JE SAIS QUE TU ME VEUX
Tome 2 Chapitre 3
Traduit par: Elisabeth Mazaltov
Edité par: Elisabeth Mazaltov et Hélène B.
Je conduis Anastasia dans un petit
restaurant Français « Le Picotin. » Je ne l’ai pas vraiment choisi,
mais c’est le seul qui soit proche de la galerie et je n’ai pas l’intention d’attendre
plus longtemps pour la faire manger.
J’aimerais l’emmener dans un grand
restaurant tenu par un chef étoilé et qui dispose d’une belle cave, mais je
suis malheureusement pris par le temps.
Je bougonne: « Ca fera l’affaire car
nous avons peu de temps. » Le restaurant est peint en rouge sang à l’instar
de ma salle de jeux. Les chaises sont en bois, les nappes dépareillées et des
petits miroirs sont accrochés un peu partout. Sur les tables sont disposées de
petites bougies blanches et des vases contenant des roses blanches elles aussi.
En fond sonore on entend Ella Fitzgerald chanter « cette chose qu’on
appelle l’amour. » Sa voix de crooneuse parfait l’ambiance romantique.
This Thing
Called Love by Ella Fitzgerald
L’hôtesse nous conduit à une table pour
deux située dans une petite alcôve. Anastasia, inquiète, s’assied en face de
moi. Franchement je n’en mène pas large car hormis sa réaction à mon baiser,
elle n’a montré aucun signe indiquant son intention de renouer avec moi.
Toutefois, nos corps sont tellement au diapason l’un de l’autre qu’ils donnent
l’impression de parler un langage compréhensible d’eux seuls.
« Nous sommes pressés » dis-je
au serveur pour l’inciter à accélérer le service. « Nous prendrons deux
steaks d’aloyau cuits à point, de la sauce béarnaise si vous en avez, des frites et des haricots verts ou ce que le
chef peut nous proposer. Et apportez- moi la carte des vins. »
« Certainement Monsieur. » Le serveur
semble surpris mais j’ai l’habitude de ce genre de réaction car elle est
habituelle face à quelqu’un qui prend la direction des opérations, et c’est
précisément ce que j’ai décidé de faire ce soir. Je pose mon Blackberry sur la
table. Anastasia boude en silence puis elle se met à parler: « Et si je n’aime
pas le steak ? »
Je soupire. En mon for intérieur je
demande à Dieu de m’accorder de la patience !
« Ne commence pas Anastasia. »
« Je ne suis pas une gamine,
Christian. » dit-elle à voix basse en se penchant vers moi.
« Alors arrête de te comporter comme
telle. » Moi aussi je me suis penché en avant. Immédiatement elle se
redresse, la défiance se lit sur son visage, elle cligne des yeux. Nous sommes
tous deux tendus et nerveux. La situation ne se présente pas du tout comme je l’espérais.
Vexée elle murmure : « Je suis une
enfant parce que je n’aime pas le steak ? »
Comment peux-tu être aussi bouchée
Anastasia ? Tu m’as rendu dingue ! J’ai failli faire une crise cardiaque quand
tu t’es pendue au cou de ce photographe. Je n’ai jamais été aussi jaloux de
toute ma vie ! Tu es à moi !
Love You Long Time by PTX
« Tu me rends délibérément jaloux. C’est
un comportement puéril. N’as-tu donc aucune considération pour les sentiments
de ton ami pour le provoquer de cette manière ? » Nerveusement je pince mes lèvres l’une contre
l’autre. Le serveur revient avec la carte des vins. Tout mon corps tremble
encore de jalousie, de passion et de colère. Anastasia rougit. Je suis ravi qu’elle prenne enfin conscience
de la légèreté de son comportement. Je me plonge dans la carte des vins pour ne
pas la regarder.
Bien, puisque Mademoiselle veut choisir,
je vais la laisser faire pour le vin. Après tout je pense pouvoir survivre à
son choix. « Veux-tu choisir le vin
? » Je hausse un sourcil en attendant sa réponse.
« Non, choisis. » répond-elle
boudeuse mais assagie.
Je commande deux verres de Barossa Valley
Shiraz. Ce à quoi le serveur, embarrassé, me rétorque que ce vin n’est
servit qu’à la bouteille. C’est pas vrai ! Ils se sont tous donné le mot ou
quoi ?
« Bon alors une bouteille. »
« Bien Monsieur. » dit-il en
dégageant le plancher. Anastasia observe la scène et fronce les sourcils.
« Tu es très bougon. » Vraiment
? Tu crois ?
Je la regarde, impassible, bien que je ne
le sois pas du tout.
« Je me demande bien pourquoi
? »
« Eh bien c’est une bonne idée de
donner le ton pour une franche et intime conversation sur notre avenir. Tu ne
crois pas ? » dit-elle en me souriant gentiment.
Une fois de plus elle me réprimande… Je
pince mes lèvres. Je réalise que je laisse la colère et d’autres émotions
prendre le contrôle et c’est précisément ce que je ne veux pas. Bien malgré
moi, je sens mes lèvres esquisser un sourire. Je tente de le réprimer mais j’échoue
lamentablement.
« Je suis désolé. »
« Excuses acceptées et je suis ravie
de t’apprendre que je ne suis pas devenue végétarienne depuis notre dernier
repas. » dit-elle. C’est sans doute vrai mais comme elle n’a rien avalé
depuis lors, sa remarque compte pour du beurre.
« Puisque c’est aussi la dernière
fois que tu as pris un repas, je pense que c’est un point discutable. »
« De nouveau ce mot
: discutable. »
Amusé, je répète le mot : « Discutable. »
L’impatience me rend nerveux. Mon cœur est oppressé. Je passe mes mains dans
mes cheveux. « Ana, la dernière fois que nous avons parlé, tu m’as quitté.
Je suis un peu nerveux. Je t’ai dit que je voulais que tu reviennes et tu … tu
n’as rien répondu. » J’ai parlé avec mon cœur, mes sentiments sortent par
tous les pores de ma peau.
Qu’est-ce qu’elle imagine ? Je suis
atrocement nerveux et je ne supporte pas ça ! J’ai négocié des accords
engageant des millions de dollars, signé des contrats faramineux et je n’ai
jamais été fébrile à ce point là parce que j’étais dans mon élément. Mais avec
Anastasia c‘est n‘importe quoi. Mes émotions prennent le dessus, mon cœur
chavire et mon cerveau se fait la malle quand j’en ai le plus besoin. Je la
regarde attentivement, suspendu à ses lèvres. Elle est stupéfaite.
« Christian, tu m’as manqué … Terriblement manqué. Ces derniers jours ont
été … difficiles.» Elle soupire puis me regarde étrangement et bredouille:
« Rien n’a changé. Je ne peux pas être celle que tu attends. »
« Tu es exactement celle que je
veux. » dis-je avec fougue.
« Non Christian, ce n’est pas
vrai. »
« Tu es bouleversée par ce qui est
arrivé la dernière fois. J’ai agit d’une façon stupide et toi … Toi aussi.
Pourquoi n’as-tu pas utilisé le mot d’alerte Anastasia ? » Mon ton est
accusateur. Je n’ai pas cessé d’y penser. Je lui ai toujours rappelé qu’elle
devait utiliser le mot d’alerte si ça devenait trop intense dans la salle de
jeux mais elle ne l’a pas fait Elle me dévisage sans rien trouver à répondre.
« Réponds moi.»
Fields of Gold by Eva Cassidy
« Je ne sais pas. J’étais
dépassée. J’essayais de me comporter comme tu le voulais, de gérer la douleur
et ça m’est complètement sorti de la tête. Tu comprends … J’ai oublié. »
Quoi ? J’ai traversé l’enfer
toute la semaine juste parce qu’elle a oublié d’utiliser le mot d’alerte ? Oh
mon Dieu ! Je suis consterné ! Mortifié !
C’est l’horreur. Je suis si atterré que j’agrippe
les bords de la table en criant « Tu as oublié ! »
Elle s’adosse à sa chaise en réalisant
les conséquences de son « oubli ». Nous avons tous les deux vécus un
enfer parce qu’elle a oublié de dire le mot d’alerte !
« Comment puis-je te faire
confiance, Anastasia ? » Dis-je à voix basse. Je lui faisais confiance, j’étais
persuadé qu’elle utiliserait le mot d’alerte, qu’elle respecterait les règles.
Je le lui ai rappelé maintes et maintes fois. Comment est-ce possible ?
C‘est à ce moment que le serveur apporte
le vin qu’il verse dans mon verre pour que je le goûte. Machinalement j’avale
une gorgée. « Très bien » dis-je d’un ton sec.
Il remplit nos verres, pose la bouteille
sur la table et conscient de la tension ambiante il s’éclipse sans demander son
reste. Mes yeux sont scotchés sur Anastasia. L’atmosphère est pesante. Je suis
sans voix. La seule chose que je sois capable de faire c’est la regarder
fixement. Elle rompt la glace en avalant une grande gorgée de vin, sans doute
pour se donner du courage.
« Je suis désolée. » murmure t’elle.
De quoi ? Est-ce qu’elle dit ça comme la nuit ou elle m’a quitté ? Est-elle en
train de dire que ça ne peut pas marcher entre nous ? C’est ça ? Je suis
affolé.
Inquiet, je lui demande: « Pourquoi
es tu désolée? »
« Parce que je n’ai pas utilisé le
mot de sécurité. » Je me sens soulagé. Il y a encore de l’espoir ! Merci
mon Dieu !
« Nous aurions pu nous épargner
toute cette souffrance. »
D’un air suspicieux elle
lâche: « Tu as l’air d’aller bien. »
Je vais bien ? Moi ? Je suis mort
plusieurs fois chaque jour ! Je me suis lentement vidé de mon sang ! Mon cœur a
été arraché et piétiné sous mes yeux ! J’ai perdu ma raison d’être ! Et toi
Anastasia tu trouves que je pète la forme? Tu n’imagines pas à quel point tu es
à côté de la plaque !
« Les apparences peuvent être
trompeuses. » dis-je calmement. « Je vais tout sauf bien. J’ai l’impression
que le soleil s’est couché et ne s’est plus levé pendant cinq jours, Ana. Je
vis dans une nuit perpétuelle. » Ma voix se brise. J’ai vécu l’enfer,
fracassé, anéanti, perdu…
« Tu as dit que tu ne partirais
jamais. Et pourtant au premier coup dur tu es partie. »
« Quand ai-je dit que je ne
partirais jamais ? »
« Dans ton sommeil. Ca a été la
chose la plus rassurante que j’aie entendue depuis bien longtemps, Anastasia.
Ca m’a permis de me détendre. Ca a été ma bouée de sauvetage, l’espoir auquel je
m’accrochais. »
Elle ne dit rien ! Rien ! Elle ne me
regarde pas et se penche pour attraper son verre. Ses sentiments ont-ils changé
? J’ai besoin de savoir !
« Tu as dit que tu m’aimais. Est-ce
du passé ? » Je suis anxieux. ‘Je t’en prie dis non ! Je t’en prie dis non !
Anastasia, je t’en prie dis non ! ‘Je t’en prie’ Je la supplie dans ma
tête. Moi je n’ai jamais cessé de t’aimer !
« Non Christian, ce n’est pas le
cas. » Je soupire de soulagement. Je la regarde, le cœur gonflé d’espoir.
Je murmure : « Bien. »
Je sais bien que j’ai eu la frousse de ma
vie quand elle m’a dit qu’elle m’aimait alors qu’elle était consciente et bien
éveillée. Je me sentais indigne de son amour. Mais ensuite j’ai réalisé que j’en
avais besoin, je ne peux pas vivre sans son amour. Il m’est indispensable comme
l’air que je respire !
Le serveur apporte nos plats, pose nos
assiettes devant nous et dégage à toute allure compte tenu de l’ambiance
explosive à notre table.
« Mange. » Je veux qu’elle
reprenne des forces. Elle regarde son assiette d’un air perplexe sans y
toucher. « Pourquoi ne manges tu pas ? Tu dépéris sous mes yeux aussi vite
qu’un glaçon fond dans le désert. » Ma colère refait surface.
« A Dieu ne plaise, Anastasia, si tu
ne manges pas je vais te renverser sur mes genoux en plein restaurant, et ça n’aura
rien à voir avec une quelconque gratification sexuelle. Mange. »
« D’accord, je vais manger. S’il te
plait range ta main qui te démange. »
Je la dévisage. Je veux qu’elle mange
tout de suite ! Elle continue de regarder son assiette. Elle prend ses couverts
et tranche un morceau de steak. Quand elle commence à mastiquer je me sens
soulagé. Nous mangeons en silence.
Elle lève les yeux et me surprend à la
regarder manger. Je suis fou de cette femme, fou amoureux ! Dingue d’elle ! Je
suis en admiration devant tout ce qu’elle fait !
Nous sommes puissamment liés l’un à l’autre.
Je ne suis rien sans elle.
« Tu sais qui chante ? »
demande t’elle me sortant de mes rêveries. Je me concentre sur la chanson. Je n’ai
jamais entendu ni la chanteuse ni la chanson mais c’est juste magnifique.
« Non … mais elle chante bien en
tout cas. » dis-je un sourire aux lèvres.
Arms by
Christina Perri
« Quoi ? »
Je secoue la tête.
« Mange. »
Après avoir mangé environ la
moitié de son assiette elle m’annonce qu’elle ne peut pas en avaler d’avantage
et ajoute : « Ai-je suffisamment mangé Monsieur ? »
Je l’observe en silence. J’aimerais
qu’elle finisse son assiette parce qu’elle est vraiment trop mince. Je ne
réponds pas. Je veux vérifier l’heure afin de savoir si Taylor est déjà là, si
ce n’est pas le cas, je pourrai probablement la convaincre d’avaler quelques
bouchées de plus.
Elle ajoute qu’elle est
rassasiée et boit une gorgée de vin.
« On doit se dépêcher.
Taylor attend et tu dois te reposer car demain tu travailles. »
« Toi aussi. »
« J’ai besoin de moins
de sommeil que toi Anastasia. Au moins tu as avalé quelque chose. » Je me
sens plus tranquille de savoir qu’elle a mangé.
« On ne rentre pas avec
Charlie Tango ? »
« Non, je me doutais que
j’allais boire. Taylor nous récupère. Comme ça au moins je vais t’avoir pour
moi seul pendant quelques heures dans la voiture. Que pourrons-nous faire à
part parler ? »
Il faut que ça marche, il
faut qu‘elle m‘écoute. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour ça. C’est
mon unique chance de lui parler.
Je fais signe au serveur et
lui demande l’addition. Puis j’appelle Taylor.
« Nous sommes au Picotin
sur Southwest, 3ème avenue. »
Anastasia me regarde surprise
par mon ton cassant.
« Tu es pète-sec avec
Taylor, avec la plupart des gens d’ailleurs. »
« Je vais droit au but
Anastasia. »
« Tu n’as pas été droit
au but ce soir. Rien n’a changé Christian. » Là, elle a tort. Tout a
changé et je veux rectifier toutes mes erreurs.
« J’ai une proposition à
te faire. »
« Tout a commencé avec
une proposition. » dit-elle avec morgue.
« Une proposition
différente. » C’est une chouette proposition dont j’espère qu’elle ne
pourra pas la refuser.
Le serveur revient avec l’addition,
je lui tends ma carte de crédit. J’ai hâte de sortir d’ici.
J’observe Anastasia
attentivement. Il faut que j’arrange tout ce soir. Il ne faut pas que je me
dise ensuite « Qu’est-ce qui aurait pu arriver… SI ? » Parce qu’il ne
doit pas y avoir de ‘si’. Je n’ai pas le choix, c’est maintenant ou jamais.
Tandis que je compose mon
code, mon Blackberry vibre. C’est un SMS de Taylor qui prévient qu’il est
devant le restaurant. Je me lève et tends ma main à Anastasia.
« Viens. Taylor est
dehors. »
Nous sortons main dans la
main. J’embrasse ses doigts. « Je ne veux pas te perdre Anastasia. »
dis-je avec ferveur. A son contact, tout mon corps frissonne d‘émotion et de
désir.
L’Audi nous attend devant le
restaurant. J’aide Anastasia à monter dans la voiture. Je me dirige côté
conducteur. Taylor comprend que j’ai deux mots à lui dire et sort du véhicule.
« Taylor, veuillez
mettre vos écouteurs jusqu’à nouvel ordre. Je souhaite que vous synchronisiez
votre Ipod avec l’habitacle afin que je sois sûr que vous ne pouvez entendre la
conversation. »
« Bien Monsieur. »
dit-il et il s’exécute aussitôt devant moi.
« On y va ! »
« Oui Monsieur. »
Je vais m’asseoir à côté d’Anastasia.
Elle me jette un œil curieux puis regarde droit devant elle. Je reste
imperturbable.
Du coin de l’œil, je la vois
qui m’observe en douce, on dirait qu’elle m’enregistre comme pour se souvenir
de moi, comme si c’est la dernière fois qu’elle me regarde. Je la laisse me
contempler tout son soûl, qu’elle admire donc ce qu’elle va avoir parce qu’elle
ne me perdra pas, pas si je peux l’empêcher…
Taylor synchronise son Ipod
avec la stéréo de la voiture et un aria de Puccini envahit l’habitacle
O Mio Babbino
Caro sung by Angela Gheorghiu
La voiture démarre et nous
prenons la direction de l‘autoroute I-5 vers Seattle. La circulation est
fluide.
C’est le moment de commencer
à parler à Anastasia, maintenant que Taylor ne peut plus nous entendre. Je me
tourne vers elle afin de lui parler face à face.
« Comme je le disais j’ai
une proposition à te faire, Anastasia. » Elle jette un regard inquiet en
direction de Taylor.
« Taylor ne peut pas t’entendre. »
dis-je pour la rassurer mais elle a l’air d’en douter.
« Comment ça ? »
J’appelle Taylor mais il ne
répond pas. Je l’appelle à nouveau mais il ne bouge pas. Je me penche et tapote
son épaule. Taylor ôte un de ses écouteurs.
« Oui Monsieur ? »
« Merci Taylor. C’est
parfait. Vous pouvez remettre votre écouteur. »
« Bien Monsieur. »
« Tu es satisfaite ? Il
écoute de la musique sur son Ipod. Puccini. Oublie qu’il est là. C’est-ce que
je fais. » dis-je d’un air dégagé.
« Tu lui as délibérément
demandé de faire ça ? »
« Oui. »
Elle secoue la tête comme
pour se remettre les idées en place. « D’accord alors ta proposition
? »
On y est. Je dois abattre mes
cartes et j’ai intérêt à avoir la main heureuse. Je me compose ma tête d’homme
d’affaires, celle que j’arbore quand je veux absolument remporter une négociation.
Anastasia est toute ouïe. Elle tire une drôle de tronche genre « je veux
bien négocier mais tu n’as pas intérêt à me proposer de la merde. »
« Laisse-moi d’abord te
poser une question. Veux-tu une relation vanille normale sans aucune petite
baise perverse ? » Nous n’avons jamais eu de problème avec les
cochonneries, les petites jeux pervers et cie mais je tiens à clarifier la
situation une bonne fois pour toutes. Si je me fie à mon instinct, elle aussi
aime bien ça. Mais je dois savoir ce qu’elle a dans le ventre et l’entendre de
sa bouche.
« Baise perverse
? » dit-elle choquée et mal à l’aise car Taylor est présent dans la
voiture bien qu’il ne puisse pas entendre.
« Oui baise
perverse. » Je confirme.
Lost by Bruno Mars
C’est précisément ce que c’est
et il faut appeler un chat un chat.
« Je n’arrive pas à
croire que tu aies pu dire ça. » dit-elle en regardant nerveusement
Taylor.
« Eh bien je l‘ai dit.
Réponds-moi. » Mon ton est calme mais déterminé. Je dois disséquer chaque
aspect de notre relation car elle n’est pas très communicante. Je ne dois
négliger aucun détail afin de la rendre heureuse à 100%. Elle s’empourpre et
timidement regarde ses mains.
« J’aime bien tes baises
perverses. » Elle a murmuré tout bas, confirmant mon intuition.
Mon Dieu du sexe intérieur
fait une pirouette de joie. C'est
une première victoire, mais d'autres points doivent être éclaircis pour que
j'ai une vision limpide de ses désirs.
« C’est ce que je
pensais. Alors qu’est-ce que tu n’aimes pas? » Elle soupire en me regardant.
Puis elle inspire profondément comme pour évacuer son angoisse ou je ne sais
quel agacement. Elle reste silencieuse un long moment, je la fixe sans même
cligner des yeux.
« La menace d’une
punition cruelle et inhabituelle. » Cela signifie des tas de choses, du
moins des choses différentes selon les gens. Il faut que je sache ce qu’elle
entend par là.
« Qu’est-ce que ça veut
dire ? »
« Eh bien tu as toutes
ces cannes, ces fouets et un tas de trucs dans ta salle de jeux et ça me fiche
la trouille. Je ne veux pas que tu t’en serves sur moi. » Je les ai déjà
détruit de toute façon, donc ce n’est plus un problème.
« D’accord, alors pas de
cannes, pas de fouets - ou de ceintures dans ce cas précis » dis-je avec
sarcasme, conscient de ce qui a conduit à notre rupture.
Elle n’en croit pas ses
oreilles et me regarde complètement déconcertée.
« Es tu en train de
redéfinir les limites ? »
« Pas tant que ça. J’essaye
simplement de te comprendre, d’avoir une idée plus précise de ce que tu aimes
et de ce que tu n’aimes pas. » Elle commence à comprendre et répond :
« Fondamentalement,
Christian, c’est la joie que tu éprouves à me faire du mal qui est difficile à
gérer. Et aussi que tu le feras parce que j’aurai franchi une ligne
arbitraire. » dit-elle d’une seule traite.
« Mais ce n’est pas
arbitraire, les règles sont définies. »
« Je ne veux pas de
règles. » Voilà c’est bien ce que je pensais. On peut toujours négocier
sans dévoiler ce qu’on est prêt à laisser tomber.
« Pas du tout ? »
« Aucune règle. »
dit-elle en secouant la tête. Sacrée bonne femme ! Tu devrais bosser pour moi
avec tes talents de négociatrices. Si tu peux réussir à me mettre à genoux, tu
peux faire céder n’importe qui.
« Mais ça ne te dérange
pas que je te donne une fessée ? »
« Une fessée ! Mais avec
quoi ? » Elle plisse les yeux, elle négocie pied à pied déterminée à
obtenir le meilleur arrangement. C’est parfait, parce qu’elle aussi est assise
à la table des négociations et qu’elle aussi tente de tirer les meilleures
cartes.
« Ça. » dis-je en soulevant ma main.
Elle change d’attitude. Elle se tortille sur la banquette, tentant de
dissimuler son trouble, se remémorant sans doute toutes les fois ou je lui ai
donné une fessée lors de nos jeux sexuels.
« Non, pas vraiment. »
répond-elle gênée et rougissante. « Particulièrement avec ces boules
argentées … » Sa réponse me fait sourire. J’avais bien vu, elle aime bien
la fessée dans un contexte sexuel.
« Oui c’était bon. »
« Plus que bon. » murmure t’elle
abondant dans mon sens.
« Donc tu peux supporter un peu de
douleur. » Elle hausse les épaules.
« Oui, je suppose. » Sa
respiration se fait plus rapide.
Hmmm … Tout n’est pas perdu entre nous.
Mon cœur bat la chamade. Je caresse mon menton en me demandant comment formuler
ma proposition pour qu’elle ne puisse pas la refuser.
« Anastasia, je veux qu’on
recommence tout depuis le début. Je voudrais qu’on ait une liaison
romantique et puis ensuite, peut être, quand tu me feras confiance et que je
serai sûr que tu es honnête et que tu communiques avec moi, on pourra faire
certaines choses que j’aime. » Voilà j’ai abattu mes cartes.
Elle me regarde médusée, comme si elle
avait mal entendu, livide. Je peux jurer que ce n’est pas du tout ce à quoi
elle s’attendait. Je ne sais pas ce qu’elle pense. Son visage est impassible.
Il ne fait aucun doute qu’elle est sidérée par ce que je suis prêt à faire pour
elle. Bien qu’elle soit totalement immobile et silencieuse, il semble que son
cerveau fonctionne encore. Elle finit par
retrouver l’usage de sa voix et demande : « Et à propos des punitions
? »
« Pas de punition. Aucune.» dis-je
en secouant la tête. J’ai pris cette décision la nuit ou elle m’a quitté.
« Et les règles ? »
« Pas de règles. »
Bébé tu ne sais pas jusqu’où je pourrais aller pour te garder ! Combien tu
comptes pour moi. Tu n’imagines pas même pas la profondeur de mon amour.
« Aucune ? Mais tu en as
besoin. »
« J’ai bien plus besoin
de toi, Anastasia. Ces derniers jours ont été un enfer. Tout en moi me disait
de te laisser partir parce que je ne te mérite pas. » Je soupire.
« Ces photos que ce
garçon a prises … que José a prises … Je comprends comment il te voit. Tu as l’air
si sereine, si belle, non pas que tu ne sois pas belle là, maintenant. Je vois
ta douleur. C’est dur de savoir que j’en suis responsable. Je suis un égoïste.
Je t’aie voulue dès l’instant où tu es tombée dans mon bureau. Tu es
délicieuse, honnête, chaleureuse, forte, pleine d’esprit, d’une innocence
charmante, la liste est infinie. Je suis en admiration devant toi. Je te veux
et l’idée que que tu puisses sortir avec quelqu’un d’autre c’est comme un
couteau planté dans mon âme sombre. »
Anastasia reste muette, pour
une fois sa grande gueule est à court de mots. Elle respire à toute allure
comme si elle courrait un marathon particulièrement rude. Puis soudain, elle
rassemble ses pensées et les paroles jaillissent:
« Christian, pourquoi
penses tu que tu as une âme sombre ? Je ne dirais jamais ça. Triste, sans
doute, mais tu es un homme bon. Je le sais… tu es généreux, tu es gentil, tu ne
m’as jamais menti. Et je n’ai pas fait beaucoup d’efforts. » Je suis
abasourdi.
« Ce qui s’est passé samedi a
été un vrai traumatisme pour moi. Ça
a été un électrochoc. J’ai compris que tu avais
voulu y aller en douceur avec moi mais que je ne pouvais pas être celle que tu
voulais que je sois. Puis, après que je sois partie, j’ai réalisé que la
douleur que tu m’avais infligée n’était rien comparée à la douleur de te
perdre. Je veux te faire plaisir, mais c’est difficile. »
Je murmure : « Tu me
fais plaisir tout le temps, combien de fois devrais-je te le dire ? »
« Je ne sais jamais ce
que tu penses. Parfois tu es si ténébreux… Tu es fermé comme une huître. Tu m’intimides.
C’est pour ça que je me tiens tranquille. Je ne sais jamais quelle va être ton
humeur. Elle change du tout au tout en une fraction de seconde. C’est
déconcertant. En plus tu ne me laisses pas te toucher et j’en meurs d’envie. Je
voudrais tellement te montrer combien je t’aime. » Je suis stupéfait. Je
pensais qu’elle ne m’aimait plus. Elle n’a montré aucun signe du contraire
depuis que je suis allé la chercher à son bureau. Mon cœur déjà accablé en a
été meurtri. Mais ce qu’elle vient de dire est comme un souffle emportant mes
angoisses, une vague éteignant le feu qui me dévore depuis qu’elle est
partie. C’est la première fois depuis
une semaine que je me sens heureux, profondément heureux. Si ce n’est pas le
paradis, je ne sais pas ce que c’est ! Je cligne des yeux dans l’obscurité, je
ne suis pas sûr d’avoir bien compris ce qu‘elle vient de dire. Elle déboucle sa
ceinture de sécurité et grimpe sur mes genoux, elle me prend de court. Elle
prend ma tête entre ses mains.
« Je t’aime Christian
Grey. Et tu es prêt à faire tout ça pour moi. C’est moi qui ne te mérite pas et
je suis désolée de ne pas pouvoir en faire autant pour toi. Avec le temps, peut
être… Je ne sais pas… mais oui, j’accepte ta proposition; Où dois-je signer
? »
Si je mourrais maintenant, je
mourrais heureux ! Elle n’a jamais cessé de m’aimer. Elle est prête à faire des
concessions, à s’adapter à mes besoins. Merci mon Dieu ! Merci d’avoir entendu
mes prières ! J’aime tellement cette femme !
Je réalise enfin que tout
cela n’est pas un rêve, que ce n’est pas un sale tour que me joue mon cerveau
et qu’Anastasia m’aime vraiment, moi ! Cet homme insignifiant que je suis ! Je
passe mes bras autour d’elle et je la plaque contre moi.
« Oh Ana ! » J’enfouis
mon nez dans ses cheveux, je les embrasse, j’inhale leur parfum. Nous restons
assis, enlacés, écoutant un morceau de piano apaisant, miroir parfait de
ce que nous ressentons.
Bella’s Lullaby from Twilight
Elle est blottie dans mes
bras, la tête posée sur mon épaule. Je caresse doucement son dos, comme pour
consoler nos âmes maltraitées, mises à rude épreuve depuis la semaine passée.
Je murmure : « Le
toucher est une limite à ne pas franchir pour moi, Anastasia. » Je
voudrais tellement qu’elle me touche, qu’elle pose ses mains là où personne n’a
jamais eu le droit de le faire. Mais je ne peux pas et ça me tue de devoir lui
refuser !
« Je sais. J’aimerais
comprendre pourquoi. » Je soupire. Elle a le droit de savoir. Elle a fait
tellement de concessions pour moi et je veux être franc avec elle.
« J’ai eu une enfance
atroce. Un des macs de la pute camée … Je m’en souviens». Tout mon corps
se raidit au souvenir des tortures, des punitions et des coups que m’infligeait
le mac. Je frissonne. Elle aspire une grande goulée d’air, elle est inquiète
pour moi et resserre ses bras autour de mon cou comme pour me rassurer, m’apaiser
et me consoler. De tous les gestes qu’elle a jamais eus pour moi, celui-ci
est le plus bienveillant et le plus bienfaisant. Elle m’aime !
« Elle a abusé de toi?
Ta mère, je veux dire. » Demande- t’elle d’une voix douce, émue.
« Non, pas que je m’en
souvienne. Elle était négligente. Elle ne m’a pas protégé de son mac. » Je
ricane et ajoute : « Je pense que c’est moi qui veillais sur elle. Quand
elle a fini par se suicider, il s’est écoulé quatre jours avant que quelqu’un s’inquiète et nous trouve … Je me souviens de
ça. » En effet, c’est un cauchemar qui revient encore et encore presque
chaque nuit.
Anastasia, horrifiée, en a le
souffle coupé. « C’est vraiment dégueulasse » murmure t’elle.
Je chuchote : « En
cinquante nuances »
Maintenant, elle a une idée
plus précise de mes problèmes et partager cet évènement avec elle fait s’effondrer
un mur entre nous.
Elle colle ses lèvres contre
mon cou. Outre son amour, son baiser m‘apporte la consolation. Elle inhale mon
odeur, elle veut fusionner avec moi et toucher mon âme. Je suis sur la même
longueur d’ondes. Je l’enlace et embrasse ses cheveux. Je suis heureux que nous
soyons dans les bras l’un de l’autre. Il n’y a rien, ni personne que je veuille
en cet instant, à part Anastasia blottie dans mes bras.
Tandis que je la tiens ainsi,
elle s’endort doucement. Je la regarde durant de longues minutes. Je caresse
ses cheveux, je respire son parfum, un doux mélange de savon, d’air frais et de
cette fragrance unique d’Ana. Comme je l’aime ! Que ne ferais-je pas pour elle
! Je suis soulagé de savoir qu’elle est à nouveau à moi. Je vais pleurer ou
faire les pieds au mur de joie et de soulagement bien que ça ne soit ni le lieu
ni le moment pour ça.
Nous restons ainsi tout le
long du trajet vers Seattle. Anastasia se réveille alors que nous roulons dans
la ville.
« Salut. » dis-je
tout doucement à ses yeux encore lourds de sommeil.
« Désolée. » s’excuse
t’elle en clignant des yeux et en s’étirant.
Elle est toujours dans mes
bras et je n’ai pas du tout l’intention de la laisser partir.
« Je pourrais passer ma
vie à te regarder dormir, Ana. »
« Est-ce que j’ai dit
quelque chose ? » demande t’elle inquiète de sa précédente confession
nocturne.
« Non. Nous somme
presque arrivés chez toi. » Elle est étonnée.
« On ne va pas chez toi
? »
« Non. »
Elle s’assied en me
regardant. Elle cherche à lire sur mon visage comme s’il c’était un puzzle très
compliqué : « Pourquoi ? »
« Parce que tu
travailles demain. » C’est la vérité, mais ce n’est pas toute la vérité.
« Ah bon. »
dit-elle la mine boudeuse.
Même si elle n’allait
pas travailler et téléphonait pour dire
qu’elle est malade, je préfèrerais attendre et me laisser désirer. Je veux qu’elle
me supplie. Si je cédais, cela serait contre productif. L’attente va nous
infliger une douce torture, mais ensuite nous ferons l’amour de façon bien plus
intense et passionnée.
Voir l’expression de sa
frimousse me fait sourire en coin.
« Pourquoi, tu avais des
projets ? »
Elle rougit. Ouais ouais
ouais, elle avait bien une idée derrière la tête.
« Eh bien, peut
être. » répond elle. Je pouffe de rire. « Anastasia, je ne
toucherai pas, tant que tu ne m’auras pas supplié de le faire. »
Everything by
Michael Buble
Elle s’exclame « Quoi
! » Elle est sur le cul.
« Comme cela tu
communiqueras avec moi. La prochaine fois que nous ferons l’amour, tu devras me
dire précisément ce que tu veux. Dans les moindres détails. »
« Ah » Je la
soulève pour la faire descendre de mes genoux tandis que Taylor se gare devant
son immeuble. Je descends de voiture et lui ouvre la porte.
« J’ai quelque chose
pour toi. » dis-je en me dirigeant vers le coffre dont je sors un gros
paquet cadeau contenant ses effets personnels : ordinateur portable,
Blackberry, Ipad, et les clés de sa voiture. Elle me regarde médusée.
« Tu l’ouvriras chez
toi. »
« Tu ne montes pas
? » demande t’elle étonnée.
« Non Anastasia. »
« Alors quand te
reverrais-je ? » Bon sang ça fait une éternité que j’attends qu’elle me
dise ça.
« Demain. »
Même si jusqu’à demain ça
fait un bail, je veux qu’elle supplie par anticipation.
« Mon patron veut que
j’aille prendre un verre avec lui demain. » Immédiatement mes traits se
figent, je suis sens dessus dessous.
« Vraiment ? » mon
ton est menaçant. Le salopard a des vues sur ma femme.
Next Contestant
by Nickelback
« C’est pour fêter ma
première semaine. » ajoute t’elle aussi sec. Il y a des tas de femmes qui
bossent pour des tas de mecs et ce n’est pas pour autant qu’ils vont boire un
coup ensemble pour fêter la première semaine de boulot. Sauf si le gus a envie de sauter la fille.
« Où ça ? »
« Je ne sais pas. »
« Je pourrais passer te
prendre. »
« D’accord … Je
t’enverrai un mail ou un SMS. »
« Bien. »
Je l’accompagne devant
l’entrée et j’attends pendant qu’elle plonge au fond de son sac à la recherche
de ses clés.
La voir là, à côté de moi,
avec moi, ça me remue, j‘en suis tout chose. Je me penche et je lui soulève le
menton. Ma bouche plane au dessus de la sienne, je ferme les yeux et dépose une
trainée de baisers depuis le coin de son œil jusqu’à l’angle de sa bouche mais
je m’arrête là sans toucher ses lèvres. Un gémissement de désir s’échappe
d’elle preuve qu’elle en veut d‘avantage.
« A demain »
Langoureusement elle murmure
: « Bonne nuit Christian. » J’ai compris le message et ça me fait
sourire.
«Allez, rentre. » Elle
traverse le hall.
Je crie : « A plus
bébé. » Puis je retourne à la voiture, complètement soulagé. Je suis curieux de savoir ce qu’elle
va penser, comment elle va réagir à ma déclaration d’amour implicite. J’espère
qu’elle va aimer, qu’elle va comprendre
ce que je suis incapable de lui dire en face. En tout cas pour le moment.
Taylor file en direction
d’Escala. Lui aussi est manifestement détendu après cette épouvantable semaine
que Madame Jones et lui ont du endurer. Il me dépose.
« Merci Taylor. »
Il est tout sourire.
Je monte chez moi, me
déshabille et enfile un bas de pyjama pour être à l’aise. Je vais me servir un
verre de vin puis je m’installe au piano. C’est la première fois depuis bien
longtemps que j’ai envie de jouer quelque chose de gai. Mon Blackberry vibre
sur le piano. C’est Anastasia.
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De: Anastasia Steele
Objet: IPAD
Date : 9
Juin 2011 23:56
À: Christian Grey
Tu m‘as encore fait pleurer.
J‘aime l‘Ipad.
J‘aime les chansons.
J‘aime l‘application de la British Library.
Je t‘aime.
Merci.
Bonne nuit.
Ana xx
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Ses quelques mots me mettent en joie
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De: Christian Grey
Objet: IPAD
Date: 10
Juin 2011 00:03
À: Anastasia Steele
Je suis content que ça te plaise. Je m‘en suis acheté un.
Si j’étais avec toi maintenant, j’embrasserais tes larmes. Mais je ne suis pas
là, alors va te coucher.
Christian Grey
PDG, Grey Enterprises Holdings
Inc.
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J’aimerais être avec elle
pour la serrer contre moi, voir sa réaction et embrasser ses larmes. Mais
ça attendra.
Possession by
Sarah McLachlan
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De: Anastasia Steele
Objet: Mr. Grincheux
Date: 10
Juin 2011 00:07
À: Christian Grey
Tu fais ton autoritaire comme d’habitude Monsieur Grey.
Tu es probablement tendu et bougon. Je sais ce qui pourrait te détendre. Mais
bon, tu n’es pas là - tu n’as pas voulu
que je reste et tu veux que je te supplie … Vous pouvez toujours rêver
Monsieur.
Ana xx
PS : J’ai bien noté que tu avais
inclus l‘hymne du harceleur de Police : “Every Breath You Take.” J’adore ton
sens de l’humour. Le Docteur Flynn est-il au courant ?
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Comme sa grande gueule m’a
manqué. Je projette des façons originales de la punir.
Every Breath You Take
by the Police
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De: Christian
Grey
Objet: Calme et Zen
Date: 10
Juin 2011 00:10
A: Anastasia Steele
Ma très chère Mademoiselle Steele,
La fessée se pratique également dans
les relations romantiques, vous le savez. Normalement de façon consensuelle et
dans un contexte sexuel … Mais je serais ravi de faire une exception. Vous serez
soulagée d’apprendre que le Docteur Flynn apprécie lui aussi mon sens de
l’humour. Maintenant je vous prie d’aller dormir car vous ne dormirez pas
beaucoup demain. Par ailleurs vous me supplierez, faites-moi confiance. Et j’ai
hâte de voir ça.
Christian Grey
PDG Tendu, Grey Enterprises
Holdings Inc.
______________________________________
J’envoie. Maintenant plus que
jamais j’aimerais qu’elle soit là. Mais la patience est une vertu et je veux
qu’elle me supplie et qu’elle me désire plus qu’elle ne m’a jamais désiré.
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De: Anastasia Steele
Objet: Bonne nuit, fais de beaux rêves
Date: 10
Juin 2011 00:12
À: Christian Grey
Eh bien puisque c’est si gentiment
demandé, et que j’apprécie votre délicieuse menace, je vais me blottir contre
l’Ipad que vous m’avez aimablement
offert et m’endormir en parcourant la British Library et
en écoutant la musique qui parle pour toi.
Ana xxxx
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J’aime quand elle obéit.
J’aime quand elle résiste. J’aime quand elle est furieuse. J’aime qu’elle
m’aime ! C’est simple je l’aime ! Je suis amoureux !
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De: Christian Grey
Objet: Une dernière requête
Date: 10
Juin 2011 00:15
À: Anastasia Steele
Rêve de moi.
x
Christian Grey
PDG Tendu, Grey Enterprises
Holdings Inc.
______________________________________
C’est la première fois depuis
une semaine que je sombre dans un sommeil paisible. C’est comme si Anastasia
chassait les cauchemars du mac et des sévices qu’il m’a infligés. Je rêve de
nous deux, juste Anastasia et moi.
Dream On by Aerosmith
Bonjour, je lis depuis quelque temps les chapitres vus pas CHristian.... Je suis fan!
ReplyDeleteAllez vous faire la suite? Es une traduction de l auteur EL James?
Merci de me répondre
Bonne journee
Je me suis pris dans cette histoire ...quand y aura t il la suite !
ReplyDeleteEs ce EL James qui a écrit cela?
Bonsoir,
ReplyDeleteOui je traduis au fur et à mesure. L'auteur du point de vue de Christian est Emine Fougner. D'ailleurs vous êtes sur son blog !
Ravie que son ouvrage vous plaise.
cordialement
EM
Très Bonjour a vous.
ReplyDeleteHeureuse de vous retrouvez.
Eh bien...c'est à coupé le souffle ce chapitre,que d'amour!! que d' emotions!!
Très grand Merci
VML
Merci de traduire pour nous ... Ça fait du bien au moral...
ReplyDeleteAh j'ai pas pu venir sur le site avant!!mais qu'est ce que cela fait du bien de lire les pensées de notre Christian merci merci traductrice!! j' espère pour toi que tes problèmes perso se sont arrangés :D bon courage merci encore une fan ;)
ReplyDeletej' ai pas pu venir sur le site avant mais qu'est ce que cela fait du bien de lire les pensées de notre christian c'était trop beau!! un grand merci à notre traductrice je suis fan!! en tout cas j'espère que tous tes soucis perso se sont arrangés c'est jamais très cool allez bon courage !!! a bientot et MERCIIII!!!
ReplyDeleteEst ce que vous faite encore la traduction?
ReplyDeleteA quand le prochain !!!??? J'en suis accroc !!!!
ReplyDeleteBonsoir,
ReplyDeletedésolée le prochain chapitre n'est pas pour tout de suite, je n'ai pas du tout le temps et en plus je pars une semaine en vacances. Il va falloir patienter.
Comme le dit toujours christian Grey (relisez le chapitre 3) après l'attente c'est encore meilleur... hihihi
Cordialement,
EM
Vivement les autres chapitres!!!!!! merci
ReplyDeleteMagnifique votre travail! !!
ReplyDeleteAprès avoir relu le chapitre 3 une certaine de fois j'ose pouvoir espérer lire bientôt le 4??
ReplyDeleteVotre travail est si....... orgasmique!!!:).. merci pr tout
Coucou,
ReplyDeleteJe suis désolée, j'ai eu des problèmes de santé et un nouveau dégât des eaux (gloups). Mais promis tout début janvier vous aurez deux chapitres d'un coup pour me faire pardonner.
bizz
EM
J'espère que vos problèmes de santé ainsi que ceux des eaux ne sont pas trop grave et réglés! !
ReplyDeleteHâte d'être janvier alors :)
En attendant passez de très belles fêtes de fin d'années...
Céline
Hâte d'être au mois de janvier
ReplyDeletemerci pour tout ce boulot
je vous souhaite de bonne fêtes de fin d'année
bises
Bonjour,
ReplyDeleteJe suis nouvelle sur ce blog....Et j'en suis FAN!!!
Je tenais à vous féliciter pour votre travail, pour nous faire rêver encore et encore....
J'aurai bien aimé vous aider mais mon anglais n'est pas si parfait que cela!!!!
J'espère que vos soucis s'arrangent...
En tout cas, je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d'année et une belle année 2014!!!!
J'ai hâte de lire les prochains chapitres...vous pensez que ça sera pour quand?
Encore une fois MILLE MERCI!!!!!!
J'attend la suite du TOME II et le TOME III avec impatience!!!
Bien cordialement,
Mayana.
PS: To Emine Fougner...I just want to say two words: THANK YOU....
Merci beaucoup pour cette traduction! Je suis fan de cette histoire ;)
ReplyDeleteA quand la suite j'adore
ReplyDeletebonjour à vous mesdames et meilleurs vœux pour cette année 2014. Je vous souhaite encore plus de lecture et à toi Élisabeth je te souhaite que tes problèmes de santé sois fini ...encore merci pour ce merveilleux travail que tu fournis pour nous rendre heureuse nous les fans merci merci merci.
ReplyDeletePeux-tu nous donner une date pour le chapitre 4??
nan nan nan je ne suis pas du tout accros ;)
bisous à tous
Charlene
bonjour est-ce que quelqu'un aurai une date parce que j'ai vu dans les commentaires que elisabeth a dit début janvier qu'elle mettrais 2 chapitres ....
ReplyDeleteje sais quels a eu beaucoup de problèmes de santé et personnel j’espère que tout va bien pour elle à bientôt ...
Non aucune date malheureusement! ! Je regarde ts les jours en espérant :)
ReplyDeletebonjour à toutes est ce que l'une d'entre vous aurais des nouvelles de Élisabeth??? est ce qu'elle va bien ??
ReplyDeleteMerci beaucoup Elisabeth pour votre travail, c'est toujours un vrai plaisir de vous lire... J'espère sincèrement que votre état de santé s'améliore et que vous nous reviendrez bien vite !
ReplyDeleteBien cordialement
Coucou tout le monde,
ReplyDeleteDésolée mais je n'ai pas pu tenir mes promesses. J'ai une main emprisonnée dans une attelle et les quelques heures durant lesquelles je la retire c'est pour .. travailler.
Il va falloir encore attendre que j'aille mieux.
bizz
EM
Coucou à tous
ReplyDeletebon ben au moins ont est rassurés tu as donné de tes nouvelles ouff ...
ben ont attendra même si sa va être dur lol...
bon rétablissement à toi Élisabeth à très vite j'espère ...
Bonjour a tous,
ReplyDeleteJe suis contente de voir que vous allez bien Elisabeth, je commençais comme beaucoup de monde à m'inquiéter... En tout cas merci pour tout!!! Bon rétablissement, et surtout prenez soin de vous.
Lat
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ReplyDeleteTrès bon roman! Je suis accro. Merci pour la traduction et continuez votre excellent travail. Merci Beaucoup!
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ReplyDeletebelle découverte de cette version vu par christian,j'adore je suis autant fan que de la trilogie
ReplyDeleteHâte de découvrir et lire les chapitres suivants
Merci
Belle découverte de cette version vu par Christian.J'adore et je suis autant fan que de la trilogie
ReplyDeleteHâte de découvrir et lire les chapitres à venir
Merci pour tout
Vivement la suite. ..merci pour votre travail. C'est super
ReplyDeleteMerci Elisabeth et on attend la suite avec impatiente.
ReplyDeleteEn attendant bon retablissement a toi.
Bonjour je suis nouvelle sur ce blog et j ai littéralement dévorés tous les chapitres en français.
ReplyDeleteUn très très grand bravo a l écrivain et a la traductrice.
D ailleurs j espère que vous vous retablirez vite pour nos en faire découvrir un du plus sur notre Christian adoré !
J attend donc la suite avec impatience et encore bravo pour votre travail.
Lire le point de vue de Christian, c'est comme découvrir Cinquante nuances une seconde fois. Je suis admirative du travail accompli et vous remercie pour ces doux moments d'évasion.
ReplyDeleteJ'ai hâte de lire la suite!
bonsoir,
ReplyDeletewahou...j'étais déjà fan de la première trilogie mais là c'est encore mieux...
ce point de vue de Christian est juste énorme j'ai lu tous les chapitre en une semaine...
merci merci à vous 2 pour tout le travail fourni
bon rétablissement en attendant de nouveaux chapitres...
titia
coucou tous le monde est ce que quelqu'un aurais des nouvelle de elisabeth??
ReplyDeletecoucou,
ReplyDeleteJe donne des news. Je carbure aux anti inflammatoires et je tente tant bien que mal de reprendre la traduction du chapitre. Je vais y arriver mais c'est pas facile.
Je sais que ce n'est pas drôle pour vous mais franchement je ne suis pas à la fête non plus :-)
on va y arriver
bizz
Bonjour merci de donner des nouvelles on commençait vraiment a s'inquieter... prenez soin de vous et je réitère encore mes compliments vois faîtes un super travaille... merci encore de faire toutes ses traductions... vous m'avez rendu accro je suis une "junkie" de vos traduction... bon courage
ReplyDeleteBonjour,
ReplyDeleteLa traduction du chapitre 4 est (enfin) terminée.
Il sera publié vendredi 7 mars.
cordialement,
EM
rah lala j'ai hâte de lire ça j'ai déjà tout relu et même les bouquins hihi !! merci Élisabeth j'apprécie vraiment ton travail !!
ReplyDeleteSuper ! Mille mercis !!!
ReplyDeleteBonjour, Petite nouvelle car j'ai découvert le site et votre travail tout récemment. Un grand merci à vous pour ce partage. Je vous souhaite également un prompt rétablissement.
ReplyDeleteJ'ai découvert ce site hier.... Et j'ai terminé le 1er tome et les 3 chapitres du 2ème tome.
ReplyDeleteUn énorme merci pour votre travail !! Je suis fan, et j'attends donc avec impatience vendredi 7 mars pour lire le chapitre 4.
Merci beaucoup Elisabeth
J'adore ! J'ai commencé à lire votre travail hier, et je termine aujourd'hui. J'attends avec impatience vendredi 7 mars pour lire le chapitre 4 du tome 2.
ReplyDeleteUn énorme merci pour votre travail Elisabeth.