PLANER OU S’ENVOYER EN L’AIR ?
Chapitre 27
Traduit par: Elisabeth Mazaltov
Edité par: Elisabeth Mazaltov et Hélène B.
« Christian ! Je veux la fraise ! » dit-elle en tentant
d’attraper un objet invisible. Ce sont ses mouvements désordonnés qui m’ont
réveillés.
Dans son sommeil, elle plisse son front et marmonne: « Je
veux sortir de la cage ! » Je suis intrigué.
Dans la nuit, son visage est éclairé par les lumières de la ville
c’est une vision magique.
« Ne l’emmène pas Christian ! je la veux …
Nooooon ! »
Je caresse ses cheveux pour essayer de la calmer. J’aimerais bien
savoir de quoi elle rêve.
« Chuuutt ! » elle se détend.
« Quoi ? ne pars pas ! Je ne peux pas !” Elle tremble.
I Melt with You - Nouvelle Vague
“Je t’aime ! Ne me quitte pas ! J’ai peur …”
“Bébé …je suis là. Chuuuutt…” Je la câline. Je continue de
caresser ses cheveux en espérant l’apaiser. Son bras me cherche dans
l’obscurité. Je l’attrape et le mets autour de mon cou. Elle soupire, c’est le
plus joli son du monde.
« J’en mourrais ! » son visage se crispe. « J’en
mourrais … Christian. » sa voix est à peine audible.
Mais quoi ? pourquoi ?
« Ne me quitte pas … » elle marmonne en dormant.
« Je veux plus c’est tout … »
Elle a peur que je la quitte. Elle n’a pas compris que moi aussi
j’ai peur qu’elle me quitte, que je suis physiquement incapable de la quitter
parcequ’elle est reliée à mon âme.
« Je ne le ferai jamais… non, je ne te quitterai
jamais. » Je ferme les yeux et je savoure cette certitude qu’elle vient de
réaffirmer dans son sommeil. Elle l’a déjà dit mais comme j’ai hâte qu’elle me
le dise en étant éveillée.
« Je veux ça ! » elle étend sa main qui est autour
de mon cou.
« Chuuutt … du calme bébé. » je chuchote dans son
oreille. Je caresse tendrement ses cheveux. Elle se détend et soupire. Ses bras
se décontractent et s’immobilisent. Je sors du lit. Je pourrais la regarder
toute ma vie. Pour la surprise que je lui reserve je m’habille en noir. Je l’ai
laissé dormir aussi longtemps que
possible mais maintenant il faut que je
réveille mon bébé.
« Anastasia. » j’essaye de la réveiller.
« Non »
« Aller bébé. »
“Non, laisse moi te toucher.”
« Réveille toi. »
« Non » grogne t’elle en clignant les yeux un bref
instant. Je frotte mon nez contre son oreille en murmurant « Réveille toi
bébé. » Je souris, heureux qu’elle soit ici dans mes bras.
Elle grimace : « oh non… »
« C’est l’heure de se lever bébé. Je vais allumer la lampe.” Dis-je
doucement.
« Non. »
« Je veux chasser l’aube avec toi. » J’embrasse son
visage, ses paupières, le bout de son nez, sa bouche et elle finit par ouvrir
les yeux.
« Bonjour ma beauté. » Elle gémit ce qui me fait sourire.
« Tu n’es pas du matin. » Elle cligne des yeux et me
regarde, penché au dessus d’elle, souriant. Ca m’amuse.
Elle bougonne : « J’ai cru que tu voulais du
sexe. » Quoi ? c’est pour ça qu’elle rouspète ? C’est si
désagréable que ça de baiser avec moi ?
« Anastasia, j’ai toujours envie de baiser avec toi. Ca me
fait chaud au cœur que ça soit pareil pour toi » dis-je d’un sarcastique.
Elle me regarde, mais je suis si guilleret que rien ne peut faire
changer mon humeur.
« Mais bien sûr, moi aussi, mais pas quand il est si
tard. » Elle continue de ronchonner.
« Il n’est pas tard, il est tôt. Aller debout ! On sort. Pour
le sexe on verra plus tard. »
« Je faisais un si beau rêve » elle couine d’avoir loupé
quelque chose.
« Tu rêvais de quoi ? »
« De toi. » Elle rougit. Ma curiosité est piquée au vif.
« Qu’est-ce que je faisais cette fois? »
« Tu essayais de me faire manger des fraises. » Je
souris. Je me souviens qu’elle parlait de ça.
«Le Dr Flynn adorerait… Debout et habille toi. Pas la peine
de prendre une douche on fera ça plus tard. »
Elle s’assied dans le lit,
le drap glisse laissant apparaître son corps nu. Mon regard s’assombrit,
le désir me taraude, mais si je cède à mes pulsions nous louperons le lever du
soleil. Je vais donc devoir contenir mon désir.
« Quelle heure est-il ? » demande t’elle.
« 5 h 30. »
« J’ai l’impression qu’il est 3 heures . »
« Nous n’avons plus beaucoup de temps, je t’ai laissé dormir
aussi longtemps que possible. Allez viens. »
« Je ne peux pas prendre une douche ? » Je soupire.
« Si tu prends une douche, j’aurais envie de la prendre avec
toi et tu sais ce qui arrivera… on y passera la journée. Allez viens. »
Je suis excité comme une puce à cause de la surprise que j’ai
préparée et que nous allons partager aujourd’hui. Ca va être notre
« plus ». Elle me sourit.
« Qu’est-ce qu’on va faire ? »
« C’est une surprise je te l’ai déjà dit. » Je souris
d’une oreille à l’autre.
Come Fly with Me - Frank Sinatra
« D’accord. » répond-elle en sautant du lit à la
recherche de ses vêtements. Elle les trouve sur la chaise accompagné d’un de
mes boxers. Elle voit le logo de ralph lauren et sourit. Elle l’enfile et je
souris à mon tour. Elle détient désormais un deuxième caleçon m’appartenant.
D’une certaine manière la voir porter quelque chose d’aussi intime me rend
encore plus possessif à son égard. Maintenant que je suis sûr qu’elle est
réveillée et en train de se vêtir je lui dis : « je te laisse
t’habiller » et je quitte la chambre pour aller dans la salle de séjour.
Moins de 10 minutes plus tard elle arrive pendant que je prends mon petit
déjeuner.
Je lui dis de manger. Elle ne mange pas assez. Elle me regarde
bouche bée.
« Anastasia. » Mon ton est sévère car je devine qu’elle veut
négocier.
«Je vais prendre un thé. Est-ce que je peux prendre un croissant
pour tout à l’heure ? » Je la regarde méfiant, en réponse elle me décroche
un adorable sourire.
« Tu ne vas pas commencer Anastasia. »
« Je le mangerai plus tard, vers 7H30 quand mon estomac sera réveillé, d’accord ? »
Elle me regarde innocemment, attendant mon verdict. Une petite
lueur mutine dans le regard.
« J’ai envie de lever les yeux au ciel. » dit-elle.
D‘un ton morne je réponds: « Ne te gêne surtout pas, tu me
feras plaisir. » Elle regarde le plafond, consciente de ma menace.
« Eh bien je suppose qu’une bonne fessée me
réveillerait. » dit-elle. Elle fait la moue comme si elle envisageait
sérieusement cette option.
J’en ai la mâchoire qui traine par terre !
« D’un autre côté je n’ai pas envie de t’échauffer, il fait
déjà bien assez chaud ici. » Elle hausse les épaules d’un air nonchalant.
J’ai assez de recul pour me taire et prendre l’air fâché, mais franchement avec
elle j‘échoue lamentablement. Elle est taquine et elle me fait rire.
« Comme toujours vous êtes insolente Miss Steele. Bois ton
thé. »
Elle regarde sa tasse, remarque l’étiquette Twinings et un sourire
magnifique illumine son beau visage. Elle s’assied en face de moi et m’observe
en sirotant son thé.
Une fois que j’ai terminé mon petit déj et qu’elle a bu son thé
nous partons. Je lui lance un sweat-shirt.
« Tu en auras besoin. » elle me regarde étonnée.
« Fais-moi confiance. » Je me penche pour déposer un
petit baiser sur ses lèvres et j’attrape sa main.
Il fait relativement frais dehors et les premières lueurs de
l’aube pointent à l’est.
Devant l’hôtel le voiturier me tend les clés d’une voiture de
sport décapotable très bling bling. Anastasia se tourne vers moi surprise. Je
réponds par un sourire.
« Tu vois Anastasia parfois c’est génial d’être moi. »
En effet ça l’est. Je suis là avec la femme que j’aime et on va faire
« plus » ensemble. Elle est mon espoir, celle qui m‘ouvre au monde,
celle qui m’aide à découvrir que la vie peut m’apporter encore d’avantage et
bien plus que je n’aurais pu l’imaginer. Je suis d’excellente humeur. J’ouvre la
porte de la voiture et d’un geste théâtral je lui fais signe de s’installer.
Puis je vais m’asseoir côté conducteur.
« Où allons-nous ? »
« Tu verras bien. » Je démarre la voiture et je
programme le GPS, puis j’installe mon ipod sur la stéréo. De la musique classique
envahit l’habitacle.
« C’est quoi ce morceau ? » demande t’elle d’une voix
douce.
C’est un de mes opéras préférés.
« C’est un Opéra de Verdi, La Traviata. »
La Traviata - Pavarotti
« La
Traviata ? J’en ai entendu parler. Mais je ne sais plus
où ? Qu‘est-ce que ça veut dire ? »
Je lui jette un coup d’œil rapide et souris.
« Et bien au sens littéral c’est la femme dévoyée. C’est
inspiré d’un livre d’Alexandre Dumas, La Dame aux Camélias »
« Ah oui, je l’ai lu. »
« Je m’en doutais. »
« C’est une courtisane condamnée. » dit-elle en se
dandinant dans son siège en cuir. « C’est une histoire déprimante. »
« Tu trouves ça trop déprimant ? Tu veux choisir autre chose
? Regarde dans mon Ipod. » J’affiche un sourire entendu. Je touche l’écran
de la console qui est entre nous et la playlist s’affiche.
« Tu choisis. »
Elle fait défiler les morceaux et après avoir fait son choix elle
appuie sur « play ». Britney chante
sur le rythme club mix de la techno. Je baisse le volume. Je n’ai pas
mis cette chanson dans mon ipod. C’est Leila qui l’avait fait. Britney chante d’une voix sensuelle.
« Toxic ? »
Toxic - Britney Spears
« Je ne vois pas ce que tu veux dire. » dit-elle
feignant l’innocence.
Je baisse encore le son.
« Ce n’est pas moi qui ai mis cette chanson dans mon
ipod. » Je lui avoue franchement puis j’appuie sur l’accélérateur en
souriant. Elle se retrouve plaquée contre son siège alors que nous fonçons sur
la voie express. Je la regarde en coin. Ses mains sont crispées sur ses genoux,
sa mâchoire est contractée, elle serre les dents. Son moral est en chute libre
et elle regarde par la fenêtre.
Oh merde ! Elle se demande qui a fichu la chanson dans mon ipod.
La jalousie et la curiosité transpirent par tous les pores de sa peau. Tandis
que Britney couine « Qui ? … qui ? » elle devient de plus en plus triste.
« C’était Leila. » Je réponds à la question qu’elle n’a
pas posée. Elle me regarde interloquée : « Leila ? »
« Une ex. » Elle replonge dans ses pensées profondes puis
demande : « Une des quinze ? »
« Oui. »
« Qu’est-ce qu’elle est devenue ? »
« On a rompu. »
« Pourquoi ? »
Je soupire. Je veux être franc avec elle. Je veux qu’elle sache
qu’elle est différente de toutes les femmes que j’ai connues.
« Elle en voulait plus. » dis je à voix basse. Un ange
passe…
Anastasia est la seule avec laquelle j’ai accepté l’idée d’en
faire « plus ».
« Et tu ne voulais pas ? » Je secoue la tête.
« Je n’ai jamais voulu en faire « plus » avant de
te rencontrer. » Elle doit comprendre que moi aussi, je veux « plus »
avec elle. Je découvre que j’ai envie de « plus », que j’ai besoin de
« plus » que je veux « plus » … mais uniquement avec elle.
« Et les quatorze autres ? Que sont-elles devenues ?»
« Tu veux une liste ? Divorcée, décapitée, morte ? » dis
je d’un ton moqueur.
« Tu n’es pas Henri VIII.»
« Je n’ai eu que quatre relations de longue durée sans
compter Elena. »
« Elena ? »
« Mrs Robinson. » Je souris en coin en me souvenant de
la tête qu‘a fait Elena en découvrant son surnom.
Le visage d’Anastasia s’assombrit, peur, colère, jalousie … que
sais-je encore.
« Qu’est-ce qui s’est passé avec les quatre? »
« Toujours aussi curieuse Mademoiselle Steele. » Je la
gronde en plaisantant mais je suis en veine de confidences.
« Oh Monsieur tes règles commencent quand ? » dit-elle
en se moquant de moi à son tour.
« Anastasia un homme doit savoir ces choses là. » Je ne
veux pas qu’elle se retrouve en cloque.
« Vraiment ? »
« Moi oui. »
« Pourquoi ? »
« Parce que je ne veux pas que tu tombes enceinte. » La
moutarde me monte au nez.
« Moi non plus ! Enfin pas avant plusieurs années. » Je
suis sur le cul. Elle veut des enfants ? Hou là c’est trop tôt pour discuter de
ce sujet épouvantable.
« Alors que s’est il passé avec les quatre autres ? » Je
préfère répondre sur ce sujet plutôt que discuter de l’autre.
« L’une d’elle a rencontré quelqu’un d’autre. Les trois
autres en voulaient … plus. Ca ne m’intéressait pas à l’époque.
« Et les autres ? »
Mon Dieu ! Elle devrait bosser pour moi ! Elle ne lâche rien !
« Ca n’a pas marché c’est tout. »
Rien ne me convenait jusqu’à ce que je rencontre Anastasia. A
nouveau elle regarde dehors. Qu’est-ce qu’elle cogite ?
« Où va-t-on ? » demande t’elle perplexe en regardant
l’autoroute 95.
« Dans un aérodrome. »
« On ne rentre pas à Seattle ? » Elle est paniquée. Je ris
devant sa réaction. Bien sûr que non. Je veux chasser l’aube avec elle.
« Non Anastasia, on va s’adonner à mon deuxième passe temps
favori. »
« Le second ? » elle fronce les sourcils.
« Ouais. Je t’ai dit lequel est mon préféré ce matin. »
Elle me regarde attentivement.
« M’occuper de vous Mademoiselle Steele. De toutes les façons
possibles. »
« Moi aussi, c’est au sommet de la liste de mes
priorités. » répond-elle en rougissant.
« Je suis ravi de vous l’entendre dire. »
« Alors l’aérodrome ? » Je souris, nous sommes presque
arrivés de toute façon, donc je peux lui révéler mon secret.
« Planeur. »
Elle me regarde incrédule.
« On va chasser l’aube Anastasia. »
Je suis tellement content d’aller partager mon second hobby avec
elle, ça sera notre « plus » Je ne peux pas m’empêcher de me
tourner vers elle en souriant. Mon GPS m’indique de tourner à droite et nous
nous retrouvons dans une zone industrielle. Je me gare devant un grand bâtiment
blanc sur lequel est indiqué « Association des pilotes de planeurs de
Brunswick ».
Tout en coupant le moteur je lui demande: « Tu es partante
? » avec de l’espoir dans la voix.
« Tu pilotes ? »
« Oui. »
« Oui s’il te plaît ! » répond elle enthousiaste sans
hésiter une seconde. Je me penche pour embrasser ma femme.
« Encore une première Mademoiselle Steele. » dis-je en
sortant de la voiture. Elle est la première femme que j’emmène partager ma
passion. Je fais le tour de la voiture pour ouvrir sa portière. Elle sort et
s’empare de la main que je lui tends. On fait le tour de l’édifice jusqu’au Tarmac
sur lequel sont garés plusieurs planeurs. Taylor se tient à côté d’un homme au crâne rasé et au regard
un peu illuminé. Anastasia sourit à Taylor et il lui rend la politesse. Bon ça
va, je ne veux pas que d’autres reluquent ma femme, y compris mes employés !
Taylor fait les présentations: « Monsieur Grey, voici votre
pilote remorqueur Monsieur Mark Benson. »
On se serre la pince et on commence à discuter de la vitesse du
vent, de sa direction et des conditions climatiques.
J’entends Anastasia dire timidement « bonjour » à
Taylor.
« Mademoiselle
Steele » répond-il en inclinant la tête. Je l’entends qui se reprend en
disant « Ana ». Puis il se penche vers elle en lui chuchotant un truc
que je n’arrive pas entendre. Je fronce les sourcils mais ne dis rien.
J’appelle: « Anastasia, viens ! » et je lui tends la
main.
Toute souriante elle dit « A plus tard » à Taylor qui
lui fait un bref salut de la tête en se dirigeant vers le parking.
« Monsieur Benson je vous présente ma petite amie, Anastasia
Steele. »
« Enchantée » dit-elle en lui serrant la main.
« Moi de même. »
Benson est éblouit par Anastasia … mais qui ne l’est pas ?
Mark Benson nous guide sur le tarmac vers la piste.
« Avec quoi allons nous voler ? »
« Un blanik Monsieur. »
« L13 ou 23 ? »
« Vous connaissez les avions ! Avec un L23 Monsieur. »
répond-il en souriant.
« Y-a-t-il une raison pour laquelle vous le préférez au L13 ? »
« Les L23 ont un cockpit plus spacieux et un stabilisateur
plus performant. Ils sont parfaits. »
« J’ai déjà volé sur un L23. Je le préfère aussi car il est
tout en métal et la structure des ailes est supérieure. J’ai appris à voler sur
cet appareil. Avec quoi allez-vous nous remorquer ? »
Mark sourit d’une oreille à l’autre.
« Un Piper Pawnee. » Je hoche la tête. J’aime les avions
et j’adore voler. Le fait d’être sur le point de m’envoler avec ma femme c’est
comme avoir un double orgasme sans sexe. »
L’avion est long, fuselé, blanc avec des rayures orange. Un long
câble blanc le relie au Pipper à hélice.
« D‘abord nous devons vous mettre votre parachute. »
Mark s’adresse à Anastasia.
J’interviens aussitôt : « Je m’en occupe. » Le jour ou
quelqu’un d’autre l’attachera il neigera en enfer. Benson me sourit
courtoisement.
« Je vais chercher du ballast. » Il se dirige vers son
avion.
« Tu aimes bien m’attacher. » remarque Anastasia.
« Vous n’imaginez pas à quel point Miss Steele. Allez passe
tes jambes dans les sangles. » Elle prend appuie sur mon épaule. Je me
raidis mais ne bouge pas d’un pouce. Je dois m’habituer à ce qu’elle me touche.
Une fois qu’elle a passé ses jambes je relève le parachute et elle passe ses
bras dans les sangles d’épaules. Prestement j’attache le harnais et je serre
toutes les sangles.
« Voilà c’est bon. » dis-je l’air désinvole alors que je
suis tout sauf ça. Cette vision d’elle, sanglée dans son parachute est
sacrément sexy. Si je n’étais pas sur le point d’aller voler je la coincerais volontiers
dans un coin discret.
« Tu as ton élastique ? » Elle acquiesce : « Tu
veux que j’attache mes cheveux ? »
« Oui. »
Rapidement elle se fait une queue de cheval.
« Allez, tu montes à bord. » Elle s’apprête à grimper à
l’arrière ce qui me faire rire.
« Non devant, c’est le pilote qui s’installe à
l’arrière. »
« Mais tu vas rien voir. »
« Mais si j’en verrai bien assez. » Je souris largement.
Je suis incroyablement heureux de lui faire découvrir un de mes
passes temps préférés. Je suis aux anges parce qu’elle est impatiente, curieuse
et heureuse. Elle grimpe et s ‘installe à l’avant. Je me penche pour fixer
le harnais sur ses épaules puis je passe une main entre ses jambes pour
attraper la sangle inférieure et la glisser dans la boucle qui est située sur
son ventre. Puis je ressers toutes les sangles. Je pense en moi même: «
alerte rouge c’est chaud bouillant, chaud bouillant. »
« Hmm, deux fois dans la matinée, je suis chanceux. » je
l’embrasse rapido. « Ca ne sera pas long … 20 minutes, trente tout au
plus. Les vents thermaux ne sont pas terribles si tôt le matin, en
revanche, à cette heure là haut c‘est magnifique. Tu n’es pas nerveuse
j’espère.»
Elle est heureuse, elle sourit d’une oreille à l’autre en me
disant « Je suis excitée comme une puce. »
« Bien. » je lui souris aussi. Je ressens le besoin
pressant de caresser sa joue ce que je fais aussitôt puis je m’installe dans
l’avion derrière elle.
Mark Benson revient. Il vérifie les sangles d’Anastasia puis
contrôle sous le cockpit.
« C’est bon tout est en ordre. C’est votre première fois
? »
« Oui. » répond-elle.
« Vous allez adorer. »
« Merci Monsieur Benson. »
« Appelez-moi Mark. »
Puis il se tourne vers moi et me demande si je suis prêt.
« Ouais, on y va. »
Je suis content de pouvoir montrer à Anastasia mes talents de
pilote. Mark rabat le cockpit et se dirige vers le Piper.
L’hélice du Piper se met à tourner puis lentement le câble se tend
et nous sommes tirés en avant. Mark parle à la tour de contrôle, le Piper prend
de la vitesse Le décollage est généralement un peu remuant car ce sont de
petits avions. Le Piper accélère encore et nous décollons.
« Ca y est bébé ! » je crie derrière Anastasia. On peut
entendre le vent et le ronronnement lointain du Piper. En dessous de nous on
voit l’autoroute, des bois et des maisons.
Une lumière extraordinaire arrive à l’horizon ce qui rend le
panorama encore plus magnifique. C’est la golden hour, l’heure
« magique » et le fait de la partager avec ma femme, mon Anastasia la
rend encore plus spectaculaire !
Lorsque nous atteignons les 900 mètres d’altitude,
Mark me prévient via la radio et je lui demande de lâcher. Une fois le câble
décroché, le Piper disparaît et nous planons au dessus de la Georgie.
Je fais un virage et nous montons vers le soleil en faisant des
spirales. Nous tournoyons dans la lumière du matin. C’est magique.
Je crie « Accroche toi. » et cette fois ci je vire à
nouveau mais je ne m’arrête pas et nous nous retrouvons tête en bas admirant la
terre à travers le cockpit. Anastasia pousse un cri de joie et je la vois
agiter ses bras puis appuyer ses mains sur le plexi du capot pour se retenir de
tomber. Son réflexe me fait rire. Nous nous amusons et rions de bon cœur tandis
que je redresse l’appareil.
« Je suis contente de ne pas avoir pris de petit déjeuner
! » dis-elle en bougonnant gentiment. Je suis d’accord avec elle.
« Oui, rétrospectivement je pense que c’était une sage décision
car je vais recommencer. » et aussitôt je vire à nouveau et nous nous
retrouvons tête en bas, elle pouffe de rire. Je redresse à nouveau l’avion.
« C’est beau n’est-ce pas ? »
« Oui. » répond-elle.
Il n’y a plus qu’elle et moi dans notre bulle planant au milieu du
ciel de Georgie et dans la lumière du soleil levant. Si le paradis existe, il
ressemble à ça et je suis en plein dedans. Que puis-je désirer d’autre ?
« Tu vois le manche devant toi? Tu le prends. » Je
veux qu’elle pilote ne serait-ce qu’un instant.
« Quoi ? Non ! » crie-t’elle affolée.
« Allez Anastasia. Prends-le. » J’insiste. Elle se
décide à s’en saisir.
« Tiens le bien. Tu vois le cadran au milieu ? L’aiguille
doit rester au centre. »
Elle fait ce que je lui dis et maintenant c’est elle qui pilote le
planeur.
« Bravo ma belle ! » je suis ravi.
« Je n’arrive pas à croire que tu me laisses prendre les
commandes.
« Tu serais étonnée de ce que je pourrais te laisser faire
Miss Steele. Je reprends les commandes maintenant. ».
Que ferait- elle si elle apprenait la profondeur de mes sentiments
pour elle ? En serait-elle affolée ? Je n’ai aucune expérience en la matière et
l’intensité de mes sentiments me terrorise. Ca m’est totalement étranger, c’est
complètement nouveau et comme j’ai évité les émotions intenses toute ma vie
d’adulte je suis à la fois désorienté et doublement comblé. Après que j’ai
repris les commandes nous piquons du nez sur plusieurs mètres puis je
positionne l’avion afin d’amorcer notre descente. Je contacte la tour de contrôle.
« BMA ici BGN Papa 3 Alpha entrant piste d’atterrissage sept
par la gauche dans le sens du vent. »
La tour me donne l’autorisation d’atterrir. Nous décrivons un
grand cercle en descendant lentement vers le sol. L’aéroport et les pistes
d’atterrissage sont visibles et nous descendons en longeant l’autoroute I-95.
Alors que nous sommes sur le point d’atterrir, je mets Anastasia en garde : « Accroche
toi bébé, ça risque de secouer. »
Je décris un dernier cercle, je plonge et nous touchons le sol
avec une brève secousse. Nous roulons sur l’herbe jusqu’à ce que j’immobilise
totalement le planeur. L’avion oscille et penche vers la droite. J’ouvre le
cockpit, saute sur la piste et j’étire mes jambes. Puis je retourne vers ma
femme et je lui demande: « Alors c’était comment ? » Je suis heureux
autant qu’on puisse l’être et je souris niaisement en me penchant afin de la
détacher.
« C’était extraordinaire, merci. » murmure t’elle,
heureuse.
« Est-ce que c’était plus ? »
J’espère bien que oui.
« Beaucoup plus. » murmure t’elle et je souris soulagé,
en réalisant que je retenais ma respiration suspendu à sa réponse.
« Viens. » je lui tends la main pour l’aider à sortir du
cockpit.
Dès que ses pieds touchent le sol, je l’enlace et la plaque contre
moi. Puis aussitôt mes mains parcourent ses cheveux. D’une main je tire sa tête
en arrière, de l’autre je caresse son dos jusqu’à ses reins. Je l’embrasse
longuement et durement avec passion, ma langue envahit sa bouche. Ma
respiration s’accélère, devient erratique, mon désir grimpe en flèche, je bande
comme un âne. Je suis prêt à la culbuter entre l’avion et la piste numéro 3.
Son attitude me laisse entendre qu’elle se fout que je la baise dans l’herbe ou
sur le capot. Ses mains caressent mes cheveux, nous sommes plaqués l’un contre
l’autre.
Elle a envie de moi, maintenant, et ça rend les choses encore plus
difficiles. Je retrouve suffisamment de self contrôle pour me détacher d’elle
en la regardant. Mes yeux sont noirs de désir, lubriques. Nous sommes à bout de
souffle.
J’arrive péniblement à dire: « On va prendre le petit déj
? » alors qu’elle me suffirait pour le petit déjeuner, le déjeuner et le
diner. Elle soupire comme si j’avais dis : « Sexe. Tout de suite. Dans
l’herbe ! »
Je perds la raison quand je suis avec elle et elle aussi, pourquoi ?
En fait, je m’en cogne de savoir pourquoi parce que je ne veux surtout pas que
ça cesse.
J’attrape sa main puis nous rejoignons la voiture.
« Et le planeur ? » demande t’elle.
« Quelqu’un va s’en occuper. »
Ils vont venir pour le remorquer.
« On va manger maintenant. ». J’ai envie d’elle, elle a
envie de moi mais elle doit manger.
« Viens. »
Je suis plus qu’heureux. Qui aurait pu imaginer que ce
« plus » serait beaucoup beaucoup « plus » avec elle ? Nous
marchons comme ça, main dans la main tout deux souriants comme des idiots.
Aujourd’hui est un jour parfait !
It's a Beautiful Day - U2
Peu après nous reprenons nos places dans la voiture. Je sors du
parking et prend l’autoroute I-95 en direction de Savannah. Sur la route son
téléphone sonne. Elle l’éteint.
« C’est quoi ? » je la regarde avec méfiance. Elle ne
veut pas que je sache qui l’appelle ?
Elle farfouille dans son sac.
« C’est l’alarme pour ne pas oublier ma pilule. »
Elle rougit. Je suis ravi. Elle fait
gaffe. Elle respecte les consignes qui lui ont été données pour la prise de
cette pilule.
« C’est très bien, bravo. Je déteste les capotes. » Elle
rougit encore plus ce qui semble pourtant impossible. Elle se tourne vers moi
et tout en me regardant elle murmure : « Je suis contente que tu
m’aies présenté à Mark comme ta petite amie. »
« C’est bien ce que tu es non ? » dis-je en soulevant un
sourcil. Elle ne sera jamais une bonne soumise, mais j’ai envie de
« plus » avec elle. C’est ma petite amie.
« Vraiment ? Je pensais que tu voulais une soumise ? »
« C’est le cas, je le veux toujours. Mais je te l’ai dit, moi
aussi je veux « plus »
Elle en reste bouche bée.
« J’en suis vraiment très heureuse. » murmure t’elle.
« Vous satisfaire est notre priorité Miss Steele. » je
ricane tout en entrant dans le parking de l’International house of Pancakes.
« IHOP ? » Elle pouffe de rire comme si j’étais
incapable d’aller manger des pancakes dans un endroit pareil.
Je descends de voiture et me dirige côté passager pour ouvrir sa
portière. Je lui tends la main. Il est tôt, environ 8H30 et le restaurant est calme. Ca sent la pâte
à crêpes, la friture et le désinfectant. Je la conduis vers une banquette pour
nous installer.
« Je te t’aurais jamais imaginé venir dans un endroit comme
celui-ci. » dit-elle en s‘asseyant.
« Mon père avait l’habitude de nous y emmener quand ma mère
se rendait à des congrès médicaux. C’était notre secret. » Je souris à cet
agréable souvenir. Je choppe un menu et je le parcoure rapidement.
Elle me regarde avec convoitise et je sais que manger est bien la
dernière de ses préoccupations.
« Je sais ce que je veux » dis-je à voix basse et
rauque.
Elle lève les yeux vers moi et je la dévisage. Elle soutient mon
regard comme pour répondre à mon appel silencieux.
« Je veux la même chose que toi. » J’inspire fortement.
« Ici ? » dis-je la voix suggestive en haussant un
sourcil. Je lui souris malicieusement emprisonnant le bout de ma langue entre
mes dents. Nos regards parlent pour nous. Elle se met à mordiller sa lèvre et
mon regard s’assombrit l’air de dire ‘je veux te baiser tout de suite ‘.
« Arrête de mordre ta lèvre, pas ici, pas maintenant. »
Mon regard se durcit. La coupe est pleine, si elle continue ça va déborder et
je ne répondrai plus de rien. Je n’ai pas envie de passer le reste de la matinée
en taule pour cause de comportement obscène chez IHOP.
« Je ne peux pas te prendre ici alors ne me tente pas. »
dis-je d’un ton ferme.
« Bonjour, je m’appelle Léandra. Que puis-je pour vous… euh …
aujourd’hui, ce matin …? » Pour une raison que j’ignore elle balbutie,
elle semble abrutie. Je vois qu’Anastasia l’observe avec le regard d’un fauve,
ses yeux jettent des éclairs de jalousie. Le message est clair : « Pas
touche il est à moi. »
La pauvre serveuse devait me reluquer en coin mais je m’en fous.
C’est super sexy et furieusement excitant. C’est d’autant plus
chaud que j’aurais la même réaction si un type matait Anastasia comme ça.
Putain j’approuve ! Ca amplifie mon désir pour elle.
« Anastasia ? » j’insiste, incapable de dissimuler mon
désir, ma passion et ma lubricité.
Elle déglutit et répond : « Je te l’ai dit je veux la même
chose que toi. » Elle a parlé la voix basse, douce et sensuelle, ça fait
décupler mon désir.
La serveuse nous regarde à tour de rôle, son visage a viré de la
même couleur que ses cheveux roux.
« Voulez vous que je vous laisse une minute de plus pour vous
décider ? »
« Non. Nous savons ce que nous voulons. » dis-je
incapable de réprimer un petit sourire amusé.
« Nous prendrons deux pancakes au babeurre avec du sirop
d’érable et du bacon, deux verres de jus d’orange, un café noir avec du lait
écrémé et un thé English Breakfast si vous avez. »
J’ai passé la commande sans quitter Anastasia du regard.
« Merci Monsieur. Ca sera tout ? » susurre Léandra. Nous
nous tournons tous les deux vers elle en la dévisageant. Elle rougit un peu
plus et dégage le plancher.
« Ce n’est pas juste. » Anastasia regarde ostensiblement
la table en formica en traçant des cercles imaginaires avec ses doigts. Elle
fait un gros effort pour feindre la nonchalance.
« Qu’est-ce qui n’est pas juste? »
« La façon dont tu désarmes les gens. Les femmes. Moi. »
répond elle doucement.
« Je te désarme ? »
Elle pouffe de rire.
« Tout le temps. »
« C’est juste une question de physique Anastasia. »
« Non Christian. C’est bien plus que ça. »
Je plisse le front.
« C’est toi qui me désarmes totalement Miss Steele. Ton
innocence… Tu me coupes l’herbe sous le
pied. »
« C’est pour ça que tu as changé d’avis ? »
« Changer d’avis ? » je ne comprends pas.
« Oui. A propos .. Euh.. de nous ? » Je me caresse le
menton en réfléchissant. Qu’est-ce qui a
changé ?
« Je ne crois pas avoir changé d’avis. Il s’agit de redéfinir
nos paramètres, revoir nos limites si tu veux. Je suis sûr que ça peut marcher.
Je veux que tu sois soumise dans ma salle de jeux. Je te punirai si tu
transgresses les règles. Voilà, pour le reste … ça se discute. Ce sont mes
exigences Miss Steele. Qu’en dis-tu ? »
« Est-ce que je peux dormir avec toi ? Dans ton lit ? »
demande t’elle avec une lueur d’espoir dans les yeux.
« C’est-ce que tu veux ? »
« Oui. »
« C’est d’accord. De toute façon je dors bien mieux quand tu
es avec moi. Je ne l’aurais jamais cru. » Je plisse le front en pensant
que je n’ai jamais de cauchemar quand elle dort dans mon lit. Elle est comme un
talisman qui fait venir le marchand de sable et tient à distance le maquereau.
« J’avais peur que tu me quittes si je n’acceptais pas toutes
tes exigences. » confesse t’elle dans un souffle.
« Je ne te quitterai pas Anastasia. En plus … »
Je m’interromps plongé dans mes pensées. Comment pourrais-je te
quitter ? C’est moi qui ai peur que tu m’abandonnes. C’est moi qui ne peux pas
me passer de toi. Tu n’imagines pas tout ce que je pourrais accepter pour que
tu restes. Ces pensées je ne les exprime pas. Puis j’ajoute : « On
va respecter ta définition du mot ’compromis‘. Celle que tu m’as envoyée par
mail. Jusqu’ici ça me va. »
Elle murmure timidement: « Je suis contente que tu en
veuilles plus. »
« Je sais. » Elle l’a suffisamment répété dans son sommeil.
« Comment le sais-tu ? »
« Fais moi confiance, je le sais. » dis-je en souriant.
Elle plisse les yeux en essayant de déchiffrer mon expression. Juste à ce
moment, la serveuse arrive avec notre petit déjeuner. Et pour une fois
Anastasia avale tout le contenu de son assiette. Je la regarde avec
satisfaction. Ca l’horripile que je sois content de la voir manger.
« Je peux t’inviter ? »
« M’inviter à quoi ? »
« Je voudrais payer ce petit déjeuner. »
Ah non ! Je ne veux pas que ma femme paie quoi que ce soit.
Je grogne : « Il n’en est pas question. »
« S’il te plait. Je le veux. » Je fronce les sourcils.
« Est-ce que tu veux vraiment me castrer ? »
« C’est sans doute le seul endroit où je peux payer. »
« Anastasia, j’apprécie ton geste. Vraiment. Mais c’est
non. »
Dépitée, elle pince ses lèvres.
« Ne fais pas la tête. »
Je la menace du regard.
Je paie l’addition et nous retournons à la voiture. Elle boude.
Avec douceur je murmure: « Ne m’en veux pas. Je n’ai pas
l’habitude c‘est tout. J’aime prendre soin de toi. T’offrir un simple petit
déjeuner me rend heureux. Alors s’il te plaît ne me gâche pas mon plaisir
Anastasia. D’accord ? »
J’essaye d’adoucir sa peine et je plante un petit baiser sur ses
lèvres. Elle ne peut pas s’empêcher de sourire et se glisse dans le siège
passager. Je la raccompagne chez sa mère.
Elle me regarde l’air de dire ‘Comment connais-tu l’adresse de ma
mère ?’ mais se ravise connaissant ma manie de fouiner partout …
« Tu veux entrer ? »
« Il faut que j’aille travailler Anastasia, mais je
reviendrai ce soir. A quelle heure dois-je venir ? »
Elle semble déçue ce qui me fait plaisir. Je suis content qu’elle
ait envie de moi, qu’elle soit heureuse que je sois venu et qu’elle soit triste
de notre brève séparation alors qu’elle doit me voir ce soir. Ca ouvre des
horizons radieux dans mon âme sombre.
« Merci … pour le plus. »
« Tout le plaisir est pour moi Anastasia. » Je
l’embrasse. Elle inhale mon odeur. C’est une sensation enivrante d‘avoir ma
femme dans mes bras essayant de me capter de toutes les manières possibles.
« A tout à l’heure. »
« Et comment ! »
Je repars en direction de l’hôtel tandis qu’elle me fait
tristement ’au revoir’ de la main encore
vêtue de mon sweat.
J’appelle Taylor sur le chemin du retour.
Il répond à la première sonnerie.
« Où êtes vous ? »
« A l’hôtel Monsieur. J’ai réglé Monsieur Benson et réservé
une salle pour votre réunion. A ce propos vos interlocuteurs sont arrivés
Monsieur. »
« Ok. Je serai là dans un quart d’heure. Attendez-moi dans le
hall. »
« Bien Monsieur. »
Je raccroche puis je branche mon Ipod. L’Aria « Voi che
Sapete » (vous qui savez) du « Mariage de Figaro » envahit
l’habitacle, c’est une chanson appropriée au regard des sentiments que
j’éprouve pour Anastasia. Je poursuis ma route en pensant à ma femme. Vivement
ce soir pour que sois avec elle chez sa mère. Je suis impatient comme un
amoureux qui va rendre visite à sa belle.
Voi Che Sapete-Opera by Mozart sung by Maria Ewing
En arrivant je tends les clés au voiturier et me dirige vers le
hall.
Comme toujours Taylor m’attend. Il me donne quelques informations
pendant que nous nous dirigeons vers la salle de réunion, mon Blackberry se met
à vibrer. Je lève la main vers Taylor comme pour dire : « une
minute. »
C’est un texto d’Anastasia qui me fait sourire comme un débile et
juste devant le responsable de ma sécurité qui plus est !
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De: Anastasia Steele
Objet: Planer plutôt que s’envoyer en l’air
Date: 2
Juin 2011 10:21 EST
À: Christian Grey
Parfois, tu sais vraiment comment faire passer un bon moment à une
fille.
Merci,
Ana x
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Je tape prestement ma réponse carje suis d’humeur à plaisanter
comme c’est souvent le cas avec Anastasia.
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De: Christian Grey
Objet: Planer ou s’envoyer en l’air
Date: 2
Juin 2011 10:25 EST
À: Anastasia Steele
Planer ou s’envoyer en l’air ? Peu m’importe du moment que je ne
t’entends pas ronfler. Moi aussi j’ai passé un bon moment. Mais je passe
toujours un bon moment quand je suis avec toi.
Christian
Grey PDG, Grey Enterprises Holdings Inc.
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La voilà qui revient pour se venger. La chicaneuse!
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De: Anastasia Steele
Objet: RONFLER
Date: 2
Juin 2011 10:27 EST
À: Christian Grey
JE NE RONFLE PAS. Et même si c‘était
le cas, ce ne serait pas galant de ta part de me le signaler.
Vous n‘êtes pas un gentleman Monsieur
Grey!
Ana
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Qui a dit qu’elle ne m’engueule jamais ? Bien sûr qu’elle ne se
gêne pas. Et elle le fait souvent. Par écrit … Mais là encore c’est une des
choses que j’aime chez elle.
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De: Christian Grey
Objet: Soliloque ensommeillé
Date: 2
Juin 2011 10:29 EST
À: Anastasia Steele
Je n’ai jamais prétendu être un gentleman Anastasia et je pense te
l’avoir démontré en maintes occasions. Je ne suis pas intimidé par tes PUTAINS
de majuscules. Mais je vais te confesser un petit mensonge : Non tu ne ronfles
pas, en revanche tu parles en dormant. Et c’est absolument fascinant. Alors tu
ne m’embrasses plus ?
Christian Grey PDG Goujat, Grey Enterprises Holdings Inc.
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Je lui divulgue un nouveau secret. Elle a parlé dans son sommeil …
beaucoup ces derniers temps. C’était plus que fascinant. Je suis apaisé,
détendu. Ca a été la chose la plus rassurante que j’ai entendue depuis très,
très longtemps.
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De: Anastasia Steele
Objet: Crache le morceau
Date: 2
Juin 2011 10:33 EST
À: Christian Grey
Tu es un goujat doublé d’un fourbe et certainement pas un
Gentleman.
Qu’est-ce que j’ai dit ?
Pas de baisers tant que tu n’auras
pas parlé!
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Sa réponse me fait sourire. Je sais qu’elle est en train de se
tortiller sur son siège. Comme j’aimerais qu’elle me le répète quand elle est
éveillée et consciente.
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De: Christian Grey
Objet: Belle au Bois Parlant
Date: 2
juin 2011 10:36 EST
À: Anastasia Steele
Ca ne serait pas galant et j’ai déjà subi des remontrances à ce
sujet. Mais si tu es gentille je te le dirai peut être ce soir.
Je dois entrer en réunion maintenant.
A plus Bébé.
Christian Grey PDG Goujat et Fourbe, Grey Enterprises Holdings Inc.
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Nous rentrons dans la salle de réunion. Il y a là trois
représentants de la société qui est propriétaire du terrain qui m’intéresse.
Après de brèves présentations on se serre la main et on commence à parler
business.
Taylor attend près de la porte, debout, impassible comme
toujours. Il a du recevoir un texto car
je le vois se tourner et prendre connaissance du message. Son visage se vide de
son sang, il est pâle comme un linge. Qu’est-ce qui se passe ?
Il me regarde avec l’air de dire « urgence absolue. »
J ‘acquiesce, et il sort pour parler. Quelques minutes plus tard il
revient dans la salle de réunion.
Il se penche vers moi : « Excusez moi Monsieur Grey, il y a
eu un problème à l’Escala Monsieur. Leila est venue, elle était hystérique,
elle hurlait et criait, elle voulait vous voir. Madame Jones a essayé de la
calmer en vain, et elle a tenté de se suicider en s’ouvrant les veines. »
Je lève la tête vers lui complètement sonné.
Je siffle entre mes dents : « Qu’est-ce qui s’est passé
? » Je suis angoissé.
« Madame Jones l’a emmenée à l’hôpital où on s’occupe d’elle.
Je pense qu’elle va s’en sortir. »
« Demandez à Madame Jones de rester avec elle jusqu’à ce que
j’arrive. Qu’elle reste à l’hôpital. Il est probable que nous devrons l’emmener
dans un hôpital psychiatrique pour la faire
soigner. Ensuite prévenez le pilote, que l’avion soit prêt à décoller.
On rentre à Seattle. »
Puis je me tourne vers mes interlocuteurs qui semblent à la fois
surpris et très gênés.
« Messieurs, je suis confus mais il va falloir que nous
fixions une autre date pour cette réunion. Un problème extrêmement urgent
requiert ma présence à Seattle, il faut que je rentre chez moi. Je compte sur
votre compréhension. » Mon visage est impassible.
« Nous espérons que tout va s‘arranger Monsieur Grey, » me
dit le plus âgé des participants qui semble sincèrement inquiet pour moi.
« Merci Monsieur Brighton. Rien qui ne puisse s’arranger mais
ma présence est indispensable. Mes collaborateurs restent en contact avec
vous. »
Ils me remercient et je quitte précipitamment la salle de réunion.
Leila ! Mais qu’est-ce qui t’as pris ? Qu’est-ce qui s’est passé ?
Je ne l’ai pas vu depuis près de trois ans et elle s’est mariée après notre
séparation. C’est drôle car nous nous sommes séparés parce qu’elle voulait
« plus » et je ne voulais pas. Elle a trouvé un type qui aspirait à
la même chose qu’elle. Mais que lui est-il arrivé ? Nous traçons vers ma
chambre. Je rassemble mes affaires tandis que Taylor se charge de joindre le
pilote et de régler l’hôtel. Sur le chemin de l’aéroport j’appelle Anastasia
pour lui dire que je ne pourrai pas venir dîner. Elle ne répond pas. Je ne
laisse pas de message. Si elle ne me rappelle pas je lui téléphonerai en
arrivant à Seattle.
Mon blackberry sonne et c’est avec soulagement que je vois son nom
qui s’affiche.
« Anastasia. » je réponds immédiatement.
« Salut. » dit-elle timidement.
« Je dois rentrer à Seattle. J’ai un imprévu. Je suis en
route pour l’aéroport. S’il te plait présente mes excuses à ta mère. Je ne
pourrai pas diner avec vous ce soir. » dis je en étant à la fois contrarié
et bouleversé. Mais je m’exprime sur un ton très professionnel, je suis sous
contrôle.
Leaving on a Jet Plane - Chantal Kreviazuk
« Rien de grave j’espère ? » demande t’elle inquiète.
« J’ai une situation à régler. On se voit vendredi.
J’enverrai Taylor te chercher à l’aéroport si je ne peux pas venir
moi-même. » J’ai du mal à me contenir tant je suis en rage après Leila.
« D’accord. J’espère que tu vas arriver à régler ça. Bon
vol. »
Elle se fait du souci… pour moi. Mon cœur fond comme neige au
soleil. Pendant une courte minute son inquiétude me fait oublier mes
emmerdements.
« Toi aussi bébé. » C’est pas du tout comme ça que
j’espérais finir la journée mais on va faire avec … on n’a pas le choix.
Puis je téléphone à Madame Jones pour qu’elle me relate les
détails de l’incident. Je suis hors de moi !
50 nuances est de retour et crie vengeance.
Merci pour le chapitre de cette semaine je vais attendre avec impatience le prochain :-)
ReplyDeletewow merci encore! c'est toujours plaisant de commencer le vendredi en lisant vos chapitre. Merci encore
ReplyDeleteclaudine
Merci pour ce chapitre et j'attends impatiemment les prochains chapitres.
ReplyDeleteViviane
P.
ReplyDeleteMerci encore pour ce nouveau chapitre !!je suis vraiment fan de ce site continuez comme ça c 'est génial !!
vivement vendredi prochain!!