SI TU VEUX LA PAIX PREPARE LA GUERRE
(Si vis pacem para bellum)
Chapitre Bonus
Traduit par: Elisabeth Mazaltov
Edité par: Elisabeth Mazaltov et Hélène B.
Le numéro d’Esclava figure en raccourci sur mon
téléphone, car c’est un de mes instituts qui marche le mieux. Je n’ai donc qu’à
appuyer sur une touche pour composer le numéro.
« Bonjour, ici l’institut Esclava, je suis
Greta que puis-je pour vous ? » J’approuve la façon très pro dont Greta
répond au téléphone.
« Greta, c’est Madame Lincoln. Je voudrais
que vous m’envoyez Franco d’ici une heure. »
« Je suis navrée Madame mais nous sommes
débordés aujourd’hui. Franco est complet pour les trois prochaines heures,
toutes ses clientes sont des habituées. Puis-je vous envoyer quelqu’un
d’autre ? Sinon je vous propose de vous l’envoyer dès qu’il aura terminé
ici. »
Je me mets à gueuler dans le téléphone :
« Greta ! Je me fous de l’emploi du temps de Franco ! Je vous ai
demandé de me l’envoyer. Vous faites ce que je vous dis point
barre !”
“Oui, Madame, bien sûr !”
« Ne M’INTERROMPEZ PAS quand je parle.
Rappelez-vous qui signe votre chèque à la fin du mois ! Franco doit être
là d’ici une heure, exécution ! »
Je la sens trembler de la tête aux pieds tandis
qu’elle bredouille : « Oui Madame. Qui dois-je appeler pour remplacer
Franco ?»
« Je vous envoie quelqu’un. » Je
raccroche.
Christian raffole des coupes de Franco et je dîne
avec lui ce soir. Je dois être sur mon trente et un. Il est donc impératif que
Franco s’occupe de mes cheveux. Je sors de mon bureau pour me rendre dans
l’institut.
Christian et moi sommes propriétaires d’instituts
de beauté qui comptent parmi les plus chics de Seattle. Ils sont fréquentés par
la crème de la crème de la ville. Nous sommes toujours archi complets des
semaines à l’avance bien que nos tarifs soient exorbitants.
Christian est associé mais il me laisse les
commandes.
«Annabel !»
« Oui Madame. »
“Vous viendrez dans mon bureau quand vous aurez
terminé avec votre client. J’ai besoin de vous. » dis-je d’un ton sec.
« Bien Madame. »
Je veux que mes employés aient une attitude très
professionnelle. Ils doivent être compétents, efficaces et dociles.
Je me suis fait entièrement épiler il y a deux
jours. Il ne faut jamais se faire épiler le jour même d’un évènement important.
On se retrouve couverte de rougeurs ce qui est très moche. Mon corps est tout
doux et mes sourcils ont une ligne parfaite.
Annabel arrive pour me faire une manucure et une
pédicure ; Une fois qu’elle a terminée c’est Franco qui entre en scène.
« Que puis-je pour vous Madame Lincoln ?»
« Bonjour Franco, je voudrais que vous
rafraîchissiez ma coupe et que vous me fassiez quelques mèches s’il vous
plait. »
Franco se met au travail et entreprend de me
parler de je ne sais quoi. Mais mon esprit est préoccupé par Christian et son
changement d’attitude. Je ne suis pas du tout d’humeur à écouter des bavardages.
« Franco, baissez d‘un cran. » dis-je.
Sa petite tête d’italien en est toute embrouillée.
« Baissez d’un cran Madame ? » demande
t’il avec son accent italien.
« Oui. En fait je préfèrerais que vous
fermiez complètement. » Il est encore plus désorienté.
« Fermer quoi Madame ? » Il agite ses
mains en l’air.
« Votre bouche ! » dis-je d’un ton
cassant. Franco fait de grands gestes avec ses mains puis les pose sur sa
poitrine à l’emplacement du cœur pour
signifier qu’il est brisé. Il grimace.
« Je suis désolée Franco mais je suis de sale
humeur aujourd’hui. J’ai besoin de réfléchir en silence. » C’est un
excellent employé et je n’ai pas du tout envie de le perdre à cause d’une
pétasse brune attirée par le fric.
Franco pose la main qui tient le ciseau sur sa
hanche. Il se met à hocher la tête tandis que l’autre main, celle qui tient le
peigne, s’élance dans un geste théâtral pour finalement se poser sur son cœur.
« D’accord Madame Lincoln. » dit-il le
peigne toujours contre son cœur comme pour calmer des palpitations cardiaques.
« Ma chère, vous n’imaginez pas à quel point
vous m’avez fait de la peine ! »
« Je suis navrée Franco ! J’ai des soucis
plein la tête aujourd’hui. » dis-je en essayant de sauver la situation.
« Je me doutais bien que quelque chose
n’allait pas Madame, vous savez que tous mes clients viennent pour mes
compétences et ma perspicacité exceptionnelle ! Vous êtes Bellissima Madame
Lincoln, mais aujourd’hui votre comportement n’est pas du tout bellissima
! » Il fait un grand mouvement de la tête. Dieu merci ensuite il se calme
et la ferme.
« Merci Franco. » dis-je une fois qu’il
a terminé.
« Grazie Madame. »
Je ne comprends pas pourquoi ça me rend si
nerveuse de voir Christian ce soir. Ca fait des années qu’on dine ensemble
presque chaque semaine, surtout depuis que nous sommes associés. Il y a quelque
chose qui a changé dans le comportement de Christian. Je le sens dans mon cœur
! Il est différent. Cette fois ci c’est différent. Il faut que je découvre
pourquoi. Pourvu que mes craintes ne soient pas fondées.
Je me remémore ce qu’il a dit durant notre
dernière conversation téléphonique. Ce qui m’intéresse ce n’est pas tant ce
qu’il a dit mais plutôt ce qu’il n’a pas dit.
Quand je l’ai appelé Jeudi dernier il s’est montré
impatient avec moi. Tout ce que je voulais c’était fixer la date de ce dîner.
« Elena je ne peux pas te parler ! » a
t’il dit sèchement.
« Je suis désolée; Je ne voulais pas te
déranger dans ton travail Christian. »
« Je suis avec Anastasia. S’il n’y a rien
d’urgent tu n’as qu’à m’envoyer un mail. »
J’ai protesté : « Mais nous sommes jeudi
! »
« Oui et alors ? »
« Eh bien … Je ne t’ai pas vu depuis
longtemps et je me disais qu’on pourrait diner ensemble. »
« Elena, je ne peux pas te fixer une date
maintenant. Envoie-moi un mail ! » Et il m’a raccroché au nez ! Il ne
l’avait jamais fait. JAMAIS. Surtout pas un jour de semaine. J’ai toujours
respecté son intimité du vendredi au dimanche parce qu’il était occupé avec ses
soumises. Durant ces sept dernières années, jamais il n’a dérogé à cette règle.
JAMAIS! C’est la nouvelle soumise ! C’est de sa faute !
Christian a toujours discuté avec moi des soumises
avec lesquelles il envisage de signer un contrat. Il les amène à l'institut pour
qu'on leur fasse des soins et pour que je lui donne mon avis. C'est comme ça
pratiquement depuis le début. Mais il ne l’a pas fait
avec celle-ci, il n’a même pas essayé de me la présenter.
C’est par hasard que j’ai découvert qu’il avait une nouvelle
soumise. J’ai le pressentiment que celle-ci est différente. Je ne veux pas
qu’il souffre, et il s’agit sans nul doute d’une croqueuse de diamants qui veut
lui mettre le grappin dessus ! Je suis inquiète pour Christian. Il a du
mal à gérer les émotions. Le mieux pour lui est de rester indifférent. Tous ses
problèmes à l’adolescence étaient dus aux émotions extrêmes qu’il avait subit.
J’ai du lui apprendre à les canaliser. Il lui a fallu beaucoup de temps avant
de parvenir à maîtriser ses émotions. Je ne veux pas qu’une garce l’attrape
dans ses filets en lui faisant le coup du « Je t’aime mon
amour ! »
J’exècre ce sentiment à la con ! Qu’est ce qu’il m’a
apporté ? Rien ! J’ai aimé un homme. Lui aussi m’aimait. En fait il
m’aimait couverte de bleus et de bosses et il a été à deux doigts de me péter
le nez en découvrant que j’aimais aussi Christian. Les émotions extrêmes sont
nuisibles. Surtout pour quelqu’un comme Christian parce que lorsqu’il ressent
quelque chose, c’est intensément, au plus profond de lui. Par bien des aspects
c’est encore un gosse. Quelqu’un doit veiller sur lui. Fixer des règles et
n’avoir aucune attache sentimentale lui a été bénéfique et c’est à ça que
servait les soumises. Il n’est pas prêt pour une relation stable. Il faut
vraiment que quelqu’un le protège parce que franchement il en est incapable.
Mais je ne peux pas l’engueuler car il n’est pas mon soumis. Il ne l’est plus.
S’il l’était il ne s’approcherait même pas d’elle… pas sans que je lui casse la
gueule ! J’ai la nostalgie de cette époque. Il a été le meilleur de tous
mes soumis. Il pourrait l’être encore s’il n’avait pas préféré être dominant.
Je pourrais être sa soumise s’il le voulait. Mais je ne veux pas prendre le
risque de bousiller notre amitié. C’est une situation délicate. Je soupire en
essayant de clarifier mes pensées. Ce soir il faut que je sois au top.
J’arrive à 19 H 45 dans le restaurant où nous
avons nos habitudes. La table a été réservée. Je suis éblouissante d’ailleurs
les têtes se tournent sur mon passage. Je porte une robe en dentelle noire avec
un décolleté profond. Mon vernis à ongle est noir tout comme mes escarpins. Je
suis légèrement maquillée. Ce soir je suis une panthère noire. J’aime être à
tomber. Voyons voir si ce jeune amateur de soumises peut me résister…
Christian est toujours d’une ponctualité exemplaire mais ce soir
il arrive avec quatre minutes de retard. Il n’est jamais en retard !
J’essaye de ne pas me focaliser la-dessus. En moi-même je me dis « Il y a
d’autres priorités Elena ! » Il arrive avec la belle assurance de
celui qui sait que le monde lui appartient. Je me lève pour l’accueillir.
Je souris chaleureusement à celui qui fut mon soumis puis mon dominant et qui
est aujourd’hui mon ami.
Corrupt - Depeche Mode
« Bonsoir Christian. » dis-je doucement en l’accueillant
avec un sourire amical.
« Bonsoir Elena. » répond-il avec un chaleureux sourire.
Je me penche pour l’embrasser et il tend sa joue à la rencontre de mes lèvres.
Je pose mes mains sur ses avant bras. Je le lâche et nous nous asseyons tous
les deux en même temps.
Le maître d’hôtel se propulse à notre table pour demander ce que
nous souhaitons boire. Christian, qui est connaisseur, commande un Châteauneuf
du Pape 2009 sans même regarder la carte
des vins.
Une fois le maître d’hôtel parti, j’observe attentivement
Christian avec un regard scrutateur. Il est anxieux, à fleur de peau et
nerveux, il y a aussi quelque chose d’autre mais je n’arrive pas à mettre le
doigt dessus. J’essaye de l’examiner l’air de rien.
« Tu as l’air un peu nerveux aujourd’hui
Christian. Est-ce que tout va bien ? »
« Oui. » répond-il un peu trop
brusquement à mon goût.
« Parfait. » dis-je avec un sourire en
coin. « Je suppose que tu veux parler d’elle. » J’y vais carrément
car il n’a pas l’air de vouloir mettre le sujet sur le tapis. « Je ne t’ai
jamais vu si nerveux … » Mais je m’arrête. Je l’ai déjà vu dans tous ses
états. Quand il était adolescent. Ce n’est pas bon signe !
« Enfin … pas depuis des années. Que se passe
t‘il ? S’agit-il de ta nouvelle soumise ? » J’ai parlé d’un ton calme.
« Oui. » Il répond par monosyllabe.
J’observe son attitude, sa gestuelle, sa façon de parler et j’essaye de ne rien
louper. Je hoche la tête afin qu’il poursuive.
« Anastasia est partie. Je suis un peu
inquiet. »
« Elle est partie pour de bon ? Je pensais
que vous veniez juste de faire connaissance. » Je suis surprise mais sa
réponse me stupéfait.
« Mon Dieu non ! Je ne peux pas supporter son
absence même une journée ! Ca fait moins de 24 heures. » Il regarde sa montre
comme s’il comptait les minutes jusqu’à son retour. « Je suis infect avec
tout le monde. Elle est allée voir sa mère en Georgie. » Je hausse les
sourcils en le regardant d’un œil neuf car mon Christian a disparu, remplacé
par cet espèce de clone tout ramollo comme une guimauve. Je suis consternée !
Sale pute ! Qu’est-ce qu’elle lui a fait ? Il faut que je le sache.
« Eh bien … Et le sexe c’est comment ? Je
suppose que ça dépasse tes espérances si elle te manque tant. » Je souris.
Nous n’avons jamais de problème pour parler de sexe. Après tout nous avons fait
tout ce qui était possible et inimaginable. Je pense que je lui ai appris tout
ce qu’il sait … enfin presque tout. Il a mis un point d’honneur à d’apprendre
des trucs par lui-même d’ailleurs je serais curieuse de savoir quoi.
« C’est fantastique, elle est pourtant si jeune, si innocente,
si désireuse d’apprendre sachant qu’elle était vierge. » dit-il en me
regardant, le visage impassible. Je redresse la tête d’un bond, je suis
estomaquée qu’il se soit trouvé une putain de vierge. Je m’étrangle avec mon
Châteauneuf du Pape. Ma réaction le fait sourire.
“Elle était vierge ?” J’ai dit ça comme si c’était une insulte et
aussitôt il plisse les yeux en me regardant. Il est tellement sexy, même quand
il est en colère !
J’adorerais poser ma main sur cette mâchoire serrée et mordre les
lobes de ses oreilles qui sont en train de rougir. J’essaye de penser à autre
chose en me concentrant sur le problème du moment.
« Y a un problème ? » demande t’il sur la défensive.
« Non. Mais j’ignorais que tu étais amateur de vierges. C’est
nouveau ? Toutes tes soumises étaient expérimentées. Compte tenu de son âge je
me doutais bien qu’elle avait moins d’expérience que les autres, mais vierge !
Mon cher Christian, es tu sûr qu’elle peut satisfaire tous tes
besoins ? »
Je pose la question posément en tentant de maîtriser ma colère qui
monte.
« Personne ne m’a jamais satisfait comme elle ! » il est
sur le qui-vive.
She's Always a Woman by Billy Joel
« Enfin voyons ! Tu viens de révéler qu’elle était totalement
inexpérimentée il y a encore … Quoi … 3 semaines … » Je hausse les
sourcils pour marquer mon étonnement. « Tu sais parfaitement qu’il faut
des années d’apprentissage pour former une soumise. Des années ! Ca t’a
pris des années. » Un sourire entendu flotte sur mes lèvres.
Pas seulement des années, mais aussi bon nombre de punitions, de
coups de ceinture, de fessées, de coups de trique… Alors quoi ? Cette pute
vient tout juste de quitter les couches de sa mère et elle est déjà le centre du monde ? Elle ne sait rien
de ses besoins. Rien du tout !
« Comment sais-tu qu’elle va satisfaire tous tes besoins
? » Je me penche vers lui en murmurant d’un ton ferme : « Tu as
des besoins que même une soumise très expérimentée n’arrive pas à satisfaire.
Des besoins ténébreux … » Je n’achève pas ma phrase laissant ma pensée
suspendue dans les airs. Il pénètre en terrain inconnu et ça va l’esquinter.
Son mode de vie lui a été très bénéfique. Il n’y a que les perdants qui
éprouvent des sentiments, moi je ne l’ai pas formé pour qu’il devienne un
loser ! Dans ma tête je compte jusqu’à dix en regardant le maître d’hôtel
servir du vin à la table voisine, en jetant un œil sur les fleurs, sur le
tableau au mur… Hmmm je recouvre mon calme.
Le regard de Christian s’assombrit. La colère
monte : « Je n’aime pas que tu parles ainsi d’Anastasia !
Je l’aime ! » Dit-il en me regardant droit dans les yeux. Puis presque
instantanément sa voix s’adoucit en évoquant la petite salope brune qui est
l’actuelle locataire de sa salle de jeux. « Beaucoup … en fait. Je ne sais
jamais ce qu’elle va dire ou faire ce qui est une bouffée d’air frais Elle est
intelligente, pleine d’esprit c’est une négociatrice redoutable. » Il
arbore un sourire niais de crétin des alpes. Oh Mon Dieu ! Il suffit
d’ajouter obéissante sur la liste et on a le portrait d’un caniche !
Putain, qu’est ce que cette salope a fait à mon protégé ?
« Je ne me suis jamais senti aussi vivant, de toute ma vie
! » je l’écoute en sirotant mon vin que je trouve insipide. Bon sang il
est où ce connard de maître d’hôtel ? Il me faut quelque chose de plus
fort. Un double whisky ou une double vodka. Je tapote nerveusement mes doigts
sur mon genou.
« Avec elle je me sens complètement, absolument et
véritablement vivant ! Quand je suis près d’elle je perds la boule, c’est
incompréhensible. Elle m’ouvre des horizons, elle me donne une nouvelle raison
d’être. » Quel con ! Tu vas voir comme tu te sentiras vivant quand
cette vierge de mes fesses t’auras arraché le cœur en le piétinant sous tes
yeux ! Je lui souris. J’adorerais lui fiche une baffe pour faire
disparaître ce sourire débile de son magnifique visage !
« Je suis perplexe Christian. Si tu l’aimes tant que ça
j’aimerais la rencontrer. » Je dis ça d’un ton très détaché. Voyons voir
si cette pouffiasse est aussi bien qu’il le dit !
Je ne pense pas que ça soit une bonne idée. » Dit-il l’air
maussade.
Ben pourquoi donc ? Pourquoi ne pourrais-je pas la rencontrer ?
« Qu’est-ce que c’est que ça ? Ne me dis pas que tu refuses
de la présenter à celle qui t’as formé. » Je pointe mon index vers lui.
« Elle ne veut pas te rencontrer. Je crois qu’elle te hait
parce que tu m’as initié au BDSM quand j’avais 15 ans. Pour elle tu es une
pédophile. » Son visage reste impassible.
Prise de court, je deviens livide et je perds le contrôle durant
un instant. Elle veut faire la compétition avec moi ? Comment on dit déjà ? Ah
ouais … Chiche ! Je vais lui botter le
cul et ensuite je me servirai d’elle comme d’un paillasson pour essuyer mes
godasses !
« Christian ! Tu sais que ça ne s’est pas passé comme ça
! » Je me surprends à me justifier à cause de cette pute et ça me fait
sortir de mes gonds.
Je t’ai vu devenir auto destructeur et très franchement tes
parents n’en pouvaient plus de tes bagarres au collège, as-tu oublié que tu
avais été renvoyé de trois écoles en moins d’un an, ils ne savaient plus que
faire, plus une seule école ne voulait
t’accepter. Alors que ce mode de vie t’a appris à être maître de ton
destin. A te contrôler. Il a détourné et canalisé tes tendances destructrices
dans une autre voie, de cette façon tu ne t’es pas fait de mal. Il a permis de
t’orienter vers un but et de te concentrer sur cet objectif.
« Je sais. Elle ne comprend pas notre relation, ça la met
très mal à l‘aise. Elle a le droit d‘avoir son opinion. » Donc il n’a pas
oublié. Il y a encore de l’espoir pour lui. Mon Dieu ! C’est pire que je ne le
pensais !
« Mais ce n’est pas ce que tu ressens n’est-ce pas ? »
Je me penche vers lui, inquiète. « Tu sais combien notre amitié est
importante à mes yeux. Tu comptes énormément pour moi. Tu es la seule
personne qui compte autant … » Je marque un temps d’arrêt. « Plus
que n’importe qui d’autre. Ton amitié est très importante pour moi Christian,
et je ne veux pas la perdre. Certainement pas à cause d’une de tes soumises
! » J’insiste.
« S’il te plaît ne parle pas d’Anastasia comme ‘d’une de mes
soumises. ’ Toi et
ton amitié comptez aussi beaucoup pour moi. Anastasia ne comprend pas notre
relation parce qu’elle n’a pas mon putain de passé et j’en suis ravi. Je ne
crois pas que j’aurais pu le supporter. » Dit-il en hochant la tête.
Je le dévisage. Ce n’est pas le Christian que je connais, ce n’est
pas mon Christian. Physiquement il est le même, mais il y a quelque chose de
changé. M ais quoi ? Bordel de merde
qu’est-ce qu’elle lui a fait cette salope ? Puisqu’il est là je vais en
profiter pour essayer d’en apprendre le plus possible. Il n’y a pas que la
colère qui m’envahit, oui il y a autre chose.
Moi je serais jalouse d’une pute à peine sortie de l’adolescence ? Mais
peut-elle seulement rivaliser avec moi ?
« Son absence … » Il s’interrompt pour reprendre
sa respiration …, Oh Purée ! Il est complètement à la ramasse ! « me
serre le cœur, comme si quelqu’un essayer de me l’arracher. Et le fait qu’elle
soit à l’autre bout du pays, la pensée qu’elle puisse y rencontrer un autre type
me rend fou de jalousie ! Je ne sais pas comment nommer ce sentiment. Ca m’est
complètement étranger Elena ! » Il termine sa tirade à bout de
souffle. Putain ! Que faire ? Que faire ? Que faire ?
« Je vois … Eh bien si tu éprouves des sentiments si forts
pour elle, » je pose ma main sur la sienne, « et si elle te
manque autant, pourquoi ne vas-tu pas la rejoindre ? Ca me semble la seule
chose à faire … Tu ne crois pas ? » J’insiste juste pour voir…
S’opposer à Christian est une stratégie qui marche rarement. Dans l’art de la
guerre Sun Tzu (*) dit : « Si tu
connais l’ennemi et que tu te connais tu n’auras pas à craindre le résultat de
cent batailles. Si tu te connais toi-même sans connaître l’ennemi, tes chances
de victoires ou de défaites seront égales. Si tu ne connais ni ton ennemi ni
toi-même, tu perdras toutes les batailles. »
Mon but est d’apprendre à connaître cette salope ! « L’art de
la guerre c’est de soumettre l’ennemi sans combat … » Elle n’est pas là et
je veux tirer profit de toute information pour protéger Christian. Il va tomber
dans le piège sans s’en rendre compte. La subtilité est le maître mot pour
gagner cette bataille que je mène dans son intérêt. Il souffrira d’abord, mais
il s’en portera bien mieux dans le futur. Tranchons dans le vif !
« Elle est partie en Georgie parce qu’elle n’arrive pas à
avoir les idées claires quand elle est avec moi. » Il soupire. « Pour le coup moi non plus en fait,
mais je pense qu’elle a besoin de faire le point sur ses sentiments pour moi et
d’évaluer si notre relation peut marcher. » En moi-même je me dis
« Qu’est-ce qu’il est con ! »
« Christian ! Tu me stupéfies ! C’est ta soumise ! Une
soumise ne pense pas ! Elle fait ce qu’on lui demande. Elle doit faire ce qu’on
lui demande, sinon tu la largues et tu en prends une qui t’obéis comme doit le
faire une soumise. » Dis-je avec assurance. Il est Dominant bon sang
et il devrait se comporter comme tel. Pas comme un toutou ! Il plisse les yeux
en me regardant. Ca va péter !
« Elena, ne me fais pas ton putain de numéro de dominante
! Je n’ai vraiment pas besoin de cette merde et je sais mieux que toi ce qu’est
un soumis ! » Il serre les dents, ses paroles et son attitude me font
sursauter mais je me ressaisis aussitôt. « Je veux lui laisser l’espace qu’elle a
demandé, qu’elle veut et dont elle a besoin. Mais aujourd’hui, alors que nous
discutions par mail, elle a dit qu’elle aimerait que je sois là. Je crois que je lui manque autant qu’elle me
manque. Je veux que ça marche entre nous … Vraiment. Elle n’est pas une simple
soumise. Elle compte pour moi … »
Je l’observe pendant une longue minute avant de dire
: « Alors tu as ta réponse, si elle a dit qu’elle voudrait que tu
sois là c’est qu’elle veut que tu viennes. » Si jamais la pouffe ne
veut pas qu’il vienne ça ne peut être que pour deux raisons. 1) Elle est
terrifiée par sa dominance ce qui va me faciliter le travail. Du coup s’il
débarque en Georgie elle va s’affoler et il y a des chances qu’elle rompe. 2)
Elle baise avec un autre gugusse. Ou
mieux encore, peut être qu’elle baise avec une fille ! Ca
expliquerait pourquoi elle était encore vierge. Il vaudrait mieux que Christian
l’apprenne. En tant que Dominant et monogame obsessionnel il rompra
immédiatement avec elle. Dans tous les cas de figures c’est gagnant-gagnant.
« Je ne veux pas foirer Elena ! Je ne veux pas lui faire
peur. Je ne crois pas être capable de vivre sans elle. » Il a des
sanglots dans la voix.
J’en reste bouche bée, les yeux exorbités. Je prie le ciel de ne
pas arriver trop tard pour le sauver !
« Christian Grey ! Je ne peux pas le croire ! Es-tu
amoureux d‘elle ? »
Il me regarde médusé, le regard en panique. Ca m’inquiète. Non !
Je ne veux pas le voir souffrir. Je l’ai déjà vu déprimé et ce souvenir m’est
insupportable. Mon regard s’adoucit en observant ce gamin qui est en face de
moi. « Non ! Non ! Pas du tout ! Ce n’est pas mon genre ! Je ne mérite
pas son amour… Je… Je ne peux pas aimer. Comme tu l’as dit, c’est une émotion
inutile. » Il secoue la tête « Non, je ne peux pas … enfin je
veux dire… je ne crois pas que je sois amoureux. » Je ne sais pas s’il
cherche à s’en convaincre ou à m’en persuader. Je suis vraiment inquiète pour
lui. Je vais peut être attendre qu’il finisse de déballer son sac. Non ça ne va
pas du tout !
Je murmure : « Hmmm... » sans le quitter des
yeux: « Je vais reformuler cette phrase Christian. Tu es
amoureux d’elle ! » Je suis formelle, c’est la triste vérité.
Il me regarde stupéfait. Mon pauvre petit ! « Je ne peux
pas être amoureux Elena ! Je suis mauvais pour elle ! » Il est
terrorisé.
« Christian ! Tu es toujours si dur envers toi ! Il faut
que tu arrêtes de te dévaloriser ! C’est elle qui devrait se demander si elle
est assez bien pour toi ! Tu sais Christian, tu es une bonne prise… Tu es
beau, riche et talentueux dans de nombreux domaines. Les femmes y sont
sensibles. Tu es unique en ton genre ! Où trouverait-elle un homme comme toi ?
Alors que tu n’as qu’à lever le petit doigt pour trouver des centaines, non des
milliers d’Anastasia qui seraient trop heureuses d’accourir pour t’obéir au
doigt et à l’œil ! Tu peux avoir toutes les femmes que tu veux … C’est elle qui
a de la chance, pas toi. » Il est en train de se battre pour cette
fille et j’ai peur qu’il souffre. Et au lieu de s’en rendre compte il se met en
colère contre moi !
« Elena je ne veux plus jamais t’entendre parler
d’Anastasia comme si on pouvait en trouver treize à la douzaine. Elle n’est
rien de ce que tu décris. J’ai la plus haute estime pour elle, c’est un être
unique. Au cours de ma vie, je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme elle !
JAMAIS ! C’est vrai que je perds la tête quand je suis avec elle mais … » il
s’interrompt un instant, « mais avec elle … J’entrevois un espoir
d’avenir. Elle compte tellement pour moi.
J’ai tellement envie de la protéger, de prendre soin d’elle. Je ressens
des sentiments que je ne peux qualifier et ça me terrifie ! Mais la peur de la
perdre est le pire cauchemar de ma vie ! Je n’arrive même pas à l’envisager.
C’est trop affreux … Mon affection pour elle est ancré dans mon cœur et dans
mon âme. »
Si ce n’est pas une déclaration d’amour je ne sais pas ce que
c’est !
«Tu es vraiment amoureux d’elle Christian ! Quoi que tu puisses
dire, après cet aveu, ne pourra me convaincre du contraire ! Je te connais
mieux que personne...» il me coupe la parole.
« Non ! Anastasia me connait mieux ! » Je plisse
les yeux sans le quitter du regard, et par nervosité je glisse une mèche de
cheveux derrière son oreille.
« Mieux que moi ? » Je pose la question sans même
réaliser que je suis en train de le laisser me comparer à une oie blanche qui
n’avait jamais vu une bite y’à moins d’un mois !
« Tu sais que je suis très secret. » dit-il
imperturbable.
« Et je te connais intimement depuis que tu as
quinze ans Christian ! » Je veux mettre les points sur les i. Je n‘arrive
plus à contrôler ma colère.
« Non Elena ! » il me contredit ! « Non Elena !
Nous avons été aussi intimes que des avions qui se télescopent. Nous avons
commencé à baiser quand j’avais quinze ans et ça s’est terminé quand j’en avais
vingt et un. Rien de plus. Toi et moi on peut parler de tout et de rien mais
elle est la seule personne qui a le droit de me connaître vraiment, de m’aimer
et de me faire l’amour. Toi et moi nous n’avons jamais fait l’amour, on a juste
baisé ! On ne s’est même jamais embrassés ! » Il est hors de lui. Il me
regarde furieux.
« C’était la meilleure baise… Est-ce qu’Anastasia peut
rivaliser ? » Je ne prends pas de gants !
Il me sourit fièrement pour me signifier que oui.
« Elle est bien supérieure à toute les femmes que j’ai
baisées. » J’ai envie de lui faire ravaler son sourire niais !
« Aïe ! » Je tente de sourire. « C’est
rude. »
« Tu as posé la question Je te dis ce qu’il en est
Elena. »
« Eh bien, puisque tu l’estimes autant Christian et que tu es
amoureux d’elle, » Il ouvre la bouche pour protester à nouveau, je ne vois
vraiment pas pourquoi après tout ce qu’il vient d’avouer… Les faits sont là,
y’a pas de débat. Je lève la main pour finir de déballer ce que j‘ai sur le cœur.
« Ecoute, tu seras le dernier à le savoir, mais je sais que
tu es amoureux d’elle. Si tu veux vraiment que cette relation marche tu dois
aller la rejoindre. Vole à sa rencontre ! Va la voir si elle te manque tant que
ça. Il semble que tu lui manques aussi. Si elle éprouve les mêmes sentiments
que toi ça ne la dérangera pas de te voir débarquer même si elle a dit qu’elle
a besoin de prendre des distances. Sauf bien sûr si il y a quelqu’un ou quelque
chose d’autre qui a motivé son départ. Va rejoindre ta dulcinée Christian ! »
Les dés sont jetés. Son visage se décompose.
« Je veux la laisser, elle a besoin d’air pour pouvoir
réfléchir calmement. Mais j’ai envie de la voir. » Il y a du désir dans sa
voix. Peut être que la bataille n’est pas encore perdue après tout.
« Oh bébé, je vois dans tes yeux que tu te languis d’elle.
Elle pourrait en effet être paniquée, mais comment pourrais-tu savoir ce
qu’elle fabrique. » sans m’en rendre compte j’énonce le fond de ma
pensée: « et avec qui. » Il cherche à décoder ce que je viens
de dire mais je n’ai l’air de rien. Il secoue la tête. Je sirote mon vin. Ce
connard de Maître d’hôtel ferait bien de ramener ses fesses pour m’apporter un
truc plus fort et tout de suite !
A mon grand soulagement Christian semble avoir pris sa décision.
Puis son Blackberry a du vibrer bien que je n’ai rien entendu car il le sort de
sa poche, le regarde en arborant à nouveau un sourire débile. Mouais ! C’est la
pouffe qui textote. Elle le tient bien en laisse ! Elle siffle et il fait le
beau !
Christian met son téléphone à l’abri dans sa poche.
« Qu’est-ce qu’il y a ? » je pose la question d’un air
détaché.
« Rien. » répond-il souriant. Rien ? Mon cul !
« Sais tu comment Anastasia t’appelles ? » Bien sûr je
m’en doute ! La Pute ,
la pédophile, la dominatrice… la liste est infinie.
« Non. » dis-je avec un peu d’inquiétude dans la voix.
« Rien de méchant ou d’insultant j’espère. »
« Non. Ton surnom est Mrs Robinson. » Oh un classique,
la fameuse femme cougar !
Je lui souris. Je murmure: « Mrs Robinson. » pour juger
de l‘effet. « Elle doit vraiment compter pour toi Christian parce qu’elle
est la première soumise à laquelle tu parles de moi et de notre
histoire. Alors qu‘évidemment, les soumises vont et viennent … »
Un ange passe.
« Oui, les soumises vont et viennent mais Anastasia reste
! » répond il avec assurance. Sa réponse me fait grimacer. Je l’ai peut
être déjà perdu.
« Va la rejoindre. » J’avale une grande gorgée de vin.
« J’en ai bien l’intention. Elle est à moi ! » Je
le regarde. Il a dit ces mots simples mais avec une telle force. Il n’a jamais
dit ça de personne. Pas même de moi… A moi … C’est puissant. J’aimerais
qu’il soit à moi.
« Bien sûr. Si, comme tu le dis, elle est partie pour faire
le point sur ses sentiments, elle pourrait être effrayée de te voir débarquer
et rompre. Mais si elle te désire autant que tu la désires, elle sera heureuse
de te voir. Tu ne le sauras qu’en y allant Christian. »
Je voudrais en dire plus. Je suis tellement inquiète pour lui,
j’ai peur qu’elle lui fasse du mal, qu’elle lui fasse perdre tous ses repères.
Mais c’est un homme maintenant… et il n’est plus mon soumis. Je
vais attendre pour mener cette bataille … attendre son retour de Georgie.
Que le spectacle commence petite garce … nous verrons qui est la
meilleure combattante !
Christian et moi nous séparons vers 21 H 30, il ne
m’a même pas regardée. Bordel, même pas un coup d’œil. Quand nous sommes
partis, tous les hommes qui étaient dans le restaurant m’ont reluquée,
carrément ou en douce, mais pas Christian. Il était là mais ses pensées étaient
ailleurs … En Georgie avec une femme qui n’est pas digne de lui. L’ai-je déjà
perdu ? Je ne pense pas.
Elena Lincoln ne perd jamais !
Elena Lincoln ne perd jamais !
Right Here Waiting For You by Richard Marx
5 comments:
merci pour ce nouveau chapitre !
merci pour se superbe bonus.
J'ai lue tout les chapitres et j'ai découvert les 3 derniers cette semaine. Je vous dit un grand bravo, et j'espère sincèrement qu'un jour ils seront publier. Vous nous offrez un point de vu que visiblement nous étions nombreuses a attendre, et je crois que malgré tout nos commentaires et remerciement, rien ne peux exprimer vraiment l’ampleur de se que vous nous avez offert avec cet énorme travail de vos parts.
Un grand merci
Merci pour ce merveilleux bonus jattend zvec impatience vend. Prochain:-)
Un grand merci, voud f1ites un super travail!,
Un grand merci ce magnifique travail
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