Livre I en Français - Chapitre II - Christian Grey et Anastasia Steele


Traduit par: Elisabeth Mazaltov


Edité par: Hélène B. et Elisabeth Mazaltov


DEUXIEME RENCONTRE




CHAPITRE II


Me voilà planté comme un idiot devant le magasin de bricolage. Elle travaille aujourd'hui. J'inspire profondément et la localise en moins de 30 secondes. Elle est derrière un comptoir, devant un ordinateur. Elle est absorbée par sa tâche tout en mangeant un bagel. Elle ôte les miettes sur ses lèvres en y passant indifféremment sa langue ou son index.

J'ai envie de gober le morceau de bagel qu'elle porte à sa bouche, m’en saisir directement sur ses lèvres. Elle est aussi adorable que dans mon souvenir, en fait elle est beaucoup mieux en jean et en tee shirt. Beaucoup beaucoup mieux...
Elle lève la tête et croise mon regard, sa respiration s'accélère. Je suis content, elle aussi est troublée en ma présence. Donc elle n'est pas homosexuelle. Elle est tellement surprise qu'elle en écarquille ses yeux bleus.
 "Melle Steele, quelle agréable surprise."

Elle examine ma tenue: mon sweat, mes boots de randonnée,  ses yeux s'attardent un peu trop longtemps sur mon jean. J'en suis ravi.

 "Mr Grey", elle essaye de contrôler sa respiration, son regard est étonné.
 "J'étais dans le coin. J'ai besoin de quelques articles." Ca suffira en guise d'explication. Elle mordille encore sa lèvre. Elle rougit.

"Bien sûr Mr Grey," elle commence par bégayer puis dégaine son sourire commercial et me demande "En quoi puis-je vous aider?"

 Je réponds tout sourire "J'ai besoin de liens de serrage"  

 Je pourrais te faire bien des choses avec ces liens." Je plisse les yeux à cette pensée.

 Toujours rougissante elle me guide dans le rayon. Là, elle m'aide à trouver du ruban adhésif et de la corde. Elle me demande si je refais la décoration. Je souris intérieurement "non bébé, je ne fais pas de travaux, j'ai des gens qui s'en chargent. Ces articles sont destinés à faire des choses que tu n'as probablement jamais essayées. Ca m'éclaterait de te les faire découvrir!

 Je la dévisage, elle devient écarlate. Elle est aussi émue par ma présence que je le suis par la sienne. Je dois lui demander autre chose pour qu'elle continue à s'occuper de moi.

 "Vous travaillez ici depuis longtemps?"Je connais déjà la réponse : 4 ans à temps partiel. Elle répond par l'affirmative, les yeux toujours timidement baissés. Elle me montre deux sortes de ruban adhésif. Je choisis le plus large.

 "Il vous faut autre chose Mr Grey?"  demande-t-elle la voix hésitante. Elle est vraiment émue par ma présence. Je lui réponds d'une voix douce. Elle coupe la corde avec aisance, je lui demande si elle a été scout en la regardant droit dans les yeux.

Elle rougit à nouveau, baisse la tête, et réalise qu'elle frotte nerveusement ses mains l'une contre l'autre.

"Non Mr Grey, les activités de groupe ne sont pas mon truc". Elle me jette un coup d'oeil furtif sous ses longs cils.

 Elle a du mal à se dévoiler, c'est très frustrant.

"C'est quoi exactement votre truc Anastasia?" ma voix est doucereuse.  Elle soupire légèrement. Je crois que je connais déjà la réponse, Je parie que ce sont les livres.

Elle murmure "les livres", mais son regard passionné en dit long. Brontë et Jane Austen j'en suis sûr !

"Quel genre de livres?" j'ai l'air intéressé bien que je connaisse déjà la réponse.

Elle répond à voix basse: "Les classiques Anglais". Je me dis qu'elle est du style "fleur bleue", le genre qui veut des fleurs et des cœurs.  Est ce mon genre ? Je ne fais pas dans la dentelle, les fleurs et les cœurs c'est pas mon truc. Je me frotte le menton en méditant sa réponse. Bon, d'accord,  mais si ça marche on va bien s'amuser. J'aimerais vraiment tenter le coup.

Elle change de sujet en reprenant son ton commercial.

 "Vous faut-il autre chose Mr Grey?"

Il faut que j’alimente la conversation. Je suis sous le charme. Je ne peux pas cesser de la regarder. Tout ce qu'elle fait, mordre sa lèvre, gigoter, tordre ses doigts,  tout me donne envie de la toucher, de lui attacher les mains, de m'emparer de cette lèvre et de donner une bonne leçon à sa bouche.

 Puis j'entends un type qui l'appelle, "ANA!" C'est un gars "bon chic bon genre" en provenance directe d'une université hors de prix. Il se dirige droit vers elle. C'est son  petit ami ? Je frissonne, j'ai une envie pressante de casser la gueule de ce mec. Bon sang c'est qui ? Elle s'excuse et va à sa rencontre. J'observe attentivement. J'ai peut-être fait une erreur en venant ici. Il l'embrasse et la serre fermement dans ses bras, elle reste immobile. Mon regard est glacial. Peut être n'y a t'il rien entre eux. Elle revient vers moi en ramenant le connard.

Son appréhension est palpable : "Mr Grey, je vous présente Paul. Son frère est le propriétaire de la boutique. Je le connais depuis très longtemps, mais on ne se voit pas souvent car il est à Princeton  où il fait des études de Management." Je laisse échapper un soupir de soulagement. Cet enfoiré n'est pas son petit ami mais juste le frère du proprio. Pendant qu'on se dévisage le connard et moi, elle poursuit, "Paul je te présente Christian Grey." En une seconde il réalise qui je suis je le sens à la fois admiratif et terrifié. Ouais connard,  maintenant tu la lâches et  tu te casses! 

Il me demande si j'ai besoin de quelque chose.

"Anastasia a fait le nécessaire." Il se décide finalement à partir. Je ne sais pas pourquoi je ressens un pincement au cœur, c'est de la jalousie. Je ne suis pas un familier de cette émotion que je trouve désagréable. Je suis jaloux et possessif envers elle mais pourquoi?  Elle n'est rien pour moi. Enfin, pour le moment... mais j'aimerais beaucoup que ça change.

 "Désirez- vous autre chose Monsieur?" J'ignore sa question.

 "Où en est la rédaction de l'article Anastasia ?" Elle semble surprise et lève les yeux vers moi. Je ne veux pas qu'elle me plante là, je veux continuer à parler avec elle.

 "Oh Kate...je veux dire Miss Kavanagh, ma colocataire est en train de l'écrire. Elle est très déçue de n'avoir pas pu venir pour vous interviewer. Elle aimerait avoir quelques photos de vous." Voilà qui me donne une occasion de revoir Anastasia. Mon regard s’illumine.

 "Vraiment? Je serai peut être disponible demain. Je réside ici." Je sors ma carte de crédit et lui tends. Nos mains s'effleurent brièvement et je ressens encore une décharge électrique qui me coupe le souffle. Je plisse les paupières.  Je lui fais le même effet.

"Vous devez me téléphoner demain matin avant 10 heures."

 Elle est à la fois surprise et contente car elle me décroche un immense sourire qui  illumine son regard et éclaircit un peu plus le bleu de ses yeux pâles. Elle a vraiment le plus beau des sourires.

 "Oui nous vous téléphonerons. Kate sera tellement contente ! dit-elle enthousiaste.

 Je paie mes achats, elle a les yeux baissés, je veux bien mourir pour qu'elle me regarde à nouveau. Je deviens débile !  Son simple contact me remue les tripes ! A nouveau elle lève ses yeux vers moi et me  rend ma carte American Express. Nos regards se croisent encore.  Quand j'ai terminé, j'attrape le sac et me tourne vers elle, "Oh Anastasia, je suis content que ce soit vous qui m’ayez interviewé et pas votre colocataire."

Je veux qu'elle sache qu'elle m'intéresse. J'entends sa respiration rapide, elle partage mes sentiments.

 Je quitte le magasin mon objectif en tête. Ca va marcher.

Taylor attend sur le parking.

“On y va”. Il me reconduit à l’hôtel Heathman. Je rentre dans ma suite et pose mes achats sur une chaise. Je me jette dans le travail en espérant qu’elle va téléphoner. Si elle n’appelle pas je laisserai tomber et je partirai demain.

 J’espère qu’elle va téléphoner.

 Je descends  faire un footing pour évacuer le stress. Son sourire ne me quitte pas. Je cours pendant des heures. Je rentre à l’hôtel et  je prends une douche. Je ne cesse de penser à Anastasia et à ses lèvres. Si elle n’appelle pas, comment vais-je faire pour la revoir ? J’échafaude des plans dans ma tête. Quand j’ai un  but, je l’atteins, encore faudrait-il qu’elle accepte.   Elle est trop jeune pour ce que j’ai en tête, et peu expérimentée.

Pourquoi elle n’appelle pas ?  

Merde!

Je décide de répondre à quelques mails au moment même ou mon téléphone sonne. Je ne reconnais pas le numéro. Putain qui c'est? Je suis de mauvais poil. Je réponds sèchement:"Grey."

"Hmm...Monsieur Grey? C'est elle! C'est Anastasia Steele  qui parle d'une voix timide et nerveuse. Mon cœur s'arrête puis s'emballe et je réponds de ma voix profonde et douce.

"Melle Steele. Quel plaisir de vous entendre." Je commençais à penser qu'elle n'appellerait pas. Je suis soulagé. Je l'entends inspirer et expirer profondément, en cadence. Je suis ravi de lui faire cet effet là. Je souris bêtement. Je lui dis que je suis à l'hôtel Heathman à Portland. Nous décidons d'y faire les photos le lendemain à 9h30.  "Ok on se voit demain" dit-elle toute essoufflée et émue. Mes paupières se plissent et je me sens incapable d'attendre jusqu'à demain. D'un ton charmeur je lui réponds: "Je suis impatient d'y être Mademoiselle"

Mon subconscient dit "tu es à moi"

L'attente jusqu'au lendemain est jalonnée de rêves érotiques d'Anastasia menottée,  en bas de soie, ses yeux bleus languissants. Je murmure son prénom comme une prière "Anastasia," en écho elle chuchote "Christian". Le son de sa voix suffit à me faire perdre la tête.

Je me réveille en sueur, son nom sur mes lèvres. J'ouvre péniblement les yeux et fixe le plafond. Un autre prénom pourrait-il me faire le même effet? Janet, Mary, Angie ? Je ne crois pas.

 Anastasia.  Ce nom est une caresse sur mes lèvres, il est magique, vivant. Je suis séduit, ensorcelé, aspiré dans son sillage.  

Je me lève et je descends faire un footing pour passer le temps. A mon retour, je prends une longue douche puis enfile une chemise blanche dont je laisse le col ouvert. Je mets un pantalon en flanelle dont la taille basse repose élégamment sur mes hanches. J'avale rapidement mon petit déjeuner. Je laisse mes cheveux sécher à l'air libre et se coiffer tout seuls. Elle téléphone pour m'informer qu'ils sont installés dans une autre suite de l'hôtel pour réaliser le shooting. Taylor attend près de la porte.

Je pénètre dans la suite et la cherche aussitôt du regard. La voilà, debout, vêtue d'un jean taille basse qui épouse parfaitement ses courbes et d'un chemisier blanc divinement moulant.

Sa respiration devient plus rapide dès que nos regards se croisent et d'un coup d'œil furtif elle me reluque de haut en bas.

"Comme on se retrouve Melle Steele" je lui tends la main et m'empare de la sienne. A son contact une décharge d'électricité me traverse encore. Je sais qu'Anastasia la ressent aussi car ses paupières papillonnent aussitôt. Elle rougit et sa respiration devient irrégulière. Elle retire sa main avec précipitation et me présente sa colocataire qui, comme je m'en doutais semble autoritaire, sûre d'elle-même et dominatrice. Comme moi.

"L'obstinée Miss Kavanagh !  Comment allez-vous ?" tout en prononçant ces mots je remercie ma bonne étoile que ce soit Anastasia qui soit venue et non sa colocataire. Elle est assez jolie, mais elle ne me plait pas du tout.
Puis Anastasia me présente le photographe. "Voici José Rodriguez, notre photographe." Elle lui sourit tendrement, il lui sourit aussi le regard possessif... La moutarde me monte au nez. C'est ce connard là son amoureux?

"Monsieur Grey," le connard me salue d'un signe de tête.

Je réponds d'un ton glacial "Monsieur Rodriguez". Je m'assieds et pose sans cesser de regarder Anastasia . Je dois découvrir si elle sort avec l'un des deux connards. Ils sont tous les deux possessifs envers elle.

Une demi-heure plus tard c'est terminé et nous échangeons des amabilités avec Miss Kavanagh. Puis je me tourne vers Anastasia et demande "Voulez vous marcher avec moi Melle Steele?"

 "Bien sûr" dit-elle anxieuse alors que sa copine fait une grimace suspicieuse et que l'enfoiré de photographe commence à faire la gueule. "Petit ami" résonne dans ma tête. Je dois découvrir la vérité. Je ne suis pas du genre à partager. Elle doit être à moi.

J'ouvre la porte et la laisse passer. "Accepteriez-vous de prendre un café avec moi?" Mon regard est indifférent,  je sens que les battements de son coeur s'accélèrent et son visage rosit. Oui bébé, c'est un rencard. (Glad you came - by The Wanted)

Elle répond, navrée, qu'elle doit reconduire toute l'équipe. Oh, Je vais régler ça bébé !

"TAYLOR !"

"Vous raccompagnez Miss Kavanagh, le photographe et tout l'équipement s'il vous plait."

Je la regarde, "voilà c'est réglé."

"Oh mais Taylor n'a pas à faire ça Monsieur Grey. On peut échanger les voitures avec Kate." Elle retourne dans la suite, discute brièvement avec sa copine et revient.

"Ok, allons boire ce café" dit-elle en devenant rouge écarlate. Je souris comme le chat du Cheshire dans Alice au pays des merveilles. Nous échangeons des banalités en allant prendre l'ascenseur. Les portes s'ouvrent, à l'intérieur deux amoureux se dévorent des yeux, indifférents au monde extérieur. Qu'est ce qui se passe avec les ascenseurs? Anastasia est embarrassée. Je la regarde, son visage timide s'empourpre à nouveau. Je me retiens de sourire...de justesse. L'ascenseur atteint le premier étage, j'empoigne la main d'Anastasia et l'entraîne au dehors. On entend le couple pouffer de rire derrière nous et je marmonne "mais qu'est ce qui se passe avec les ascenseurs ?"

Nous traversons la rue, main dans la main, la décharge électrique est constante entre nous. Nous entrons dans le café, je la laisse choisir la table et lui demande ce qu'elle désire.

"English breakfast tea en sachet." Cela m'étonne. Donc elle ne prend pas de café, elle explique qu'elle n'aime pas ça. Je vais commander les boissons et un truc à grignoter. Je la surprends en train de m'observer à la dérobée. De temps à autre elle mord ses lèvres. Quand je reviens à notre table, elle baisse les yeux  et regarde ses doigts en rougissant. J'aimerais bien savoir ce qui la fait rougir comme ça. J'espère que c'est moi.

"Un sou pour vos pensées ?" Elle devient aussi rouge que le drapeau Chinois! Je pourrais t'en faire des choses pour savoir ce que tu penses !

Je pose le plateau et étend mes jambes sous la table; Je me suis assis en face d'elle afin de pouvoir contempler son beau visage timide.

D'une voix doucereuse je lui demande "A quoi pensez-vous ?" elle ne veut pas répondre.

Puis elle dit : "C'est mon thé préféré, je l'aime noir et peu infusé". Je n'en peux plus mais je dois me contenter de cette réponse.

« Je vois … Le photographe, c'est votre petit ami ? »

Elle s'exclame "Non, c'est juste un bon copain, il fait presque partie de la famille"

« Je vois… Et le gars de la boutique ?" Je vais droit au but.

"Non lui non plus, je vous l'ai dit hier."

Intérieurement je pousse un soupir de soulagement.

"Pourquoi me demandez-vous ça ?"

"Vous êtes nerveuse avec les hommes." Elle baisse la tête et regarde ses doigts qu'elle triture en tout sens. Elle rougit encore.

"Je vous trouve intimidant", elle a fait cet aveu sans réfléchir. J'inspire profondément, elle se met à rougir jusqu'aux cheveux.

Elle est émue en ma présence. Cette pensée me plaît et me fait sourire.
"Je suis intimidant, mais je vous en prie ne baissez pas les yeux. J'aime regarder votre visage," et embrasser cette bouche que tu mords. Elle relève la tête.

"J'aimerais savoir ce que vous pensez Anastasia, vous êtes très secrète."
Elle semble déconcertée.

Je lui explique que lorsqu'elle rougit je sais qu'elle pense à quelque chose mais je ne sais pas à quoi. Elle me demande si je fais toujours des remarques personnelles. Je ne pensais pas que c'était le cas. N'a t'elle pas fait des remarques personnelles me concernant lors de l'interview ?

Je suis stupéfié de l'entendre me dire que je suis autoritaire. Comme tu as raison bébé !

"J'obtiens toujours ce que je veux Anastasia... en toutes choses"

Je l'interroge sur sa famille. Elle me pose des questions sur la mienne, moi ce qui m'intéresse c'est de la connaître elle, mais elle ne révèle pas grand chose. Je lui raconte que ma sœur Mia est à Paris. "C'est une ville magnifique" dit-elle avec envie. Je lui confirme que c'est très beau et j'en profite pour lui demander si elle y est déjà allée." 

Elle n'a jamais quitté le pays.

Je lui demande si elle aimerait s'y rendre, "A Paris ? Bien sûr, mais c'est l'Angleterre que je voudrais vraiment visiter." Je parie que je devine pourquoi. 

Mon index caresse ma lèvre inférieure. Elle semble sur le point d'arrêter de respirer.

"Pourquoi ?" ma voix est câline.

"Austen, Brontë, Shakespeare, Hardy. J'aimerais voir les endroits qui ont inspirés mes auteurs favoris. Des cœurs et des fleurs comme je m'en doutais ! Elle consulte sa montre. Elle voudrait rentrer pour travailler ses examens. Je lui propose de l'accompagner jusqu'à la voiture de Miss Kavanagh. Elle me remercie pour le thé. Oh mais tout le plaisir était pour moi, je souris. Je lui tends ma main et elle s'en saisit automatiquement. Une fois encore le courant passe entre nous.

Nous nous dirigeons vers l'hôtel chacun perdu dans ses pensées. Je trouve que son cul est terrible dans ce jean. Je lui demande, "Portez-vous toujours des jeans?"

"Oui, la plupart du temps."Ca lui va bien, très très bien.

Alors que nous approchons du parking elle laisse échapper:" vous avez une petite amie ?" Elle rougit immédiatement. Je crois qu'elle a pensé tout haut. Je souris en biais et réponds doucement : "Non Anastasia, je ne suis pas du genre à avoir une petite amie."

Elle est embarrassée, bien sûr, mais ne dit pas un mot.  La déception se lit sur son visage. Elle accélère, tête baissée en avant, essayant de lâcher ma main. Brusquement, un cycliste surgit de nul part et manque de la heurter, j'ai juste le temps de tirer violemment sur sa main pour plaquer son corps contre le mien. Je crie "Merde Ana !" Le cycliste a déjà disparu. Ses cheveux et sa peau exhalent de douces effluves. Je remarque qu'elle inhale mon odeur comme pour s'en empreigner. . Je ferme les yeux et murmure à son oreille "Ca va ?". Je l'enlace d'une main tout en caressant son visage de l'autre pour m'assurer qu'il est intact. Je caresse sa lèvre inférieure avec mon pouce, un frisson me parcourt le corps. Elle cesse de respirer. Nous nous regardons, elle m'observe attentivement,  son regard et son corps disent "embrasse-moi."

Elle est charmante, et je lutte intérieurement contre mon envie de la serrer d'avantage et de l'embrasser. Je ferme les yeux, quand je les rouvre je suis déterminé. Elle est trop jeune, trop innocente, trop adorable. Elle n'est faite pas pour mon monde.

Je murmure "Vous devriez m'éviter Anastasia. Je ne suis pas l'homme qu'il vous faut." Elle a l'air complètement sonné. Je préfère qu'elle pense que je la rejette sinon je vais lui faire du mal.

 "Respirez Anastasia, d'accord ? Je vais vous lâcher" La déception et la peine se lisent sur son visage. Elle ouvre  ses yeux bleus  aussi largement que possible comme pour retenir les larmes qui tentent de s'échapper. 
"J'ai compris, merci Monsieur Grey."

"Pourquoi ?"

Elle répond les larmes au bord des yeux: "Pour m'avoir sauvée".

Je suis en rage après ce crétin de cycliste qui l'a presque renversée. "C'était la faute de cet imbécile pas la vôtre ! Voulez vous allez vous asseoir dans l'hôtel ?"

"Je vais bien" me dit-elle la voix brisée. "Merci d'avoir fait les photos," elle essaye désespérément de ne pas pleurer. Je me bats avec des émotions inconnues. Je suis sur le point de lui avouer que je suis un putain de salopard, et que ce qu'elle voudrait faire avec moi la rendrait malheureuse. C'est une fille du genre "des fleurs et des cœurs" et les 50 nuances de folie de Christian Grey ne font pas dans la romance.

"Anastasia... Je ..." Une bataille intérieure se joue en moi, je balance entre mon désir pour elle et le désir de ne pas lui faire de mal. Je suis tiraillé. Voir de la tristesse sur son visage m'est insupportable.

"Quoi Christian ?" Sa voix est suppliante. Non, je ne peux pas lui faire ça. Je respire un grand coup et dit, "Bonne chance pour vos examens. "Merci !" Elle est sur le point d'éclater en sanglots. Elle s'éloigne. La dernière chose que je vois c'est sa main qui repousse les larmes coulant sur son visage.

Je voudrais me botter le cul.

"Merde ! Merde ! Merde !

Je me dirige vers l'hôtel. Je dois cogner sur quelque chose ou sur quelqu'un... Je suis parcouru par des émotions que je ne connais pas. Je ne peux cesser de penser à elle. Son regard... Sa peine... Bordel ! Tout est de ma faute... Je ne fais pas les trucs des amoureux et elle n'est pas le genre de fille à faire ce dont j'ai envie ! Je suis une putain d'énigme, j'ai un désir et une attirance pour elle et je ne veux pas lui faire de mal. Elle sera blessée. Elle est trop innocente. Ca ne marchera pas avec elle! La bataille fait rage dans ma tête. Comment puis-je savoir que ça ne marchera pas si je n'essaye pas ?

Putain! Je vais me donner encore un jour. Voir si je peux sortir ce désir de ma tête. Merde ! J'appelle Claude Bastille et je lui demande de ramener ses fesses à Portland. J'ai sérieusement besoin de me dépenser.

Demain. Je me donne jusqu'à demain.



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