TENDRES RETROUVAILLES
Chapitre 26
Traduit par: Elisabeth Mazaltov
Edité par: Elisabeth Mazaltov et Hélène B.
Elle recouvre ses esprits et ses bonnes manières et me présente à
sa mère. « Christian je te présente ma mère Carla. » Je la reconnais
j’ai vu sa photo dans le dossier que j’avais fait constituer. Je tends ma main
pour la saluer. Je n’ai toujours pas
quitté Anastasia des yeux. Montre quelque chose bébé … autre chose que
de la colère. Viens vers moi s’il te plait.
Meet me on the Equinox - Death Cab for Cutie
« Madame Adams je suis enchanté de vous rencontrer. »
dis-je en lui souriant chaleureusement. Je vois de qui Anastasia tient ses yeux
magnifiques. Sa mère me regarde
abasourdie, elle reste sans voix. C’est
dans la poche !
Il arrive parfois à Anastasia de rester comme ça bouche béante
mais le plus souvent elle fait aller sa grande gueule. En vérité je ne sais pas
si je la préfère silencieuse ou grande gueule, peut être les deux après tout.
Finalement Mme Adams murmure « Christian » et me serre
la main. Nous nous sourions, Anastasia plisse les yeux en nous regardant l’un
et l’autre, puis elle se tourne vers moi
et demande :
« Qu’est-ce que tu fais là ? » Elle semble distante et
mon cœur dégringole dans mes godasses tandis que mon sourire disparait. J’ai
vraiment cru qu’elle souhaitait que je vienne. Je suis sur la défensive. Elle
est anxieuse, nerveuse et sans doute excitée mais je n‘arrive pas à en
distinguer plus car d‘autres émotions sont imprimées sur son visage et
notamment notre dispute par SMS à propos d’Elena.
« Je suis venu te voir évidemment. » dis-je en la
regardant impassible, en prenant soin de contenir mon anxiété. En guise
d’explication j’ajoute : « J’ai pris une chambre dans cet hôtel. »
« Tu es dans cet hôtel ? » Elle couine la voix haut
perché, stupéfaite.
« Eh bien, hier tu as dit que tu aimerais que je sois
là. » Je marque un temps de pause afin de jauger sa réaction. J’attends un
signe d’approbation. J’ai besoin de voir qu’elle est heureuse que je sois venu
… pour la voir. Elle m’a tellement
manqué … Ne lui ai-je pas manqué ? « Vous satisfaire est notre priorité
Miss Steele. » dis-je calmement, presque amèrement, sans la moindre trace
d’humour. J’ai traversé tout le pays pour elle. Pour la voir. Pour être avec
elle. Pour mendier une miette de son affection… pour moi … est-ce trop demander
?
Love Me Tender by Elvis Presley
Carla, sa mère, nous regarde avec angoisse en tentant de
comprendre notre langage codé.
« Vous prenez un verre avec nous Christian ? » dit-elle
tout en faisant signe au serveur. Il arrive séance tenante.
« Je prendrai un gin tonic. De l’Hendricks si vous
avez. Sinon un Bombay Sapphire. Concombre avec le Hendricks, citron vert
avec le Bombay. »
Anastasia me regarde ébahie mais se ressaisie et s’adresse au
serveur : « Deux autres Cosmo s’il vous plait, » puis elle se
retourne en me regardant pas tranquille.
« Christian, je vous en prie prenez une chaise. » me dit
sa mère.
« Je vous remercie Madame Adams. » Je m’assieds à côté
de ma femme.
« Alors comme par hasard tu as pris une chambre dans l’hôtel
où nous sommes venues boire ? » dit-elle en feignant un air naturel pour
dissimuler son anxiété.
« Ou alors, comme par
hasard vos êtes venues boire un verre dans l’hôtel où je réside. En fait, après
avoir diné je suis entré ici et je vous ai vues. » Je la regarde
attentivement en tentant d’apercevoir un signe de bienvenue.
« J’avais la tête dans les nuages, en fait je pensais à ton
dernier mail et quand j’ai levé les yeux tu es apparue. Drôle de coïncidence
hein ? Je lui souris en penchant la tête de côté. Je voulais lui faire une
surprise et comme toujours c’est elle qui m’a devancé en étant là.
« Ah ! Nous avons fait du shopping ce matin puis on est
allées à la plage cet après midi.
Nous avons décidé de boire un verre ce soir. »
Je remarque qu’elle porte un nouveau caraco en soie verte qui lui
va bien.
« C’est nouveau ce top
? » dis-je en faisant un petit signe de tête pour désigner son caraco.
« La couleur te va bien. » Je remarque aussi qu’elle a légèrement
bronzée. « Et tu as pris des couleurs. Tu es ravissante. » J’ai très
envie d’elle. Je suis si proche que je pourrais la toucher et pourtant, à cet
instant nous sommes à des kilomètres l’un de l’autre. Elle rougit, et pour une
fois elle reste silencieuse.
« Je comptais aller te voir demain, mais puisque tu es là … » Je suis
incapable de résister et je me penche pour lui prendre la main. Je la presse
doucement en caressant ses doigts avec mon pouce. Le contact de nos mains
occasionne le courant électrique
familier. Je ne l’ai pas vue durant trois jours et elle m’a affreusement
manqué.
Je n’ai qu’une chose en tête, la prendre dans mes bras et lui
faire l’amour, tout de suite, mon corps est en ébullition, mon désir s’anime et
je veux qu’elle me désire aussi. Sa respiration s’accélère, je pense qu’elle
aussi ressent le courant électrique. Elle cligne des yeux puis me sourit
timidement, comme toujours. Ca me détend et j’esquisse un sourire.
« Je pensais te faire la surprise mais comme toujours
Anastasia c’est toi qui me surprends. »
Anastasia se tourne vers Carla avec inquiétude. Cette dernière a
le regard braqué sur moi. Elle m’examine avec étonnement, émerveillement et
curiosité… Anastasia fait les gros yeux à sa mère mais celle-ci n’a pas l’air
de comprendre le message. Je ne veux pas qu’Anastasia soit mal à l’aise,
d’autant plus que maintenant j’ai le sentiment d’empiéter sur le peu de temps
qu’elles peuvent passer ensemble. Bien
que je sois plus que ravi de la voir, je rentrerai à Seattle si elle préfère
que je parte.
« Je ne veux pas interrompre votre soirée. Je prends
rapidement un verre avec vous et je remonte. J’ai du travail. » dis-je
avec sincérité. Aussitôt la mère d’Anastasia s’exclame : « Christian, je
suis ravie de vous rencontrer enfin. Ana m’a dit le plus grand bien de
vous. » Cette nouvelle me donne le
vertige. Donc elle éprouve des sentiments pour moi. Je souris à Carla.
« Vraiment ? » Je lève un sourcil en jetant un regard
amusé à Anastasia. Maintenant je sais qu’elle est mordue de moi. Là voilà qui
vire écarlate.
Le serveur arrive avec les boissons et annonce fièrement qu’il a
de l’Hendricks. Je le remercie poliment. Anastasia sirote nerveusement son
Cosmo.
« Combien de temps
restez vous en Georgie Christian ? » me demande sa mère.
« Jusqu’à Vendredi Madame Adams. »
J’espérais rentrer avec ma femme. La séparation ça va bien à
petite dose. Là j’ai atteint mon seuil de tolérance.
« Voulez vous diner avec nous demain soir ? Et je vous en
prie appelez moi Carla. » Son invitation m’enchante. Ca sera l’occasion de
connaître ses proches. J’ai envie de faire partie de sa vie, d’être présenté à
sa famille comme son petit ami tout comme j’ai fait avec ma famille. C’est
important pour moi, je veux que ses relations voient que je suis l’homme
qu’elle a choisi comme petit ami, bref je veux qu’elle accepte, qu’elle
reconnaisse que je suis le seul homme dans sa vie.
« J’en serais enchanté Carla. » dis-je avec un plaisir
non dissimulé.
« Parfait ! Veuillez m’excuser je dois me rendre aux
commodités. » Ca me semble être un prétexte pour nous laisser un peu
d’intimité. Dès qu’elle a quitté la table je me tourne vers Anastasia.
« Donc tu es fâchée contre moi parce que j’ai diné avec une
vieille amie ? » Je l’interroge le regard brûlant mais inquiet de sa
réponse. Je rapproche sa main de mes
lèvres et embrasse chacun de ses doigts. Je la veux, j’ai envie d’elle et de personne
d’autre. Comment peut-elle en douter ?
« Oui. » répond-elle , l’œil langoureux mais toujours en
colère. Le regard qu’elle me lance est chaud bouillant.
« Anastasia, notre relation sexuelle est finie depuis
longtemps, je ne veux personne d’autre que toi. Tu ne l’as pas encore compris
bébé ? » Mon regard est une supplique. Elle cligne des yeux.
« Pour moi cette femme est une pédophile Christian. » Je
blêmis. Je ne vois pas Elena comme ça.
« C’est très sévère comme jugement. Les choses ne se sont pas
passées comme ça. » Je suis estomaqué par sa franchise, automatiquement je
lâche sa main.
« Ah ? » Elle exprime toutes les colères possibles et
imaginables avec ce simple mot.
« Alors comment ça s’est passé dis moi ? » Je fronce les
sourcils, abasourdi.
Pour le coup personne ne m’a enguirlandé depuis un sacré bout de
temps, sauf ma mère quelquefois, ou le Dr Flynn que je paie pour sonder mon
âme. Mais là, venant d’Anastasia c’est à la fois excitant et exaspérant.
« Elle a profité de la vulnérabilité d’un gamin de quinze
ans. Si tu avais été une gamine de quinze ans, et que Mrs Robinson avait été un
Monsieur Robinson t’initiant au BDSM aurais-tu trouvé cela normal ? Et si ça
avait été Mia ? »
Cette idée me fout mal à l’aise. J’ai le souffle coupé, je grimace
en lui jetant un regard noir.
« Ana, ça ne s’est pas du tout passé comme ça. » A son
tour elle me foudroie du regard.
« En tout cas, je ne l’ai pas ressenti comme ça. »
dis-je calmement.
J’étais déjà complètement déglingué, j’avais amorcé ma descente
aux enfers. Ce à quoi Elena m’a initié n’était sans doute pas une bonne chose
pour un adolescent normal, mais moi j‘avais pris la route de
l‘auto-destruction. J’étais sûrement parti pour devenir comme ma mère.
« Elle m’a fait du bien. C’était ce dont j’avais
besoin. » J’essaye de lui expliquer en quelques mots avant que sa
mère revienne.
« Je ne comprends pas. » dit-elle déconcertée. Comment
le pourrait-elle ? Elle n’a pas un putain de passé, ce dont je suis ravi, parce
que, franchement, je ne crois pas que j’aurais pu le supporter.
« Anastasia, ta mère ne va pas tarder à revenir. Ca me met
mal à l’aise de parler de ça maintenant. Plus tard, peut être. Si tu préfères
que je parte, mon avion est en stand by à Hilton Head. Je peux partir. »
Si elle ne veut pas que je reste je partirai. J’ai peut être fait une connerie
en venant ici. Peut être que je ne lui manquais pas. Peut être qu’elle a foutu
le camp pour me quitter. Vraiment. Ca me fait mal mais je dois voir les choses
en face.
« Non ! Ne pars pas. Je ne veux pas que tu
partes. » C’est un cri du cœur, sincère. Je suis soulagé. « S’il te
plait … Je suis ravie que tu sois venu. J’essaye simplement de te faire
comprendre. Je suis en colère car dès que j’ai eu le dos tourné tu es allé
diner avec elle. Pense à ta réaction à chaque fois que je vois José, pourtant
c’est juste un ami. Je n’ai jamais couché avec lui. Alors qu’elle et toi
… » Elle est incapable de finir sa phrase.
Eureka ! C’est comme si une loupiote s’allumait dans ma tête. Mais
bien sûr ! Comment je peux être aussi con ? Elle est jalouse ! Elle est jalouse
d’Elena et de ce que nous avons vécu. Je suis fou de joie. C’est rien qu’une
grosse jalouse ! J’adore !
« Tu es jalouse ? »
Je la dévisage intrigué, mon regard s’adoucit.
« Oui. » répond-elle confirmant mes soupçons. « Et
je suis en colère pour ce qu’elle t’a fait. »
« Anastasia, elle m’a aidé. Je n’en dirai pas plus. Et, quant
à ta jalousie, mets-toi à ma place. Je n’ai pas eu à justifier mes actes à qui
que ce soit depuis sept ans. A personne. Je fais ce que je veux Anastasia.
J’aime mon indépendance Je ne suis pas allé voir Mrs Robinson pour te faire de
la peine. J’y suis allé parce qu’on dine ensemble de temps en temps. C’est une
amie et une associée. » Oh Merde ! Elle écarquille les yeux. J’observe sa
réaction avec méfiance. De toute évidence, cette information n’est pas la
bienvenue.
« Oui, nous sommes associés. Nous ne couchons plus ensemble.
C’est terminé depuis plusieurs années. »
« Pourquoi ça s’est terminé ? »
C’est une longue histoire pleine d‘amertume. Par nervosité je
pince mes lèvres, mes yeux brillent d’anxiété.
« Son mari l’a découvert. »
Elle est en état de choc. Je vois une myriade d’émotions traverser
son visage.
« On ne pourrait pas parler de ça à un autre moment, en privé
? »
« Tu n’arriveras jamais à me convaincre qu’elle n’est pas une
pédophile. »
« Je ne la vois pas comme ça. Je ne l’ai jamais considéré
ainsi. Maintenant ça suffit ! »
Elena m’aimait à sa façon, et elle m’a fait du bien. Elle m’a
sauvé de moi-même, de mes tendances à l’auto destruction. Elle s’est occupée de
moi ce dont j’étais incapable. Je n’ai pas envie qu’on la critique. Anastasia
ne le comprend pas. Comment pourrait-elle ? Elle n’a jamais été à ma place.
« Tu l’aimais ? » siffle t’elle entre ses dents,
furieuse.
« Comment ça va vous deux ? » La mère d’Anastasia vient
de revenir. Merde ! Nous étions tellement absorbés par notre dispute que nous
n’avons même pas noté sa présence.
Anastasia affiche un sourire factice et nous nous adossons
précipitamment dans nos sièges, avec des têtes de coupables. Carla regarde sa
fille d’un air interrogateur.
« Ca va maman. »
Je sirote ma boisson en regardant fixement Anastasia car notre
conversation s’est achevée sur une note acide.
Je suis sur la défensive et je ne veux pas la laisser comme ça
malheureusement nous ne sommes plus seuls.
Peut être pourrons nous régler cette question demain… enfin si elle veut
encore de moi. Anastasia semble fatiguée et contrariée.
« Bien Mesdames je vais vous laisser. » dis-je en me
levant pour partir, toujours avide d’Anastasia.
When Will I See You Again - The Three Degrees
« Mettez les consommations sur mon compte, chambre
612. » dis-je au cas où elle voudrait venir me voir. On peut toujours
espérer… et j’espère qu’elle va venir … ce soir. « Je te téléphonerai
demain matin Anastasia. A demain Carla. »
Sa mère s‘exclame : « C’est tellement agréable d’entendre
quelqu’un utiliser ton prénom en entier plutôt que son diminutif. »
Je murmure : « Un beau prénom pour une belle jeune
femme » en serrant la main que Carla me tend.
Anastasia plisse les yeux en regardant sa mère comme si elle désapprouvait
ses manières amicales. Je me tourne et embrasse chastement Anastasia sur la
joue.
Je susurre à son oreille : « A plus bébé. »
En retournant dans ma suite je réalise à quel point elle m’a
manqué. Ses sentiments aussi m’ont manqués : colère, jalousie, surprise, désir
etc… Il n’y a qu’Anastasia pour les exprimer tous dans un seul regard.
Je crains que ses préjugés à l’égard d’Elena altèrent notre
relation, ça ne devrait pas être le cas. Elle n’a rien à craindre d’Elena, ce
que nous avons vécu est de l’histoire ancienne. Maintenant c’est juste une
bonne amie à laquelle je tiens.
Je rentre dans ma suite et m’installe devant l’ordinateur
portable. Il faut que j’avance sur des dossiers. Mon blackberry vibre. J’espère
que c’est Anastasia mais je fronce les sourcils en m’apercevant que c’est Ros.
« Grey. »
« Monsieur Grey c’est Ros. »
« Qu’est-ce qui se passe ? »
« Deux trois choses à voir avec vous. J’ai épluché les
comptes du poids mort qu’on se trimballe. Notre service financier pense qu’il
faudra au moins deux ans pour qu’elle se
redresse et ceci à la condition d’une reprise de l’économie et vous savez que
ce n’est pas demain la veille. Donc il semble que la meilleure solution soit de
la liquider mais nous allons devoir verser des indemnités de licenciement. »
On frappe à ma porte. Je n’ai pas commandé de room service mais
c’est peut être Taylor. J’ouvre la porte et à ma plus grande surprise je vois
Anastasia. Je cligne des yeux pour être sûr que je n’ai pas la berlue puis
j’ouvre la porte en grand en lui faisant signe d’entrer. Je reprends ma
conversation avec Ros sans quitter Anastasia des yeux.
« Le plan de licenciement est prêt ? »
« Oui, il a été finalisé aujourd’hui Monsieur. »
« Et ça nous coûte combien ? »
« A priori, et selon nos premières estimations, des dizaines
de millions de Dollars Monsieur. » dit-elle d’une voix affaiblie. Je
siffle entre mes dents.
« Bon sang… C’est une erreur qui coûte cher… »
« En effet Monsieur. Nous n’avions aucun moyen de le
prévoir. On ne pouvait pas imaginer que l’économie allait plonger aussi
vite. »
« Et Lucas ? »
« Il met la touche finale à l’évaluation des coûts
Monsieur. »
Anastasia se tient debout au milieu de la suite, regardant les
meubles ultra modernes pourpres et or. Je me dirige vers le mini bar en lui
faisant signe de se servir. Maintenant qu’elle est là j’espère qu’elle va
rester.
Tout en discutant de la liquidation de la société je vais dans la
salle de bains et ouvre le robinet de la baignoire. Je verse du bain moussant
puis j’allume des bougies.
« L’autre chose dont je voulais parler avec vous c’est le
téléphone cellulaire que nous développons… Celui dont les schémas ne vous
convenait pas. L’équipe d’ingénieurs vous en a fourni de nouveaux … »
« Oui, demandez à Andréa de m’envoyer les plans. Selon Barney
le problème est résolu … »
Après avoir allumé les bougies et rempli la baignoire je retourne
dans le salon. Anastasia s’est servi un jus d’orange.
« Oui Monsieur. C’est une bonne nouvelle. Si vous étiez ici
vous auriez pu le contrôler, d’ailleurs ça aurait été réglé bien plus tôt
compte tenu de l’effet que vous faites à l’équipe d’ingénieurs. Vous pouvez
être très persuasif. » dit-elle en éclatant de rire. Sa remarque me fait
rire aussi.
« Serez vous absent toute la semaine Monsieur ? »
« Non je rentre Vendredi … »
« Bien ! Qu’est-ce qui vous amène en Georgie ? Ce n’est pas
vraiment un lieu de villégiature … »
« Il y a un terrain qui m’intéresse… »
« Je vois. A propos de nos estimations pour la liquidation de
la société… Quand souhaitez vous aborder les détails ? »
« Demandez à Bill de m’appeler… »
« Je l‘appelle dès que nous aurons terminé. »
« Non, pas aujourd’hui, demain. »
« Bien Monsieur. Pensez vous que la Georgie a du potentiel
pour nous ? »
« Pour le moment je vais regarder ce que cet Etat peut nous
offrir si on décide de s’y implanter. » dis-je à Ros, les yeux toujours
rivés sur Anastasia. Je lui tends un verre en lui désignant le seau à glace.
« Je suis curieuse de voir ce que vous allez trouver. »
« Si leurs primes d’implantations sont intéressantes, je
pense qu’on pourrait l’envisager, encore qu’avec cette putain de chaleur
… »
« Pourquoi pas Détroit ? Le climat est plus agréable et
l’Etat tente d’attirer les entreprises. Par ailleurs il y a un grand nombre de
chômeurs qualifiés et expérimentés à la recherche d’un emploi. Ca pourrait être
un emplacement plus intéressant. »
« Je suis d’accord. Détroit a aussi des avantages et il y
fait plus frais… »
« Je ne connais pas bien Détroit. En revanche Bill a pas mal
de relations là bas. »
« Ouais, dites à Bill de m’appeler… demain… pas trop
tôt. »
« Bien Monsieur. »
Je raccroche.
Mes yeux sont toujours posés sur Anastasia. Je reste silencieux,
je me contente de lui jeter un regard bizarre. Elle comprend le message et se
décide à parler.
Elle murmure : « Tu n’as pas répondu à ma question. »
« Non. » dis-je calmement en écarquillant les yeux. Je
ne veux pas l’effrayer.
« Non, tu n’as pas répondu à ma question ou non tu n’étais
pas amoureux d’elle ? »
Je ne sais pas pourquoi ça me plaît autant qu’elle soit jalouse.
Ca me chamboule. Je contourne sa question en essayant de réprimer un sourire.
Je m’appuie contre le mur en croisant les bras.
« Qu’est-ce que tu fais ici Anastasia ? »
« Je viens de te le dire. »
Je veux être honnête avec
elle, toujours, alors je prends une grande inspiration avant de lui répondre.
« Non je ne l’aimais pas. »
Je fronce les sourcils à la fois amusé et perplexe. Il est évident
qu’elle est soulagée. Elle se détend comme si elle venait d’être libérée de
tout le poids du monde. C’est un indice de la profondeur de ses sentiments pour
moi. Mon Dieu ! J’ai envie de la prendre ici et maintenant !
« Tu es une vraie jalouse Anastasia. Qui l’eût cru ? »
« Vous moquez vous de moi Monsieur Grey ? » Elle me
transperce du regard.
« Je n’oserais pas. » dis-je en secouant la tête mais
j’ai du mal à dissimuler l’éclat moqueur dans mon regard. Mon cœur bondit dans
ma poitrine et je me dis « c’est ma femme ! »
« Je pense que oui, et je pense que tu oses… souvent. »
dit-elle en reprenant mes mots, ce qui me fait ricaner. Aussitôt, par
automatisme, elle se met à mordiller nerveusement sa lèvre. Mon regard
s’assombrit. J’ai envie d’elle.
« Arrête de mordre cette lèvre, s’il te plait. Tu es dans ma
chambre, je ne t’ai pas vu depuis trois jours et j’ai fait un long voyage pour
te voir. » dis-je d’une voix sensuelle. Est-ce qu’elle réalise enfin
combien elle m’a manqué ? Quand elle est à proximité j’ai besoin d’être contre
elle, en elle. Ne comprend-elle pas à quel point cette séparation m’a touché ?
Je vais me consumer sur place !
Mon blackberry vibre, mais pour l’instant j’en ai rien à foutre même
si le monde s’écroulait. Je l’éteins sans même regarder qui appelle. Sa
respiration se fait plus rapide en constatant mon changement d’attitude. Je lui
adresse un regard de prédateur qui semble dire « Femme ! je te veux
tout de suite. »
« Je te veux Anastasia. Maintenant. Toi aussi tu as envie de
moi. C’est pour ça que tu es là. »
« Je voulais vraiment savoir. » murmure t’elle sur la
défensive. Mais je vais droit au but.
« Maintenant que tu sais, tu pars ou tu restes ? » Mon
regard brille d’un désir salace.
Be My Baby by Ronettes
« Je reste. » chuchote t’elle embarrassée.
« J’espère bien. » Je me rapproche d’elle, « tu
étais si en colère contre moi. »
« Oui »
« A part ma famille, je ne me souviens pas que quiconque ait
été en colère contre moi. Ca me plait. »
Je fais courir mes doigts sur sa joue. Elle inhale mon odeur, ce
qui me chamboule d’avantage. La seule chose à laquelle je pense est cette
attraction entre nous. Mon corps est attiré vers elle, désireux de fusionner
avec elle. Je me penche et fais courir mon nez le long de son épaule en
remontant jusqu’à son oreille, tandis que je glisse mes doigts dans ses cheveux
soyeux. Elle ferme les yeux et s’abandonne à mes caresses. Elle tente de
réfréner son désir.
« Il faut qu’on parle. » murmure t’elle.
« Plus tard. »
« J’ai tant à te dire. »
« Moi aussi. »
Je plante un bisou derrière son oreille tandis que mes doigts
empoignent ses cheveux. Je tire sa tête en arrière, exposant sa gorge à mes
baisers passionnés. Je mordille son menton puis j’embrasse son cou. Je suis
submergé de désir, incapable de me retenir plus longtemps.
« J’ai envie de toi. » Elle gémit, se redresse et
agrippe mes bras. Elle doit avoir ses règles ça signifie que je n’ai pas besoin
d’utiliser un préservatif.
« Je l’embrasse tout en lui demandant: « Tu saignes
? ». Elle rougit.
«Oui. »
« Tu as des crampes ? »
Bébé si tu n’en as pas, rien ne m’empêcheras de te prendre séance
tenante !
« Non. » répond-elle d’une voix presque inaudible,
rougissant encore plus.
« As-tu pris ta pilule? »
« Oui. » Elle est tellement embarrassée que si elle
pouvait elle irait se planquer dans un trou de souris. Je veux qu’elle se sente
à l’aise avec moi, en toute circonstance. Il ne doit pas y avoir de gêne entre
nous.
« Alors on va prendre un bain. » dis-je en la prenant
par la main pour l’emmener dans la chambre. Elle a tout juste le temps
d’apercevoir le lit king size car je l’entraîne dans la salle de bains aigue
marine et blanche très classe dont je me fous comme de l’an 40…
Il y a une grande baignoire encastrée. La vapeur s’élève au dessus
de la mousse. Elle observe les bougies dont les flammes vacillent.
« Est-ce que tu as un « élastique ? » Elle
écarquille les yeux tout en fouinant dans la poche de son jean dont elle sort
un chouchou.
« Relève tes cheveux. » elle s’exécute un peu nerveuse.
La baignoire est pleine, je ferme le robinet.
La salle de bains est constituée de deux pièces, je l’emmène dans
la première pour nous poster devant le grand mur en miroir.
Je murmure: « Lève tes bras. » Je passe son caraco vert
par-dessus sa tête. Elle est debout devant moi à moitié nue. Je ne l’ai pas
quitté un seul instant des yeux. Je me penche pour dézipper son jean.
« Je vais te prendre dans la salle de bains Anastasia. »
Je l’embrasse dans le cou. Elle penche la tête de côté pour me
laisser libre accès à sa peau. Je glisse mes pouces sous sa culotte pour la
faire glisser doucement, avec son jean, le long de ses jambes.
« Soulève tes pieds. » Elle prend appui sur le bord du
lavabo. Elle est maintenant totalement nue devant le miroir. Elle se regarde,
je suis agenouillé derrière elle. J’embrasse et mordille doucement son cul. Elle
gémit de plaisir. Je me redresse en regardant son reflet dans le miroir. Je
veux qu’elle sache combien elle est belle et qu’elle n’a pas à avoir honte de
sa nudité. Elle a du mal à rester immobile. Je pose ma main en travers de son
ventre, en un geste de possession. « Regarde comme tu es belle. » Je
pose mes paumes sur ses mains et je glisse mes doigts entre les siens. Puis je
pose ses mains sur son ventre. Je veux qu’elle soit fière de son corps, je veux
qu’elle se voit comme je la vois.
« Sens comme ta peau est douce. » Dis je d’une voix
douce et sensuelle. Puis je décris lentement des cercles avec ses mains en
remontant jusqu’à ses seins.
« Sens comme tes seins sont lourds. » je lui fais soupeser
ses seins. Je caresse ses mamelons avec mes pouces encore et encore, un
gémissement s’échappe de ses lèvres entrouvertes. Elle se cambre, ses seins
remplissent mes paumes. Je titille ses mamelons avec nos pouces entremêlés en
les étirant d’avantage. Elle gémit les yeux clos. Elle se tortille devant le
miroir lascivement soumise aux caresses de nos mains.
« C’est
bien bébé. »
Je
murmure « c’est bien bébé » tout en guidant ses mains sur ses
hanches, sa taille et le long de son
sexe. Je glisse mes jambes entre les siennes pour les lui écarter. Je fais
glisser ses mains sur son sexe à un rythme régulier. J’ai du mal à croire que
cette créature dévergondée est ma femme.
« Regarde
comme tu irradies Anastasia. » dis-je tout en déposant une ligne de petits baisers et de
tendres morsures le long de son épaule. Je lâche ses mains et me recule.
Je lui
ordonne de continuer, je la regarde amusé.
Elle
commence à se caresser puis cesse, perdue, incapable de poursuivre, attendant
que je la guide ce qui augmente encore mon désir. Je passe ma chemise
par-dessus tête et me dépêche d’ôter mon jean.
« Tu
préfère que je le fasse ? » dis-je en croisant ses yeux dans le miroir.
« Oui
s’il te plaît. »
Je
l’enlace et pose à nouveau mes mains sur les siennes et nous reprenons notre
caresse sensuelle de son sexe et de son clitoris. Mon corps est collé contre le
sien, mon érection plaquée contre ses fesses. Je mordille sa nuque, elle ferme
ses yeux pour absorber les myriades de sensations qui parcourent son corps.
Soudain je m’arrête et la fais pivoter sur elle-même, une main autour de sa
taille, de l’autre main je tire sur sa queue de cheval. Nous sommes plaqués l’un
contre l’autre et je l’embrasse sauvagement en m’emparant de ses lèvres, de sa
bouche de sa langue tout en la maintenant immobile.
Nos
respirations sont haletantes.
« Tes
règles ont commencé quand ? » Je veux savoir si je vais devoir utiliser un
préservatif ou pas; j’espère bien que non.
« Euh…
hier » elle est embarrassée.
« Bien. »
je la retourne.
« Penche
toi et accroche toi au lavabo bébé. » Je me saisis de ses hanches pour les
rapprocher de moi. Délicatement je tire sur la ficelle de son tampon que je
jette dans les toilettes. Ma patience est à bout et en instant je suis en elle,
peau contre peau pour la première fois. Je savoure cet instant et je me mets à
bouger lentement, doucement. Puis j’accélère à un rythme passionné. Elle
s’agrippe aux rebords du lavabo,
haletante, elle tient la cadence. Je me penche pour caresser son
clitoris. Je sens son orgasme approcher.
Je
grogne: « Vas y bébé. » et je m’écrase contre elle. Nous jouissons
ensemble, je répète son nom comme une litanie.
« Ah
Ana ! Bébé en aurai-je jamais assez de toi ? » Elle soupire de
plaisir. Nous nous écroulons sur le sol. Je l’enlace, la maintenant prisonnière
contre ma poitrine. Nous sommes perdus l’un dans l’autre.
« Je
saigne. »
« Ca
ne me dérange pas. »
Soudain
je réalise qu’elle en est sans doute gênée.
« J’avais
remarqué » dit-elle sèchement. Je crains qu’elle n’ait pas apprécié.
Avec
douceur je lui demande si ça la gêne.
« Non, pas du tout. » Sa réponse me fait
ricaner.
« Bien,
allons prendre ce bain. » Je la libère de mon emprise. Elle m’observe et
son expression change. Qu’est-ce qui se passe ? Je suis inquiet.
« Qu’est-ce
qui ne va pas ? »
« Tes
cicatrices. Ce n‘est pas la varicelle.»
Oh
Merde ! Je refuse d’y penser, je ne veux pas me souvenir des raisons pour
lesquelles j’ai ces cicatrices. Je n’ai
pas d’avantage envie d’expliquer combien j’ai été maltraité par le proxénète de
ma mère biologique. Comment il écrasait ses cigarettes sur mon corps. Ca me
ramène à une période trouble et instable de mon enfance. Je n’ai pas envie d’y
retourner même en pensée, pas pour le moment.
Je ferme. Rideau ! C’est mon seul moyen de défense vis-à-vis d’un passé
contre lequel je ne peux rien et que je n’assume pas. Je fronce les sourcils,
mon visage se rembrunit et je pince mes lèvres.
« Non,
en effet. » Je ne lui en dirai pas d’avantage. Je me lève et lui tend la
main pour l’aider à se mettre debout. Son regard a changé. De la pitié, de la
peine, de l’angoisse …
« Ne
me regarde pas comme ça » dis-je froidement, la voix pleine de reproches.
Je lâche sa main. Elle rougit, toute
penaude de se faire gronder. Elle regarde ses mains. « C’est elle qui t’a
fait ça ? »
Je ne
dis rien parce que je suis en colère. Elle lève les yeux vers moi. Je la
foudroie du regard.
« Elle
? Tu veux dire Mrs Robinson ? » Je secoue négativement la tête. Pourquoi
imagine t’elle toujours le pire à propos d’Elena ?
« Anastasia
ce n’est pas un monstre ! Bien sûr qu’elle n’a pas fait ça. Je ne
comprends pas ton besoin de la diaboliser. » dis-je exaspéré. Nous somme
là, tous les deux, plantés à poil dans la salle de bains ne sachant ni quoi
dire, ni quoi faire.
Elle
inspire profondément, passe devant moi pour entrer dans la baignoire. Elle
s’assied doucement dans l’eau. Après ce qui me semble être une éternité elle se
décide à parler.
« Je
me demande comment tu serais si tu ne l’avais connue. Si elle ne t’avais pas
initié à …. Hmmm, à … ton style de vie. »
Je me
suis juré de toujours être honnête avec elle, alors je hoche la tête et pénètre
dans l’eau du côté opposé à Anastasia. Je suis si tendu que j’en ai la mâchoire
serrée. Je m’assieds dans l’eau. Je suis si en colère que je ne la touche même pas.
Je la regarde impassible, dans un silence de mort. Nous nous observons en
chiens de faïence. Aucun de nous ne veut capituler. Je n’ai pas envie de me
disputer avec elle à propos d’Elena ni de quiconque. Je finis par secouer la
tête en souriant. Je pense que la franchise est la seule option.
« Si je n’avais pas connu Mrs Robinson,
j’aurais probablement pris la même voie que ma mère biologique. »
Je me
dois de reconnaître les mérites d’Elena, même si ses pratiques étaient de la
saloperie. Anastasia me regarde perplexe.
« Elle
m’aimait de la seule façon que je trouvais … » je me creuse les méninges
pour trouver le bon mot, « … Acceptable. »
Je
hausse les épaules.
“Acceptable
? Comment ça ? Que veux tu dire ?”
“Oui
acceptable. Elle m’a détourné de mes tendances destructrices. C’est très
difficile de grandir dans une famille parfaite lorsque l’on ne l’est
pas. »
Elle
tente de digérer toutes les informations que je lui divulgue.
« Elle
t’aime toujours ? » demande t’elle le regard soupçonneux.
« Je
ne pense pas. Pas comme ça. » Je fronce les sourcils, je ne veux pas
qu’Anastasia se sente en compétition avec Elena.
« Anastasia
je te l’ai déjà dit, c’est fini depuis longtemps. C’est du passé. Je ne pourrais
pas le changer même si je le voulais, ce qui n’est pas le cas. Elle m’a sauvé
de moi-même. Je n’ai jamais parlé de ça à personne. » Il n’y à qu’une
exception à cette règle, c’est le Dr
Flynn.
« Sauf
bien sûr avec le Dr Flynn. La seule raison pour laquelle je t’en parle
c’est parce que je veux que tu me fasses confiance. »
« Mais
je te fais confiance, seulement je veux te connaître mieux. A chaque fois que
j’essaye de parler avec toi tu détournes la conversation. Il y à tant de chose
que je voudrais savoir. » Je me sens frustré par ses propos.
« Mais
pour l’amour du ciel que veux tu savoir Anastasia ? Que dois-je
faire ? » Le feu brule sous la glace et j’ai du mal à garder mon calme.
J’ai l’impression d’être entre les mains du grand inquisiteur. Elle est
effrayée et regarde ses mains.
Elle
murmure : « J’essaye juste de te comprendre Christian. Tu
es une énigme, je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme toi. Je suis contente
que tu répondes à mes questions»
Je
déteste qu’on se dispute… J’adore qu’on se dispute… C’est étrange et très
vivifiant. Ca me faire bouillir. Ca me donne un regain d’énergie. Mais à
l’instant présent je suis méfiant. Elle lève les yeux vers moi et chuchote :
« Ne sois pas fâché contre moi s’il te plaît. »
« Je
ne suis pas fâché Anastasia. Je n’ai pas l’habitude de parler de ça sauf avec
le Dr Flynn et avec … » Je m’interromps. Je n’ai pas envie de faire
référence à Elena qui est la cause de ma mauvaise humeur.
« Tu
parles avec elle ? Avec Mrs Robinson ? » Elle a du mal à
contenir sa fureur.
« Oui. »
Je soutiens son regard.
« De
quoi ? »
« Tu
es persévérante hein ? » Je soupire passablement irrité. « On
parle de la vie, de l’univers, des affaires, Anastasia, Mrs R. et moi on parle
de tout et de rien.”
« Vous
parlez de moi ? »
« Oui. »
Je la regarde avec inquiétude.
Elle
mordille sa lèvre. Elle à l’air en colère.
« Pourquoi
parlez-vous de moi ? »
« Parce
que je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme toi. »
« Je
ne comprends pas. Ca veut dire quoi Christian ? Tu n’as jamais rencontré
quelqu’un qui ne signe pas immédiatement ta paperasse sans se poser de
questions ? »
Je
secoue la tête. Elle est persévérante en
toute chose.
« J’ai
besoin de conseils. » dis-je doucement. »
« Et
tu écoutes ceux de Madame Pédophile ? » dit-elle brusquement ce qui attise
ma colère.
A mon
tour je hausse le ton « Anastasia ça suffit ! Ou je te donne une
fessée. Je n‘ai plus le moindre intérêt sexuel ou amoureux pour elle. C‘est une amie très chère et une associée.
C‘est tout. Nous avons un passé, une histoire commune qui m‘a été extrêmement
bénéfique et qui a foutu son mariage en l‘air. Mais cet aspect de notre
relation est terminée depuis longtemps. »
Elle
écarquille les yeux.
« Et
tes parents ne l’ont jamais découverts ? »
« Non,
je te l’ai déjà dit. »
Comment
peut-elle être si conne ? Je n’arrive
plus à dissimuler mon exaspération et je me mets à crier :
« Alors
c’est fini maintenant ? »
« Oui,
pour le moment. » dit-elle. J’inspire profondément, je me détends comme si
je venais d’être soulagé d’un fardeau trop lourd.
« Bon…
C’est mon tour maintenant. » Je la regarde attentivement. « Tu n’as
pas répondu à mon mail. »
« J’allais
te répondre, mais maintenant que tu es là… » Ce qu’elle dit m’inquiète.
« Tu
aurais préféré que je ne vienne pas ? » Je l’interroge le regard
impassible ne laissant rien paraître.
« Non,
je suis contente. »
« Bien. »
Je
souris, soulagé.
« Moi
aussi, je suis content d’être là, malgré ton interrogatoire. Donc tu as le
droit de me cuisiner et tu penses bénéficier d’une sorte d’immunité
diplomatique parce que j’ai traversé le pays pour venir te voir ? Ca ne marche
pas comme ça avec moi Miss Steele. Je veux savoir ce que tu ressens. »
« Je
te l’ai dit. Je suis contente que tu sois venu. Merci d’avoir fait tout ce
chemin. » dit-elle d’une toute petite voix.
« Ca
m’a fait plaisir Miss Steele. » Je suis complètement soulagé et je me
penche pour l’embrasser. Elle répond à mon baiser mais je me redresse.
Puisqu’elle m’a soumis à un interrogatoire j’ai bien le droit d’en faire
autant.
« Non.
Je veux des réponses avant qu’on en fasse plus. » Elle soupire à son tour.
Elle s’est résignée à passer sur le grill.
« Que
veux tu savoir ? »
« Et
bien pour commencer que penses tu de notre éventuel accord ? »
Elle
cligne des yeux.
« Je
ne crois pas être capable de m’y conformer pour une longue période. Je ne pense
pas pouvoir passer un week-end entier à être quelqu’un d’autre. » Elle
rougit et recommence à regarder ses mains. J’attrape son menton en riant.
« Non,
je pense que tu en es incapable. » Elle semble vexée.
Elle
plisse les yeux: « Tu te moques de moi ? »
« Oui,
mais gentiment. » Un petit sourire flotte sur mes lèvres. Je me penche
pour lui donner un petit baiser tendre.
Je lui
tiens le menton et chuchote l‘œil pétillant de malice :« Tu n’es pas très
douée pour la soumission. »
Elle
me regarde d’abord interloquée puis elle éclate de rire, je ris aussi.
« Peut
être que je n’ai pas un bon professeur. » Ca me fait pouffer de rire.
« Sans
doute. Je devrais peut-être me montrer plus strict avec toi. » Je penche
la tête de côté en lui souriant. Elle déglutit. Je tiens à elle. Beaucoup.
J’éprouve des sentiments profonds. Que dirait-elle si elle apprenait que l’idée
de la perdre me terrifie ? Je l’observe en tentant de jauger sa réaction.
« C ‘était
vraiment si terrible que ça quand je t’ai donné la fessée ? Je veux dire la
première fois … » Elle inspire profondément.
« Non,
pas vraiment. »
« C’est
plutôt l’idée qui te fait peur ? »
« Je
pense que oui, et le fait d’éprouver du plaisir quand on n’est pas censé en
avoir. »
« Je
me souviens avoir éprouvé la même chose. On met un moment à s’y
faire. »
Elle
me regarde sans rien dire.
« Tu
peux toujours utiliser le mot d’alerte Anastasia. Ne l’oublie pas. Et tant que
tu respectes les règles qui assouvissent mon besoin de contrôle et assurent ta
sécurité, nous pouvons peut être trouver un moyen d’aller de l’avant. »
« Pourquoi
as-tu besoin de me contrôler ? »
« Parce
que ça satisfait un besoin en moi qui n’a pas été assouvi dans mon
enfance. »
« Donc
c’est une sorte de thérapie ? » demande t’elle en tentant d’évaluer
l’étendue des dégâts.
« Je
n’y ai jamais songé sous cet angle mais je suppose que tu as raison. »
« Mais
il y a quelque chose que je ne comprends pas Christian… Tantôt tu me dis
« ne me défie pas » et tantôt tu dis que tu aimes que je te défie.
C’est difficile de savoir sur quel pied danser. » Je la regarde quelques
instants en fronçant les sourcils. Elle se débrouille bien.
« Je
sais mais tu t’en es plutôt bien sortie jusqu’à présent. »
«Mais
à quel prix ? Je suis ligotée là. » dit-elle en désignant son cœur.
« J’aime
que tu sois ligotée. » dis-je en ricanant.
« Ce
n’est pas ce que je veux dire ! Exaspérée elle m’asperge d’eau.
Je la
fixe du regard, en haussant les sourcils.
« Tu
viens de m’éclabousser là ? »
« Oui. »
« Oh
Mademoiselle Steele. » Je l’attrape pour la poser sur mes genoux en
éclaboussant partout.
Kiss of Fire - Georgia Gibbs
« Je
pense que nous avons assez parlé comme ça. » Je pose mes mains de chaque
côté de sa tête et je l’embrasse profondément. Je prends possession de sa
bouche. J’incline sa tête pour la contrôler. Elle gémit contre mes lèvres. Nous
pouvons nous disputer et nous contredire, nos joutes verbales sont à la fois
éprouvantes et stimulantes mais rien ne peut rivaliser avec nos étreintes.
Sexuellement, nous sommes des âmes sœurs. Ses doigts sont entremêlés dans mes
cheveux, elle me retient contre elle et m’embrasse à son tour avec une ferveur accrue et un désir ardent. Je la
soulève pour l’agenouiller au dessus de mon érection. Je suis prêt à la
prendre, à la posséder, à la remplir, à la baiser. Je recule ma tête pour la
regarder les yeux mi-clos, lascif, lubrique. Elle pose ses mains pour s’appuyer
sur les rebords de la baignoire mais je ne sais pas ce qu’elle va faire alors j’attrape
ses poignets et les maintiens dans son dos.
Je la
soulève en murmurant: « Je vais te prendre maintenant. Prête ? »
« Oui. »
Lentement
je la fais glisser sur moi, la pénétrant lentement, la remplissant complètement
jusqu’à ne plus être qu’un. Je bascule
mes hanches, elle suffoque et se penche en avant pour appuyer son front contre
le mien.
“S’il te plait lâche mes mains.”
Je les libère de mon emprise en la suppliant de ne pas me toucher.
Je la tiens par les hanches. Elle prend appuie sur les rebords de la baignoire
et commence à monter et descendre… Lentement. Elle ouvre les yeux et me
regarde. Je l’observe, bouche entr’ouverte, hors d’haleine, abandonné au
plaisir, j’emprisonne ma langue entre mes dents. Nous sommes dans la baignoire,
nos peaux mouillées glissent l’une contre l’autre. Elle se penche pour m’embrasser.
Je ferme les yeux. Lentement elle lève les mains puis les pose sur ma tête et
caresse mes cheveux. Puis elle tire ma tête en arrière. Elle me chevauche de
plus en plus vite, son baiser se fait plus profond. Elle gémit dans ma bouche. Je tiens ses
hanches, je savoure mon plaisir, je l’embrasse. Nos corps ne sont plus que
sensations. Je pressens l’imminence de ma jouissance au fur et à mesure que nos
mouvements deviennent de plus en plus frénétiques… L’eau éclabousse partout …
Je souffle : « C’est bien bébé. » Elle explose dans
un orgasme passionné, je la suis en l’emprisonnant dans mes bras.
Je crie « Ana bébé. » son nom est une invocation, une litanie,
une prière sur mes lèvres.
Nous sortons de la baignoire pour nous allonger face à face dans
l’immense lit. Chacun serrant un oreiller dans ses bras. Nus. On ne se touche
pas, on se regarde, on s’admire, recouverts pudiquement par le drap.
D’une voix douce je lui demande si elle veut dormir.
Je savoure ces instants merveilleux, ces minutes de paix, ces moments
de calme comme s’ils allaient disparaître à jamais.
« Non je ne suis pas fatiguée. »
« Que veux tu faire ? »
« Parler. »
Evidemment elle veut parler ! Je souris
« De quoi ? »
« De plein de trucs. »
« Mais encore ? »
« De toi. »
« Que veux-tu savoir ? »
« C’est quoi ton film préféré ? » Ah ben si c’est
ça je peux répondre
« En ce moment c’est la leçon de piano. » Elle me
sourit.
« Bien sûr, suis-je bête ! La musique est si triste, je
suis certaine que tu sais la jouer n’est ce pas ? Vous réussissez en toute
chose Monsieur Grey. »
« Ma plus grande réussite c’est toi Mademoiselle
Steele. »
« Donc je suis le numéro 17. »
J’y comprends que dale.
« 17 ? »
“C’est le nombre de femmes avec lesquelles tu as … euhhh …
couché. » dit-elle gênée
Ah c‘est ça ! J’esquisse un sourire incrédule.
« Pas exactement. »
Elle ne m’a pas compris. J’ai possédé plus de quinze femmes.
« Tu avais dit quinze. » elle semble déconcertée.
« Je faisais référence au nombre de femmes qui sont venues
dans ma salle de jeux. Tu ne m’as pas demandé avec combien de femmes j’ai
couché. »
« Ah. »
Son visage se décompose, elle ajoute: « vanille ? »
« Non, tu es ma seule conquête vanille. » Je secoue la
tête en continuant de lui sourire.
« Malheureusement je suis incapable de te donner un chiffre.
Je n’ai pas fait d’encoches sur la tête de lit ou quoi que ce soit du même
genre. »
« Mais on parle de quoi là ? Des dizaines, des centaines… »
elle s’interrompt les yeux écarquillés.
« Des milliers ? »
« Par pitié, n’exagère pas! Des dizaines. »
« Toutes des soumises ? »
« Oui. »
« Arrête de rire ! » Elle m’engueule maintenant.
J’essaye de faire une tête sérieuse mais y’à rien à faire je n’y arrive pas.
« Je ne peux pas, tu es trop drôle. »
« Drôle bizarre ou drôle ah ah ? »
« Un peu des deux. » et pan je lui ressers ce qu’elle
m’avait dit une fois.
« Tu ne manques pas d’air ! ».
Je ne trouve rien à répondre alors je me penche pour lui embrasser
le bout du nez.
« Je vais te choquer Anastasia. Prête ? »
Elle hoche la tête en souriant niaisement.
« C’était toutes des soumises en formation pendant que je me
formais moi-même. Il y à des endroits dans Seattle et dans les environs où on apprend à faire ce que je fais. »
« Oh »
« Ouais, j’ai payé pour baiser Anastasia. »
« Y’a pas de quoi être fier. Tu as raison … Je suis
profondément choquée. Et vexée de ne pas pouvoir te choquer. »
« Tu as porté mon calcif. »
« Ca t’a choqué ? »
Je lui avoue sincèrement que oui. J’ajoute : « Tu es allée
chez mes parents sans culotte. »
« Ca t’a choqué ? »
« Oui »
« Il semble qu’il n’y ait qu’au rayon lingerie que je puisse
te choquer. »
Je veux lui prouver qu’elle a tort. « Tu m’as dit que tu
étais vierge. Ca a été le plus grand choc de ma vie. »
« Oui tu aurais vu ta tête ! Ca valait une photo. »
dit-elle en pouffant de rire.
« Tu m’as laissé te cravacher. »
« Et ça t’a choqué ? »
« Ouais. » Mon aveu la fait sourire.
Elle soupire : « Bon, alors peut être que je te laisserai
recommencer. »
« J’espère bien Miss Steele. Ce week-end
? »
« D’accord. » Elle a chuchoté timidement.
« D’accord ? » J’y crois pas je suis choqué !
« Oui. Je retournerai dans la chambre rouge de la
douleur. »
« Tu dis mon nom. »
« Et ça te choque ? » demande t’elle étonnée.
« Ce qui me choque c’est que ça me plaise. »
« Christian. » susurre t’elle, ça me fait sourire.
« Je veux faire un truc demain. » Je suis tout
émoustillé de lui dire.
« Quoi ? »
« C’est une surprise. Pour toi. » J’ai parlé tout
doucement. Je veux lui prouver que je peux en faire « plus ». Elle
hausse un sourcil en étouffant un bâillement.
« Je vous ennuie Miss Steele ? »
« Jamais. »
Je me penche et embrasse doucement ses lèvres.
« Dors bébé. »
Je ferme la lumière, repu et serein. Parce que je suis
« enfin » allongé auprès de ma femme qui m’a tellement manqué ces
trois derniers jours.
Heaven by Bryan Adams
P.
ReplyDeleteJe vous remercie encore pour cette traduction!! et je le ferai toutes les semaines parce que je n'ai vraiment pas envie que ça s’arrête !! donc merci pour votre boulot une fan :D
Merci !!
ReplyDeleteCa me fait vraiment plaisir.
bizz à ma fan ;-)
EM
Cest vraiment formidable ce que vous faite :-) on en veux toujours plus merci
ReplyDeletequand est ce que les traductions se font? je viens de voir votre site et j'ai déjà finis de lire!! c'est vraiment super! j'attends avec impatience la suite!merci à vous
ReplyDeletechaque nouveau chapitre est publié le vendredi (si j'ai le temps de finir la traduction :-)
ReplyDeleteNous sommes ravies que ça vous plaise
merci pour ces renseignements.j'attends donc impatiemment d'être à vendredi!! merci et super traduction!
ReplyDelete