UNE VISITE DANS LA CHAMBRE ROUGE DE LA DOULEUR
Chapitre 17
Traduit par: Elisabeth Mazaltov
Edité par: Hélène B. et Elisabeth Mazaltov
Les
rayons du soleil qui traversent la baie vitrée de ma chambre me réveillent tôt.
Je suis de bonne humeur. Par automatisme ma main glisse à côté de moi pour
enlacer Anastasia, mais la place est vide. En réalisant qu’elle est chez elle
je gémis puis me tourne pour vérifier l’heure. Il est 6 heures 18. Rien
que de penser à elle me provoque une érection. Je repose ma tête sur l’oreiller
en gémissant.
Un dur
entraînement sera sans doute capable de canaliser mon trop plein d’énergie
sexuelle refoulée et évitera que je ne devienne d’ici dimanche, une sorte de
monstre dont la braguette est susceptible d’exploser à tout instant.
J’enfile
mon sweat et descends dans la salle de sport. Taylor tombe à pic.
« Bonjour Monsieur » dit-il avec lassitude en me voyant péter la
forme comme c’est le cas depuis déjà quelques semaines. Je hoche la tête.
« Comment
s’est passé le retour ? »
« Calmement, »
puis réalisant que le mot est à double sens il ajoute, «c’était la nuit, il y
avait peu de circulation. »
Involontairement
je lui souris.
****
Deux
heures plus tard je suis de retour dans l’appartement après avoir couru plus de
12 kilomètres ,
soulevé des poids et cogné dans le sac de frappe que Taylor maintenait en place.
Je prends une douche et je m’habille. La journée va être longue, je dois
récupérer ma sœur à l’aéroport, je suis impatient car je ne l’ai pas vue depuis
longtemps. Puis nous dînerons en famille chez mes parents. Madame Jones a
préparé mon petit déjeuner qui m’attend sur le bar. Puis Taylor vient prendre
connaissance du programme de la journée. Je lui demande de se procurer une
bouteille de Bollinger Grande Année Rosé 1999 ainsi qu’un ballon en forme
d’hélicoptère qui ressemble à Charlie Tango et de faire livrer l’ensemble chez
Mesdemoiselles Steele et Kavanagh.
Il
prend note mais marque un temps d’arrêt d’à peine deux secondes quand j’évoque
le ballon en forme d’hélicoptère, il ne
fait aucun commentaire.
« Souhaitez-vous
joindre un mot Monsieur ? »
« Oui.
« Mesdemoiselles, bienvenue dans votre nouvel appartement, Christian
Grey. » »
« Ca
sera tout Monsieur ? »
« Oui,
jusqu’à ce que nous allions chercher Mia à l’aéroport.»
Le
temps passe assez vite jusqu’au moment d’aller chercher ma sœur. Je porte mon pantalon
en flanelle et une chemise en lin blanc. J’enfile une veste car mes parents
tiennent à ce que nous soyons correctement vêtus pour dîner. Taylor me dépose
au salon VIP de l’aéroport. Nous sommes pile à l’heure et j’ai à peine le temps
de prendre un martini que Taylor revient accompagné de Mia qui court vers moi
et saute dans mes bras. Nous somme heureux de nous revoir Ma sœur m’a manqué…
enfin jusqu’à ce qu’elle se mette à jacasser non stop.
Elle
me fiche un coup dans le bras.
« Hé ! Mais pourquoi ? »
« Pourquoi
est-ce maman qui m’annonce que tu as une superbe petite amie et tu ne m’en dis
rien ? Tu comptais m‘en parler un jour ?» De côté, je vois Taylor devenir
écarlate.
« Je
t’en aurais éventuellement parlé mais nous nous connaissons depuis très peu de
temps. » dis-je en guise d’explication.
« Mais
tu ne dois pas cacher une pareille nouvelle ! Tu sais que nous pensions tous
que tu étais gay ! »
Ma
sœur parle à tort et à travers ! Elle dit n’importe quoi, n’importe où et se
fiche complètement de qui peut l’entendre. Taylor a un rictus. En temps normal
il reste impassible, mais quand il s’agit de Mia on ne peut jamais prévoir ce
qu’elle va bien pouvoir raconter. Je soupire exaspéré. Mia ne cesse de caqueter
tout le long du trajet jusqu’à la maison de mes parents. Elle veut savoir à
quoi ressemble Anastasia, ce qu’elle fait, ce qu’elle aime.
« Quel
âge a-t-elle ? »
« 21
ans. »
Elle
est surexcitée comme le serait Elliot si son équipe préférée remportait la
coupe du monde. Elle est ravie, exaltée, enthousiaste comme si Anastasia avait
le pouvoir de marcher sur l’eau, ce qui bien sûr est impossible. Elle n’est
même pas obéissante !
« Elle
a mon âge ! Oh Christian je pense que nous seront les meilleures amies du monde
! » Je fronce les sourcils. Mais qu’est-ce qu’elle a ? Les gens tombent
amoureux d’Anastasia sans même la connaître ! Elle me fait penser à une sirène
au charme fatal décrite par Homère dans l’Odyssée.
Black Magic Woman - Santana
Il
était temps que nous arrivions chez mes parents pour me sauver des bavardages
incessants de Mia. Mes parents viennent à notre rencontre et enlacent ma sœur.
Nous entrons dans le salon. Mon père prépare ses fameux Martini et nous sert à
chacun un verre. Alors que nous venons de nous asseoir et que nous parlons de
Paris, Elliot fait son entrée. Mia se rue sur lui et il la soulève dans ses
bras en criant : « Petite sœur tu m’as tellement manqué ! » Mia
s’exclame « Oh Elliot tu m’as manqué aussi ! »
Il
serre la main de notre père et enlace maman. Il vient me serrer la pince et
d’un air malicieux me dit : «Ta petite amie te salue. » Je lui fais
les gros yeux mais il m’ignore complètement.
Mia
recommence à piailler…
« Tu
la connais ? » et elle me fiche encore un coup dans le bras.
« Zut
! Pourquoi suis-je la seule à n’en avoir jamais entendu parler jusqu’à ce que
maman la rencontre et m’en parle? » Elle m’engueule maintenant.
« Pour
une seule raison, tu vivais à Paris jusqu’à ce matin. Elliot l’a rencontrée
parce qu’il sort avec la colocataire d’Anastasia dis-je en regardant calmement
mon frère.
« Oh
ça me fait penser que vous pourriez inviter vos petites amies demain soir, nous
organisons un dîner pour fêter le retour de Mia. Ainsi tout le monde pourra
faire leur connaissance. » dit ma mère tout sourire. Elle ajoute à la cantonade
: « Anastasia est tellement mignonne, je suis sûre que vous allez tous
l’adorer ! »
« Oui
elle est vraiment mignonne. » ajoute Elliot avec un peu trop
d’enthousiasme à mon goût, ce qui me rend jaloux. Je fronce les sourcils.
« Je
suis également impatiente de rencontrer Kate. Je crois savoir qu’elle est
délicieuse et ravissante. » ajoute ma mère à l’attention d’Elliot.
Délicieuse ? Je ne sais pas où ma mère à été chercher ça ! Casse couilles
serait plus proche de la vérité.
J’ai
du continuer de froncer les sourcils sans m’en rendre compte car Elliot
recommence à me mettre en boîte :
« Ca
se voit comme le nez au milieu de la figure que tu es amoureux d’elle ! » Du
coup toutes les têtes se tournent vers moi.
« On
sort ensemble depuis très peu de temps. Elle est captivante et adorable, je
l’apprécie beaucoup mais je ne suis pas amoureux dis-je les dents serrés et sur
la défensive. Ma mère réprimande Elliot : « Arrête de te moquer de ton
frère. Il a bien le droit d’être amoureux d’elle, c’est une fille
adorable. »
Mia
plisse les yeux. Elle mijote un truc pour demain. Il va falloir que je l’aie à
l’œil.
Après
le diner nous discutons en famille de notre enfance, de l’équipe des Mariners
(*) de Seattle et de boulot. Comme l’heure tourne, j’explique que demain j’ai
une grosse journée qui m’attend et qu’il faut donc que j’y aille. Mia me prend
dans ses bras et maman m’embrasse sur la joue. Je serre la main à mon père et à
d’Elliot.
J’aime
ma famille mais je dois avouer que je ne supporte qu’à petites doses d’être en présence
de Mia et d’Elliot en même temps. Ces deux là plaisantent et sont à l’affût de
la moindre chose maintenant qu’ils savent que je sors avec Anastasia. Demain ils vont se rincer l’œil en la scrutant
sous toutes les coutures.
Tandis
que Taylor me raccompagne chez moi, je regarde mes mails. Il y en a un d’Elena
qui voudrait qu’on déjeune ou qu’on dîne ensemble la semaine prochaine. Je
pense que c’est une bonne idée. Ca me permettra de lui parler d’Anastasia. Je
me demande ce qu’elle en pensera. Rien que cette idée me fait sourire. Elle a
détesté toutes mes soumises. Je lui
réponds que je serai en mesure de lui donner une date quand j’aurai vu avec
Andréa qui tient mon agenda. Je promets de lui envoyer un mail.
Quand
nous arrivons à l’Escala il est déjà très tard. Je lis quelques rapports puis
je vais me coucher, anxieux pour dimanche prochain.
****
Je me
réveille tôt, comme toujours, pour aller faire du sport. Aussitôt
l’entraînement terminé je prends une douche et m’habille. Pendant que Madame
Jones termine la préparation du petit déjeuner, j’écris un message à Anastasia.
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De: Christian Grey
Objet:
Ma vie en numéros
Date: 29 Mai 2011 08:04
À: Anastasia Steele
Si tu
viens en voiture il te faudra le code d’accès au parking souterrain de l’Escala
: 146963. Gares toi sur l’emplacement n°5, il est à moi. Le code de l’ascenseur
est : 1880.
Christian Grey PDG, Grey Enterprises Holdings Inc.
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J’appuie sur « envoyer » et m’installe au bar de la
cuisine pour prendre mon petit déjeuner. Mon Blackberry vibre au moment où
j’attaque mon omelette. C’est un message d’Anastasia.
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De: Anastasia Steele
Objet:
Une excellente
cuvée
Date: 29 Mai 2011 08:07
À: Christian Grey
Oui
Monsieur. Compris. Merci pour le champagne et le ballon Charlie Tango qui est
maintenant accroché au pied de mon lit.
Ana
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Comment fait-elle ça? Elle arrive à me charmer avec des banalités.
Maintenant je suis jaloux d’un pauvre ballon ! Dieu tout puissant ! Qu’est-ce
qui m’arrive ?
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De: Christian Grey
Objet:
Jalousie
Date: 29 Mai 2011 08:10
À: Anastasia Steele
Je t’en
prie. Sois ponctuelle. Charlie Tango a bien de la chance.
Christian Grey PDG, Grey Enterprises Holdings Inc.
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Je suis dans mon bureau en train d’étudier les contrats préparés
par Andréa, mais je suis incapable de me concentrer. Anastasia vient
aujourd’hui et je réalise que je l’aime énormément. Je songe qu’elle est toute
nouvelle dans mon monde ténébreux. Est-elle faite pour ça ? Ne suis-je pas incorrect
en l’initiant à quelque chose d’aussi sombre ? Ca me tourmente. Je sais qu’elle
est facilement blessée, comme le jour où je suis parti de chez elle. Je ne
cesse de contrevenir à mes propres règles. Ai-je envie de briser mes règles ?
J’aime mes règles ! Elles mettent de l’ordre dans mon chaos. Mais, mais… quand
il s’agit d’Anastasia… Elle ne connait pas de règles. Elle détruit tous les
murs que j’ai soigneusement construits au cours des années.
Pourtant j’ai envie de saisir ma chance… avec elle.
Dust in the Wind - Kansas
Elle compte beaucoup pour moi. Je ne veux pas lui faire de mal.
Vendredi soir, de la voir comme ça, effondrée et en larmes, putain je n’aurais
jamais pu l’imaginer. Elle est trop fragile et je suis trop barge ! Je
fais les cent pas dans mon bureau en me passant nerveusement les deux mains
dans les cheveux. Je tiens à la laisser décider, et … et peut être qu’elle dira
« non » à notre arrangement. Elle est trop vulnérable et je suis trop
focalisé sur mes règles. Ceci dit, le temps des hésitations est passé et je
suis son petit ami … aux yeux de tous. Quand je pense à ce titre, mon cœur se
serre et tout mon être est envahit d’émotions inconnues. Je suis tiraillé entre
ce que je connais et qui m’est coutumier et l’inconnu que j’ai envie de
découvrir.
C’est elle que je veux : c’est clair et net. Mais j’ai aussi besoin
de la protéger, de prendre soin d’elle… et bizarrement de l’aimer dans tous les
sens du terme. Pourrais-je trouver un terrain d’entente ? Acceptera-t-elle ?
Ma décision est prise: Peu importe que ce soit dur, je lui
laisserai le libre choix de décider. Maintenant elle sait de quel bois je suis
fait. Je vais la laisser décider… Je ne suis pas sûr de pouvoir supporter
qu’elle refuse mais je dois lui laisser sa chance. Elle est aussi innocente
qu’une enfant.
Sweet Child 'O Mine by Guns N Roses
Je suis en train de me torturer. Que vais-je faire si elle dit
qu’elle ne veut pas de mon style de vie ? Vais-je pouvoir l’endurer ? Et si
elle part avec le photographe vais-je pouvoir l’accepter ? Déjà que je suis
incapable de supporter qu’on prononce son prénom : José… Non je ne crois pas
que je puisse le laisser l’embrasser, l’enlacer, la baiser ! Putain ! J’ai
envie de cogner sur quelque chose ! Je regarde l’heure. Il est 11 heures 00 passé. J’appelle le
bureau de Taylor.
« Taylor ! »
« Oui Monsieur. »
« J’ai besoin d’exercice. On y va ! » Il marque un temps
d’arrêt, encore un signe d’étonnement de la part de Taylor, et il dit « Je
serai là dans cinq minutes Monsieur. »
Ca me laissera le temps de renfiler mon sweat. Il faut que je
mette mes idées au clair. Moins de six minutes plus tard, Taylor et moi somme
de retour dans la salle de gym. Je m’échauffe et me dirige droit vers le
punching-ball. Taylor écarquille les yeux et secoue légèrement la tête,
suffisamment pour que je le remarque. Il sait pourquoi je suis énervé. Il a
envie de me dire quelque chose, mais il y a un je ne sais quoi dans mon attitude
qui le retient de le faire.
« Je vais le tenir et vous, vous cognez Monsieur. »
J’acquiesce. Claude Bastille n’étant pas là, j’ai besoin de botter le cul de
quelqu’un. Taylor est l’homme de la situation.
Taylor sait ce qui arrive et c’est quelque chose qu’il attend
impatiemment. Il a été entrainé aux arts martiaux et aux combats à mains nues
donc c’est une chose qu’il connait bien, il sait faire.
« D’accord Monsieur, on y va ! » dit-il en
souriant.
Nous nous saisissons l’un de l’autre. Il fait la première attaque,
elle est mortelle mais j’ai appris quelques trucs avec Bastille. Je contre
attaque. D’autres personnes qui s’entraînent cessent et regardent notre
démonstration.
Durant l’heure qui suit il me botte les fesses deux fois sur le
tatami et je lui rends la pareille une fois. A la fin, je me sens nettement
mieux, ce n’est pas aussi bon que de casser la gueule du photographe mais ça
fera l’affaire… pour le moment.
Je suis toujours inquiet à l’idée qu’Anastasia refuse notre
arrangement.
Néanmoins, aujourd’hui je vais lui laisser la liberté de me dire
non. Putain je l’aime trop et le sentiment de vouloir la protéger prend le pas
sur mon désir de me l’approprier et ce désir est pourtant immense… C’est plus
intense que tout ce que j’ai pu convoiter dans ma vie. Je veux qu’elle
m’appartienne corps et âme comme je lui appartiens. Je suis un jouet entre ses
mains !
Lorsque Taylor et moi nous saluons une dernière fois sur le
tatami, nous réalisons que la foule nous applaudit, c’est un bonus inattendu
mais il est vrai que nous nous sommes donnés à fond, d’ailleurs nous sommes essoufflés
mais souriants. Je me sens détendu. Nous
nous serrons la main. Taylor me dit « Excellent combat Monsieur. Vous m’en
avez donné pour mon argent. »
« Je vous retourne le compliment Taylor. »
En remontant chez moi, je prends encore une douche et enfile ma
chemise en lin blanc que je laisse pendre sur mon jean. Maintenant je peux
attendre Mademoiselle Steele un peu plus calme et détendu. Je lis les éditions
dominicales des Wall Street Journal, New York Times, Los Angeles Times et Seattle Times. Alors que je suis plongé dans
ma lecture, je remarque un encart dans la page 8 du Seattle Times qui fait
bondir mon cœur. C’est encore une première pour moi. Il y a une photo
d’Anastasia et moi lors de la cérémonie de remise des diplômes. Je garde la
page pour la lui montrer.
J’entends l’ascenseur sonner à mon étage. Moins d’une minute plus
tard Taylor entre accompagné d’Anastasia, je lève les yeux de la page Finances
du Wall Street Journal et je la vois dans cette robe violette que j’avais envie
de lui arracher l’autre jour. Ma respiration part en vrille en là voyant dans
cette tenue. Elle est fascinante. Je me lève et marche vers elle comme un
automate.
Je sens une lueur d’excitation dans mes yeux, je m’avance vers
elle sans la quitter du regard. Je suis trop heureux pour cesser de sourire.
Nous nous regardons les yeux dans les yeux et tout le reste disparaît. Elle
reste immobile à l’entrée de la pièce. La tension entre nous est palpable et
augmente au fur et à mesure que je me rapproche. Je me sens entraîné vers elle,
vers le soleil, je suis une planète perdue qui tourne autour d’elle. Je me plante
devant elle.
Je murmure : «Hmmm... Cette robe … tout en la regardant avec
admiration. Je suis incroyablement heureux de sa présence.
« Bienvenue Mademoiselle Steele. » j’attrape son menton,
me penche et dépose un baiser léger sur ses lèvres. Au moment ou nos lèvres se
touchent, l’attraction devient plus forte entre nous et un courant électrique me
parcourt le corps. Elle ressent la même chose car sa respiration s’accélère.
« Bonjour. » dit-elle en rougissant. C’est bien simple
j’adore la voir rougir. Si innocente, incroyablement séduisante et par-dessus
tout diablement sexy. Ca me transporte.
« Tu es à l’heure. J’aime la ponctualité. Viens. » Je
prends sa main et la conduit vers le canapé.
« Je voudrais te montrer quelque chose. » dis-je alors
que nous nous asseyons. Je lui tends le Seattle Times. J’ai laissé le journal
ouvert à la page 8 sur laquelle se trouve la photo de nous deux. J’ai
l’impression d’être redevenu un gamin, excité comme une puce à propos de
quelque chose qui nous présente quasiment comme un couple officiel. Elle
regarde et écarquille les yeux, surprise. Elle lit la légende sous la photo.
Il est écrit :
Christian Grey et son amie à la cérémonie de remise des diplômes
de l’Université de l’Etat de Washington à Vancouver. Ca la fait rire.
« Alors je suis ton amie maintenant ? »
You're in My Heart - Rod Stewart
« Il semblerait que ça soit le cas. Et comme c’est dans le
journal ça doit être vrai. » Je souris en coin. Je suis assis à côté d‘elle, je me tourne dans sa direction
et replie une jambe sous l’autre. Puis je me penche et je cale ses cheveux
derrière son oreille avec mon index. Elle ferme les yeux, comme si mon geste la
réveillait d’un long sommeil, qu’elle se retrouvait vivante, les sens en éveil
dans l’attente et le besoin. Je ressens la même chose. Je la désire.
« Bon Anastasia, depuis la dernière fois que tu es venue ici,
tu as une idée plus précise de ce que je suis. »
« Oui » murmure t’elle avec de la curiosité plein les
yeux.
« Et pourtant tu es revenue. » dis-je étonné. Je
m’attendais à ce qu’elle ne vienne pas. Elle acquiesce timidement. Mon regard
exprime le désir le plus ardent sachant qu’elle aussi me veut. Il n’y à rien de
plus excitant qu’une femme qui vous désire autant que vous la désirez.
Je hoche la tête, luttant pour faire sortir les mots que j’ai
répété toute la matinée. Je dois lui laisser le choix de dire « non »
et de partir… L’angoisse m’étreint à nouveau alors que je tente de contrôler
mes émotions. Je verrai ça plus tard, ça peut attendre encore un peu.
« As-tu mangé ? »
« Non. »
« Tu as faim ? »
« Pas de nourriture murmure t’elle en me prenant complètement
de court. Mon Dieu ! Elle éprouve les mêmes sentiments que moi. Il va être
beaucoup plus dur de lui dire tout ce que j’avais prévu ce matin. Je me penche
et chuchote à son oreille : « Vous êtes impatiente comme toujours Miss
Steele, et je vais vous dire un petit secret : moi aussi. Mais le Dr Greene ne
va pas tarder à arriver. »
Je la gronde en lui rappelant qu’elle doit se nourrir. Elle semble
avoir complètement oublié le rendez vous avec le médecin.
« Que peux-tu me dire au sujet du Dr Greene? »
« C ‘est la meilleure gynéco de Seattle. Que puis-je
dire de plus? »
« Je pensais que j’allais voir ton médecin et ne me dis pas
qu’en réalité tu es une femme parce que je ne te croirais pas. » Je sais
qu’elle plaisante mais je lui lance un regard qui dit « arrête tes
conneries. »
« Je pense qu’il est préférable que tu vois un spécialiste.
Tu ne crois pas ? dis-je avec la plus parfaite mauvaise foi. Je ne veux pas
qu’un autre type regarde son intimité alors que je serai obligé de rester en
bas pendant que lui, à l’étage, tripotera un endroit que je ne veux pas qu’un
autre homme touche. Elle acquiesce. Je fronce les sourcils car cette pensée me
perturbe. En fait, je n’aime pas qu’un type la regarde alors il est hors de
question de la laisser seule avec un bonhomme ! Je suis extrêmement possessif envers
elle. Je veux qu’elle ne soit qu’à moi. Il n’y a que moi, mes mains, mes
lèvres, mon sexe qui peuvent la toucher. Personne d’autre !
Je viens de me souvenir que je dois lui proposer de venir à la
fête organisée par ma mère pour le retour de Mia. Voilà encore une situation délicate à gérer parce
que je n’ai jamais emmené une fille chez mes parents. Je me sens balourd. Est
ce normal de me sentir comme ça ?
« Anastasia, ma mère aimerait que tu viennes dîner avec nous
ce soir. Je crois qu’Elliot va inviter Kate. Je ne sais pas ce que tu en
penses. Ca va être un peu bizarre pour moi de te présenter à ma famille. »
Son visage se décompose. Non elle m’a mal compris.
« Tu as honte de moi ? » demande t’elle la voix brisée.
« Bien sûr que non ! »
« Alors pourquoi est-ce bizarre ? »
« Parce que je ne l’ai jamais fait. »
« Pourquoi as-tu le
droit de lever les yeux au ciel et pas moi ? »
Je suis étonné. « Je
l’ai fait sans m’en rendre compte. » ce qui est vrai.
« Comme moi en général. » Pan dans ma gueule. Elle vient
de me clouer le bec. Je la regarde complètement ahuri. Je tente de reprendre
mes esprits au moment où Taylor entre pour annoncer l’arrivée du Dr Greene.
« Faite la monter dans la chambre de Mademoiselle
Steele. »
« Prête ? » dis-je en lui tendant la main.
« Tu ne vas pas assister à la consultation n’est-ce pas ?
Dit-elle en bégayant, complètement paniquée. J’éclate de rire.
« J’aurais payé cher pour voir ça, crois moi Anastasia. Mais
je doute que le médecin soit d’accord. » Elle soupire de soulagement en saisissant
ma main. Je l’attire dans mes bras et l’embrasse passionnément. Son attitude me
coupe le souffle. Je passe ma main dans ses cheveux et je tiens sa tête pour
appuyer mon front contre le sien.
Je murmure: « Je suis tellement heureux que tu sois
là. » et c’est vrai-je suis heureux. « J’ai hâte de te mettre
nue. »
Le Dr Greene ente dans la pièce précédée par Taylor. C’est une
grande blonde impeccable, vêtue d’un tailleur bleu roi. Anastasia semble un peu
intimidée. Pfff ce médecin n’a rien de plus qu’elle. D’abord je n’aime pas les
blondes et ensuite je ne m’intéresse qu’à Anastasia et à personne d’autre.
Les cheveux du Dr Greene sont coiffés en chignon. Elle semble
avoir une petite quarantaine.
Elle me serre la main : « Monsieur Grey. »
« Merci d’être passée malgré un délai aussi court. »
« Merci de m’avoir rémunérée en conséquence, Monsieur Grey.
Mademoiselle Steele. »
Elle sourit, son regard est calme et scrutateur. Elle serre la
main d’Anastasia en l’observant elle à l’air d’approuver ce qu’elle voit. Il
semble qu’elle fasse également bonne impression à Anastasia. Je sens que le
courant passe entre elles. Le bon Docteur me jette un regard appuyé. Bon, elle
veut se mettre au travail. J’espérais qu’elle oublierait ma présence et
commencerait son examen. Bon sang ! Ca m’emmerde mais je m’évacue.
« Je serai en bas. » dis-je en quittant la chambre
d’Anastasia.
Je descends dans le salon, installe mon ipod sur sa station
d’accueil, choisis de la musique classique et retourne à la lecture de mes journaux
assis dans le canapé. Je lis un moment, mais mon esprit est préoccupé par
Anastasia. L’idée de prendre soin d’elle me détend. Je suis serein sachant
qu’elle est ici sous ma protection. Alors que je songe à cela, le Dr Greene et
Anastasia redescendent. Je les regarde toutes les deux et adresse un chaleureux
sourire à Anastasia.
« Avez-vous terminé ? ». Je m’empare de la
télécommande pour baisser le son puis me lève et me dirige vers elles.
« Oui Monsieur Grey. Prenez bien soin d’elle. C’est une jeune
femme belle et brillante.” Ce propos me surprend. Je suis rarement pris au
dépourvu. Anastasia a également réussit à charmer le docteur qui m’adresse un
avertissement sous entendu.
« J’en ai bien l’intention. » dis-je perplexe.
Anastasia me regarde en haussant les épaules, elle semble embarrassée.
« Je vous enverrai ma note d’honoraires. » me dit
sèchement le Dr Greene en me serrant la main.
« Bonne journée et bonne chance Ana » elle sourit en
plissant les yeux. Ma femme est envoûtante, je suis fier d’elle.
Taylor arrive, il a vu sur l’écran de surveillance que le Dr
Greene s’apprête à partir et il la raccompagne jusqu’à l’ascenseur.
« Alors, ça a été ? »
« Nickel merci. Elle a juste dit que je dois m’abstenir de
toute activité sexuelle durant les quatre prochaines semaines. » Mon
cœur bondit dans ma poitrine. Hein ? De Quoi ? Comment vais-je pouvoir me
passer de toute activité sexuelle durant quatre semaines quand elle est près de
moi ? Puis son visage change d’expression et elle éclate de rire.
« Je t’ai eu ! » dit-elle.
Oh bébé je peux te rendre la monnaie de ta pièce et tu le sais. Je
plisse les yeux et elle cesse immédiatement de rire. En fait je lui balance mon
regard le plus mécontent. Elle semble désolée et effrayée. Mais je ne veux pas
qu’elle ait peur et j’éclate de rire.
« Moi aussi je t’ai eue ! » dis-je en riant. Je
l’enlace et l’attire contre moi.
« Tu es incorrigible Miss Steele. » Je plonge mes yeux
dans son regard azur en caressant d’une main ses cheveux. De l’autre je la
maintiens fermement contre moi. Je l’embrasse, ardemment. Elle prend appui sur
mes bras pour se soutenir. Mon désir grandit à l’instar de mon sexe et je suis
prêt à la prendre à l’instant car j’en ai envie depuis longtemps. Mais il faut
qu’elle mange avant de commencer à faire quoi que ce soit d’autre.
Je chuchote contre ses lèvres : « J’ai envie de te
prendre là, tout de suite, mais il faut que tu manges et moi aussi. Je ne veux
pas que tu tombes dans les pommes. »
« C’est tout ce qui t’intéresses chez moi – mon
corps ? »
Oh non bébé c’est bien plus que cela ! Sans doute au début c’était
son corps, mais depuis les dernières semaines tout a changé.
Je réponds : « Oui, ton corps et ta grande
gueule. » Je l’embrasse à nouveau passionnément puis brusquement je la
lâche et prends sa main pour la conduire dans la cuisine. Elle titube derrière
moi.
« C’est quoi cette musique ? » demande t’elle à
propos de l’aria qu’on entend en fond sonore.
« Une aria des Bachianas brasileiras de Heitor Villa Lobos. C'est
beau, non ? »
Villa Lobos: Bachianas Brasileira n.5 - Anna Moffo
« C’est magnifique. »
La table a été dressée pour deux. J’ouvre le réfrigérateur pour
prendre la salade de poulet que Madame Jones a préparé ce matin.
« Salade Cesar au poulet ça te va ? » Elle semble
soulagée.
« Oui, c’est très bien merci. » Elle m’observe tandis que je m’active dans la
cuisine. Je remarque son air contemplatif. Est-elle encore en train de
cogiter ? Toutefois elle ne semble pas angoissée. On dirait qu’elle a des
pensées agréables et j’aimerais bien savoir ce qu’elle a dans la tête.
« A quoi penses-tu ? » dis-je en la sortant de sa
rêverie. Elle rougit ce qui est bon signe.
J’ai découvert que lorsqu’elle pense au sexe elle pique un fard de façon
systématique.
« J’observais ta façon de bouger. » Je hausse un
sourcil, amusé.
« Et ? » mon ton est volontairement sec afin
qu’elle en dise d’avantage. En moi-même je pense : « C’est bon
hein ! »
« Tu es très gracieux. » elle est toute gênée.
« Merci Mademoiselle Steele. » Je m’assieds à
côté d’elle. Je prends une bouteille de Chablis et lui en propose un
verre.
« S’il te plaît. »
Doucement je lui propose de se servir de la salade. Je pense à la
consultation du médecin. Je suis curieux de savoir pour quelle méthode
contraceptive elle a opté.
« Dis-moi, pour quelle méthode as-tu opté ? » Elle
semble un peu déroutée par ma question puis réalise de quoi je parle.
« La pilule mini dosée. » Je fronce les sourcils. Il
faudra qu’elle se souvienne de la prendre chaque jour à la même heure ce qui
peut être fastidieux.
« Tu te souviendras de la prendre tous les jours à la même
heure ? » Comme toujours elle ouvre sa grande gueule.
« Je suis sûre que tu sauras me le rappeler. » Sa
remarque m’amuse, en ricanant je rétorque :
« Je programmerai une alarme sur mon agenda
électronique. » et gentiment j’ajoute : « Mange. »
A ma grande surprise non seulement elle avale toute son assiette,
mais elle termine avant moi. De
deux choses l’une soit elle était affamée, soit elle est impatiente.
« Toujours aussi impatiente Mademoiselle Steele ? »
Je souris en contemplant son assiette vide. Elle me regarde en coin et répond
un « Oui » qui me prend de court, mon cœur s’emballe. Jamais un seul
mot prononcé par quelqu’un d’autre ne m’a autant touché que son
« oui. »
Voilà c’est maintenant que je dois lui demander. Je dois lui
laisser la possibilité de dire « non » même si ce n’est pas ce que je
souhaite entendre. Si je ne lui demande pas maintenant je ne serai jamais
capable de le faire. Je dois rassembler toute ma volonté pour lui donner cette
chance parce qu’elle la mérite. Je la regarde fixement. Imperceptiblement,
l’ambiance change, elle se charge d’électricité. Mes yeux de braise s’assombrissent, je le
sais, et elle est perdue, prisonnière de mon regard. Je me lève, me rapproche
d’elle et je l’arrache de son tabouret pour la prendre dans mes bras, là où est
sa place.
« Tu acceptes ? »
« Je n’ai encore rien signé. »
Une nouvelle fois je me dis
‘Merde pour la paperasse ! ‘
« Je sais, mais je transgresse toutes mes règles ces temps
ci.
« Tu vas me frapper ? » demande t’elle effrayée.
« Oui, mais ça ne te fera pas mal. Je n’ai pas envie de te
punir pour le moment. Si tu m’avais vu hier soir, ça aurait été une autre
histoire. » dis-je honnêtement. Elle est prise au dépourvu et devient
livide.
« C’est très simple.
Les gens comme moi aiment infliger ou recevoir de la douleur. Ce n‘est
pas ton cas, j’ai longuement réfléchi à la question hier. » Je la serre
contre moi appuyant mon érection contre son ventre.
Je la veux. Je la désire intensément, c’est un besoin primitif et
je sais qu’elle ressent la même chose. Ni l’un ni l’autre ne sommes en mesure
de trouver un début d’explication à cela.
« Es-tu parvenu à une conclusion ? »
« Non, et pour le moment j’ai seulement envie de t’attacher
et de te baiser de façon insensée. Tu es prête? » Je suis fébrile.
« Oui. » murmure t’elle. A cet instant je suis convaincu
que rien ni personne ne pourra m’empêcher de fusionner avec cette femme.
« Bien, viens. » dis-je en prenant sa main. Nous
laissons la vaisselle salle sur le bar de la cuisine et nous montons. Ma tête
tourne, le désir me dévore de l’intérieur. J’ouvre la porte de la salle de
jeux, je la laisse entrer la première, voilà elle est à nouveau dans ma chambre
rouge. Elle sent l’odeur du cuir, de la cire citronnée, et du bois et
murmure : « C’est très sensuel. »
Mon attitude change immédiatement dès que je suis dans ma salle de
jeux. C’est l’attitude d’un dominant, plus dure, plus cruelle. Je la regarde et
mes yeux sont brûlants, lubriques … hypnotiques
« Quand tu es ici tu es complètement à moi. » Je prononce
chaque mot lentement. Je veux qu’elle sache que dans cette pièce j’exerce un
contrôle total bien plus encore que dans n’importe quel autre endroit. C’est
ici que j’exerce ma dominance. Je veux qu’elle le comprenne bien. Ici, il n’y à
pas de place pour sa grande gueule. Ici c’est moi qui décide, moi et moi seul.
« Tu dois faire ce que bon me semble. Tu
comprends ? » Elle hoche la tête, les yeux écarquillés, son visage
s’empourpre alors que son cœur s’emballe.
« Retire tes chaussures. » Elle déglutit elle titube en
ôtant ses chaussure avec maladresse.
Je me penche, les ramasse et vais les ranger près de la porte.
« Bien. Tu ne dois pas hésiter quand je te donne un ordre.
Maintenant je vais te retirer cette robe, j‘en ai envie depuis plusieurs jours.
Je veux que tu sois à l’aise dans ton corps Anastasia. Tu as un corps splendide
et j’aime le regarder. C’est un trésor. Je pourrais le contempler des journées
entières. Je veux que tu ne sois ni gênée ni honteuse de ta nudité. Tu
comprends?
« Oui. »
« Oui qui ? » je me penche le regard sombre.
« Oui Monsieur. » elle est hésitante
« Tu le penses ? »
« Oui Monsieur. » son ton est plus résolu.
« Bien. Lève les bras au dessus de la tête. » Je me
penche pour attraper l’ourlet de sa robe que je remonte le long de ses cuisses,
ses hanches, son ventre, ses seins, ses épaules et enfin par-dessus sa tête. Je
me recule pour l’admirer, distraitement je plie sa robe sans détacher mes yeux
de son corps comme un prédateur scrutant sa proie. Je pose la robe sur le grand
coffre qui est à côté de la porte. Comme elle est excitée elle entreprend
de mordiller sa lèvre. Je me penche, attrape son menton et le regard noir je
lui dis : «Tu te mordilles la lèvre. Tu sais quel effet ça me
fait. »
Je lui ordonne de se tourner et elle obtempère sans hésitation. Je
dégrafe son soutien gorge puis lentement je fais glisser les bretelles le long
de ses bras en effleurant sa peau avec le bout de mes doigts. Effleurer est
bien plus sensuel que caresser car le corps est dans l’expectative, il est donc
totalement réceptif. Je sais que ce contact lui donne des frissons, qu’il
excite chaque terminaison nerveuse de son corps. La chaleur entre nous est
tangible. Je me tiens derrière elle, si proche que nous pouvons sentir la
chaleur de l’autre. Je tire sur ses cheveux pour que sa tête bascule de côté.
Je promène mon nez le long de son cou désormais exposé, puis je remonte jusqu’à
son oreille. J’aime son odeur. La vanille, l’air frais, le savon, ma femme. Son
excitation est évidente, elle apporte
une touche enivrante de musc à son parfum naturel. Son corps répond au
mien même sans le toucher. Mon désir n’est pas que charnel, il va bien au-delà
de cela. Une partie de moi voudrait la consumer, l’aimer comme personne ne l’a
jamais fait et ne le fera jamais. L’autre partie, profondément sombre, veut la
marquer dans sa chair pour que chacun sache qu’elle est à moi. Voilà quel est l’intensité
de mon désir pour elle.
« Tu sens toujours divinement bon Anastasia. » dis-je en
déposant un baiser léger sous son oreille. Elle gémit.
« Silence! Pas un son. » Je veux que dans cette pièce
elle soit silencieuse, obéissante, totalement soumise.
Je place ses cheveux derrière sa tête et je les tresse, je vois
qu’elle est surprise. J’attache le bout avec un élastique puis je tire sur la
natte pour la forcer à se rapprocher de moi.
« J’aime que tu portes une tresse ici. » C’est pratique
car les cheveux ne peuvent pas s’emmêler dans les différents jouets que je
possède et bien sûr cela me donne un moyen de la maintenir et j’aime ça.
« Tournes toi. » Elle obéit immédiatement sans savoir ce
qui va se passer, le souffle court. En la regardant, je distingue autant du
désir que de la peur sur son visage. Elle semble hébétée, transie, impatiente.
« Quand tu viendras ici, ça sera dans cette tenue. En petite
culotte. C’est compris? »
« Oui. » répond-elle, oubliant qui commande.
« Oui qui? »
« Oui Monsieur. » Elle est toujours prompte à apprendre,
je réprime un sourire.
« Gentille fille. Quand tu viendras ici, tu m‘attendras
ici, à genoux. » Je désigne un endroit près de la porte. Je veux qu’elle
commence tout de suite.
« Vas y. » Elle cligne des yeux en tentant d’assimiler
ce que je viens de dire puis elle se tourne et maladroitement s’agenouille. A
nouveau je réprime un sourire devant sa bonne volonté et sa maladresse. Encore
une preuve qu’elle est à moi à plus d’un titre car elle n’a jamais fait ça pour
un autre homme.
« Tu peux t’asseoir sur les talons. » elle s’exécute.
« Pose tes mains et tes avant-bras à plat sur tes cuisses.
Bien. Maintenant écarte les genoux. Encore. Encore. Parfait. Baisse les
yeux. » Voilà elle est dans la position de soumission. Je me rapproche,
ses yeux baissés ne lui permettent de voir que mes pieds nus. Bien. Je suis
satisfait du résultat. Je me penche et saisis sa tresse. Je tire dessus pour
qu’elle lève les yeux vers moi.
« Tu te souviendras de cette position? »
« Oui Monsieur. »
« Bien. Reste là, ne bouge pas. » Je quitte la pièce
tandis qu’Anastasia attend assise sur les talons. Cette pensée m’excite. Je vais
dans mon dressing et ouvre un des placards.
Je retire mes vêtements. J’enfile à même la peau mon vieux jean
délavé, qui est souple et complètement élimé. Je ne ferme pas le bouton du
haut. Je prends le nouveau jouet que j’ai acheté pour le plaisir exclusif de
Mademoiselle Steele. Je retourne dans ma salle de jeux, sachant qu’elle
m’attend derrière la porte, à genoux. Mon excitation grandit. Je prends une
grande inspiration et rentre dans la pièce, puis referme la porte derrière moi.
J’ai apporté un peignoir qu’elle utilisera plus tard. La trouver ainsi dans la
position où je l’ai laissée me remplit de joie.
« C’est bien Anastasia. Tu es ravissante comme ça. Lèves
toi. » Elle se redresse sans lever la tête comme je le lui ai enseigné.
« Tu peux me regarder. » dis-je d’une voix douce. Elle
lève les yeux alors que je la regarde fixement. Mon regard s’est adoucit en
voyant l’expression de son visage mi peur, mi désir. Elle remarque que je ne
porte pas de chemise. Je vois qu’elle a envie de me toucher. Ses yeux descendent
le long de ma poitrine, elle remarque que le bouton de mon jean est ouvert.
Elle inspire bruyamment ce qui augmente mon désir.
« Maintenant je vais t’attacher, Anastasia. Donne-moi ta main
droite. » Obéissante elle tend sa main. Je la retourne, paume vers le haut
et avant même qu’elle ait eue le temps de cligner des yeux je frappe sa paume
avec la cravache. Je sais que ça ne fait pas mal mais c’est suffisant pour
éveiller tous les sens.
« Quel effet ça te fait? »
Elle cligne des yeux, gênée, comme si elle ne comprenait pas ma
question.
« Réponds-moi. »
« Ca va. » dit-elle en fronçant les sourcils.
« Ne fronce pas les sourcils. » Elle cligne des yeux,
l’air perplexe, mais s’exécute.
« Ca t’a fait mal ? »
« Non… » Répond-elle étonnée « en fait ça ne m’a
pas fait mal du tout, juste comme une piqure, c’est tout. »
« Ca ne te fera pas mal. Tu comprends? »
« Oui. » répond-elle hésitante.
« Je te l‘assure. » dis-je, tentant de la rassurer. Sa
respiration s’accélère. Je lui montre la cravache. Elle est en cuir tressé
marron. Elle lève les yeux vers moi, je
distingue une lueur d’excitation et une étincelle d’humour.
« Vous satisfaire est notre priorité Miss Steele. »
« Viens. » Je la saisis par le coude et la conduis sous
la grille. J’attrape la chaine munie de menottes avec des bracelets en cuir
noir.
« Cette grille est conçue pour que les chaines coulissent sur
toute la longueur. » Je la lui montre du doigt. Son regard suit ma main et
elle écarquille les yeux.
« On va partir d’ici, mais je veux te baiser debout contre le
mur là bas. » dis-je en pointant la cravache vers la croix en forme de
« X » qui est adossée au mur.
« Lève les bras au dessus de la tête. » elle obéit
immédiatement, sans réfléchir. Elle est fascinée. Elle me regarde, dans ses
yeux je distingue de la crainte, de l’excitation mais aussi de la confiance. Je
ne la décevrai pas. Je me rapproche pour la menotter. Ses yeux sont au niveau
de ma poitrine, elle me regarde. Je l’entends inhaler mon odeur. Je me recule
pour la regarder. Depuis que je l’ai rencontrée je la voulais ici, dans cette
posture. Elle est incroyablement désirable, j’ai du mal à contenir ma lubricité
devant elle qui est sans défense… entièrement à ma merci. Je veux qu’elle m’obéisse
au doigt et à l’œil et je veux la baiser mais pas seulement, mon besoin va
au-delà de ça même si Dieu sait combien ça m’importe. J’ai envie d’elle comme
si rien de ce que nous faisons n’est suffisant pour assouvir mon désir ! Mon
regard irradie de ce désir quand je contemple son beau visage. Lentement je
tourne autour d’elle, admiratif.
« Vous êtes ravissante ligotée comme ça Mademoiselle Steele.
Et pour une fois vous n’ouvrez pas votre grande gueule. J’aime ça. »
Debout devant elle je glisse mes doigts dans sa culotte et j’entreprends de la
faire glisser très très lentement et lascivement le long de ses jambes. Le but
du jeu est de finir en m’agenouillant devant elle. Sans la quitter des yeux je
froisse sa culotte et la porte à mon nez et j’inspire profondément. Elle
écarquille les yeux, stupéfaite. Je souris en voyant sa réaction et je fourre
sa culotte dans ma poche.
Je me redresse lentement, souple comme un fauve et pointe le bout
de la cravache vers son nombril, en traçant des cercles nonchalants pour le
plaisir de la tourmenter. Dès que le cuir de la cravache la touche elle
frissonne et halète. Je tourne à nouveau autour d’elle en laissant la cravache
effleurer sa taille. Après avoir terminé ce second tour, j’élève la cravache
avec la rapidité d’un serpent et je lui en donne un coup qui s’abat sous son
cul… Contre son sexe. Elle crie, stupéfiée par cette attaque surprise, tous ses
nerfs se mettent au garde à vous. Elle tire sur les menottes. C’est une douleur
étrange et agréable, un sentiment indescriptible.
A son oreille je murmure : « Silence » puis je marche à
nouveau autour d’elle en laissant traîner la cravache un peu plus haut sur son
corps. Quand le coup tombe, encore une fois sur son sexe, elle s’y attend. Son
corps convulse sous la douce morsure. Je tourne à nouveau, mais cette fois je
donne un petit coup de cravache sur un mamelon. Elle renverse la tête en
arrière et sa bouche dessine un O comme si un instant elle sortait de son
corps. Je frappe l’autre sein. Ses deux mamelons s’allongent et durcissent sous
cet assaut. Elle gémit bruyamment en tirant sur ses menottes.
« C’est bon ? »
« Oui. » répond-elle. Ca m’excite. Je la punie en lui
donnant un coup sur les fesses.
« Oui qui? »
« Oui Monsieur. »
Je m’arrête, ses yeux sont clos, elle tente d’absorber les
myriades de sensations qui parcourent son corps.
Très lentement je fais pleuvoir une série de petits coups de
cravache le long de son ventre pour finalement frapper son clitoris. Elle crie.
Elle gémit « Oh…S’il te plaît ! »
« Silence. » je frappe son cul en guise de punition. Et
soudain du bout de la cravache j’effleure son pubis jusqu’à l’entrée de son
vagin.
« Regarde comme tu mouilles Anastasia. Ouvre les yeux et la
bouche. » Elle obéit, complètement fascinée.
J’introduis le bout de la cravache dans sa bouche.
« Goûtes toi. Suce. Suce fort bébé. » Elle referme sa
bouche sur le bout de la cravache. Nous sommes les yeux dans les yeux. Mes yeux
brillent, je suis dans mon élément.
J’extrais le bout de la cravache de sa bouche, je m’approche
d’elle et l’embrasse durement, ma langue l’envahit. Je l‘enlace, l’attire
contre moi, ma poitrine écrasant la sienne. Elle est impuissante, les bras
prisonniers au dessus de sa tête.
« Oh Anastasia, tu as un goût délicieux, tu veux que je te
fasse jouir ? »
« S’il vous plaît. » Elle supplie. La cravache s’abat
sur son cul. Elle crie.
« S’il vous plait qui ? »
Elle gémit: « S’il vous plait Monsieur. » Je lui souris
triomphant.
Je brandis la cravache sous ses yeux et lui demande
: « Avec ça ? »
« Oui Monsieur. »
« Tu es sûre? » Je la regarde l’air sévère.
« Oui s’il vous plaît Monsieur. »
« Alors ferme les yeux. » Elle le fait immédiatement. Je
débute par de petits coups sur le ventre puis je descends. A présent la
cravache s’abat doucement sur son clitoris, une fois, deux fois, trois fois …
encore et encore jusqu’à ce qu’elle jouisse en criant. Je l’enlace pour la
soutenir quand ses jambes se dérobent sous elle. Elle se dissout complètement
dans mon étreinte, la tête reposant sur ma poitrine. Elle gémit anéantit par la tornade qui
parcourt son corps. Je la soulève et rapidement la déplace, ses bras toujours
prisonniers au dessus de sa tête. Je l’adosse à la croix.
La regarder dans cet état me transporte, je n’en peux plus. Je
défais les boutons de mon jean. Je la cale un instant contre la croix pour
enfiler un préservatif puis je soulève ses cuisses.
« Lève les jambes bébé, mets les autour de moi. » Elle
encercle ses jambes autour de mes hanches. Je me positionne sous elle. Je la
pénètre d’une seule poussée. Enfin je suis en elle, l’endroit que je préfère au
monde. Elle crie. Mes gémissements sont étouffés dans son oreille. Ses bras
reposent sur mes épaules. Je la pénètre profondément, je la pilonne encore et
encore jusqu’à ce que ma respiration s’accélère et que ma tête s’effondre dans
son cou. Je ne peux pas tenir plus longtemps car elle est sur le point de
jouir. Elle crie et je la suis dans l’extase. Je hurle, mâchoires serrées en la
tenant fermement contre moi. Je me retire très vite et je l’appuie contre la
croix, tout en maintenant son corps avec le mien. Je détache les menottes et
nous nous effondrons tous les deux sur le sol. Extenués.
Mais je n’en ai pas encore fini avec elle…
(*) Equipe de baseball de Seattle
10 comments:
C'est intéressant de faire un peu plus connaissance avec le clan Grey ;-)
Bon we...
J'adoooooooooooooooooooooore!
Vivement vendredi prochain !
Une semaine... ça va être long...
Merci en tout cas pour ce super boulot!
Très bon WE
J'adoooooooooooooooooooooore!
Vivement vendredi prochain !
Une semaine... ça va être long...
Merci en tout cas pour ce super boulot!
Très bon WE
heu... oups ... désolée...
J'ai cru que mon commentaire n'était pas passé, et du coup, bein le voilà à double...
sorry ;o))
Merci julie! Effectivement c'est intéressant de faire connaissance avec le clan Grey même si d'emblée Mia me donne mal à la tête...
Bon WE
Anonymous,
Bienvenue et merci pour tes commentaires certes identiques mais Eminé et moi adorons les compliments même s'ils sont identiques.
bizz
Je suis contente que vous appréciez ce chapitre car en vérité en vérité je vous le dis, il était tellement long que je ne pouvais plus le voir en peinture et que franchement chaque soir devant mon ordinateur j'avais l'impression de prendre la route de Compostelle à genoux et en short. Aïe !
bon week end
Merci c'est vraiment super ce que vous faite, surtout n'arrêtez pas ...^^
J'aime beaucoup, je me regale en decouvrant la face caché de l'histoire en Christian,
Je remplacerais neanmoins "grande gueule" d'ana par insolence, qui fait moins vulgaire et qui correspond mieux au style de l'ecriture, il me semble.
Merci du travail effectué
La question a déjà été évoquée et vu en accord avec Eminé. On restera donc sur grande gueule.
Le mot "Insolence" est employé dans la traduction de l'oeuvre originale. Je fais un travail de traduction en lien avec l'auteur. Ici l'auteur est Eminé et non pas EL James. Accessoirement je ne vois pas ce que vous entendez par le "style de l'écriture"
Il reste bien sûr la possibilité de traduire par vous même et à votre entière convenance.
Désolée mais ce genre de remarque ça me rase et me rend malaimable.Il s'agit de plusieurs mois de travail pris sur mes loisirs et pour permettre à celles qui ne maîtrisent pas l'anglais d'avoir accès à ce super travail d'Eminé. Alors franchement, arriver après la guerre pour signaler qu'une virgule n'est pas à la bonne place je trouve cela parfaitement déplacé.
Cordialement,
EM
Désolée, je ne voulais pas vous blesser, j'ai découvert votre travail y a 3 jours et j'ai déjà lu 18 chapitres, autant dire que votre travail me plait.
J'ai lu les 3 livres en français, au moins 4 fois chaque, étant en manque, j'ai découvert votre blog sur les forums et j'avoue que cela me plait beaucoup.
c'est pour cela que ça m'a chagriné, je pensais que les commentaires étaient la aussi pour donner son avis
Christine, France
Ce n'est pas mon blog c'est celui de l'auteur : Eminé Fougner. Cette dernière est traductrice de profession, elle parle français mais pas suffisamment aisément pour traduire par elle même. En revanche, quand je suis en cours de traduction, nous échangeons par mails tous les soirs sur une expression, un mot, ou bien même (et surtout) sur les émotions ressenties par les personnages. Je colle au texte à sa demande. Quand j'ai plusieurs idées je les lui soumets et elle fait son choix, mais il y à un véritable échange entre nous. Même chose de mon côté quand je veux trouver l'expression française dont le sens est le plus proche de celui qu'elle a écrit. Bref, tout cela pour vous expliquer qu'il y à une véritable collaboration pour ne pas dire complicité entre nous. Donc cette grande gueule on en a discuté à maintes reprises. Je pense que les lectrices ne retiennent de Christian que son côté impeccable et élégant et qu'elles éludent inconsciemment les côtés pervers et grossiers du personnage. Il devient une sorte d'idéal masculin. A la lumière de la froide observation il n'est pas si idéal que ça ce jeune homme...
sans rancune
bizz
elisabeth
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