StatCtr

Monday, June 10, 2013

Livre I en Français - Chapitre XXVI - Christian Grey et Anastasia Steele

TENDRES RETROUVAILLES

Chapitre 26

Traduit par: Elisabeth Mazaltov

Edité parElisabeth Mazaltov et Hélène B.


Elle recouvre ses esprits et ses bonnes manières et me présente à sa mère. « Christian je te présente ma mère Carla. » Je la reconnais j’ai vu sa photo dans le dossier que j’avais fait constituer. Je tends ma main pour la saluer. Je n’ai toujours pas  quitté Anastasia des yeux. Montre quelque chose bébé … autre chose que de la colère. Viens vers moi s’il te plait.

Meet me on the Equinox - Death Cab for Cutie

« Madame Adams je suis enchanté de vous rencontrer. » dis-je en lui souriant chaleureusement. Je vois de qui Anastasia tient ses yeux magnifiques.  Sa mère me regarde abasourdie, elle reste sans voix.  C’est dans la poche !

Il arrive parfois à Anastasia de rester comme ça bouche béante mais le plus souvent elle fait aller sa grande gueule. En vérité je ne sais pas si je la préfère silencieuse ou grande gueule, peut être les deux après tout.

Finalement Mme Adams murmure « Christian » et me serre la main. Nous nous sourions, Anastasia plisse les yeux en nous regardant l’un et l’autre,  puis elle se tourne vers moi et demande :

« Qu’est-ce que tu fais là ? » Elle semble distante et mon cœur dégringole dans mes godasses tandis que mon sourire disparait. J’ai vraiment cru qu’elle souhaitait que je vienne. Je suis sur la défensive. Elle est anxieuse, nerveuse et sans doute excitée mais je n‘arrive pas à en distinguer plus car d‘autres émotions sont imprimées sur son visage et notamment notre dispute par SMS à propos d’Elena.

« Je suis venu te voir évidemment. » dis-je en la regardant impassible, en prenant soin de contenir mon anxiété. En guise d’explication j’ajoute : « J’ai pris une chambre dans cet hôtel. »

« Tu es dans cet hôtel ? » Elle couine la voix haut perché, stupéfaite.

« Eh bien, hier tu as dit que tu aimerais que je sois là. » Je marque un temps de pause afin de jauger sa réaction. J’attends un signe d’approbation. J’ai besoin de voir qu’elle est heureuse que je sois venu …  pour la voir. Elle m’a tellement manqué … Ne lui ai-je pas manqué ? « Vous satisfaire est notre priorité Miss Steele. » dis-je calmement, presque amèrement, sans la moindre trace d’humour. J’ai traversé tout le pays pour elle. Pour la voir. Pour être avec elle. Pour mendier une miette de son affection… pour moi … est-ce trop demander ?

Love Me Tender by Elvis Presley

Carla, sa mère, nous regarde avec angoisse en tentant de comprendre notre langage codé.

« Vous prenez un verre avec nous Christian ? » dit-elle tout en faisant signe au serveur. Il arrive séance tenante.

« Je prendrai un gin tonic. De l’Hendricks  si vous  avez. Sinon un Bombay Sapphire. Concombre avec le Hendricks, citron vert avec le Bombay. »

Anastasia me regarde ébahie mais se ressaisie et s’adresse au serveur : « Deux autres Cosmo s’il vous plait, » puis elle se retourne en me regardant pas tranquille.

« Christian, je vous en prie prenez une chaise. » me dit sa mère.

« Je vous remercie Madame Adams. » Je m’assieds à côté de ma femme.

« Alors comme par hasard tu as pris une chambre dans l’hôtel où nous sommes venues boire ? » dit-elle en feignant un air naturel pour dissimuler son anxiété.

 « Ou alors, comme par hasard vos êtes venues boire un verre dans l’hôtel où je réside. En fait, après avoir diné je suis entré ici et je vous ai vues. » Je la regarde attentivement en tentant d’apercevoir un signe de bienvenue.

« J’avais la tête dans les nuages, en fait je pensais à ton dernier mail et quand j’ai levé les yeux tu es apparue. Drôle de coïncidence hein ? Je lui souris en penchant la tête de côté. Je voulais lui faire une surprise et comme toujours c’est elle qui m’a devancé en étant là.

« Ah ! Nous avons fait du shopping ce matin puis on est allées à la plage cet après midi. Nous avons décidé de boire un verre ce soir. »

Je remarque qu’elle porte un nouveau caraco en soie verte qui lui va bien.

« C’est nouveau ce  top ? » dis-je en faisant un petit signe de tête pour désigner son caraco. « La couleur te va bien. » Je remarque aussi qu’elle a légèrement bronzée. « Et tu as pris des couleurs. Tu es ravissante. » J’ai très envie d’elle. Je suis si proche que je pourrais la toucher et pourtant, à cet instant nous sommes à des kilomètres l’un de l’autre. Elle rougit, et pour une fois elle reste silencieuse.

« Je comptais aller te voir demain,  mais puisque tu es là … » Je suis incapable de résister et je me penche pour lui prendre la main. Je la presse doucement en caressant ses doigts avec mon pouce. Le contact de nos mains occasionne le courant électrique  familier. Je ne l’ai pas vue durant trois jours et elle m’a affreusement manqué.

Je n’ai qu’une chose en tête, la prendre dans mes bras et lui faire l’amour, tout de suite, mon corps est en ébullition, mon désir s’anime et je veux qu’elle me désire aussi. Sa respiration s’accélère, je pense qu’elle aussi ressent le courant électrique. Elle cligne des yeux puis me sourit timidement, comme toujours. Ca me détend et j’esquisse un sourire.

« Je pensais te faire la surprise mais comme toujours Anastasia c’est toi qui me surprends. »

Anastasia se tourne vers Carla avec inquiétude. Cette dernière a le regard braqué sur moi. Elle m’examine avec étonnement, émerveillement et curiosité… Anastasia fait les gros yeux à sa mère mais celle-ci n’a pas l’air de comprendre le message. Je ne veux pas qu’Anastasia soit mal à l’aise, d’autant plus que maintenant j’ai le sentiment d’empiéter sur le peu de temps qu’elles peuvent passer ensemble.  Bien que je sois plus que ravi de la voir, je rentrerai à Seattle si elle préfère que je parte.

« Je ne veux pas interrompre votre soirée. Je prends rapidement un verre avec vous et je remonte. J’ai du travail. » dis-je avec sincérité. Aussitôt la mère d’Anastasia s’exclame : « Christian, je suis ravie de vous rencontrer enfin. Ana m’a dit le plus grand bien de vous. »  Cette nouvelle me donne le vertige. Donc elle éprouve des sentiments pour moi. Je souris à Carla.

« Vraiment ? » Je lève un sourcil en jetant un regard amusé à Anastasia. Maintenant je sais qu’elle est mordue de moi. Là voilà qui vire écarlate.

Le serveur arrive avec les boissons et annonce fièrement qu’il a de l’Hendricks. Je le remercie poliment. Anastasia sirote nerveusement son Cosmo.

 « Combien de temps restez vous en Georgie Christian ? » me demande sa mère.

« Jusqu’à Vendredi Madame Adams. »

J’espérais rentrer avec ma femme. La séparation ça va bien à petite dose. Là j’ai atteint mon seuil de tolérance.

« Voulez vous diner avec nous demain soir ? Et je vous en prie appelez moi Carla. » Son invitation m’enchante. Ca sera l’occasion de connaître ses proches. J’ai envie de faire partie de sa vie, d’être présenté à sa famille comme son petit ami tout comme j’ai fait avec ma famille. C’est important pour moi, je veux que ses relations voient que je suis l’homme qu’elle a choisi comme petit ami, bref je veux qu’elle accepte, qu’elle reconnaisse que je suis le seul homme dans sa vie.

« J’en serais enchanté Carla. » dis-je avec un plaisir non dissimulé.

« Parfait ! Veuillez m’excuser je dois me rendre aux commodités. » Ca me semble être un prétexte pour nous laisser un peu d’intimité. Dès qu’elle a quitté la table je me tourne vers Anastasia.

« Donc tu es fâchée contre moi parce que j’ai diné avec une vieille amie ? » Je l’interroge le regard brûlant mais inquiet de sa réponse.  Je rapproche sa main de mes lèvres et embrasse chacun de ses doigts. Je la veux, j’ai envie d’elle et de personne d’autre. Comment peut-elle en douter ?

« Oui. » répond-elle , l’œil langoureux mais toujours en colère. Le regard qu’elle me lance est chaud bouillant.

« Anastasia, notre relation sexuelle est finie depuis longtemps, je ne veux personne d’autre que toi. Tu ne l’as pas encore compris bébé ? » Mon regard est une supplique. Elle cligne des yeux.

« Pour moi cette femme est une pédophile Christian. » Je blêmis. Je ne vois pas Elena comme ça.

« C’est très sévère comme jugement. Les choses ne se sont pas passées comme ça. » Je suis estomaqué par sa franchise, automatiquement je lâche sa main.

« Ah ? » Elle exprime toutes les colères possibles et imaginables avec ce simple mot.

« Alors comment ça s’est passé dis moi ? » Je fronce les sourcils, abasourdi.

Pour le coup personne ne m’a enguirlandé depuis un sacré bout de temps, sauf ma mère quelquefois, ou le Dr Flynn que je paie pour sonder mon âme. Mais là, venant d’Anastasia c’est à la fois excitant et exaspérant.

« Elle a profité de la vulnérabilité d’un gamin de quinze ans. Si tu avais été une gamine de quinze ans, et que Mrs Robinson avait été un Monsieur Robinson t’initiant au BDSM aurais-tu trouvé cela normal ? Et si ça avait été Mia ? »

Cette idée me fout mal à l’aise. J’ai le souffle coupé, je grimace en lui jetant un regard noir.

« Ana, ça ne s’est pas du tout passé comme ça. » A son tour elle me foudroie du regard.

« En tout cas, je ne l’ai pas ressenti comme ça. » dis-je calmement.

J’étais déjà complètement déglingué, j’avais amorcé ma descente aux enfers. Ce à quoi Elena m’a initié n’était sans doute pas une bonne chose pour un adolescent normal, mais moi j‘avais pris la route de l‘auto-destruction. J’étais sûrement parti pour devenir comme ma mère.

« Elle m’a fait du bien. C’était ce dont j’avais besoin. » J’essaye de lui expliquer en quelques mots avant que sa mère  revienne.

« Je ne comprends pas. » dit-elle déconcertée. Comment le pourrait-elle ? Elle n’a pas un putain de passé, ce dont je suis ravi, parce que, franchement, je ne crois pas que j’aurais pu le supporter.

« Anastasia, ta mère ne va pas tarder à revenir. Ca me met mal à l’aise de parler de ça maintenant. Plus tard, peut être. Si tu préfères que je parte, mon avion est en stand by à Hilton Head. Je peux partir. » Si elle ne veut pas que je reste je partirai. J’ai peut être fait une connerie en venant ici. Peut être que je ne lui manquais pas. Peut être qu’elle a foutu le camp pour me quitter. Vraiment. Ca me fait mal mais je dois voir les choses en face.

« Non ! Ne pars pas. Je ne veux pas que tu partes. » C’est un cri du cœur, sincère. Je suis soulagé. « S’il te plait … Je suis ravie que tu sois venu. J’essaye simplement de te faire comprendre. Je suis en colère car dès que j’ai eu le dos tourné tu es allé diner avec elle. Pense à ta réaction à chaque fois que je vois José, pourtant c’est juste un ami. Je n’ai jamais couché avec lui. Alors qu’elle et toi … » Elle est incapable de finir sa phrase.

Eureka ! C’est comme si une loupiote s’allumait dans ma tête. Mais bien sûr ! Comment je peux être aussi con ? Elle est jalouse ! Elle est jalouse d’Elena et de ce que nous avons vécu. Je suis fou de joie. C’est rien qu’une grosse jalouse ! J’adore !

« Tu es jalouse ? »  Je la dévisage intrigué, mon regard s’adoucit.

« Oui. » répond-elle confirmant mes soupçons. « Et je suis en colère pour ce qu’elle t’a fait. »

« Anastasia, elle m’a aidé. Je n’en dirai pas plus. Et, quant à ta jalousie, mets-toi à ma place. Je n’ai pas eu à justifier mes actes à qui que ce soit depuis sept ans. A personne. Je fais ce que je veux Anastasia. J’aime mon indépendance Je ne suis pas allé voir Mrs Robinson pour te faire de la peine. J’y suis allé parce qu’on dine ensemble de temps en temps. C’est une amie et une associée. » Oh Merde ! Elle écarquille les yeux. J’observe sa réaction avec méfiance. De toute évidence, cette information n’est pas la bienvenue.

« Oui, nous sommes associés. Nous ne couchons plus ensemble. C’est terminé depuis plusieurs années. »

« Pourquoi ça s’est terminé ? »

C’est une longue histoire pleine d‘amertume. Par nervosité je pince mes lèvres, mes yeux brillent d’anxiété.

« Son mari l’a découvert. »

Elle est en état de choc. Je vois une myriade d’émotions traverser son visage.

« On ne pourrait pas parler de ça à un autre moment, en privé ? »

« Tu n’arriveras jamais à me convaincre qu’elle n’est pas une pédophile. »

« Je ne la vois pas comme ça. Je ne l’ai jamais considéré ainsi. Maintenant ça suffit ! »

Elena m’aimait à sa façon, et elle m’a fait du bien. Elle m’a sauvé de moi-même, de mes tendances à l’auto destruction. Elle s’est occupée de moi ce dont j’étais incapable. Je n’ai pas envie qu’on la critique. Anastasia ne le comprend pas. Comment pourrait-elle ? Elle n’a jamais été à ma place.

« Tu l’aimais ? » siffle t’elle entre ses dents, furieuse.

« Comment ça va vous deux ? » La mère d’Anastasia vient de revenir. Merde ! Nous étions tellement absorbés par notre dispute que nous n’avons même pas noté sa présence.

Anastasia affiche un sourire factice et nous nous adossons précipitamment dans nos sièges, avec des têtes de coupables. Carla regarde sa fille d’un air interrogateur.

« Ca va maman. »

Je sirote ma boisson en regardant fixement Anastasia car notre conversation s’est achevée sur une note acide.

Je suis sur la défensive et je ne veux pas la laisser comme ça malheureusement nous ne sommes plus seuls.  Peut être pourrons nous régler cette question demain… enfin si elle veut encore de moi. Anastasia semble fatiguée et contrariée.

« Bien Mesdames je vais vous laisser. » dis-je en me levant pour partir, toujours avide d’Anastasia.

When Will I See You Again - The Three Degrees

« Mettez les consommations sur mon compte, chambre 612. » dis-je au cas où elle voudrait venir me voir. On peut toujours espérer… et j’espère qu’elle va venir … ce soir. « Je te téléphonerai demain matin Anastasia. A demain Carla. »

Sa mère s‘exclame : « C’est tellement agréable d’entendre quelqu’un utiliser ton prénom en entier plutôt que son diminutif. »

Je murmure : « Un beau prénom pour une belle jeune femme » en serrant la main que Carla me tend.

Anastasia plisse les yeux en regardant sa mère comme si elle désapprouvait ses manières amicales. Je me tourne et embrasse chastement Anastasia sur la joue.

Je susurre à son oreille : « A plus bébé. »

En retournant dans ma suite je réalise à quel point elle m’a manqué. Ses sentiments aussi m’ont manqués : colère, jalousie, surprise, désir etc… Il n’y a qu’Anastasia pour les exprimer tous dans un seul regard.

Je crains que ses préjugés à l’égard d’Elena altèrent notre relation, ça ne devrait pas être le cas. Elle n’a rien à craindre d’Elena, ce que nous avons vécu est de l’histoire ancienne. Maintenant c’est juste une bonne amie à laquelle je tiens.

Je rentre dans ma suite et m’installe devant l’ordinateur portable. Il faut que j’avance sur des dossiers. Mon blackberry vibre. J’espère que c’est Anastasia mais je fronce les sourcils en m’apercevant que c’est Ros.

« Grey. »

« Monsieur Grey c’est Ros. »

« Qu’est-ce qui se passe ? »

« Deux trois choses à voir avec vous. J’ai épluché les comptes du poids mort qu’on se trimballe. Notre service financier pense qu’il faudra au moins deux ans  pour qu’elle se redresse et ceci à la condition d’une reprise de l’économie et vous savez que ce n’est pas demain la veille. Donc il semble que la meilleure solution soit de la liquider mais nous allons devoir verser des indemnités de licenciement. »

On frappe à ma porte. Je n’ai pas commandé de room service mais c’est peut être Taylor. J’ouvre la porte et à ma plus grande surprise je vois Anastasia. Je cligne des yeux pour être sûr que je n’ai pas la berlue puis j’ouvre la porte en grand en lui faisant signe d’entrer. Je reprends ma conversation avec Ros sans quitter Anastasia des yeux.

« Le plan de licenciement est prêt ? »

« Oui, il a été finalisé aujourd’hui Monsieur. »

« Et ça nous coûte combien ? »

« A priori, et selon nos premières estimations, des dizaines de millions de Dollars Monsieur. » dit-elle d’une voix affaiblie. Je siffle entre mes dents.
« Bon sang… C’est une erreur qui coûte cher… »

« En effet Monsieur.  Nous n’avions aucun moyen de le prévoir. On ne pouvait pas imaginer que l’économie allait plonger aussi vite. »

« Et Lucas ? »

« Il met la touche finale à l’évaluation des coûts Monsieur. »

Anastasia se tient debout au milieu de la suite, regardant les meubles ultra modernes pourpres et or. Je me dirige vers le mini bar en lui faisant signe de se servir. Maintenant qu’elle est là j’espère qu’elle va rester.

Tout en discutant de la liquidation de la société je vais dans la salle de bains et ouvre le robinet de la baignoire. Je verse du bain moussant puis j’allume des bougies.

« L’autre chose dont je voulais parler avec vous c’est le téléphone cellulaire que nous développons… Celui dont les schémas ne vous convenait pas. L’équipe d’ingénieurs vous en a fourni de nouveaux … »

« Oui, demandez à Andréa de m’envoyer les plans. Selon Barney le problème est résolu … »

Après avoir allumé les bougies et rempli la baignoire je retourne dans le salon. Anastasia s’est servi un jus d’orange.

« Oui Monsieur. C’est une bonne nouvelle. Si vous étiez ici vous auriez pu le contrôler, d’ailleurs ça aurait été réglé bien plus tôt compte tenu de l’effet que vous faites à l’équipe d’ingénieurs. Vous pouvez être très persuasif. » dit-elle en éclatant de rire. Sa remarque me fait rire aussi.
« Serez vous absent toute la semaine Monsieur ? »

« Non je rentre Vendredi … »

« Bien ! Qu’est-ce qui vous amène en Georgie ? Ce n’est pas vraiment un lieu de villégiature … »

« Il y a un terrain qui m’intéresse… »

« Je vois. A propos de nos estimations pour la liquidation de la société… Quand souhaitez vous aborder les détails ? »

« Demandez à Bill de m’appeler… »

« Je l‘appelle dès que nous aurons terminé. »

« Non, pas aujourd’hui, demain. »

« Bien Monsieur. Pensez vous que la Georgie a du potentiel pour nous ? »

« Pour le moment je vais regarder ce que cet Etat peut nous offrir si on décide de s’y implanter. » dis-je à Ros, les yeux toujours rivés sur Anastasia. Je lui tends un verre en lui désignant le seau à glace.

« Je suis curieuse de voir ce que vous allez trouver. »

« Si leurs primes d’implantations sont intéressantes, je pense qu’on pourrait l’envisager, encore qu’avec cette putain de chaleur … »

« Pourquoi pas Détroit ? Le climat est plus agréable et l’Etat tente d’attirer les entreprises. Par ailleurs il y a un grand nombre de chômeurs qualifiés et expérimentés à la recherche d’un emploi. Ca pourrait être un emplacement plus intéressant. »

« Je suis d’accord. Détroit a aussi des avantages et il y fait plus frais… »
« Je ne connais pas bien Détroit. En revanche Bill a pas mal de relations là bas. »

« Ouais, dites à Bill de m’appeler… demain… pas trop tôt. »

« Bien Monsieur. »

Je raccroche.

Mes yeux sont toujours posés sur Anastasia. Je reste silencieux, je me contente de lui jeter un regard bizarre. Elle comprend le message et se décide à parler.

Elle murmure : « Tu n’as pas répondu à ma question. »

« Non. » dis-je calmement en écarquillant les yeux. Je ne veux pas l’effrayer.

« Non, tu n’as pas répondu à ma question ou non tu n’étais pas amoureux d’elle ? »

Je ne sais pas pourquoi ça me plaît autant qu’elle soit jalouse. Ca me chamboule. Je contourne sa question en essayant de réprimer un sourire. Je m’appuie contre le mur en croisant les bras.

« Qu’est-ce que tu fais ici Anastasia ? »

« Je viens de te le dire. »

Je veux être honnête  avec elle, toujours, alors je prends une grande inspiration avant de lui répondre.

« Non je ne l’aimais pas. »

Je fronce les sourcils à la fois amusé et perplexe. Il est évident qu’elle est soulagée. Elle se détend comme si elle venait d’être libérée de tout le poids du monde. C’est un indice de la profondeur de ses sentiments pour moi. Mon Dieu ! J’ai envie de la prendre ici et maintenant !

« Tu es une vraie jalouse Anastasia. Qui l’eût cru ? »

« Vous moquez vous de moi Monsieur Grey ? » Elle me transperce du regard.

« Je n’oserais pas. » dis-je en secouant la tête mais j’ai du mal à dissimuler l’éclat moqueur dans mon regard. Mon cœur bondit dans ma poitrine et je me dis « c’est ma femme ! »

« Je pense que oui, et je pense que tu oses… souvent. » dit-elle en reprenant mes mots, ce qui me fait ricaner. Aussitôt, par automatisme, elle se met à mordiller nerveusement sa lèvre. Mon regard s’assombrit. J’ai envie d’elle.

« Arrête de mordre cette lèvre, s’il te plait. Tu es dans ma chambre, je ne t’ai pas vu depuis trois jours et j’ai fait un long voyage pour te voir. » dis-je d’une voix sensuelle. Est-ce qu’elle réalise enfin combien elle m’a manqué ? Quand elle est à proximité j’ai besoin d’être contre elle, en elle. Ne comprend-elle pas à quel point cette séparation m’a touché ? Je vais me consumer sur place !

Mon blackberry vibre, mais pour l’instant j’en ai rien à foutre même si le monde s’écroulait. Je l’éteins sans même regarder qui appelle. Sa respiration se fait plus rapide en constatant mon changement d’attitude. Je lui adresse un regard de prédateur qui semble dire « Femme ! je te veux tout de suite. »

« Je te veux Anastasia. Maintenant. Toi aussi tu as envie de moi. C’est pour ça que tu es là. »

« Je voulais vraiment savoir. » murmure t’elle sur la défensive. Mais je vais droit au but.

« Maintenant que tu sais, tu pars ou tu restes ? » Mon regard brille d’un désir salace.

Be My Baby by Ronettes

« Je reste. » chuchote t’elle embarrassée.

« J’espère bien. » Je me rapproche d’elle, « tu étais si en colère contre moi. »

« Oui »

« A part ma famille, je ne me souviens pas que quiconque ait été en colère contre moi. Ca me plait. »

Je fais courir mes doigts sur sa joue. Elle inhale mon odeur, ce qui me chamboule d’avantage. La seule chose à laquelle je pense est cette attraction entre nous. Mon corps est attiré vers elle, désireux de fusionner avec elle. Je me penche et fais courir mon nez le long de son épaule en remontant jusqu’à son oreille, tandis que je glisse mes doigts dans ses cheveux soyeux. Elle ferme les yeux et s’abandonne à mes caresses. Elle tente de réfréner son désir.

« Il faut qu’on parle. » murmure t’elle.

« Plus tard. »

« J’ai tant à te dire. »

« Moi aussi. »

Je plante un bisou derrière son oreille tandis que mes doigts empoignent ses cheveux. Je tire sa tête en arrière, exposant sa gorge à mes baisers passionnés. Je mordille son menton puis j’embrasse son cou. Je suis submergé de désir, incapable de me retenir plus longtemps.

« J’ai envie de toi. » Elle gémit, se redresse et agrippe mes bras. Elle doit avoir ses règles ça signifie que je n’ai pas besoin d’utiliser un préservatif.

« Je l’embrasse tout en lui demandant: « Tu saignes ? ». Elle rougit.

«Oui. »

« Tu as des crampes ? »

Bébé si tu n’en as pas, rien ne m’empêcheras de te prendre séance tenante !

« Non. » répond-elle d’une voix presque inaudible, rougissant encore plus.

« As-tu pris ta pilule? »

« Oui. » Elle est tellement embarrassée que si elle pouvait elle irait se planquer dans un trou de souris. Je veux qu’elle se sente à l’aise avec moi, en toute circonstance. Il ne doit pas y avoir de gêne entre nous.

« Alors on va prendre un bain. » dis-je en la prenant par la main pour l’emmener dans la chambre. Elle a tout juste le temps d’apercevoir le lit king size car je l’entraîne dans la salle de bains aigue marine et blanche très classe dont je me fous comme de l’an 40…

Il y a une grande baignoire encastrée. La vapeur s’élève au dessus de la mousse. Elle observe les bougies dont les flammes vacillent.

« Est-ce que tu as un « élastique ? » Elle écarquille les yeux tout en fouinant dans la poche de son jean dont elle sort un chouchou.

« Relève tes cheveux. » elle s’exécute un peu nerveuse.

La baignoire est pleine, je ferme le robinet.

La salle de bains est constituée de deux pièces, je l’emmène dans la première pour nous poster devant le grand mur en miroir.

Je murmure: « Lève tes bras. » Je passe son caraco vert par-dessus sa tête. Elle est debout devant moi à moitié nue. Je ne l’ai pas quitté un seul instant des yeux. Je me penche pour dézipper son jean.

« Je vais te prendre dans la salle de bains Anastasia. »

Je l’embrasse dans le cou. Elle penche la tête de côté pour me laisser libre accès à sa peau. Je glisse mes pouces sous sa culotte pour la faire glisser doucement, avec son jean, le long de ses jambes.

« Soulève tes pieds. » Elle prend appui sur le bord du lavabo. Elle est maintenant totalement nue devant le miroir. Elle se regarde, je suis agenouillé derrière elle. J’embrasse et mordille doucement son cul. Elle gémit de plaisir. Je me redresse en regardant son reflet dans le miroir. Je veux qu’elle sache combien elle est belle et qu’elle n’a pas à avoir honte de sa nudité. Elle a du mal à rester immobile. Je pose ma main en travers de son ventre, en un geste de possession. « Regarde comme tu es belle. » Je pose mes paumes sur ses mains et je glisse mes doigts entre les siens. Puis je pose ses mains sur son ventre. Je veux qu’elle soit fière de son corps, je veux qu’elle se voit comme je la vois.

« Sens comme ta peau est douce. » Dis je d’une voix douce et sensuelle. Puis je décris lentement des cercles avec ses mains en remontant jusqu’à ses seins.

« Sens comme tes seins sont lourds. » je lui fais soupeser ses seins. Je caresse ses mamelons avec mes pouces encore et encore, un gémissement s’échappe de ses lèvres entrouvertes. Elle se cambre, ses seins remplissent mes paumes. Je titille ses mamelons avec nos pouces entremêlés en les étirant d’avantage. Elle gémit les yeux clos. Elle se tortille devant le miroir lascivement soumise aux caresses de nos mains.

« C’est bien bébé. »

Je murmure « c’est bien bébé » tout en guidant ses mains sur ses hanches,  sa taille et le long de son sexe. Je glisse mes jambes entre les siennes pour les lui écarter. Je fais glisser ses mains sur son sexe à un rythme régulier. J’ai du mal à croire que cette créature dévergondée est ma femme.

« Regarde comme tu irradies Anastasia. » dis-je tout en  déposant une ligne de petits baisers et de tendres morsures le long de son épaule. Je lâche ses mains et me recule.

Je lui ordonne de continuer, je la regarde amusé.

Elle commence à se caresser puis cesse, perdue, incapable de poursuivre, attendant que je la guide ce qui augmente encore mon désir. Je passe ma chemise par-dessus tête et me dépêche d’ôter mon jean.

« Tu préfère que je le fasse ? » dis-je en croisant ses yeux dans le miroir.

« Oui s’il te plaît. »

Je l’enlace et pose à nouveau mes mains sur les siennes et nous reprenons notre caresse sensuelle de son sexe et de son clitoris. Mon corps est collé contre le sien, mon érection plaquée contre ses fesses. Je mordille sa nuque, elle ferme ses yeux pour absorber les myriades de sensations qui parcourent son corps. Soudain je m’arrête et la fais pivoter sur elle-même, une main autour de sa taille, de l’autre main je tire sur sa queue de cheval. Nous sommes plaqués l’un contre l’autre et je l’embrasse sauvagement en m’emparant de ses lèvres, de sa bouche de sa langue tout en la maintenant immobile.

Nos respirations sont haletantes.

« Tes règles ont commencé quand ? » Je veux savoir si je vais devoir utiliser un préservatif ou pas; j’espère bien que non.

« Euh… hier » elle est embarrassée.

« Bien. » je la retourne.

« Penche toi et accroche toi au lavabo bébé. » Je me saisis de ses hanches pour les rapprocher de moi. Délicatement je tire sur la ficelle de son tampon que je jette dans les toilettes. Ma patience est à bout et en instant je suis en elle, peau contre peau pour la première fois. Je savoure cet instant et je me mets à bouger lentement, doucement. Puis j’accélère à un rythme passionné. Elle s’agrippe aux rebords du lavabo,  haletante, elle tient la cadence. Je me penche pour caresser son clitoris.  Je sens son orgasme approcher.

Je grogne: « Vas y bébé. » et je m’écrase contre elle. Nous jouissons ensemble, je répète son nom comme une litanie.

« Ah Ana ! Bébé en aurai-je jamais assez de toi ? » Elle soupire de plaisir. Nous nous écroulons sur le sol. Je l’enlace, la maintenant prisonnière contre ma poitrine. Nous sommes perdus l’un dans l’autre.

« Je saigne. »

« Ca ne me dérange pas. »

Soudain je réalise qu’elle en est sans doute gênée.

« J’avais remarqué » dit-elle sèchement. Je crains qu’elle n’ait pas apprécié.

Avec douceur je lui demande si ça la gêne.

« Non,  pas du tout. » Sa réponse me fait ricaner.

« Bien, allons prendre ce bain. » Je la libère de mon emprise. Elle m’observe et son expression change. Qu’est-ce qui se passe ? Je suis inquiet.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? »

« Tes cicatrices. Ce n‘est pas la varicelle.»

Oh Merde ! Je refuse d’y penser, je ne veux pas me souvenir des raisons pour lesquelles j’ai ces cicatrices.  Je n’ai pas d’avantage envie d’expliquer combien j’ai été maltraité par le proxénète de ma mère biologique. Comment il écrasait ses cigarettes sur mon corps. Ca me ramène à une période trouble et instable de mon enfance. Je n’ai pas envie d’y retourner même en pensée, pas pour le moment.  Je ferme. Rideau ! C’est mon seul moyen de défense vis-à-vis d’un passé contre lequel je ne peux rien et que je n’assume pas. Je fronce les sourcils, mon visage se rembrunit et je pince mes lèvres.

« Non, en effet. » Je ne lui en dirai pas d’avantage. Je me lève et lui tend la main pour l’aider à se mettre debout. Son regard a changé. De la pitié, de la peine, de l’angoisse …

« Ne me regarde pas comme ça » dis-je froidement, la voix pleine de reproches. Je lâche sa main.  Elle rougit, toute penaude de se faire gronder. Elle regarde ses mains. « C’est elle qui t’a fait ça ? »

Je ne dis rien parce que je suis en colère. Elle lève les yeux vers moi. Je la foudroie du regard.

« Elle ? Tu veux dire Mrs Robinson ? » Je secoue négativement la tête. Pourquoi imagine t’elle toujours le pire à propos d’Elena ?

« Anastasia ce n’est pas un monstre ! Bien sûr qu’elle n’a pas fait ça. Je ne comprends pas ton besoin de la diaboliser. » dis-je exaspéré. Nous somme là, tous les deux, plantés à poil dans la salle de bains ne sachant ni quoi dire, ni quoi faire.

Elle inspire profondément, passe devant moi pour entrer dans la baignoire. Elle s’assied doucement dans l’eau. Après ce qui me semble être une éternité elle se décide à parler.

« Je me demande comment tu serais si tu ne l’avais connue. Si elle ne t’avais pas initié à …. Hmmm, à … ton style de vie. »

Je me suis juré de toujours être honnête avec elle, alors je hoche la tête et pénètre dans l’eau du côté opposé à Anastasia. Je suis si tendu que j’en ai la mâchoire serrée. Je m’assieds dans l’eau. Je suis si en colère que je ne la touche même pas. Je la regarde impassible, dans un silence de mort. Nous nous observons en chiens de faïence. Aucun de nous ne veut capituler. Je n’ai pas envie de me disputer avec elle à propos d’Elena ni de quiconque. Je finis par secouer la tête en souriant. Je pense que la franchise est la seule option.

 « Si je n’avais pas connu Mrs Robinson, j’aurais probablement pris la même voie que ma mère biologique. »

Je me dois de reconnaître les mérites d’Elena, même si ses pratiques étaient de la saloperie. Anastasia me regarde perplexe.

« Elle m’aimait de la seule façon que je trouvais … » je me creuse les méninges pour trouver le bon mot, « … Acceptable. »

Je hausse les épaules.

“Acceptable ? Comment ça ? Que veux tu dire ?”

“Oui acceptable. Elle m’a détourné de mes tendances destructrices. C’est très difficile de grandir dans une famille parfaite lorsque l’on ne l’est pas. »

Elle tente de digérer toutes les informations que je lui divulgue.

« Elle t’aime toujours ? » demande t’elle le regard soupçonneux.

« Je ne pense pas. Pas comme ça. » Je fronce les sourcils, je ne veux pas qu’Anastasia se sente en compétition avec Elena.

« Anastasia je te l’ai déjà dit, c’est fini depuis longtemps. C’est du passé. Je ne pourrais pas le changer même si je le voulais, ce qui n’est pas le cas. Elle m’a sauvé de moi-même. Je n’ai jamais parlé de ça à personne. » Il n’y à qu’une exception  à cette règle, c’est le Dr Flynn.

« Sauf bien sûr avec le Dr Flynn. La seule raison pour laquelle je t’en parle c’est parce que je veux que tu me fasses confiance. »

« Mais je te fais confiance, seulement je veux te connaître mieux. A chaque fois que j’essaye de parler avec toi tu détournes la conversation. Il y à tant de chose que je voudrais savoir. » Je me sens frustré par ses propos.

« Mais pour l’amour du ciel que veux tu savoir Anastasia ?  Que dois-je faire ? » Le feu brule sous la glace et j’ai du mal à garder mon calme. J’ai l’impression d’être entre les mains du grand inquisiteur. Elle est effrayée et regarde ses mains.

Elle murmure : « J’essaye juste de te comprendre Christian. Tu es une énigme, je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme toi. Je suis contente que tu répondes à mes questions»

Je déteste qu’on se dispute… J’adore qu’on se dispute… C’est étrange et très vivifiant. Ca me faire bouillir. Ca me donne un regain d’énergie. Mais à l’instant présent je suis méfiant. Elle lève les yeux vers moi et chuchote : « Ne sois pas fâché contre moi s’il te plaît. »

« Je ne suis pas fâché Anastasia. Je n’ai pas l’habitude de parler de ça sauf avec le Dr Flynn et avec … » Je m’interromps. Je n’ai pas envie de faire référence à Elena qui est la cause de ma mauvaise humeur.

« Tu parles avec elle ? Avec Mrs Robinson ? » Elle a du mal à contenir sa fureur.

« Oui. » Je soutiens son regard.

« De quoi ? »

« Tu es persévérante hein ? » Je soupire passablement irrité. « On parle de la vie, de l’univers, des affaires, Anastasia, Mrs R. et moi on parle de tout et de rien.”

« Vous parlez de moi ? »

« Oui. » Je la regarde avec inquiétude.

Elle mordille sa lèvre. Elle à l’air en colère.

« Pourquoi parlez-vous de moi ? »

« Parce que je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme toi. »

« Je ne comprends pas. Ca veut dire quoi Christian ? Tu n’as jamais rencontré quelqu’un qui ne signe pas immédiatement ta paperasse sans se poser de questions ? »

Je secoue la tête. Elle est persévérante  en toute chose.

« J’ai besoin de conseils. » dis-je doucement. »

« Et tu écoutes ceux de Madame Pédophile ? » dit-elle brusquement ce qui attise ma colère.

A mon tour je hausse le ton « Anastasia ça suffit ! Ou je te donne une fessée. Je n‘ai plus le moindre intérêt sexuel ou amoureux pour elle.  C‘est une amie très chère et une associée. C‘est tout. Nous avons un passé, une histoire commune qui m‘a été extrêmement bénéfique et qui a foutu son mariage en l‘air. Mais cet aspect de notre relation est terminée depuis longtemps. »

Elle écarquille les yeux.

« Et tes parents ne l’ont jamais découverts ? »

« Non, je te l’ai déjà dit. »

Comment peut-elle être si conne ?  Je n’arrive plus à dissimuler mon exaspération et je me mets à crier :  

« Alors c’est fini maintenant ? »

« Oui, pour le moment. » dit-elle. J’inspire profondément, je me détends comme si je venais d’être soulagé d’un fardeau trop lourd.

« Bon… C’est mon tour maintenant. » Je la regarde attentivement. « Tu n’as pas répondu à mon mail. »

« J’allais te répondre, mais maintenant que tu es là… » Ce qu’elle dit m’inquiète.

« Tu aurais préféré que je ne vienne pas ? » Je l’interroge le regard impassible ne laissant rien paraître.

« Non, je suis contente. »

« Bien. »

Je souris, soulagé.

« Moi aussi, je suis content d’être là, malgré ton interrogatoire. Donc tu as le droit de me cuisiner et tu penses bénéficier d’une sorte d’immunité diplomatique parce que j’ai traversé le pays pour venir te voir ? Ca ne marche pas comme ça avec moi Miss Steele. Je veux savoir ce que tu ressens. »

« Je te l’ai dit. Je suis contente que tu sois venu. Merci d’avoir fait tout ce chemin. » dit-elle d’une toute petite voix.

« Ca m’a fait plaisir Miss Steele. » Je suis complètement soulagé et je me penche pour l’embrasser. Elle répond à mon baiser mais je me redresse. Puisqu’elle m’a soumis à un interrogatoire j’ai bien le droit d’en faire autant.
« Non. Je veux des réponses avant qu’on en fasse plus. » Elle soupire à son tour. Elle s’est résignée à passer sur le grill.

« Que veux tu savoir ? »

« Et bien pour commencer que penses tu de notre éventuel accord ? »

Elle cligne des yeux.

« Je ne crois pas être capable de m’y conformer pour une longue période. Je ne pense pas pouvoir passer un week-end entier à être quelqu’un d’autre. » Elle rougit et recommence à regarder ses mains. J’attrape son menton en riant.

« Non, je pense que tu en es incapable. » Elle semble vexée.

Elle plisse les yeux: « Tu te moques de moi ? »

« Oui, mais gentiment. » Un petit sourire flotte sur mes lèvres. Je me penche pour lui donner un petit baiser tendre.

Je lui tiens le menton et chuchote l‘œil pétillant de malice :« Tu n’es pas très douée pour la soumission. »

Elle me regarde d’abord interloquée puis elle éclate de rire, je ris aussi.

« Peut être que je n’ai pas un bon professeur. » Ca me fait pouffer de rire.

« Sans doute. Je devrais peut-être me montrer plus strict avec toi. » Je penche la tête de côté en lui souriant. Elle déglutit. Je tiens à elle. Beaucoup. J’éprouve des sentiments profonds. Que dirait-elle si elle apprenait que l’idée de la perdre me terrifie ? Je l’observe en tentant de jauger sa réaction.

« C ‘était vraiment si terrible que ça quand je t’ai donné la fessée ? Je veux dire la première fois … » Elle inspire profondément.

« Non, pas vraiment. »

« C’est plutôt l’idée qui te fait peur ? »

« Je pense que oui, et le fait d’éprouver du plaisir quand on n’est pas censé en avoir. »

« Je me souviens avoir éprouvé la même chose. On met un moment à s’y faire. » 

Elle me regarde sans rien dire.

« Tu peux toujours utiliser le mot d’alerte Anastasia. Ne l’oublie pas. Et tant que tu respectes les règles qui assouvissent mon besoin de contrôle et assurent ta sécurité, nous pouvons peut être trouver un moyen d’aller de l’avant. »

« Pourquoi as-tu besoin de me contrôler ? »

« Parce que ça satisfait un besoin en moi qui n’a pas été assouvi dans mon enfance. »

« Donc c’est une sorte de thérapie ? » demande t’elle en tentant d’évaluer l’étendue des dégâts.

« Je n’y ai jamais songé sous cet angle mais je suppose que tu as raison. »

« Mais il y a quelque chose que je ne comprends pas Christian… Tantôt tu me dis « ne me défie pas » et tantôt tu dis que tu aimes que je te défie. C’est difficile de savoir sur quel pied danser. » Je la regarde quelques instants en fronçant les sourcils. Elle se débrouille bien.

« Je sais mais tu t’en es plutôt bien sortie jusqu’à présent. »

«Mais à quel prix ? Je suis ligotée là. » dit-elle en  désignant son cœur.

« J’aime que tu sois ligotée. » dis-je en ricanant.

« Ce n’est pas ce que je veux dire ! Exaspérée elle m’asperge d’eau.

Je la fixe du regard, en haussant les sourcils.

« Tu viens de m’éclabousser là ? »

« Oui. »

« Oh Mademoiselle Steele. » Je l’attrape pour la poser sur mes genoux en éclaboussant partout.

Kiss of Fire - Georgia Gibbs

« Je pense que nous avons assez parlé comme ça. » Je pose mes mains de chaque côté de sa tête et je l’embrasse profondément. Je prends possession de sa bouche. J’incline sa tête pour la contrôler. Elle gémit contre mes lèvres. Nous pouvons nous disputer et nous contredire, nos joutes verbales sont à la fois éprouvantes et stimulantes mais rien ne peut rivaliser avec nos étreintes. Sexuellement, nous sommes des âmes sœurs. Ses doigts sont entremêlés dans mes cheveux, elle me retient contre elle et m’embrasse à son tour avec une  ferveur accrue et un désir ardent. Je la soulève pour l’agenouiller au dessus de mon érection. Je suis prêt à la prendre, à la posséder, à la remplir, à la baiser. Je recule ma tête pour la regarder les yeux mi-clos, lascif, lubrique. Elle pose ses mains pour s’appuyer sur les rebords de la baignoire mais je ne sais pas ce qu’elle va faire alors j’attrape ses poignets et les maintiens dans son dos.

Je la soulève en murmurant: « Je vais te prendre maintenant. Prête ? »

« Oui. »

Lentement je la fais glisser sur moi, la pénétrant lentement, la remplissant complètement jusqu’à ne plus être qu’un.  Je bascule mes hanches, elle suffoque et se penche en avant pour appuyer son front contre le mien.

 “S’il te plait lâche mes mains.”

Je les libère de mon emprise en la suppliant de ne pas me toucher. Je la tiens par les hanches. Elle prend appuie sur les rebords de la baignoire et commence à monter et descendre… Lentement. Elle ouvre les yeux et me regarde. Je l’observe, bouche entr’ouverte, hors d’haleine, abandonné au plaisir, j’emprisonne ma langue entre mes dents. Nous sommes dans la baignoire, nos peaux mouillées glissent l’une contre l’autre. Elle se penche pour m’embrasser. Je ferme les yeux. Lentement elle lève les mains puis les pose sur ma tête et caresse mes cheveux. Puis elle tire ma tête en arrière. Elle me chevauche de plus en plus vite, son baiser se fait plus profond.  Elle gémit dans ma bouche. Je tiens ses hanches, je savoure mon plaisir, je l’embrasse. Nos corps ne sont plus que sensations. Je pressens l’imminence de ma jouissance au fur et à mesure que nos mouvements deviennent de plus en plus frénétiques… L’eau éclabousse partout …

Je souffle : « C’est bien bébé. » Elle explose dans un orgasme passionné, je la suis en l’emprisonnant dans mes bras.

Je crie « Ana bébé. » son nom est une invocation, une litanie, une prière sur mes lèvres.

Nous sortons de la baignoire pour nous allonger face à face dans l’immense lit. Chacun serrant un oreiller dans ses bras. Nus. On ne se touche pas, on se regarde, on s’admire, recouverts pudiquement par le drap.

D’une voix douce je lui demande si elle veut dormir. 

Je savoure ces instants merveilleux, ces minutes de paix, ces moments de calme comme s’ils allaient disparaître à jamais.

« Non je ne suis pas fatiguée. »

« Que veux tu faire ? »

« Parler. »

Evidemment elle veut parler ! Je souris

« De quoi ? »

« De plein de trucs. »

« Mais encore ? »

« De toi. »

« Que veux-tu savoir ? »

« C’est quoi ton film préféré ? » Ah ben si c’est ça je peux répondre

« En ce moment c’est la leçon de piano. » Elle me sourit.

« Bien sûr, suis-je bête ! La musique est si triste, je suis certaine que tu sais la jouer n’est ce pas ? Vous réussissez en toute chose Monsieur Grey. »

« Ma plus grande réussite c’est toi Mademoiselle Steele. »

« Donc je suis le numéro 17. »

J’y comprends que dale.

«  17 ? »

“C’est le nombre de femmes avec lesquelles tu as … euhhh … couché. » dit-elle gênée

Ah c‘est ça ! J’esquisse un sourire incrédule.

« Pas exactement. »

Elle ne m’a pas compris. J’ai possédé plus de quinze femmes.

« Tu avais dit quinze. » elle semble déconcertée.

« Je faisais référence au nombre de femmes qui sont venues dans ma salle de jeux. Tu ne m’as pas demandé avec combien de femmes j’ai couché. »

« Ah. »

Son visage se décompose, elle ajoute: « vanille ? »

« Non, tu es ma seule conquête vanille. » Je secoue la tête en continuant de lui sourire.

« Malheureusement je suis incapable de te donner un chiffre. Je n’ai pas fait d’encoches sur la tête de lit ou quoi que ce soit du même genre. »

« Mais on parle de quoi là ? Des dizaines, des centaines… » elle s’interrompt les yeux écarquillés.

« Des milliers ? »

« Par pitié, n’exagère pas! Des dizaines. »

« Toutes des soumises ? »

« Oui. »

« Arrête de rire ! » Elle m’engueule maintenant. J’essaye de faire une tête sérieuse mais y’à rien à faire je n’y arrive pas.

« Je ne peux pas, tu es trop drôle. »

« Drôle bizarre ou drôle ah ah ? »

« Un peu des deux. » et pan je lui ressers ce qu’elle m’avait dit une fois.

« Tu ne manques pas d’air ! ».

Je ne trouve rien à répondre alors je me penche pour lui embrasser le bout du nez.

« Je vais te choquer Anastasia. Prête ? »

Elle hoche la tête en souriant niaisement.

« C’était toutes des soumises en formation pendant que je me formais moi-même. Il y à des endroits dans Seattle et dans les environs où on  apprend à faire ce que je fais. »

« Oh »

« Ouais, j’ai payé pour baiser Anastasia. »

« Y’a pas de quoi être fier. Tu as raison … Je suis profondément choquée. Et vexée de ne pas pouvoir te choquer. »

« Tu as porté mon calcif. »

« Ca t’a choqué ? »

Je lui avoue sincèrement que oui. J’ajoute : « Tu es allée chez mes parents sans culotte. »

« Ca t’a choqué ? »

« Oui »

« Il semble qu’il n’y ait qu’au rayon lingerie que je puisse te choquer. »

Je veux lui prouver qu’elle a tort. « Tu m’as dit que tu étais vierge. Ca a été le plus grand choc de ma vie. »

« Oui tu aurais vu ta tête ! Ca valait une photo. » dit-elle en pouffant de rire.

« Tu m’as laissé te cravacher. »

« Et ça t’a choqué ? »

« Ouais. » Mon aveu la fait sourire.

Elle soupire : « Bon, alors peut être que je te laisserai recommencer. »

« J’espère bien Miss Steele. Ce week-end ? »

« D’accord. » Elle a chuchoté timidement.

« D’accord ? » J’y crois pas je suis choqué !

« Oui. Je retournerai dans la chambre rouge de la douleur. »

« Tu dis mon nom. »

« Et ça te choque ? » demande t’elle étonnée.

« Ce qui me choque c’est que ça me plaise. »

« Christian. » susurre t’elle, ça me fait sourire.

« Je veux faire un truc demain. » Je suis tout émoustillé de lui dire.

« Quoi ? »

« C’est une surprise. Pour toi. » J’ai parlé tout doucement. Je veux lui prouver que je peux en faire « plus ». Elle hausse un sourcil en étouffant un bâillement.

« Je vous ennuie Miss Steele ? »

« Jamais. »

Je me penche et embrasse doucement ses lèvres.

« Dors bébé. »

Je ferme la lumière, repu et serein. Parce que je suis « enfin » allongé auprès de ma femme qui m’a tellement manqué ces trois derniers jours.

Heaven by Bryan Adams







6 comments:

Anonymous said...

P.
Je vous remercie encore pour cette traduction!! et je le ferai toutes les semaines parce que je n'ai vraiment pas envie que ça s’arrête !! donc merci pour votre boulot une fan :D

Elisabeth ze translator said...

Merci !!
Ca me fait vraiment plaisir.
bizz à ma fan ;-)
EM

myriam said...

Cest vraiment formidable ce que vous faite :-) on en veux toujours plus merci

Anonymous said...

quand est ce que les traductions se font? je viens de voir votre site et j'ai déjà finis de lire!! c'est vraiment super! j'attends avec impatience la suite!merci à vous

Elisabeth ze translator said...

chaque nouveau chapitre est publié le vendredi (si j'ai le temps de finir la traduction :-)
Nous sommes ravies que ça vous plaise

morgane said...

merci pour ces renseignements.j'attends donc impatiemment d'être à vendredi!! merci et super traduction!