me décroche un adorable sourire.

« Tu ne vas pas commencer Anastasia. »

« Je le mangerai plus tard, vers 7H30 quand mon estomac sera réveillé, d’accord ? »

Elle me regarde innocemment, attendant mon verdict. Une petite lueur mutine dans le regard.

« J’ai envie de lever les yeux au ciel. » dit-elle.

D‘un ton morne je réponds: « Ne te gêne surtout pas, tu me feras plaisir. » Elle regarde le plafond, consciente de ma menace.

« Eh bien je suppose qu’une bonne fessée me réveillerait. » dit-elle. Elle fait la moue comme si elle envisageait sérieusement cette option.

J’en ai la mâchoire qui traine par terre !

« D’un autre côté je n’ai pas envie de t’échauffer, il fait déjà bien assez chaud ici. » Elle hausse les épaules d’un air nonchalant. J’ai assez de recul pour me taire et prendre l’air fâché, mais franchement avec elle j‘échoue lamentablement. Elle est taquine et elle me fait rire.

« Comme toujours vous êtes insolente Miss Steele. Bois ton thé. »

Elle regarde sa tasse, remarque l’étiquette Twinings et un sourire magnifique illumine son beau visage. Elle s’assied en face de moi et m’observe en sirotant son thé. 

Une fois que j’ai terminé mon petit déj et qu’elle a bu son thé nous partons. Je lui lance un sweat-shirt.

« Tu en auras besoin. » elle me regarde étonnée.

« Fais-moi confiance. » Je me penche pour déposer un petit baiser sur ses lèvres et j’attrape sa main.

Il fait relativement frais dehors et les premières lueurs de l’aube pointent à l’est.

Devant l’hôtel le voiturier me tend les clés d’une voiture de sport décapotable très bling bling. Anastasia se tourne vers moi surprise. Je réponds par un sourire.

« Tu vois Anastasia parfois c’est génial d’être moi. » En effet ça l’est. Je suis là avec la femme que j’aime et on va faire « plus » ensemble. Elle est mon espoir, celle qui m‘ouvre au monde, celle qui m’aide à découvrir que la vie peut m’apporter encore d’avantage et bien plus que je n’aurais pu l’imaginer. Je suis d’excellente humeur. J’ouvre la porte de la voiture et d’un geste théâtral je lui fais signe de s’installer. Puis je vais m’asseoir côté conducteur.

« Où allons-nous ? »

« Tu verras bien. » Je démarre la voiture et je programme le GPS, puis j’installe mon ipod sur la stéréo. De la musique classique envahit l’habitacle.
« C’est quoi ce morceau ? » demande t’elle d’une voix douce.

C’est un de mes opéras préférés.

« C’est un Opéra de Verdi, La Traviata. »

La Traviata - Pavarotti

« La Traviata ? J’en ai entendu parler. Mais je ne sais plus où ? Qu‘est-ce que ça veut dire ? »

Je lui jette un coup d’œil rapide et souris.

« Et bien au sens littéral c’est la femme dévoyée. C’est inspiré d’un livre d’Alexandre Dumas, La Dame aux Camélias »

« Ah oui, je l’ai lu. »

« Je m’en doutais. »

« C’est une courtisane condamnée. » dit-elle en se dandinant dans son siège en cuir. « C’est une histoire déprimante. »

« Tu trouves ça trop déprimant ? Tu veux choisir autre chose ? Regarde dans mon Ipod. » J’affiche un sourire entendu. Je touche l’écran de la console qui est entre nous et la playlist s’affiche.

« Tu choisis. »

Elle fait défiler les morceaux et après avoir fait son choix elle appuie sur « play ». Britney chante  sur le rythme club mix de la techno. Je baisse le volume. Je n’ai pas mis cette chanson dans mon ipod. C’est Leila qui l’avait fait.  Britney chante d’une voix sensuelle.

« Toxic ? »

Toxic - Britney Spears

« Je ne vois pas ce que tu veux dire. » dit-elle feignant l’innocence.

Je baisse encore le son.

« Ce n’est pas moi qui ai mis cette chanson dans mon ipod. » Je lui avoue franchement puis j’appuie sur l’accélérateur en souriant. Elle se retrouve plaquée contre son siège alors que nous fonçons sur la voie express. Je la regarde en coin. Ses mains sont crispées sur ses genoux, sa mâchoire est contractée, elle serre les dents. Son moral est en chute libre et elle regarde par la fenêtre.

Oh merde ! Elle se demande qui a fichu la chanson dans mon ipod. La jalousie et la curiosité transpirent par tous les pores de sa peau. Tandis que Britney couine « Qui ? … qui ? » elle devient de plus en plus  triste.

« C’était Leila. » Je réponds à la question qu’elle n’a pas posée. Elle me regarde interloquée : « Leila ? »

« Une ex. » Elle replonge dans ses pensées profondes puis demande : « Une des quinze ? »

« Oui. »

« Qu’est-ce qu’elle est devenue ? »

« On a rompu. »

« Pourquoi ? »

Je soupire. Je veux être franc avec elle. Je veux qu’elle sache qu’elle est différente de toutes les femmes que j’ai connues.

« Elle en voulait plus.  » dis je à voix basse. Un ange passe…

Anastasia est la seule avec laquelle j’ai accepté l’idée d’en faire « plus ».

« Et tu ne voulais pas ? » Je secoue la tête.

« Je n’ai jamais voulu en faire « plus » avant de te rencontrer. » Elle doit comprendre que moi aussi, je veux « plus » avec elle. Je découvre que j’ai envie de « plus », que j’ai besoin de « plus » que je veux « plus » … mais uniquement avec elle.

« Et les quatorze autres ? Que sont-elles devenues ?»

« Tu veux une liste ? Divorcée, décapitée, morte ? » dis je d’un ton moqueur.

« Tu n’es pas Henri VIII.»

« Je n’ai eu que quatre relations de longue durée sans compter Elena. »

« Elena ? »

« Mrs Robinson. » Je souris en coin en me souvenant de la tête qu‘a fait Elena en découvrant son surnom.

Le visage d’Anastasia s’assombrit, peur, colère, jalousie … que sais-je encore.

« Qu’est-ce qui s’est passé avec les quatre? »

« Toujours aussi curieuse Mademoiselle Steele. » Je la gronde en plaisantant mais je suis en veine de confidences.

« Oh Monsieur tes règles commencent quand ? » dit-elle en se moquant de moi à son tour.

« Anastasia un homme doit savoir ces choses là. » Je ne veux pas qu’elle se retrouve en cloque.

« Vraiment ? »

« Moi oui. »

« Pourquoi ? »

« Parce que je ne veux pas que tu tombes enceinte. » La moutarde me monte au nez.

« Moi non plus ! Enfin pas avant plusieurs années. » Je suis sur le cul. Elle veut des enfants ? Hou là c’est trop tôt pour discuter de ce sujet épouvantable.

« Alors que s’est il passé avec les quatre autres ? » Je préfère répondre sur ce sujet plutôt que discuter de l’autre.

« L’une d’elle a rencontré quelqu’un d’autre. Les trois autres en voulaient … plus. Ca ne m’intéressait pas à l’époque.

« Et les autres ? »

Mon Dieu ! Elle devrait bosser pour moi !  Elle ne lâche rien !

« Ca n’a pas marché c’est tout. »

Rien ne me convenait jusqu’à ce que je rencontre Anastasia. A nouveau elle regarde dehors. Qu’est-ce qu’elle cogite ?

« Où va-t-on ? » demande t’elle perplexe en regardant l’autoroute 95.

« Dans un aérodrome. »

« On ne rentre pas à Seattle ? » Elle est paniquée. Je ris devant sa réaction. Bien sûr que non. Je veux chasser l’aube avec elle.

« Non Anastasia, on va s’adonner à mon deuxième passe temps favori. »

« Le second ? » elle fronce les sourcils.

« Ouais. Je t’ai dit lequel est mon préféré ce matin. »

Elle me regarde attentivement.

« M’occuper de vous Mademoiselle Steele. De toutes les façons possibles. »

« Moi aussi, c’est au sommet de la liste de mes priorités. » répond-elle en rougissant.

« Je suis ravi de vous l’entendre dire. »

« Alors l’aérodrome ? » Je souris, nous sommes presque arrivés de toute façon, donc je peux lui révéler mon secret.

« Planeur. »

Elle me regarde incrédule.

« On va chasser l’aube Anastasia. »

Je suis tellement content d’aller partager mon second hobby avec elle, ça sera notre « plus  » Je ne peux pas m’empêcher de me tourner vers elle en souriant. Mon GPS m’indique de tourner à droite et nous nous retrouvons dans une zone industrielle. Je me gare devant un grand bâtiment blanc sur lequel est indiqué « Association des pilotes de planeurs de Brunswick ».

Tout en coupant le moteur je lui demande: « Tu es partante ? » avec de l’espoir dans la voix.

« Tu pilotes ? »

« Oui. »

« Oui s’il te plaît ! » répond elle enthousiaste sans hésiter une seconde. Je me penche pour embrasser ma femme.

« Encore une première Mademoiselle Steele. » dis-je en sortant de la voiture. Elle est la première femme que j’emmène partager ma passion. Je fais le tour de la voiture pour ouvrir sa portière. Elle sort et s’empare de la main que je lui tends. On fait le tour de l’édifice jusqu’au Tarmac sur lequel sont garés plusieurs planeurs. Taylor se tient  à côté d’un homme au crâne rasé et au regard un peu illuminé. Anastasia sourit à Taylor et il lui rend la politesse. Bon ça va, je ne veux pas que d’autres reluquent ma femme, y compris mes employés !

Taylor fait les présentations: « Monsieur Grey, voici votre pilote remorqueur Monsieur Mark Benson. »

On se serre la pince et on commence à discuter de la vitesse du vent, de sa direction et des conditions climatiques.

J’entends Anastasia dire timidement « bonjour » à Taylor.

 « Mademoiselle Steele » répond-il en inclinant la tête. Je l’entends qui se reprend en disant « Ana ». Puis il se penche vers elle en lui chuchotant un truc que je n’arrive pas entendre. Je fronce les sourcils mais ne dis rien.

J’appelle: « Anastasia, viens ! » et je lui tends la main.

Toute souriante elle dit « A plus tard » à Taylor qui lui fait un bref salut de la tête en se dirigeant vers le parking.

« Monsieur Benson je vous présente ma petite amie, Anastasia Steele. »

« Enchantée » dit-elle en lui serrant la main.

« Moi de même. »

Benson est éblouit par Anastasia … mais qui ne l’est pas ?

Mark Benson nous guide sur le tarmac vers la piste.

« Avec quoi allons nous voler ? »

« Un blanik Monsieur. »

« L13 ou 23 ? »

« Vous connaissez les avions ! Avec un L23 Monsieur. » répond-il en souriant.

« Y-a-t-il une raison pour laquelle vous le préférez au L13 ? »

« Les L23 ont un cockpit plus spacieux et un stabilisateur plus performant. Ils sont parfaits. »

« J’ai déjà volé sur un L23. Je le préfère aussi car il est tout en métal et la structure des ailes est supérieure. J’ai appris à voler sur cet appareil. Avec quoi allez-vous nous remorquer ? »

Mark sourit d’une oreille à l’autre.

« Un Piper Pawnee. » Je hoche la tête. J’aime les avions et j’adore voler. Le fait d’être sur le point de m’envoler avec ma femme c’est comme avoir un double orgasme sans sexe. »

L’avion est long, fuselé, blanc avec des rayures orange. Un long câble blanc le relie au Pipper à hélice.

« D‘abord nous devons vous mettre votre parachute. » Mark s’adresse à Anastasia.

J’interviens aussitôt : « Je m’en occupe. » Le jour ou quelqu’un d’autre l’attachera il neigera en enfer. Benson me sourit courtoisement.

« Je vais chercher du ballast. » Il se dirige vers son avion.

« Tu aimes bien m’attacher. » remarque Anastasia.

« Vous n’imaginez pas à quel point Miss Steele. Allez passe tes jambes dans les sangles. » Elle prend appuie sur mon épaule. Je me raidis mais ne bouge pas d’un pouce. Je dois m’habituer à ce qu’elle me touche. Une fois qu’elle a passé ses jambes je relève le parachute et elle passe ses bras dans les sangles d’épaules. Prestement j’attache le harnais et je serre toutes les sangles.

« Voilà c’est bon. » dis-je l’air désinvole alors que je suis tout sauf ça. Cette vision d’elle, sanglée dans son parachute est sacrément sexy. Si je n’étais pas sur le point d’aller voler je la coincerais volontiers dans un coin discret.

« Tu as ton élastique ? » Elle acquiesce : « Tu veux que j’attache mes cheveux ? »

« Oui. »

Rapidement elle se fait une queue de cheval.

« Allez, tu montes à bord. » Elle s’apprête à grimper à l’arrière ce qui me faire rire.

« Non devant, c’est le pilote qui s’installe à l’arrière. »

« Mais tu vas rien voir. »

« Mais si j’en verrai bien assez. » Je souris largement.

Je suis incroyablement heureux de lui faire découvrir un de mes passes temps préférés. Je suis aux anges parce qu’elle est impatiente, curieuse et heureuse. Elle grimpe et s ‘installe à l’avant. Je me penche pour fixer le harnais sur ses épaules puis je passe une main entre ses jambes pour attraper la sangle inférieure et la glisser dans la boucle qui est située sur son ventre. Puis je ressers toutes les sangles. Je pense en moi même: «  alerte rouge c’est chaud bouillant, chaud bouillant. »

« Hmm, deux fois dans la matinée, je suis chanceux. » je l’embrasse rapido. « Ca ne sera pas long … 20 minutes, trente tout au plus. Les vents thermaux ne sont pas terribles si tôt le matin, en revanche, à cette heure là haut c‘est magnifique. Tu n’es pas nerveuse j’espère.»

Elle est heureuse, elle sourit d’une oreille à l’autre en me disant « Je suis excitée comme une puce. »

« Bien. » je lui souris aussi. Je ressens le besoin pressant de caresser sa joue ce que je fais aussitôt puis je m’installe dans l’avion derrière elle.

Mark Benson revient. Il vérifie les sangles d’Anastasia puis contrôle sous le cockpit.

« C’est bon tout est en ordre. C’est votre première fois ? »

« Oui. » répond-elle.

« Vous allez adorer. »

« Merci Monsieur Benson. »

« Appelez-moi Mark. »

Puis il se tourne vers moi et me demande si je suis prêt.

« Ouais, on y va. »

Je suis content de pouvoir montrer à Anastasia mes talents de pilote. Mark rabat le cockpit et se dirige vers le Piper.

L’hélice du Piper se met à tourner puis lentement le câble se tend et nous sommes tirés en avant. Mark parle à la tour de contrôle, le Piper prend de la vitesse Le décollage est généralement un peu remuant car ce sont de petits avions. Le Piper accélère encore et nous décollons.

« Ca y est bébé ! » je crie derrière Anastasia. On peut entendre le vent et le ronronnement lointain du Piper. En dessous de nous on voit l’autoroute, des bois et des maisons. 

Une lumière extraordinaire arrive à l’horizon ce qui rend le panorama encore plus magnifique. C’est la golden hour, l’heure « magique » et le fait de la partager avec ma femme, mon Anastasia la rend encore plus spectaculaire !

Lorsque nous atteignons les 900 mètres d’altitude, Mark me prévient via la radio et je lui demande de lâcher. Une fois le câble décroché, le Piper disparaît et nous planons au dessus de la Georgie.

Je fais un virage et nous montons vers le soleil en faisant des spirales. Nous tournoyons dans la lumière du matin. C’est magique.

Je crie « Accroche toi. » et cette fois ci je vire à nouveau mais je ne m’arrête pas et nous nous retrouvons tête en bas admirant la terre à travers le cockpit. Anastasia pousse un cri de joie et je la vois agiter ses bras puis appuyer ses mains sur le plexi du capot pour se retenir de tomber. Son réflexe me fait rire. Nous nous amusons et rions de bon cœur tandis que je  redresse l’appareil.

« Je suis contente de ne pas avoir pris de petit déjeuner ! » dis-elle en bougonnant gentiment. Je suis d’accord avec elle.

« Oui, rétrospectivement je pense que c’était une sage décision car je vais recommencer. » et aussitôt je vire à nouveau et nous nous retrouvons tête en bas, elle pouffe de rire. Je redresse à nouveau l’avion.

« C’est beau n’est-ce pas ? »

« Oui. » répond-elle.

Il n’y a plus qu’elle et moi dans notre bulle planant au milieu du ciel de Georgie et dans la lumière du soleil levant. Si le paradis existe, il ressemble à ça et je suis en plein dedans. Que puis-je désirer d’autre ?

« Tu vois le manche devant toi? Tu le prends. »  Je veux qu’elle pilote ne serait-ce qu’un instant.

« Quoi ? Non ! » crie-t’elle affolée.

« Allez Anastasia. Prends-le. » J’insiste. Elle se décide à s’en saisir.

« Tiens le bien. Tu vois le cadran au milieu ? L’aiguille doit rester au centre. »

Elle fait ce que je lui dis et maintenant c’est elle qui pilote le planeur.

« Bravo ma belle ! » je suis ravi.

« Je n’arrive pas à croire que tu me laisses prendre les commandes.

« Tu serais étonnée de ce que je pourrais te laisser faire Miss Steele. Je reprends les commandes maintenant. ».

Que ferait- elle si elle apprenait la profondeur de mes sentiments pour elle ? En serait-elle affolée ? Je n’ai aucune expérience en la matière et l’intensité de mes sentiments me terrorise. Ca m’est totalement étranger, c’est complètement nouveau et comme j’ai évité les émotions intenses toute ma vie d’adulte je suis à la fois désorienté et doublement comblé. Après que j’ai repris les commandes nous piquons du nez sur plusieurs mètres puis je positionne l’avion afin d’amorcer notre descente. Je contacte la tour de contrôle.

« BMA ici BGN Papa 3 Alpha entrant piste d’atterrissage sept par la gauche dans le sens du vent. »

La tour me donne l’autorisation d’atterrir. Nous décrivons un grand cercle en descendant lentement vers le sol. L’aéroport et les pistes d’atterrissage sont visibles et nous descendons en longeant l’autoroute I-95. Alors que nous sommes sur le point d’atterrir, je mets Anastasia en garde : « Accroche toi bébé, ça risque de secouer. »

Je décris un dernier cercle, je plonge et nous touchons le sol avec une brève secousse. Nous roulons sur l’herbe jusqu’à ce que j’immobilise totalement le planeur. L’avion oscille et penche vers la droite. J’ouvre le cockpit, saute sur la piste et j’étire mes jambes. Puis je retourne vers ma femme et je lui demande: « Alors c’était comment ? » Je suis heureux autant qu’on puisse l’être et je souris niaisement en me penchant afin de la détacher.

« C’était extraordinaire, merci. » murmure t’elle, heureuse.

« Est-ce que c’était plus ? »

J’espère bien que oui.

« Beaucoup plus. » murmure t’elle et je souris soulagé, en réalisant que je retenais ma respiration suspendu à sa réponse.

« Viens. » je lui tends la main pour l’aider à sortir du cockpit.

Dès que ses pieds touchent le sol, je l’enlace et la plaque contre moi. Puis aussitôt mes mains parcourent ses cheveux. D’une main je tire sa tête en arrière, de l’autre je caresse son dos jusqu’à ses reins. Je l’embrasse longuement et durement avec passion, ma langue envahit sa bouche. Ma respiration s’accélère, devient erratique, mon désir grimpe en flèche, je bande comme un âne. Je suis prêt à la culbuter entre l’avion et la piste numéro 3. Son attitude me laisse entendre qu’elle se fout que je la baise dans l’herbe ou sur le capot. Ses mains caressent mes cheveux, nous sommes plaqués l’un contre l’autre.

Elle a envie de moi, maintenant, et ça rend les choses encore plus difficiles. Je retrouve suffisamment de self contrôle pour me détacher d’elle en la regardant. Mes yeux sont noirs de désir, lubriques. Nous sommes à bout de souffle.

J’arrive péniblement à dire: « On va prendre le petit déj ? » alors qu’elle me suffirait pour le petit déjeuner, le déjeuner et le diner. Elle soupire comme si j’avais dis : « Sexe. Tout de suite. Dans l’herbe ! »

Je perds la raison quand je suis avec elle et elle aussi, pourquoi ? En fait, je m’en cogne de savoir pourquoi parce que je ne veux surtout pas que ça cesse.

J’attrape sa main puis nous rejoignons la voiture.

« Et le planeur ? » demande t’elle.

« Quelqu’un va s’en occuper. »

Ils vont venir pour le remorquer.

« On va manger maintenant. ». J’ai envie d’elle, elle a envie de moi mais elle doit manger.

« Viens. »

Je suis plus qu’heureux. Qui aurait pu imaginer que ce « plus » serait beaucoup beaucoup « plus » avec elle ? Nous marchons comme ça, main dans la main tout deux souriants comme des idiots. Aujourd’hui est un jour parfait !

It's a Beautiful Day - U2

Peu après nous reprenons nos places dans la voiture. Je sors du parking et prend l’autoroute I-95 en direction de Savannah. Sur la route son téléphone sonne. Elle l’éteint.

« C’est quoi ? » je la regarde avec méfiance. Elle ne veut pas que je sache qui l’appelle ?

Elle farfouille dans son sac.

« C’est l’alarme pour ne pas oublier ma pilule. » Elle  rougit. Je suis ravi. Elle fait gaffe. Elle respecte les consignes qui lui ont été données pour la prise de cette pilule.

« C’est très bien, bravo. Je déteste les capotes. » Elle rougit encore plus ce qui semble pourtant impossible. Elle se tourne vers moi et tout en me regardant elle murmure : « Je suis contente que tu m’aies présenté à Mark comme ta petite amie. »

« C’est bien ce que tu es non ? » dis-je en soulevant un sourcil. Elle ne sera jamais une bonne soumise, mais j’ai envie de « plus » avec elle. C’est ma petite amie.

« Vraiment ? Je pensais que tu voulais une soumise ? »

« C’est le cas, je le veux toujours. Mais je te l’ai dit, moi aussi je veux « plus »

Elle en reste bouche bée.

« J’en suis vraiment très heureuse. » murmure t’elle.

« Vous satisfaire est notre priorité Miss Steele. » je ricane tout en entrant dans le parking de l’International house of Pancakes.

« IHOP ? » Elle pouffe de rire comme si j’étais incapable d’aller manger des pancakes dans un endroit pareil.

Je descends de voiture et me dirige côté passager pour ouvrir sa portière. Je lui tends la main. Il est tôt, environ 8H30 et le restaurant est calme. Ca sent la pâte à crêpes, la friture et le désinfectant. Je la conduis vers une banquette pour nous installer.

« Je te t’aurais jamais imaginé venir dans un endroit comme celui-ci. » dit-elle en s‘asseyant.

« Mon père avait l’habitude de nous y emmener quand ma mère se rendait à des congrès médicaux. C’était notre secret. » Je souris à cet agréable souvenir. Je choppe un menu et je le parcoure rapidement.

Elle me regarde avec convoitise et je sais que manger est bien la dernière de ses préoccupations.

« Je sais ce que je veux » dis-je à voix basse et rauque.

Elle lève les yeux vers moi et je la dévisage. Elle soutient mon regard comme pour répondre à mon appel silencieux.

« Je veux la même chose que toi. » J’inspire fortement.

« Ici ? » dis-je la voix suggestive en haussant un sourcil. Je lui souris malicieusement emprisonnant le bout de ma langue entre mes dents. Nos regards parlent pour nous. Elle se met à mordiller sa lèvre et mon regard s’assombrit l’air de dire ‘je veux te baiser tout de suite ‘.

« Arrête de mordre ta lèvre, pas ici, pas maintenant. » Mon regard se durcit. La coupe est pleine, si elle continue ça va déborder et je ne répondrai plus de rien. Je n’ai pas envie de passer le reste de la matinée en taule pour cause de comportement obscène chez IHOP.

« Je ne peux pas te prendre ici alors ne me tente pas. » dis-je d’un ton ferme.

« Bonjour, je m’appelle Léandra. Que puis-je pour vous… euh … aujourd’hui, ce matin …? » Pour une raison que j’ignore elle balbutie, elle semble abrutie. Je vois qu’Anastasia l’observe avec le regard d’un fauve, ses yeux jettent des éclairs de jalousie. Le message est clair : « Pas touche il est à moi. »

La pauvre serveuse devait me reluquer en coin mais je m’en fous.

C’est super sexy et furieusement excitant. C’est d’autant plus chaud que j’aurais la même réaction si un type matait Anastasia comme ça. Putain j’approuve ! Ca amplifie mon désir pour elle.

« Anastasia ? » j’insiste, incapable de dissimuler mon désir, ma passion et ma lubricité.

Elle déglutit et répond : « Je te l’ai dit je veux la même chose que toi. » Elle a parlé la voix basse, douce et sensuelle, ça fait décupler mon désir.

La serveuse nous regarde à tour de rôle, son visage a viré de la même couleur que ses cheveux roux.

« Voulez vous que je vous laisse une minute de plus pour vous décider ? »

« Non. Nous savons ce que nous voulons. » dis-je incapable de réprimer un petit sourire amusé.

« Nous prendrons deux pancakes au babeurre avec du sirop d’érable et du bacon, deux verres de jus d’orange, un café noir avec du lait écrémé et un thé English Breakfast si vous avez. »

J’ai passé la commande sans quitter Anastasia du regard.

« Merci Monsieur. Ca sera tout ? » susurre Léandra. Nous nous tournons tous les deux vers elle en la dévisageant. Elle rougit un peu plus et dégage le plancher.

« Ce n’est pas juste. » Anastasia regarde ostensiblement la table en formica en traçant des cercles imaginaires avec ses doigts. Elle fait un gros effort pour feindre la nonchalance.

« Qu’est-ce qui n’est pas juste? »

« La façon dont tu désarmes les gens. Les femmes. Moi. » répond elle doucement.

« Je te désarme ? »

Elle pouffe de rire.

« Tout le temps. »

« C’est juste une question de physique Anastasia. »

« Non Christian. C’est bien plus que ça. »

Je plisse le front.

« C’est toi qui me désarmes totalement Miss Steele. Ton innocence…  Tu me coupes l’herbe sous le pied. »

« C’est pour ça que tu as changé d’avis ? »

« Changer d’avis ? » je ne comprends pas.

« Oui. A propos .. Euh.. de nous ? » Je me caresse le menton en réfléchissant.  Qu’est-ce qui a changé ?

« Je ne crois pas avoir changé d’avis. Il s’agit de redéfinir nos paramètres, revoir nos limites si tu veux. Je suis sûr que ça peut marcher. Je veux que tu sois soumise dans ma salle de jeux. Je te punirai si tu transgresses les règles. Voilà, pour le reste … ça se discute. Ce sont mes exigences Miss Steele. Qu’en dis-tu ? »

« Est-ce que je peux dormir avec toi ? Dans ton lit ? » demande t’elle avec une lueur d’espoir dans les yeux.

« C’est-ce que tu veux ? »

« Oui. »

« C’est d’accord. De toute façon je dors bien mieux quand tu es avec moi. Je ne l’aurais jamais cru. » Je plisse le front en pensant que je n’ai jamais de cauchemar quand elle dort dans mon lit. Elle est comme un talisman qui fait venir le marchand de sable et tient à distance le maquereau.

« J’avais peur que tu me quittes si je n’acceptais pas toutes tes exigences. » confesse t’elle dans un souffle.

« Je ne te quitterai pas Anastasia. En plus … »

Je m’interromps plongé dans mes pensées. Comment pourrais-je te quitter ? C’est moi qui ai peur que tu m’abandonnes. C’est moi qui ne peux pas me passer de toi. Tu n’imagines pas tout ce que je pourrais accepter pour que tu restes. Ces pensées je ne les exprime pas. Puis j’ajoute :  « On va respecter ta définition du mot ’compromis‘. Celle que tu m’as envoyée par mail. Jusqu’ici ça me va. »

Elle murmure timidement: « Je suis contente que tu en veuilles plus. »

« Je sais. » Elle l’a suffisamment répété dans son sommeil.

« Comment le sais-tu ? »

« Fais moi confiance, je le sais. » dis-je en souriant. Elle plisse les yeux en essayant de déchiffrer mon expression. Juste à ce moment, la serveuse arrive avec notre petit déjeuner. Et pour une fois Anastasia avale tout le contenu de son assiette. Je la regarde avec satisfaction. Ca l’horripile que je sois content de la voir manger.

« Je peux t’inviter ? »

« M’inviter à quoi ? »

« Je voudrais payer ce petit déjeuner. »

Ah non ! Je ne veux pas que ma femme paie quoi que ce soit.

Je grogne : « Il n’en est pas question. »

« S’il te plait. Je le veux. » Je fronce les sourcils.

« Est-ce que tu veux vraiment me castrer ? »

« C’est sans doute le seul endroit où je peux payer. »

« Anastasia, j’apprécie ton geste. Vraiment. Mais c’est non. »

Dépitée, elle pince ses lèvres.

« Ne fais pas la tête. »

Je la menace du regard.

Je paie l’addition et nous retournons à la voiture. Elle boude.

Avec douceur je murmure: « Ne m’en veux pas. Je n’ai pas l’habitude c‘est tout. J’aime prendre soin de toi. T’offrir un simple petit déjeuner me rend heureux. Alors s’il te plaît ne me gâche pas mon plaisir Anastasia. D’accord ? »

J’essaye d’adoucir sa peine et je plante un petit baiser sur ses lèvres. Elle ne peut pas s’empêcher de sourire et se glisse dans le siège passager. Je la raccompagne chez sa mère.

Elle me regarde l’air de dire ‘Comment connais-tu l’adresse de ma mère ?’ mais se ravise connaissant ma manie de fouiner partout …

« Tu veux entrer ? »

« Il faut que j’aille travailler Anastasia, mais je reviendrai ce soir. A quelle heure dois-je venir ? »

Elle semble déçue ce qui me fait plaisir. Je suis content qu’elle ait envie de moi, qu’elle soit heureuse que je sois venu et qu’elle soit triste de notre brève séparation alors qu’elle doit me voir ce soir. Ca ouvre des horizons radieux dans mon âme sombre.

« Merci … pour le plus. »

« Tout le plaisir est pour moi Anastasia. » Je l’embrasse.  Elle inhale mon odeur.  C’est une sensation enivrante d‘avoir ma femme dans mes bras essayant de me capter de toutes les manières possibles.

« A tout à l’heure. »

« Et comment ! »

Je repars en direction de l’hôtel tandis qu’elle me fait tristement  ’au revoir’ de la main encore vêtue de mon sweat.

J’appelle Taylor sur le chemin du retour.

Il répond à la première sonnerie.

« Où êtes vous ? »

« A l’hôtel Monsieur. J’ai réglé Monsieur Benson et réservé une salle pour votre réunion. A ce propos vos interlocuteurs sont arrivés Monsieur. »

« Ok. Je serai là dans un quart d’heure. Attendez-moi dans le hall. »

« Bien Monsieur. »

Je raccroche puis je branche mon Ipod. L’Aria « Voi che Sapete » (vous qui savez) du « Mariage de Figaro » envahit l’habitacle, c’est une chanson appropriée au regard des sentiments que j’éprouve pour Anastasia. Je poursuis ma route en pensant à ma femme. Vivement ce soir pour que sois avec elle chez sa mère. Je suis impatient comme un amoureux qui va rendre visite à sa belle.

Voi Che Sapete-Opera by Mozart sung by Maria Ewing

En arrivant je tends les clés au voiturier et me dirige vers le hall.

Comme toujours Taylor m’attend. Il me donne quelques informations pendant que nous nous dirigeons vers la salle de réunion, mon Blackberry se met à vibrer. Je lève la main vers Taylor comme pour dire : « une minute. »

C’est un texto d’Anastasia qui me fait sourire comme un débile et juste devant le responsable de ma sécurité qui plus est !

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De: Anastasia Steele
Objet: Planer plutôt que s’envoyer en l’air
Date: 2 Juin 2011 10:21 EST
À: Christian Grey

Parfois, tu sais vraiment comment faire passer un bon moment à une fille.
Merci,
Ana x
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Je tape prestement ma réponse carje suis d’humeur à plaisanter comme c’est souvent le cas avec Anastasia.
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De: Christian Grey
Objet: Planer ou s’envoyer en l’air
Date: 2 Juin 2011 10:25 EST
À: Anastasia Steele

Planer ou s’envoyer en l’air ? Peu m’importe du moment que je ne t’entends pas ronfler. Moi aussi j’ai passé un bon moment. Mais je passe toujours un bon moment quand je suis avec toi.
Christian Grey PDG, Grey Enterprises Holdings Inc.
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La voilà qui revient pour se venger. La chicaneuse!

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De: Anastasia Steele
Objet: RONFLER
Date: 2 Juin 2011 10:27 EST
À: Christian Grey

JE NE RONFLE PAS. Et même si c‘était le cas, ce ne serait pas galant de ta part de me le signaler.
Vous n‘êtes pas un gentleman Monsieur Grey!
Ana
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Qui a dit qu’elle ne m’engueule jamais ? Bien sûr qu’elle ne se gêne pas. Et elle le fait souvent. Par écrit … Mais là encore c’est une des choses que j’aime chez elle.
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De: Christian Grey
Objet: Soliloque ensommeillé
Date: 2 Juin 2011 10:29 EST
À: Anastasia Steele

Je n’ai jamais prétendu être un gentleman Anastasia et je pense te l’avoir démontré en maintes occasions. Je ne suis pas intimidé par tes PUTAINS de majuscules. Mais je vais te confesser un petit mensonge : Non tu ne ronfles pas, en revanche tu parles en dormant. Et c’est absolument fascinant. Alors tu ne m’embrasses plus ?

Christian Grey  PDG Goujat, Grey Enterprises Holdings Inc.
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Je lui divulgue un nouveau secret. Elle a parlé dans son sommeil … beaucoup ces derniers temps. C’était plus que fascinant. Je suis apaisé, détendu. Ca a été la chose la plus rassurante que j’ai entendue depuis très, très longtemps.
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De: Anastasia Steele
Objet: Crache le morceau
Date: 2 Juin 2011 10:33 EST
À: Christian Grey

Tu es un goujat doublé d’un fourbe et certainement pas un Gentleman.
Qu’est-ce que j’ai dit ?
Pas de baisers tant que tu n’auras pas parlé! 
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Sa réponse me fait sourire. Je sais qu’elle est en train de se tortiller sur son siège. Comme j’aimerais qu’elle me le répète quand elle est éveillée et consciente.
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De: Christian Grey
Objet: Belle au Bois Parlant
Date: 2 juin 2011 10:36 EST
À: Anastasia Steele

Ca ne serait pas galant et j’ai déjà subi des remontrances à ce sujet. Mais si tu es gentille je te le dirai peut être ce soir.
Je dois entrer en réunion maintenant.
A plus Bébé.
Christian Grey PDG Goujat et  Fourbe, Grey Enterprises Holdings Inc.
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Nous rentrons dans la salle de réunion. Il y a là trois représentants de la société qui est propriétaire du terrain qui m’intéresse. Après de brèves présentations on se serre la main et on commence à parler business.

Taylor attend près de la porte, debout, impassible comme toujours.  Il a du recevoir un texto car je le vois se tourner et prendre connaissance du message. Son visage se vide de son sang, il est pâle comme un linge. Qu’est-ce qui se passe ?

Il me regarde avec l’air de dire « urgence absolue. » J ‘acquiesce, et il sort pour parler. Quelques minutes plus tard il revient dans la salle de réunion.

Il se penche vers moi : «  Excusez moi Monsieur Grey, il y a eu un problème à l’Escala Monsieur. Leila est venue, elle était hystérique, elle hurlait et criait, elle voulait vous voir. Madame Jones a essayé de la calmer en vain, et elle a tenté de se suicider en s’ouvrant les veines. »

Je lève la tête vers lui complètement sonné.

Je siffle entre mes dents : « Qu’est-ce qui s’est passé ? » Je suis angoissé.

« Madame Jones l’a emmenée à l’hôpital où on s’occupe d’elle. Je pense qu’elle va s’en sortir. »

« Demandez à Madame Jones de rester avec elle jusqu’à ce que j’arrive. Qu’elle reste à l’hôpital. Il est probable que nous devrons l’emmener dans un hôpital psychiatrique pour la faire  soigner. Ensuite prévenez le pilote, que l’avion soit prêt à décoller. On rentre à Seattle. »

Puis je me tourne vers mes interlocuteurs qui semblent à la fois surpris et très gênés.

« Messieurs, je suis confus mais il va falloir que nous fixions une autre date pour cette réunion. Un problème extrêmement urgent requiert ma présence à Seattle, il faut que je rentre chez moi. Je compte sur votre compréhension. » Mon visage est impassible.

« Nous espérons que tout va s‘arranger Monsieur Grey, » me dit le plus âgé des participants qui semble sincèrement inquiet pour moi.

« Merci Monsieur Brighton. Rien qui ne puisse s’arranger mais ma présence est indispensable. Mes collaborateurs restent en contact avec vous. »

Ils me remercient et je quitte précipitamment la salle de réunion.

Leila ! Mais qu’est-ce qui t’as pris ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Je ne l’ai pas vu depuis près de trois ans et elle s’est mariée après notre séparation. C’est drôle car nous nous sommes séparés parce qu’elle voulait « plus » et je ne voulais pas. Elle a trouvé un type qui aspirait à la même chose qu’elle. Mais que lui est-il arrivé ? Nous traçons vers ma chambre. Je rassemble mes affaires tandis que Taylor se charge de joindre le pilote et de régler l’hôtel. Sur le chemin de l’aéroport j’appelle Anastasia pour lui dire que je ne pourrai pas venir dîner. Elle ne répond pas. Je ne laisse pas de message. Si elle ne me rappelle pas je lui téléphonerai en arrivant à Seattle.

Mon blackberry sonne et c’est avec soulagement que je vois son nom qui s’affiche.

« Anastasia. » je réponds immédiatement.

« Salut. » dit-elle timidement.

« Je dois rentrer à Seattle. J’ai un imprévu. Je suis en route pour l’aéroport. S’il te plait présente mes excuses à ta mère. Je ne pourrai pas diner avec vous ce soir. » dis je en étant à la fois contrarié et bouleversé. Mais je m’exprime sur un ton très professionnel, je suis sous contrôle. 

Leaving on a Jet Plane - Chantal Kreviazuk

« Rien de grave j’espère ? » demande t’elle inquiète.

« J’ai une situation à régler. On se voit vendredi. J’enverrai Taylor te chercher à l’aéroport si je ne peux pas venir moi-même. » J’ai du mal à me contenir tant je suis en rage après Leila.

« D’accord. J’espère que tu vas arriver à régler ça. Bon vol. »

Elle se fait du souci… pour moi. Mon cœur fond comme neige au soleil. Pendant une courte minute son inquiétude me fait oublier mes emmerdements.

« Toi aussi bébé. » C’est pas du tout comme ça que j’espérais finir la journée mais on va faire avec …  on n’a pas le choix.

Puis je téléphone à Madame Jones pour qu’elle me relate les détails de l’incident. Je suis hors de moi !

50 nuances est de retour et crie vengeance.


  

4 comments:

Anonymous said...

Merci pour le chapitre de cette semaine je vais attendre avec impatience le prochain :-)

Unknown said...

wow merci encore! c'est toujours plaisant de commencer le vendredi en lisant vos chapitre. Merci encore
claudine

Anonymous said...

Merci pour ce chapitre et j'attends impatiemment les prochains chapitres.
Viviane

Anonymous said...

P.
Merci encore pour ce nouveau chapitre !!je suis vraiment fan de ce site continuez comme ça c 'est génial !!
vivement vendredi prochain!!