DEVINE QUI VIENT DINER
?
Chapitre 18
Traduit par: Elisabeth Mazaltov
Edité par: Hélène B. et Elisabeth Mazaltov
« Bien
joué bébé, ça t’a fait mal ? »
« Non. »
Elle peut à peine me répondre pas plus qu’elle ne peut garder les yeux ouverts.
« Tu
pensais que ça ferait mal ? » Je chuchote à son oreille tout en la tenant
contre moi. Je repousse quelques cheveux de son visage.
« Oui. »
répond-elle épuisée.
« Tu
vois que la peur est dans ta tête Anastasia. » Mais ce qui me taraude est
de savoir si elle accepterait de le refaire. D‘une voix hésitante je lui pose
la question:
« Tu
le referais ? » Fatiguée, elle met quelques instants à répondre.
« Oui. »
répond-elle d’une voix douce.
Je
suis foutu !
J’aime
vraiment et profondément cette femme, c’est pour moi un sentiment étrange mais fondamental. Je
l’aime, c’est élémentaire ! Evident.
Je la
serre fermement dans mes bras.
« C’est
bien, moi aussi. » Je me penche et tendrement je l’embrasse sur la tête.
« Et
je n’en ai pas fini avec toi. » dis-je parce que j’ai attendu qu’elle soit dans cette
pièce depuis des jours, non, ça fait des
semaines maintenant. Ses yeux sont fermés tandis que je suis enveloppé autour
d’elle. Elle tourne son visage vers ma poitrine et inspire profondément, mais
ce mouvement me hérisse. Elle ouvre les yeux et me regarde. Je lui jette un
regard d’avertissement.
« Non. »
Elle s’empourpre et me regarde tristement ce qui fait fondre mon cœur ténébreux.
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« Va
t’agenouiller près de la porte. »
Ma
voix est redevenue glaciale à cause de cette saloperie de merde qui est en moi.
Ma limite à ne pas franchir a été enfreinte et je tente de retrouver mon sang
froid.
Elle
se relève péniblement et se précipite à la porte et s’agenouille comme je le
lui ai montré, tremblante et fatiguée. Je la suis, elle est épuisée, ses
paupières sont lourdes et elle n’arrive plus à maintenir sa tête droite.
« Je
vous ennuie Mademoiselle Steele ? » Elle se réveille en sursaut. Je suis
debout devant elle, bras croisés en la regardant fixement. Quand ses beaux yeux
bleus se posent sur moi, mon regard s’adoucit, elle est mon point faible.
« Debout. » Elle se lève prudemment.
J’esquisse un sourire
« Tu es crevée non ? » elle hoche la tête en rougissant.
« Un peu d’endurance Mademoiselle Steele. » Voilà la
raison pour laquelle je veux qu’elle fasse du sport. Je plisse les yeux en la
regardant.
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« Je n’en ai pas fini avec toi. Tends les mains comme si tu
priais. » Elle cligne des yeux en se demandant si elle a bien compris.
« Prier ? » demande t’elle complètement embrouillée en
se disant sans doute que c’est un bien curieux endroit pour prier. Elle finit
par faire ce que je lui ai demandé. Je prends un lien de serrage dans lequel
j’emprisonne ses poignets. Elle cherche à capter mon regard en le
reconnaissant.
« Ca te rappelle quelque chose ? » Je suis incapable de
réprimer un sourire. Elle me regarde ébahie comme si une poussée d’adrénaline
parcourait son corps. Elle est tout à fait réveillée à présent.
“J’ai des ciseaux,” dis-je en les brandissant, “Je peux te libérer
à tout moment. » Je veux la rassurer.
Elle tente d’écarter ses poignets pour tester les liens, mais le
plastique résiste et mord sa chair. Tant qu’elle n’essaiera pas de forcer pour
écarter les poignets ça ne lui fera pas mal sinon ça entaillera sa peau.
« Viens. » dis-je en attrapant ses mains entravées et je
la conduis au lit à baldaquin. Elle remarque qu’il est recouvert de draps rouge
sombre et qu’une chaîne pend à chaque colonne. Elle me regarde avec curiosité.
Je me penche et murmure à son oreille: « J’en veux plus,
beaucoup, beaucoup plus. » Son cœur bat la chamade. Elle est fébrile.
« Mais j’irai vite. Tu es fatiguée. Accroche-toi à la
colonne. » Elle fronce les sourcils en réalisant qu’elle ne va pas
s’allonger sur le lit. Elle écarte ses mains pour agripper la colonne en bois
sculpté.
« Plus bas. Bien. Ne lâche pas sinon tu auras la fessée. Compris ? »
“Oui Monsieur.”
“Bien.”
Je me tiens derrière elle et attrape ses hanches puis rapidement
je la soulève, ainsi elle penche en avant toujours agrippée à la colonne.
« Tu ne lâches pas. Je vais te baiser à fond par
derrière. Accroche-toi bien pour que la colonne supporte ton poids.
« C’est compris ? »
« Oui. » dit-elle. Je lui mets une claque sur les
fesses.
« Oh… Oui Monsieur. »
“Ecarte les jambes.” Je place mes jambes entre les siennes et tout
en maintenant ses hanches j’écarte sa jambe droite.
« Voilà c’est mieux. Après ça je te laisserai dormir. »
Avec douceur je caresse son dos.
« Tu as une peau magnifique Anastasia. » Je me penche et
dépose une succession de petits baisers légers le long de sa colonne
vertébrale. En même temps, mes mains l’enlacent pour s’emparer de ses seins. Mes
doigts excitent ses mamelons. Elle étouffe un gémissement. Une nouvelle fois
son corps s’anime sous mes caresses.
Je mordille sa nuque tout en tirant sur ses tétons, ses mains se
resserrent sur la colonne.
Je la lâche pour attraper un préservatif. Je déchire l’emballage
et fais tomber mon jean sur mes chevilles.
« Anastasia Steele, vous avez un cul fascinant. Qu’est ce que
j’aimerais lui faire… dis-je avec convoitise. Mes mains glissent sur ses
fesses, puis descendent et j’enfonce deux doigts en elle.
« Tu es toute mouillée. Vous ne me décevez jamais
Mademoiselle Steele. » Il y a de la fierté dans ma voix.
« Accroche toi bien… ça va être rapide bébé. » Dis-je en
agrippant ses hanches. Je me positionne sous elle, puis rapidement je soulève
ses hanches. J’attrape sa tresse que j’enroule autour de mon poignet jusqu’à sa
nuque pour maintenir sa tête. Très lentement je la pénètre… jusqu’à la garde tout
en tirant sur ses cheveux. Je me retire tout aussi lentement. Je saisis sa
hanche de ma main libre et je la maintiens fermement. Puis je la défonce, elle
glisse en avant.
Je crie les dents serrées : “Tiens bon Anastasia.” Elle s’agrippe
encore plus fermement à la colonne tout en poussant vers moi tandis que je
continue mon assaut impitoyable, mes doigts s’enfoncent dans sa hanche. Je sens
qu’elle s’affaiblit avec la montée d’un nouvel orgasme. Je poursuis brutalement
contre elle, en elle, ma respiration est saccadée, je gémis, je grogne. Sa
respiration s’accélère, ses gémissements annoncent l’arrivée inévitable de son
plaisir tout comme je sens l’arrivée du mien, je continue de la pilonner sans
relâche. Je gémis « Vas y Ana jouis pour moi. » ma voix la fait
basculer et elle s’abandonne à son plaisir.
Nous sommes tous les deux épuisés, je suis couché sur le sol,
Anastasia est allongée sur moi, le dos contre ma poitrine. Tout en frottant mon
nez contre son oreille je chuchote doucement : « Lève tes
mains. » Elle lève les bras et d’un
coup de ciseaux je coupe le plastique en murmurant « Je déclare l’ouverture
officielle d’Ana. » Elle éclate de rire et se frotte les poignets. L’entendre
rire me fait sourire, c’est le plus joli son du monde, parce qu’il signifie qu’elle
est heureuse. J‘ai envie de l’entendre plus souvent rire, insouciante et
joyeuse.
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Tristement je dis : «c’est un si joli son. » Soudain je me
sens coupable et triste parce qu’elle n’est pas aussi insouciante qu’elle
pourrait l’être. Je m’assieds en l’attirant contre moi de façon à ce qu’elle
soit assise sur mes genoux.
« C’est de ma faute. » Dis-je en frottant ses épaules et
ses bras qui ont été mis à rude épreuve. Je la masse doucement. Elle se tourne
vers moi pour tenter de déchiffrer le sens caché de mes lamentations.
« C’est de ma faute si tu ne ris pas plus souvent. »
dis-je la voix triste.
« Je ne suis pas une grande rieuse. marmonne t’elle
assoupie.
« Mais quand vous riez Miss Steele c’est un émerveillement et
une joie à entendre. » Mes yeux étincellent.
« C’est très poétique Monsieur Grey. » elle tente de rester
éveillée mais ses yeux se ferment tous seuls.
« Je pense que tu as besoin de dormir car je t’ai baisée à
fond. » dis-je l’œil brillant.
« Alors là ce n’est pas poétique du tout. » Elle
bougonne en plaisantant. Je lui souris tout en la soulevant pour me mettre
debout. Je ramasse mon jean que j’enfile à même la peau.
« Je n’ai pas envie d’effrayer Taylor ou Madame Jones. »
Je me penche pour l’aider à se relever et l’accompagne jusqu’à la porte. Au dos
de la porte est accroché le peignoir en coton gris que j’ai apporté plus tôt.
Heureux, je l’aide à l’enfiler comme si elle était une petite fille. Elle est
complètement crevée, ses membres sont trop faibles pour la soutenir. Maintenant
qu’elle est revêtue du peignoir, je me penche pour l’embrasser, sachant qu’elle
a été totalement à moi, à moi seul ce qui me rend profondément heureux. Ma joie
irradie dans mon sourire.
« Au lit. » Son visage exprime la stupéfaction ce qui me
fait sourire de plus belle… Encore une expression qui vaut le détour.
Pour la rassurer je précise : « Pour dormir. » Je
la soulève et la porte, blottie contre ma poitrine, jusqu’à sa chambre, celle
dans laquelle le docteur Greene l’a examinée tout à l‘heure. Elle est si
exténuée que sa tête ballotte contre ma poitrine. Je soulève la couette et la
couche puis je grimpe à mon tour dans le lit pour m’allonger près d’elle et la
serrer contre moi. J’en avais envie depuis hier.
« Dors maintenant ma belle. » J’embrasse ses cheveux.
Elle est blottie dans mes bras et nous nous endormons tous les deux.
Je me réveille le premier alors que le soleil se couche. Je la
contemple endormie dans mes bras, repu et détendu. Je pourrais la regarder
pendant des heures. Elle semble si sereine quand elle dort. J’essaye de dégager
mon bras mais elle remue comme si quelque chose la dérangeait. Je lui caresse
les cheveux puis lui embrasse le dessus de la tête, ce qui la calme
instantanément. Elle est de nouveau paisible. Elle est rassurée par ma présence
comme je le suis par la sienne. Cette pensée me fait soupirer de contentement. Elle
est mon âme sœur. Je m’extrais de ses bras et doucement je sors du lit puis je
rabats la couette sur son corps. Son bras me cherche. Lentement je me dirige
vers la porte puis j’entends clairement :
« Christian, ne pars pas ! »
« Je vais juste… » Mais je réalise qu’elle est
profondément endormie. Elle parle en dormant.
« S’il te plait… » Elle semble inquiète. Elle s’agite
dans le lit. « J’aime… » Elle gémit comme si quelque chose lui
faisait mal. Je retourne m’allonger près d’elle. Je lui caresse les cheveux
pour l‘apaiser.
Elle aime quoi ? Ou qui ? Une fois qu’elle est
calmée je retire mon bras, elle est toujours profondément endormie. Je vais
vers la porte sur la pointe des pieds.
Elle recommence à parler, je l’entends très distinctement… Je m’arrête
dans mon élan : « Je
t’aime Christian ! Ne me quitte pas… » Elle me supplie dans
son sommeil. Je suis ébahi. Je me pose dans une chaise pour la regarder. Tu
parles d’une révélation ! Qu’est-ce que je peux faire ! Je ne suis pas digne de
son amour… Parce que je suis indigne d’être aimé. Que disait Elena à propos de l’amour ?
« C’est une émotion inutile ! Il affaiblit le contrôle… »
Je finirai par lui briser le cœur… Merde !
Break Your Heart - Taio Cruz
Abasourdi, ravi, heureux, stupéfait je quitte
lentement la chambre perdu dans mes pensées. Je vais prendre une douche et m’habiller
pour le dîner.
Une fois prêt, je vais concocter une boisson pour Ana à base de
Perrier et de jus d‘airelle. Je dépose le verre sur la table de nuit. Ca
devrait l’aider à se lever en lui donnant une dose d‘énergie. Je réveille
Anastasia en déposant de petits bisous tendres sur ses tempes mais elle est
fatiguée et refuse de bouger. Elle chouine et s’accroche à son oreiller.
« Anastasia réveille toi. » Ma voix est cajolante.
« Non. »
« On doit partir dans une demi heure pour aller diner chez
mes parents. » Elle finit par ouvrir les yeux de mauvaise grâce. Ca m’amuse.
Elle regarde dehors en clignant des yeux. C‘est le crépuscule. Je me penche en
la regardant attentivement.
« Allez la marmotte, debout. » Je me baisse et l’embrasse
à nouveau.
« Je t’ai apporté à boire. Je descends. Tu ne te rendors pas
ou ça va barder. » Je la menace mais mon ton est doux. Je l’embrasse et
quitte la chambre. Mon Ipod est connecté sur la stéréo, on entend Franck
Sinatra en fond sonore.
Je porte mon pantalon en flanelle grise, celui qui pend sur mes
hanches et une chemise de marque en lin blanc. De ma fenêtre panoramique je
regarde la nuit envelopper Seattle. Ma femme est chez moi en train de se
préparer pour aller dîner chez mes parents, avec moi. C’est une sensation
étrange, étrange mais réconfortante. Encore un signe qui ne trompe pas de l’influence
qu’elle exerce sur moi. Je sens qu’elle est là avant de la voir. Elle m’admire.
Je le sais à cause du courant familier qui passe entre nous lorsque nous sommes
en présence l’un de l’autre. Je me retourne et lui souris. Elle est prête,
exception faite de sa petite culotte qui se trouve au fond de ma poche. Je veux
qu’elle me supplie de la lui rendre. Voyons voir comment elle va réagir à mon
petit jeu.
« Salut » dit-elle en souriant.
« Salut. Comment te sens-tu ? » Intérieurement je suis
pété de rire.
« Bien, merci. Et toi? » Moi je ne pourrais pas aller
mieux qu’en ce moment.
« En pleine forme Miss Steele. » J’attends qu’elle réclame
sa culotte.
« Franck… Hmm, Je ne pensais pas que tu étais un fan de
Sinatra. » Sa remarque me surprend d’ailleurs je hausse un sourcil.
« J’ai des goûts éclectiques Mademoiselle Steele. » Je
me poste devant elle en la regardant intensément. Je remarque que sa
respiration part en vrille en me voyant impassible, planté devant elle. Pendant
que Sinatra chante Witchcraft, je passe le bout de mes doigts sur
son visage en descendant le long de son cou. Elle ferme les yeux en extase. J’ai
soudainement besoin de la tenir dans mes bras et de danser avec elle comme s’il
n’y avait pas de lendemain !
« Danse avec moi. »
Witchcraft - Frank Sinatra
Je prends la télécommande dans ma poche et j’augmente le son. Je
tends ma main à Anastasia. Je suis en manque d’elle alors qu’elle est là avec
moi. J’ai encore besoin de la tenir dans mes bras. Nous sommes ensorcelés l’un
par l’autre. Je vois dans ses yeux qu’elle éprouve la même chose. Elle pose sa
main dans la mienne. Le courant nous traverse à nouveau. Je l’attire contre moi
en l’enlaçant par la taille et nous commençons à danser. Elle pose sa main sur
mon épaule en souriant. Nous sommes deux jeunes gens heureux qui profitons de l’instant
présent. Nous tournoyons depuis la fenêtre jusqu’à la cuisine,
tourbillonnant et virevoltant au rythme
de la musique. Nous contournons la table de la salle à manger, puis le piano.
Nous dansons le long de la baie vitrée derrière laquelle les lumières de
Seattle brillent dans la nuit.
C’est l’heure du crime, avec cette femme envoûtante, dans ce décor
envoûtant avec les ombres de Seattle en toile de fond, ma femme dans mes bras,
dansant sur une chanson envoûtante chantée par une voix envoûtante… Elle rit,
heureuse, ensorcelée tout comme moi. Je ne peux pas m’empêcher de lui sourire
et de murmurer :
« Il n’y a pas de sorcière plus belle que toi. » Je l’embrasse
doucement.
« Ca vous a donné des couleurs Miss Steele. Merci pour la
danse. On va voir mes parents ? »
« Ce fut un plaisir, oui j’ai hâte de les rencontrer. »
répond-elle à bout de souffle.
« Tu as tout ce qu’il te faut ? » J’ai toujours sa
culotte dans ma poche et je suis impatient de l’entendre me supplier pour la
récupérer.
« Oui. » répond-elle innocemment en papillonnant des
cils.
« Tu es sûre ? »
Elle hoche la tête d’un air désinvolte. Sa nonchalance m’amuse
énormément. Tu veux aller chez mes parents les fesses à l’air ? Anastasia
Steele tu n’es pas piquée des vers !
Je laisse tomber en souriant d’une oreille à l’autre et en secouant la tête.
« D’accord. C’est comme vous voulez Mademoiselle
Steele. » Je la prends par la main et attrape ma veste qui pend sur l’un
des tabourets du bar puis je l’entraîne vers l’ascenseur pour descendre au
parking.
Dans l’ascenseur elle lève les yeux vers moi. Je sais qu’elle ne
porte rien sous sa jolie robe et je suis curieux de voir comment elle va se
débrouiller dans une situation que je trouve certes, très excitante, mais aussi
particulièrement cocasse. Elle va chez mes parents cul nu sous sa robe !
Sachant combien elle est timide je parie qu’elle regrette déjà sa décision. Une
pensée en entraînant une autre je me demande quels jeux je vais bien pouvoir
lui faire subir ce soir. Oh bébé c’est de ta faute et j’adore jouer ! Nous
allons voir jusqu’où tu peux aller…
L’ascenseur descend rapidement et en douceur. Notre attirance mutuelle
grimpe en flèche. Je repense à l’ascenseur de l’hôtel Heathman. Un de ces jours
je vais la baiser dans cet ascenseur. Quand nos regards se croisent je sens mes
yeux qui s’assombrissent plein de désir. Je ferme les yeux pour m’éclaircir les
idées. Les portes de l’ascenseur s’ouvrent. Par courtoisie, je lui fais signe
de passer la première mais mes pensées n’ont rien de courtoises. Et elle le sait !
Taylor arrive au volant de l’Audi SUV. J’ouvre la porte arrière à
Anastasia qui tente de monter de la façon la plus distinguée afin de cacher son
cul nu.
La robe violette est moulante et descend jusqu’aux genoux.
Heureusement, sinon j’aurais piqué une crise de jalousie.
Nous filons sur l’autoroute I-5, silencieux tous les deux. J’ai
une tempête qui souffle dans la tête. Je regarde par la fenêtre la ville plongée
dans la pénombre assis à côté de la femme qui m’obsède depuis déjà plusieurs semaines. Et voilà que
maintenant je l’emmène faire la connaissance de ma famille… Avec le titre
officiel de petite amie. Mais qu’est-ce qui m’arrive ? Je l’aime infiniment. Je
n’arrive pas à identifier les sentiments que j’éprouve pour elle. D’une part j’aime
mon indépendance, j’aime bien contrôler. Non mais qu’est-ce que je raconte ? Je
veux contrôler, j’aime ça. Je ne crois pas pouvoir m’en passer. J’aime mon
style de vie… Mais la voilà qui débarque et qui met en péril tout ce que j’ai
appris à connaître et a aimer sans faire le moindre effort, juste avec son air
fragile de petite fille. Si elle n’est pas dans les parages je suis malheureux,
et je rends tout le monde malheureux. Je pense à elle à toute heure du jour et
de la nuit. Et toutes ces émotions dont j’ignore les noms sont en train de me
rendre dingue ! Je deviens jaloux même quand quelqu’un prononce son nom comme
si c’était une profanation. Qu’est-ce qu’elle me fait ? Je suis perdu en
moi-même, je me noie dans mes pensées. Je me languis d’elle alors qu’elle est
assise à côté de moi.
« Où as-tu appris à danser? » elle pose la question avec
hésitation. Ca me sort de mes pensées mais pas de ma détresse. Je tourne les
yeux vers elle, le regard triste.
« Tu veux vraiment le savoir ? »
Je ne la distingue pas très bien dans le noir, mais j’entrevois que
son visage est décomposé.
« Oui. »
« Mrs Robinson aimait beaucoup danser. » Elle hoche la
tête.
« Il semble qu’elle ait été un bon professeur. »
« En effet. »
J’essaye de voir son visage dans le noir. Il est attristé mais
elle esquisse un sourire. Elle se frotte machinalement les poignets. Elle doit
repenser à nos ébats de cet après midi.
Son regard s’assombrit à nouveau, elle fixe la route de son côté et semble s’abandonner
à des idées tristes. Je ne veux pas qu’elle soit désolée pour moi. Elle s’inquiète
de ma relation passée avec Elena. Elle fait partie de mon passé désormais. Elle
prend une grande bouffée d’air avec difficulté comme si elle avait du mal à
contenir son émotion.
« Arrête. »
Elle tourne la tête vers moi.
« Arrêter quoi ? » demande t’elle désorientée.
« Tu réfléchis trop Anastasia. » Je suis incapable de résister
à son attraction. Je tends la main pour m’emparer de la sienne et la porter à
mes lèvres. « Jai passé un après midi
merveilleux. Merci. » Elle me sourit timidement.
« Pourquoi as-tu utilisé un lien de serrage ? » Elle a
parlé à voix basse ce qui me fait sourire.
« C’est rapide, facile à utiliser et c’est une nouvelle
expérience pour toi. Je sais que c’est assez brutal mais c’est-ce qui me
plait. »
Elle rougit tout en jetant un œil vers Taylor. Il est impassible,
les yeux rivés sur la route. Taylor connait mon style de vie depuis le premier
jour. C’est mon homme de confiance, il est en charge de ma sécurité
personnelle. Il sait que mon style de vie fait partie des bagages. Je hausse
les épaules.
« Tout ça fait partie de mon monde Anastasia. » dis-je en
lui serrant la main puis je la lâche et me tourne à nouveau vers la fenêtre.
Elle fait de même, perdue à nouveau dans ses pensées. Je la regarde à nouveau. Tout ce qui la
concerne m’attire et touche mon cœur. Elle semble hermétique et oppressée. Elle
sent mon regard sur elle et tourne la tête vers moi.
« Un sou pour tes pensées ? »
Elle hoche la tête et fronce les sourcils, silencieuse.
« C’est si terrible que ça ? » J’insiste.
« J’aimerais savoir à quoi tu pensais. » dit-elle ce qui
me surprend. Je lui souris.
« Moi aussi bébé. » mon ton est tendre. Comme j’aimerais
savoir à quoi tu pensais.
Il est près de vingt heures quand l’Audi s’engage dans l’allée de la villa de style colonial de mes
parents. C’est un paysage de carte postale.
« Prête ? » je lui pose la question alors que nous
arrivons devant la porte. Elle acquiesce. Je presse sa main pour la rassurer.
Elle est tendue à l’idée de rencontrer les parents d’un garçon pour la première
fois, mais c’est aussi une première pour moi.
Je chuchote: « C’est une première pour moi aussi. » Puis
je lui adresse un sourire malicieux sachant qu’elle doit regretter de ne pas
porter de culotte. « Je parie que tu regrettes ta culotte
maintenant. » Elle s‘empourpre. Taylor est descendu de la voiture et ouvre
la porte d’Anastasia. Elle me regarde en faisant la moue et je réponds par un
large sourire en descendant de la voiture.
Ma mère, le Docteur Grace Trevelyan-Grey nous attend sur le
perron. Elle est vêtue d’une robe en soie bleu pâle élégante et sophistiquée.
Mon père se tient derrière elle, grand, blond toujours séduisant.
« Anastasia tu as déjà rencontré ma mère, Grace. Voici mon
père Carrick. »
« Monsieur Grey, c’est un plaisir de vous rencontrer. »
Elle sourit et serre la main que mon père lui tend.
« Tout le plaisir est pour moi Anastasia. » répond-il
courtoisement.
« Je vous en prie appelez- moi Ana. » Les yeux bleus de
mon père sont bienveillants.
« Ana c’est un plaisir de vous revoir. » Ma mère enlace
Anastasia.
« Entrez ma petite. »
« Elle est là ? » nous entendons quelqu’un crier à
l’intérieur. Bien sûr c’est ma sœur Mia.
« C’est Mia, ma petite sœur. » dis-je d’un ton énervé
mais avec tendresse. Elle m‘exaspère mais je l‘aime. Effectivement, Mia dévale
les escaliers, les cheveux noirs corbeau, grande et plantureuse.
« Anastasia ! J’ai tellement entendu parler de toi dit-elle
en se jetant dans ses bras.
« S’il te plaît appelle-moi Ana. » Mia l’entraîne dans
le vestibule.
« Il n’avait jamais ramené de fille à la maison. » dit
Mia, ses yeux bleu foncé brillent d’excitation.
Ma mère intervient pour la gronder en douceur: « Un peu de
calme Mia. » Puis à mon attention elle ajoute: « Bonjour mon
chéri. » elle m’embrasse sur les joues. Je lui souris et serre la main de
mon père. Nous entrons tous dans le salon tandis que Mia tient toujours
Anastasia par la main. Nous découvrons Kate et Elliot enlacés sur un canapé,
chacun tenant une flute de champagne à la main. Mia se décide à lâcher la main
d’Ana.
« Salut Ana. » lance Kate qui me gratifie d’un petit
signe de tête.
Je la salue sèchement. Anastasia fronce les sourcils en constatant
que l’ambiance est assez froide entre sa coloc et moi. Elliot, le tactile,
enlace à son tour Anastasia. Je me plante à côté d’Anastasia et je pose une
main sur sa hanche et je l’attire vers moi. Tout le monde la regarde, enfin…
nous regarde. Anastasia semble gênée.
Après avoir constaté de ses propres yeux que son fils n’est pas homo
mon père recouvre ses esprits et nous propose un verre : « Prosecco
? »
En chœur Ana et moi répondons : « Volontiers. » C’est
fou. Mia est ravie et applaudit des deux mains à cette réponse synchronisée.
« Woah vous dîtes les choses en même temps. Je vais chercher
le vin » et elle se propulse hors de la pièce.
Anastasia rougit. Puis elle regarde à nouveau Kate et Elliot et
ses prunelles s’assombrissent. Son regard est maintenant morne et triste.
Qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi est elle bouleversée ?
Ma mère suit Mia hors de la pièce en annonçant que le dîner va
être servi.
J’observe Ana et fronce les sourcils. C’est quoi le problème ?
Pourquoi est-elle bouleversée ?
Je lui ordonne de s’asseoir en lui désignant un canapé moelleux.
Elle fait ce que je lui demande et croise soigneusement les jambes. Je
m’assieds à côté d’elle mais je ne la touche pas.
« Nous parlions de nos projets de vacances. » dit
gentiment mon père.
« Elliot a décidé de partir une semaine avec Kate et sa
famille à la Barbade. »
Nous regardons Kate qui sourit béatement.
« Allez-vous faire un break maintenant que vous avez terminé
vos études ? » Mon père se soucie d’Anastasia.
« Je pense partir en Georgie quelques jours. »
répond-elle. Je suis sous le choc, je la regarde bouche bée. Mais qu’est-ce que
c’est que cette histoire ? Pourquoi ne m’en a-t-elle jamais parlé ? Comment
je vais faire sans elle ? Est-ce qu’elle me quitte ? Je repense à son mail dans
lequel elle disait qu’elle avait envie de partir en Alaska. Est-ce sa façon de
dire qu’elle veut me fuir ?
Soucieux, je murmure: « En Georgie ? »
« Ma mère vit la bas et je ne l’ai pas vue depuis longtemps. »
« Tu pensais partir quand ? » Je tente de contrôler ma
voix. Mon anxiété a grimpé en flèche, mon seuil de tolérance vient d’exploser
en plein vol.
« Demain en fin de soirée. » J’essaye de digérer la
nouvelle. Maintenant j’ai envie de l’emmener, de lui donner une fessée et de la
baiser comme si c’était mon dernier jour ! J’ai du mal à me contrôler. Mon
regard est fixé sur elle. Ma sœur Mia revient dans le salon et nous tend à
chacun une flûte de champagne remplit de Prosecco rosé.
Mon père lève son verre: « A votre santé ! » J‘en
ai rien à foutre de son toast. Merde ! Elle part ! Elle fout le camp ! Merde !
Trois fois Merde ! J’ai du mal à contrôler ma respiration. Comment je vais
faire sans elle ?
« Pour combien de temps ? » ma voix est faussement
douce. En fait c’est tout le contraire. Je suis hors de moi.
« Je ne sais pas encore. Ca dépendra de mes entretiens de
stage. »
Mes mâchoires se crispent et je vois dans le regard de Kate la
casse couilles qu’elle va se mêler de cette histoire. Merde ! C’est pas le
moment, j’aimerais qu’elle ferme sa gueule celle là !
« Ana mérite de faire une pause. » dit-elle en me
regardant, son inimitié pour moi transpire par tous les pores de sa peau.
« Vous avez des entretiens de stage ? » demande mon
père.
« Oui Monsieur, demain chez deux éditeurs. »
« Je vous souhaite bonne chance. »
Ma mère vient annoncer que le dîner est servi.
Nous nous levons tous. Kate et Elliot suivent mon père et Mia qui
se dirigent vers la salle à manger. Anastasia s’apprête à les suivre mais je
l’attrape par le coude pour la retenir.
« Quand comptais-tu me dire que tu partais ? ».
Mon ton est doux cachant ma colère contenue mais prête à exploser.
« Je ne pars pas. Je voudrais aller voir ma mère mais rien
n’est encore sûr.»
« Et notre accord ? Tu en fais quoi ?» Je suis
fébrile. Je pensais que c’était réglé.
« Je n’ai encore rien signé. » répond-elle.
Je plisse les yeux, j’ai envie de la punir mais ce n’est pas
l’endroit pour ça et c’est vrai qu’elle n’a pas encore signé. Putain ! En
la tenant toujours pas le coude je l’entraîne hors de la pièce.
D’une voix menaçante je susurre : « Cette conversation n’est
PAS terminée. » Nous entrons dans
la salle à manger.
Qu’est-ce que cette soirée va encore me réserver ? Je suis
bouleversé, tendu, irrité, et coincé ici où je ne peux rien dire et rien faire.
Je n’ai qu’une envie c’est de lui donner une bonne fessée et de la baiser pour
faire bon poids bonne mesure. Merde !
Respire Grey, respire ! Je prends place à côté d’Anastasia, les
yeux rivés sur elle, tel un faucon guettant sa proie. Je ne peux pas la laisser
me filer entre les doigts et pourtant elle s’apprête à se barrer. Et elle ne
comptait même pas me le dire. Merde ! Je n’arrive plus à respirer ! Je ferme
les yeux et je compte…Très lentement…
Un…deux…trois…quatre…cinq…six…sept…huit…neuf…dix…
Ca ne va pas mieux… Putain ! Je déglutis. Je recommence…Dix…neuf…huit…sept…six…cinq…quatre…trois…deux…un…
Je respire mieux. Mia s’assied à côté de moi et prend ma main en
la serrant fermement, ce qui me fait sortir de ma torpeur. Je lui souris
affectueusement.
Sur l’instant je me sens mieux… jusqu’à ce que mon regard se pose
à nouveau sur Mademoiselle l’indépendante.
I’m Afraid of Losing You - A Rocket to the Moon
Merci pour la traduction (j'ai dévoré les premiers chapitres)! Beau travail ! Hâte de lire la suite !
ReplyDeleteMerci pr ce chapitre, j'adore qd Anna surprend Christian et qu'il pète les plombs ! LOL...
ReplyDeleteBon we...
Julie
http://lejardindelapetitelune.blogspot.com
Merci pour ton travail, beaucoup de plaisir à lire chaque semaine. Vivement la semaine prochaine !
ReplyDeletemerci merci
ReplyDeleteEminé est heureuse que les lecteurs francophones se divertissent avec son "point de vue de christian" pour ma part j'apprécie vos commentaires. C'est très encourageant.
bonne semaine à vous toutes (et tous ?)à vendredi
Un énorme merci pour ces traductions du point de vue de Christian !!! c'est un super boulot, bravo !!!
ReplyDeleteJ'adore les lire, quel bonheur et quel plaisir de voir l'histoire de son point de vue à lui ...
J'ai une petite question, y aura t il les traductions pour les livres 2 et 3 ??